༄ Chapitre 28
Il ne m'avait pas répondu et était resté à me fixer de ses iris si intenses. Son visage était neutre, je ne pouvais pas savoir à quoi il pensait. Comme souvent. Mais s'il ne voulait pas parler, soit, moi, j'allais le faire.
— Est-ce que tu as seulement conscience de combien de vies tu as détruit ? Combien de familles tu as brisées avec ta politique barbare ? Tu fais kidnapper les femmes et tu fais tuer les hommes, personne ne s'en sort dans cette histoire.
— Parce que ces humains n'ont pas détruit nos vies peut-être ? me retourna-t-il, la voix méprisante.
— Je ne dis pas qu'ils sont innocents, je sais très bien tous ce qui se passe ici, ce qui se passe à cause de toute la merde qui a été déversée dans les océans !
— Alors je n'ai pas de raisons de me sentir coupable.
J'avais bondi sur mes pieds pour me rapprocher de lui et je lui avais collé mon poing dans le nez sans retenir ma force. Il avait reculé, au point que son dos était allé heurter la porte qu'il avait claquée un peu plus tôt, et porter sa main là où je l'avais frappé, son nez saignait, mais à ce moment-là, je n'en avais rien à faire. Il m'avait fait des blessures bien plus graves et je m'en étais remise, donc il survivrait à un saignement de nez.
— Tu penses que ton avis compte plus que celui d'un autre ?! Tu juges sans cesse, mais tu crois valoir mieux que ces humains ?! Non, tu es pire ! Tu es un bâtard froid qui détruit tout ce qu'il touche ou même simplement ce qu'il approche ! Sous prétexte que tu es supérieur aux humains ! Mais comme eux, tu tues, tu blesses et tu détruis ! Tu m'as bousillée ! À cause de toi, j'en viens à avoir des réflexions biaisées sur mes relations avec les gens ! Et je suis obligée de passer ma vie à mentir à tout le monde !
Je n'étais pas comme ça avant. Je me méfiais de tout le monde depuis que j'étais revenue, comme une bête constamment traquée. J'étais incapable de faire confiance à qui que ce soit sans me dire que cela tournerait forcément mal. Et de toute façon, je ne pourrais plus avoir une vie sentimentale correcte, puisque je n'étais plus humaine. Je ne me sentais plus réellement à ma place parmi ceux qui avaient été mes semblables pendant les vingt-trois dernières années. Et dans les abysses... ce n'était qu'une prison froide où les maîtres mots étaient violence et soumission, je ne voulais pas pourrir là-bas pour le restant de mes jours. Surtout qu'on me prendrait mes enfants. Quand j'étais dans le harem, je n'avais jamais vu aucune des filles de Dagon venir voir leur mère ni l'inverse. Quelle solution avais-je dans ce cas ? Aucun, tout simplement.
— C'est vrai, poursuivis-je, les humains détruisent énormément de choses. Mais dans tout ça, il y a aussi des humains qui font tout ce qu'ils peuvent pour essayer d'arranger les choses. Sauf que j'imagine bien que tu t'en fous, comme de tout le reste d'ailleurs.
Ça me fatiguait.
Chaque fois que j'avais l'impression de réussir à fracturer un peu cette carapace dure comme la roche, je me rendais compte que je ne l'avais même pas égratignée. Et pourtant je m'acharnais, ça aussi, ça me rendait dingue.
— Il va falloir arrêter ça.
Face à cette déclaration, je vis ses sourcils se froncer, même s'il était clair qu'il ne comprenait pas où je voulais en venir.
— Tout ça, tout ce qui est en train de se passer. Pour te la faire courte, je ne veux plus que tu me touches, plus que tu m'empoisonnes. Alors il ne se passera plus rien, Dagon.
— Tu n'as pas ton mot à dire ! gronda-t-il d'un coup en venant se saisir de mon haut dont les coutures craquèrent. Tu vas rentrer avec moi, un Atlante n'a rien à faire parmi les humains. Mes fils doivent être parmi leur peuple.
— Si, j'ai mon mot à dire et tu le sais très bien. Tu crois réellement que j'ai envie de rester avec un type qui m'a jeté à travers une baie vitrée ? Qui m'a violentée dès qu'il en a eu l'occasion ? Surtout que je n'ai même pas pu m'expliquer à propos de MES fils. Je ne te laisserai pas me les prendre, tu les transformerais en monstres égocentriques et cruels eux aussi, c'est hors de question.
Je me tenais fière et droite, pas impressionnée par cette démonstration de force qu'il essayait une fois de plus de m'imposer. Non, il ne les aurait pas, jamais. S'il les voulait, il faudrait me tuer. Je lui fis lâcher mon vêtement en claquant son poignet du revers de la main. Puis je reculai pour réinstaller une légère distance entre nous.
— Je les aime, je les aime vraiment. Mais je ne peux pas dire que ce soit le cas avec toi. C'est vrai que je nourris une espèce d'obsession pour ta personne, Dagon, mais je ne pense pas qu'on puisse appeler ça de l'amour. Parce qu'il m'est dur d'imaginer qu'on puisse réellement aimer un tyran dans ton genre, un assassin. Alors je te le répète : c'est terminé.
Ce serait mieux comme ça pour tout le monde. Je ne voulais pas m'éterniser sur le sujet, j'étais bien trop fatiguée. J'avais dit ce que j'avais à dire et je me fichais de ce qu'il en pensait. Après tout, pourquoi devrais-je prendre en compte ce qu'il disait alors que lui ne faisait jamais cet effort ? Je tournai les talons pour regagner l'étage et je l'entendis s'avancer, je fis brusquement volte-face et l'eau qui se trouvait sur son corps et ses vêtements se dressa entre lui et moi sous la forme de pointes menaçantes qui pouvaient lui transpercer la peau à tout moment.
— Ne m'approche pas, enjoignis-je d'une voix peu avenante. Je ne peux peut-être pas te tuer, mais je n'aurais pas de scrupule à te blesser.
Pour lui prouver que ce n'était pas un bluff, je vins lui égratigner la joue avec mon arme provisoire, un mince filet de sang dévala sa peau avant de se perdre dans sa barbe. Nous restâmes ainsi pendant quelques secondes, même s'il me parut s'écouler des heures. Je libérai enfin Dagon de ma menace avant de grimper l'escalier pour aller m'enfermer dans ma chambre. Je me laissai lourdement retomber contre le matelas avant de soupirer bruyamment. J'avais dit ce que je voulais, la seule chose qui me restait à faire, c'était de tenir mes engagements. Est-ce que j'allais y arriver ? C'était ça la vraie question. J'enfonçai mon visage dans le coussin avant de fermer les yeux, je pourrais réfléchir à tout ça quand je serais reposée, ça avait fait bien trop d'émotions en un seul jour.
***
Les jours suivants s'étaient écoulés dans une tension palpable. J'avais pu aller m'expliquer avec mon patron, il m'avait offert quelques jours de congés pour me remettre du choc que l'agression avait dû me provoquer. Si seulement il savait que les agresseurs en question vivaient chez moi. Et je n'étais pas traumatisée, j'avais vécu pire, bien pire. Mais soit, si penser que j'étais une demoiselle en détresse lui faisait plaisir, qu'il en soit ainsi. Je pouvais gérer la maison avec un peu de sérénité. En dehors des agressions d'Azura envers son père – qui se mettait à y répondre –, il n'y avait pas réellement de problèmes physiques. Dagon approchait de temps en temps les jumeaux, les prenant dans les bras, mais jamais très longtemps. Je leur avais aussi acheté des vêtements de rechange, histoire qu'ils ne se baladent pas toujours avec les mêmes tenues. Trop bonne, trop conne, comme toujours. Pourtant, ça ne me disait vraiment rien qui vaille. Dagon et Leïn étaient beaucoup trop calmes.
Le calme avant la tempête.
Il allait forcément se passer quelque chose qui allait de nouveau nous causer des ennuis. Et je ne pouvais m'empêcher de réfléchir à la chose en question, histoire de peut-être l'empêcher. Mais imprévisible comme ils l'étaient, je doutais de pouvoir parvenir à mes fins s'ils avaient envie de semer le chaos au tour d'eux. Surtout que ma période de repos touchait à sa fin : il me fallait retourner travailler. Je n'avais réellement aucune envie de laisser Cadence et Azura, seules, avec eux. Ça ne pouvait pas bien se terminer. Même si Leïn se tenait à carreau, je n'avais aucune confiance à cette ordure et Azura... impossible qu'elle se contrôle devant Dagon toute une journée. Je ne pouvais quand même pas emmener les deux avec moi, surtout que ça voudrait dire laisser les jumeaux à leur père. Je n'étais pas assez folle pour ça. J'étais persuadée qu'il les emmènerait, alors c'était non. Et prendre Leïn et Dagon au boulot... c'était l'option la plus confortable, sauf qu'il y avait là aussi un problème :
Ils allaient passer pour de parfaits crétins.
Ils n'avaient absolument aucune connaissance du monde de la surface, je l'avais rapidement compris en les voyant tourner en rond dans la maison comme des bêtes curieuses ou quand ils restaient plantés devant divers objets – qui bien souvent finissaient cassés. On avait dû leur expliquer que l'on n'avait piégé personne à l'intérieur de la télévision ou qu'il ne fallait pas poser ses mains sur les plaques chaudes. Même Azura était plus débrouillarde. Et leur demander de rester tranquilles pendant que je travaillais, je n'étais pas certaine qu'ils accepteraient. Ils n'écoutaient jamais rien, alors pourquoi commencer à le faire ? J'étais réellement dépitée.
Je quittai la chambre après m'être habillée pour partir travailler, mais tressaillis quand je percutai la large carcasse du prince Atlante. Je ne m'attendais pas à le trouver devant ma porte. Je le mirai longuement avant de le contourner sans un mot et me dirigeai vers l'escalier. Je n'avais pas le temps de jouer avec lui. Pourtant je le sentis marcher derrière moi, ce qui me poussa, à plusieurs reprises, à regarder par-dessus moi. Il se contentait de me talonner en silence, je n'aimais vraiment pas ça.
Et il continua jusqu'à ce que nous atteignions la voiture.
— Tu comptes me suivre jusqu'où comme ça ? lui demandai-je d'un ton sec en me retournant vers lui une expression agacée sur le visage.
Il me jeta un regard dédaigneux qui me fit dangereusement tiquer. J'avais une sainte horreur qu'il me prenne ainsi de haut, comme si j'étais trop idiote pour comprendre quelque chose. Ça me donnait envie de le gifler, je m'apprêtai à la faire quand il nous contourna, moi et la voiture, pour aller ouvrir la porte côté passager et s'installer dans l'habitacle, me laissant abasourdie. Me reprenant, j'ouvris brusquement la porte du véhicule, la faisant protester avec un bruit peu rassurant, pour bien regarder le prince.
— Descends de là Dagon, j'ai pas le temps de jouer, je dois aller travailler !
— Tu m'emmènes, dit-il, j'en ai marre de ce putain d'endroit.
— Parce que tu crois que laisser poser ton cul sur un tabouret pendant que je bosse sera plus stimulant ?!
Il me lorgna et s'installa plus confortablement, les bras croisés sur son large buste. Je serrai les dents alors que je soufflai pour me contenir. Je n'avais pas le temps de me disputer avec cet emmerdeur. Je n'avais pas le choix, j'allais devoir l'emmener pour aujourd'hui. Décidément, il parvenait toujours à me pourrir la vie, c'était incroyable, presque du génie à ce stade ! Je pris place derrière le volant et mis le contact en marmonnant des insultes entre mes dents avant de démarrer pour quitter la maison. J'étais si agacée que j'en avais oublié ma ceinture de sécurité. Le trajet se fit dans un silence de mort, en temps normal, j'allumais la radio, mais pas ici. Il me coupait l'envie d'écouter de la musique. On s'arrêta à un feu rouge et j'en profitai pour essayer de savoir ce qu'il avait en tête, cette manie ne me quitterait certainement jamais.
— Bon, tu vas te décider à me dire ce que tu fous là ? Ou va falloir que je te cuisine comme je dois toujours le faire ?
— Je te l'ai dit, j'en ai marre de cette baraque et puis comme ça je pourrais voir si ces humains sont si parfaits.
L'ironie dans la fin de sa phrase me fit obliquer lentement la tête vers lui. L'espèce de sale petit sourire qu'il abordait, fit bouillir mon sang dans mes veines. Il était là uniquement dans le but de me donner tort. Il n'y avait aucune autre raison. Un coup de klaxon me fit sursauter et je vis alors que le feu était vert, je fis un signe de la main pour m'excuser avant de démarrer. Mais mes mains étaient crispées si fort sur le volant que mes jointures en avaient blanchi, je sentais que cette journée allait être très longue. Je fis une nouvelle halte à quelques mètres du bar avant de m'adresser à mon voisin.
— Descends, dis-je sèchement sans le regarder.
— Pourquoi ?
— Parce que faut que tu rentres par la porte, espèce de gros con ! Je peux pas te faire passer par-derrière, c'est pour les employés, tu n'as aucune raison d'entrer par là. Donc, lève ton cul, passe la porte d'entrée et ensuite va t'asseoir où tu veux.
J'aurais pu mieux lui parler, l'insulte n'était absolument pas nécessaire, mais il m'avait vraiment mise hors de moi. Même si Dagon m'adressa un regard courroucé, il descendit de la voiture pour marcher jusqu'à mon lieu de travail. Je restai sur place jusqu'à ce qu'il entre, là seulement, je me remis à rouler, même si je n'allai pas très loin. Je garai la voiture avant de descendre pour rentrer par la porte de derrière, je déposai mon sac dans un coin pour ensuite aller prendre place derrière le bar. Les clients habituels étaient présents et ils furent ravis de me revoir aux vues des exclamations qui s'élevèrent. Je fis bonne figure, même si le cœur n'y était pas, mais mes problèmes avec le prince Atlante ne devaient pas déborder sur mon travail – même si c'était déjà pas mal le cas –, je ne pouvais pas me permettre de perdre ce job. Mes yeux scrutèrent la pièce et je vis Dagon assis à une table à l'écart du reste. Il ne fallait évidemment pas s'attendre à ce qu'il se mêle aux humains présents. Il n'était là que pour pouvoir les juger après tout.
C'était vraiment petit de sa part. Je secouai légèrement la tête avant de me mettre au travail, même si quelque chose d'autre m'angoissait dans cette situation. Les clients avaient tendance à me draguer, que ce soit pour s'amuser ou plus sérieusement, je les repoussais toujours gentiment et, généralement, ça n'allait pas plus loin – sauf dans de rares cas. Mais avec Dagon dans le coin, ça risquait de changer la donne. Il me considérait comme sa propriété et en bon mâle dominant qu'il était, il n'accepterait jamais que des mâles inférieurs – selon ses critères – à lui me tournent au tour. J'en étais certaine. Et je craignais ce qu'il pouvait faire, ou ce qui arriverait s'il frappait un humain comme il me frappait moi. Les humains étaient bien plus fragiles qu'une simple sirène alors à côté d'un Atlante, ce n'était aucunement comparable. Je tressaillis quand je vis Bennett entrer. J'adorais ce garçon, mais j'aurais réellement préféré qu'il ne se pointe pas dans le bar en présence de Dagon. Mon cœur pompait de plus en plus vite à chaque pas qu'il faisait dans ma direction et l'angoisse m'étreignit les tripes avec force.
— Oh t'es revenue ! s'exclama joyeusement le rouquin en s'asseyant au bar. Je m'inquiétais pour toi, le patron nous a dit que tu avais été agressée. J'espère que tu n'as rien eu de grave.
— Non, je vais bien, merci de t'en inquiéter, Bennett. Qu'est-ce que je te sers ?
— Comme d'habitude.
Je souhaitai que ça s'arrête à cela, qu'il ne me sorte pas son numéro de charme. Je glissai un discret coup d'œil en direction de l'Atlante qui se trouvait un peu plus loin. Son regard était prédateur et sa main, posée sur la table, était serrée en poing. Son attitude trahissait l'agressivité qui l'animait. Je donnai une bière à Bennett avant de prendre un verre et le remplir de whisky, j'avais envie de me l'enfiler cul sec, mais une autre idée me traversa l'esprit. Je déposai le verre d'alcool sur un plateau et sortis de derrière le bar pour me diriger vers Dagon qui plissa légèrement les yeux à mon approche. Je mis le verre devant lui et lui fis un signe de la tête en direction de ce même verre pour qu'il comprenne qu'il devait le boire. Je ne restai pourtant pas près de lui pour le regarder faire, je retournai à mon poste, mais je guettai sa réaction discrètement. Je n'avais pas envie que les clients du bar se mettent à me poser de questions sur lui. Et heureusement, j'avais eu la bonne idée de mettre un pull à manches longues pour dissimuler une grande partie de mes tatouages.
J'étais fière de moi sur ce coup-là. Parce qu'il n'aurait pas été compliqué de faire le rapprochement entre nous. Après tout, je portais exactement les mêmes tatouages que le barbu. Ce dernier porta d'ailleurs le verre à sa bouche et avala une première gorgée de liquide fort. Son visage se tordit en une grimace plutôt hilarante. Il n'avait visiblement pas l'habitude de ça. Enfin, j'espérais qu'il tienne quand même l'alcool. Ma légère joie s'envola quand je le vis se redresser et venir au bar. Il s'accouda dessus, son verre à la main.
— Tu essaies de m'empoisonner ? me questionna-t-il, la mâchoire contractée.
— Absolument pas, c'est un très bon whisky, tu devrais l'apprécier au lieu de râler. Enfin, si j'avais pensé qu'un petit quelque chose comme ça serait trop fort pour quelqu'un comme toi, je t'aurais donné un verre de limonade.
C'était un pic directement adressé à sa fierté. Et pour le provoquer encore un peu plus, je m'emparai du verre et en bus une gorgée avant de le reposer devant lui sans même sourciller.
— C'est bien ce que je disais, m'acharnai-je, il est très bon ce whisky.
Bennett observait la scène, incertain de ce qu'il était en train de se passer. Personne n'avait jamais vu Dagon ici, donc cette curiosité n'était pas étonnante. Mais pour le moment, le prince et moi étions occupés à nous affronter du regard. Je le vis se saisir du verre et le porter à sa bouche pour avaler cul sec le liquide ambré, non sans une nouvelle mimique. Il reposa le verre sur le comptoir et me fit signe de remplir, je levai légèrement les yeux au ciel alors qu'un sourire en coin satirique prit place sur mon visage. Il voulait vraiment jouer au plus malin avec moi. À ce rythme, il serait ivre avant même d'avoir réalisé. Mais soit, si ça pouvait le tenir tranquille que je remplisse ce verre pour qu'il puisse prouver qu'il pissait le plus loin, ça m'allait. Je m'exécutai avant de reposer la bouteille à sa place pour aller voir d'autres clients qui me faisaient signe. Je veillai pourtant à ce que Bennett ne s'attire pas des ennuis avec Dagon, il n'était pas méchant, mais Dagon était aussi sympathique qu'une porte de prison.
La porte s'ouvrit soudainement et Kanoa pénétra dans l'établissement avec son éternelle démarche relaxe. Il fit quelques pas avant de s'arrêter et se mettre à fixer l'armoire à glace qui se tenait près du bar. J'aurais pu ne pas y faire attention, si Dagon ne s'était pas mis à le fixer avec les yeux écarquillés. Un long frisson dévala mon échine et mes poils se dressèrent alors que mes sens se mirent tous en alerte. Ça ne me disait rien qui vaille cette atmosphère qui venait de s'installer. J'allais certainement encore faire face à une situation qui me serait déplaisante, j'en étais certaine.
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