༄ Chapitre 12
J'avais encore du mal à croire que j'avais battu Dagon. C'était peut-être une victoire dérisoire pour certains, mais, pour moi, c'était un acte presque héroïque que j'avais accompli. Je l'avais rapidement recroisé, mais il s'était contenté de me regarder fixement, presque de manière dérangeante, avant de se détourner de moi. C'était comme d'habitude en fait, comme après chacune de nos... interactions. Mais il y avait quelque chose de différent quand même, quoi exactement, je n'étais pas capable de le dire. Je le sentais juste. J'étais aussi restée le plus possible aux côtés de Cadence, dans l'espoir d'éloigner cet enfoiré de Leïn d'elle. Mais je ne pouvais pas non plus la suivre partout, en tout temps, parfois elle disparaissait pendant plusieurs heures avant de revenir. Elle ne répondait pas quand je lui demandais où elle était.
Bien que ce ne soit pas très dur à deviner, son silence était une réponse à part entière. Ça me tordait l'estomac rien que d'y penser.
Ce salaud avait la mainmise sur ma blonde et je ne pouvais rien y faire. Il la voulait, alors il faisait tout pour réussir à l'avoir, même si c'était seulement pendant quelques heures. Maintenant que je commençais à comprendre le fonctionnement des couloirs, il fallait que je revoie Azura, qu'elle me donne toutes les couleurs et qu'on se décide quant à la marche à suivre pour s'enfuir d'ici. J'arpentai donc les galeries de pierre à la recherche de la petite princesse. Zieutant les indications logées dans les parois pour savoir où j'allais. Des pierres blanches ornaient les murs de la zone où je me trouvais. J'ignorais la signification de cette couleur, mais je savais qu'Azura n'était pas dans les quartiers du harem, et certainement pas dans ceux de la... boucherie. J'eus des sueurs froides en repensant à cet endroit.
D'ailleurs, depuis ça, je n'avais plus mangé et même si la faim me tordait les boyaux, je m'y refusais. La simple idée que j'ai pu manger un morceau de mes amis me torturait tellement que l'idée même de manger me dégoûtait. Des rires d'enfants attirèrent mon attention, ce n'était pas loin. Je pressai le pas, pour déboucher sur un large couloir où se trouvait la progéniture de Dagon. Mes yeux passèrent sur chacune des jeunes sirènes présentes jusqu'à tomber sur celle que je cherchais. Elle m'avait vue aussi, je lui fis signe d'approcher d'un geste de la main. Je la vis murmurer quelque chose à une de ses sœurs avant de se redresser pour venir à ma rencontre.
— Eh bien, fit l'adolescente en arrivant près de moi, tu t'es arrangée.
— Tu diras ça à ton père.
Un petit rire échappa à Azura.
— Contente de te revoir, Aesma.
— De même, j'espère que tu n'as pas eu trop d'ennuis après ce qui s'est passé.
— Oh non, ce n'était pas comme si quelqu'un ici avait vraiment le courage de lever la main sur moi. Je suis une princesse et puis, je suis du genre à cogner très fort.
Ce fut à mon tour de ricaner. J'aimais le caractère de cette fille, même si elle pouvait être tranchante comme une lame de rasoir.
— C'est bien, la félicitai-je, ne te laisse jamais marcher dessus par un de ces enfoirés.
— Compte sur moi, mais viens, allons ailleurs.
Azura ouvrit la marche, nous emmenant loin de ses sœurs. On se retrouva rapidement dans une vaste salle circulaire avec un dôme donnant directement sur les fonds marins, c'était bien la seule chose que je trouvais appréciable en ces lieux.
— Tu es là pour que je t'explique ce que représentent les différentes couleurs, pas vrai ?
— Oui, si on veut s'enfuir, j'ai besoin de savoir, et même pour le reste, ça me sera peut-être utile. En fait, dis-moi simplement tout ce que tu sais, il faut tout planifier, la moindre erreur et on ne pourra jamais partir d'ici, sans oublier que ton père me tuera certainement.
Je ne devais rien négliger, autant pour moi que pour Cadence et Azura.
— Il y a six couleurs, m'annonça la jeune princesse, le rouge pour la réserve, le vert pour le harem, le bleu pour les prisons, le rose pour tout ce qui est... comment dire ça ? Quand les artificielles sont présentées.
— Exposition, dis-je avec un certain dégoût.
— On dira ça comme ça. Le jaune pour rejoindre les habitations du peuple et le blanc, c'est pour les quartiers royaux. Ces deux dernières sont les zones les plus larges, suivies de celle des prisons, puis enfin la réserve, le harem et l'exposition. Actuellement, tu te trouves dans les zones où il y a le moins de monde.
— C'est pour ça que je croise si peu de gens, tout s'explique.
— Le peuple ne vient pas par ici, poursuivit Azura, la reine ne le permet pas, mon père non plus.
— Dis-moi, tu connais un certain Leïn ?
Je vis les sourcils d'Azura se froncer soudainement à la suite de ma question.
— Pourquoi ?
— Je te le dirai si tu me réponds, dis-je en la fixant.
— C'est le meilleur ami de mon père, il est assez bizarre. Je lui ai
jamais parlé, mais, malgré le visage innocent qu'il arbore, quelque chose chez lui ne m'inspire pas confiance. Il dégage quelque chose de malsain. Mais pourquoi tu t'intéresses à lui ?
— Parce qu'il viole Cadence et qu'il est possible que...
Je me mordis subtilement la lèvre, devais-je lui dire qu'il était possible que l'enfant qu'attendait Cadence ne soit pas celui de son père? J'hésitais. Azura était quelqu'un de confiance, mais elle était aussi une personne plutôt impulsive, donc ce n'était pas impossible qu'elle fasse quelque chose de regrettable. Je n'avais pas envie que cette histoire arrive aux oreilles de Dagon. Il n'en croirait pas un traître mot, il se rangerait à coup sûr du côté de Leïn. Après tout, nous étions des femmes, notre parole ne valait rien du tout. Et je ne souhaitais en aucun cas attirer des ennuis à Azura.
— Enfin, il joue sur les plates-bandes de ton père dans son dos.
— Je suis désolée pour Cadence, mais je me fiche bien qu'on trahisse mon père et ça me confirme juste que je ne dois pas m'approcher de ce type.
C'était piquant. Même si je comprenais. Elle ne fréquentait pas Cadence et n'appréciait pas les femmes du harem, alors ça ne devait pas vraiment la toucher. Je préférais ne pas m'attarder sur le sujet, après tout ce n'était pas le plus important. Il fallait seulement que j'échafaude un plan solide et ensuite tout ça prendrait fin, aussi bien pour moi que pour Cadence.
— Est-ce que... je peux te poser une question sur ton père ? soufflai-je après un instant d'hésitation.
— Vas-y.
— Qu'est-ce qu'il est? Je veux dire, au contact de l'eau... il ne change pas.
Elle m'observa en silence. C'était assez gênant, en fait, son regard était si intense que j'avais la sensation qu'elle regardait au fond de mon âme à cet instant. Et ses yeux étaient aussi très expressifs, j'arrivais à savoir à quoi elle pensait. Azura était en train de réfléchir, elle devait se demander s'il fallait satisfaire ma curiosité ou garder le secret. J'espérais vraiment qu'elle me mette dans la confiance. Je voulais savoir, quelque chose clochait avec lui, c'était certain.
— Désolée, s'excusa l'adolescente, mais je ne peux pas te parler de ça. Ça ne concerne pas que mon père, alors ce ne sera pas de ma bouche que tu obtiendras la réponse à cette question.
Je ne pus cacher ma déception, la réponse était toute proche, mais pourtant inatteignable. Et je n'avais pas la possibilité de la forcer à parler, sans oublier que je ne souhaitais pas le faire, je n'étais pas ce genre de personne. Je ne prenais pas les choses de force, peu importe la nature des choses en question. Je laissai donc cette question en suspens, il était inutile de ruminer cela. J'avais plus important à penser.
— Est-ce qu'il y a des gardes ? poursuivis-je, déterminée.
— Oui, mais principalement dans les prisons et la réserve. Selon mon père, les femmes du harem ne sont pas assez stupides pour vouloir s'échapper et nous ne courons aucun danger dans les quartiers royaux. Cependant, ici, tous les mâles sont, par nature, doués pour le combat. Les femmes sont moins fortes si elles ne sont pas entraînées, mais peuvent faire très mal aussi. Je pense que tu t'es rendu compte que tes capacités physiques se sont développées quand tu as changé.
— Évidemment, il est compliqué de passer à côté de quelque chose comme ça. Bien que je ne sache pas l'utiliser correctement ou me battre. Enfin, je pense que je me suis bien débrouillée face à ton père.
La rouste que j'avais mise à Dagon me revint en mémoire et m'arracha un sourire satisfait.
— J'espère qu'il l'a sentie passer, gloussa Azura, ça lui fait du bien de se faire un peu botter le cul de temps en temps. Et c'est normal, tu étais humaine avant, donc tu n'as pas cet instinct qu'on naturellement les sirènes et les tritons de sang pur et, pour ce qui est du combat, je peux te former. Parce que selon ce que tu as prévu pour t'enfuir d'ici, l'affrontement sera inévitable et ils ne nous feront pas de cadeaux, surtout à toi et Cadence.
— Tu es sérieuse quand tu parles de m'entraîner ?
— Absolument, étant une princesse, je suis formée aux arts de la guerre, Tiiana se charge de mon entraînement, c'est une excellente guerrière, une des seules vraiment entraînée depuis son plus jeune âge. Il y en a d'autres, mais elles ne souhaitent pas donner de leur temps, donc on fait avec ce qu'on a.
Je ne savais pas si je devais accepter ou décliner son offre. Même si, en y réfléchissant bien, ça me permettait de me protéger plus efficacement et aussi protéger un peu plus Cadence. D'autant plus qu'Azura avait beau être jeune, j'étais persuadée qu'elle était déjà une guerrière redoutable. C'était une chance qui ne se représenterait certainement pas deux fois, si je refusais, alors on pouvait réellement me traiter d'idiote.
J'étais restée de longues heures à discuter avec Azura avant qu'elle ne doive s'en aller. La discussion sérieuse avait finalement dérivé sur des sujets plus... normaux. Je lui avais parlé de moi, de la vie que j'avais avant de me retrouver prisonnière dans ce cauchemar. Mes études, ma famille, mes amis, ma vie amoureuse... et ça m'avait terriblement attristée. Parce que je me rendais compte que même si je m'échappais d'ici, plus rien ne serait jamais comme avant. J'étais définitivement marquée, psychologiquement et physiquement. Ses tatouages sur ma peau ne me quitteraient jamais et chaque fois que je me regarderais dans un miroir, je me rappellerais tout ce que j'avais vécu et perdu. Finalement, il n'y aurait que des perdants dans cette histoire.
Azura était partie depuis un petit moment, moi j'étais restée assise à ressasser de vieux souvenirs. Alors que j'allais me lever pour regagner les quartiers du harem, des bruits de pas me coupèrent dans mon élan. Levant mon regard magenta en direction du couloir sur ma droite, j'eus la désagréable surprise de voir Dagon. Lui aussi parut surpris de me voir avant que son expression ne devienne renfrognée. Je me mis immédiatement sur la défensive, m'attendant à me faire sauter dessus ou quelque chose de similaire. Je commençais tout juste à guérir de ce qu'il m'avait fait la dernière fois, alors je ne désirais pas que de nouvelles blessures s'ajoutent aux anciennes. Mais il parvint à me surprendre. L'animosité laissa place à la fatigue sur son visage, puis il soupira.
— Qu'est-ce que tu fous là, Aesma ?
— Rien de spécial, je tue le temps, je n'ai que ça à faire.
Il ne chercha pas à savoir si j'étais en train de lui mentir, il vint simplement s'asseoir à une bonne distance de moi. Je guettais chacun de ses mouvements, angoissée à l'idée d'être en sa présence, même s'il n'y avait aucune agressivité qui se dégageait de son être à cet instant. Il paraissait ailleurs, comme s'il peinait à se maintenir dans la réalité. Je détaillai discrètement ses traits et son physique. Je ne comprenais pas qu'un homme comme lui ait besoin d'abuser les femmes. Même si j'éprouvais une haine farouche et un profond dégoût pour lui, je ne pouvais nier qu'il était beau, très beau même. À la surface, il suffirait que ce type demande pour que des dizaines de femmes écartent les jambes pour lui. Alors, s'il se montrait moins animal, j'étais certaine que le résultat aurait été le même. Mais il préférait la violence, ça devait être tellement plus simple que de faire des efforts pour s'attirer les faveurs des femmes.
La luminosité terne de la pièce se mua soudainement en quelque chose de plus vif. M'arrachant à la contemplation du prince, mes yeux se portèrent sur le dôme qui illuminait tout ce qui l'entourait. Offrant un spectacle à couper le souffle, la vie sous-marine ne s'arrêtait jamais, pas même quand les ombres nocturnes remplaçaient la lumière du jour. Je me retrouvais fascinée par le spectacle qui s'offrait à moi, ça me procurait la sensation d'une pause dans cette histoire sordide. Ça faisait un bien fou, mes muscles se détendaient sans que je m'en rende réellement compte. Je ramenai mes jambes contre ma poitrine, même si mes muscles protestèrent un peu, certains mouvements m'étaient encore difficiles. Je savourai ce spectacle encore pendant quelques instants, jusqu'à ce que mes yeux retournent se poser sur Dagon.
Je cessai de respirer quand je constatais que ses yeux verts ne me lâchaient pas. Mon cœur se mit à battre plus fort dans ma poitrine, mes poils s'étaient dressés et mon stress était remonté en flèche. Je ne savais pas si je devais me lever et prendre mes jambes à mon cou ou si, au contraire, il m'était plus favorable de ne pas bouger. Par réflexe de défense, je resserrai un peu plus mes jambes contre moi. On resta à se toiser du regard pendant de longues minutes dans une espèce de bulle de malaise, pour moi en tout cas. Je sursautai soudainement en voyant le colosse se redresser pour s'avancer vers moi. Je reculai à grande hâte jusqu'à ce que le mur m'empêche d'aller plus loin. Je me retrouvai donc coincée entre la paroi et Dagon. Il me surplombait de toute sa hauteur. L'adrénaline et la peur m'envahirent, je ne savais pas à quoi m'attendre depuis les événements survenus lors de notre dernière altercation.
Lentement, il s'accroupit pour être à ma hauteur, il ne m'avait toujours pas quittée du regard. Si ses yeux étaient aussi expressifs que ceux de sa fille, j'avais beaucoup plus de mal à interpréter Dagon. Son humeur était changeante, bien que très souvent violente. Je l'observai mettre un genou à terre pour ensuite se pencher sur moi. Je souhaitai sincèrement me fondre dans le mur à cet instant. La patte massive du mâle en face de moi se posa près de ma tête, me bloquant le passage sur la droite. Son visage se rapprochait de plus en plus du mien, son odeur envahissait mes narines alors que j'avais la sensation de sentir sa chaleur s'imprimer sur ma peau. Je peinais de plus en plus à déglutir alors que mes mains devenaient moites sous l'angoisse qui ne cessait de grandir en moi. Son nez frôla soudainement le mien, me faisant frissonner de trouille.
Nos respirations se mêlèrent tandis que nos regards étaient toujours ancrés l'un dans l'autre. Ses lèvres frôlèrent les miennes, m'arrachant un nouveau frisson qui explosa dans mon ventre. C'était un mélange de peur et... d'anticipation. Ma respiration était devenue plus courte et plus profonde, alors que mon cœur semblait sur le point d'exploser. J'exécrais sincèrement cet homme, mais je ne pouvais nier les sensations que je sentais naître en moi. Quelque chose dans mon être vibrait pour lui. Pas mon cœur, certainement pas, mais c'était là et je ne parvenais pas à savoir d'où ça venait. Nos bouches se rencontrèrent finalement. C'était doux, et pourtant il y avait toujours en fond cette sauvagerie qu'avait naturellement Dagon. Il approfondit l'échange, sa langue se glissant dans ma bouche pour m'arracher un petit gémissement.
Sa langue taquinait la mienne, me donnant l'envie de suivre le mouvement. Mais je me fis violence pour ne pas trop donner de moi dans cet échange. Si je faisais ça, je lui faisais savoir qu'il avait gagné du terrain et il était hors de question que ça arrive. Un nouveau son étouffé résonna quand je sentis quelque chose de pointu frôler ma langue et mes lèvres. Je reculai mon visage pour séparer nos bouches, j'en profitai pour reprendre mon souffle aussi.
— Qu'est-ce que... ?!
J'écarquillai les yeux en voyant deux petits crocs dépasser de la dentition parfaitement alignée de Dagon. Vampire des mers. Ce fut la première chose qui me vint à l'esprit, bien qu'en y regardant de plus près, ces dents n'étaient pas aussi longues que celles d'un vampire. Je n'eus pas le temps de le repousser que sa bouche était de nouveau sur la mienne, me faisant taire. Ce baiser fut plus passionné que le précédent, rendant ma capacité de réflexion plus qu'approximative. Dagon ramena mon corps contre le sien, ma poitrine s'écrasant contre son torse musclé. Certains de mes muscles protestèrent, mais je les ignorai. Je ne comprenais pas ce qui lui prenait, habituellement, il me frappait ou essayait de me violer avant de m'embrasser. Enfin, il allait certainement essayer encore, c'était Dagon, après tout. Le consentement n'était pas quelque chose qu'il prenait en compte. Pourtant, la chaleur que je sentais au creux de mes reins m'indiquait que je ne haïssais pas ce qui se passait, ce foutu corps répondait encore.
Mais était-ce seulement mon corps? La brume dans mon esprit m'empêchait de raisonner à cent pour cent. Si ses agissements me surprenaient, ils n'en étaient pas déplaisants pour autant – pour l'instant. J'avais connu beaucoup la violence et très peu de douceur depuis mon arrivée, alors la tendresse dont faisait preuve le prince à ce moment-là était réellement plaisante. Nos lèvres se séparèrent une nouvelle fois et on s'observa alors que nos respirations résonnaient dans le silence. Son regard était désireux. Évidemment, il ne rêvait que d'une chose : me baiser. Je fus quelque peu refroidie en me rappelant cela, je mis alors à chercher à m'écarter de lui, sans pour autant être brusque dans mes mouvements. Juste assez ferme pour qu'il comprenne que c'était terminé, qu'il ne recevrait rien d'autre de moi. Il ne lâcha pourtant pas, ce qui m'agaça fortement et me donna envie de chouiner de frustration. Je ne voulais vraiment pas me battre après... ça. Je voulais juste qu'il me laisse m'en aller pour que je puisse regagner mes quartiers ou plutôt ceux de Cadence.
Les lèvres humides du colosse se posèrent juste derrière mon oreille, faisant frémir ma peau. Elles tracèrent un chemin brûlant jusqu'au creux de mon cou, là, ses crocs frôlèrent l'épiderme sensible. Mon corps tout entier se tendit face à cela, je craignais qu'il me morde jusqu'au sang, il n'en fut pourtant rien. Il se contentait de laisser traîner ses dents et ses lèvres sur moi, mordillant parfois une petite zone sans pour autant que ce soit douloureux. C'était une sensation plaisante, tout comme le baiser précédent. Les baisers migrèrent lentement vers le haut de mes seins, il y déposa des baisers un peu plus appuyés. Ses yeux revinrent s'accrocher aux miens, il avait le souffle court et l'excitation dans ses yeux était plus intense que jamais. Face à cette vision, la peur reprit le dessus et l'envie de m'enfuir fut extrêmement forte.
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