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Bᴜᴛ sᴏᴍᴇ ᴛʜɪɴɢs ᴀʀᴇ ᴍᴀᴅᴇ ᴊᴜsᴛ ᴛᴏ ᴛᴀᴋᴇ ᴛᴏ ᴛʜᴇ ɢʀᴀᴠᴇ
Y avait son regard, cette flamme brûlant dans ses iris lorsque je plongeais mes yeux dans les siens, lorsque nous étions séparés par un vide s'étendant à quelques millimètres. Cette manière dont nos corps fusionnaient parfaitement, cette chaleur qui s'émanait de sa peau quand mes doigts l'effleuraient. Nos lèvres se mouvant sans failles les unes contre les autres, mes mains pressant ses épaules, mon souffle sur sa nuque, ça nous consumait. Puis tout s'est envolé. Cette notion d'un amour paradisiaque s'est effacée en millions de particules, par ma faute, à cause de ma faiblesse. Et le voilà à arpenter les ruelles sombres à la recherche de la dose qui saura me rendre un temps soit peu moins irritable, moins dangereux.
Sicheng longeait les murs, la capuche rabattue sur ses mèches blondes, le regard rivé vers le sol, la main droite serrant le sachet dans la poche de sa veste. Il s'agissait de sa routine hebdomadaire, un calvaire qu'il s'infligeait à cause de moi, poussé par la force invisible de notre amour. Chaque semaine, il se disait, que cette fois-ci, c'était la bonne, que j'allais réussir à vaincre ce fameux monstre, et chaque semaine, il réalisait que non, je n'étais pas assez fort. Et ça me faisait mal, autant physiquement que moralement, lui aussi, il avait mal. Autrefois, on se nourrissait d'amour et d'eau fraîche, comme on dit, maintenant, on se nourrit de chaos et de peine.
La flamme dans son regard s'est éteinte, il reste plus rien, y a que ce pseudo-amour qui nous retient. J'me souviens de la tristesse se retranscrivant dans ses yeux lorsqu'il a poussé la porte de notre petit appartement, il est resté un certain temps dans l'encadrement à simplement me regarder alors que j'étais allongé dans le canapé. Y avait ce plaid bleu ciel dans lequel je m'étais enroulé, cette même couverture qu'on utilisait en regardant la télé quelques mois auparavant. Mon corps tremblait, je sentais des perles de sueur ruisseler le long de mon front, j'avais froid, j'avais mal, et Sicheng m'observait, le cœur déchiré par notre romance controuvée.
Après avoir retiré sa veste, il a déposé ce poison sur la table basse du salon, je me suis jeté dessus, tel le dictait notre routine et il n'a rien dit, juste un regard profondément blessé alors qu'il regagnait la chambre. Et je savais qu'il était parti pleurer. Parce qu'il est comme ça, Sicheng, il se cache pour craquer, parce qu'il doit sans doute se dire que j'ai pas besoin de sa peine en plus, que la mienne est déjà bien trop lourde à porter. Sauf que, cette douleur, j'me la suis infligé moi-même, lui, il n'a pas demandé à souffrir de la sorte. Mais il reste, il tient bon, persuadé de parvenir à me ramener à la raison. Il s'accroche à notre histoire avec une force indéfinissable.
J'm'en veux terriblement de lui faire vivre ça, tous les jours, je me maudis de nous faire souffrir ainsi. J'me tue à petit feu, y a même des chances que j'crève sous peu, et je comprends pas pourquoi il reste. Sicheng me regarde m'embraser, sa main caressant mon dos lorsque le manque me fait vomir, ses doigts serrant les miens quand la douleur devient insupportable, sa voix douce me murmurant que tout ira bien comme s'il possédait le pouvoir de recoller les morceaux de notre idylle irréparable.
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