༄ Chapitre 11
Prostrée dans un coin, je tremblais de partout alors que mon estomac essayait encore de régurgiter. Mais il n'y avait plus rien à recracher, j'avais bien trop vomi déjà. J'avais mangé des gens, peut-être même mes propres amis. Cette pensée me fit de nouveau pousser un hurlement de pur désespoir. La main délicate d'Azura glissa sur mon épaule pour me montrer son soutien. J'étais partie en courant après avoir vu cette scène cauchemardesque et elle m'avait suivie. Je lui étais reconnaissante de rester avec moi, bien que j'aie un peu honte. J'étais l'adulte et c'était elle qui devait me consoler et me rassurer, ce n'était pas son rôle. Mais ce que j'avais vu... c'était trop pour moi. Je me mis à sangloter avant de pleurer bruyamment. Tout ce qui s'était passé remontait à la surface. Je ne pouvais pas toujours être forte, même si j'essayais.
J'ignorais pendant combien de temps j'étais restée à pleurer, recroquevillée sur moi-même. Mais en tout cas, ça m'avait paru une éternité. Quand enfin mes larmes se tarirent, je me sentais... vide. J'avais besoin de dormir, d'être loin de la réalité, même si ce n'était que quelques heures.
— Ramène-moi dans les quartiers du harem, s'il te plaît.
— Je ne peux pas, je n'ai pas le droit d'aller là-bas, mais je peux te dire comment y retourner.
Je levai mes yeux bouffis à cause des larmes vers le visage de la petite princesse. Cette dernière se remit sur ses jambes et pointa quelque chose du doigt sur un des murs. Je plissai les yeux pour mieux voir ce qu'elle me montrait. Il y avait quelque chose qui brillait dans la pierre. Me redressant à mon tour, je m'approchai pour mieux voir, une pierre rouge, semblable à un rubis, était incrustée dans la paroi. Depuis quand c'était là, ça, je n'y avais jamais prêté attention avant et, pourtant, je n'avais pas été avare en matière d'observation.
— La couleur indique la direction, m'expliqua l'adolescente, le vert est celle du harem et donc celle que tu dois suivre.
— Il y en a combien?
— Je t'expliquerai tout plus tard, pour le moment, il faut que tu te reposes.
Je ne cherchai pas à protester. Elle avait raison, j'étais bien trop fatiguée pour réellement enregistrer des informations. Azura me conduisit alors jusqu'à un endroit précis et j'observai les murs, il y avait effectivement une pierre verte en hauteur, c'était tellement insignifiant que ça ne m'avait pas paru important. Je comprenais maintenant mon erreur et je n'avais rien demandé non plus, pas même à Cadence.
— C'est ici que je te laisse, suis bien les pierres et, normalement, tu ne te perdras pas.
— Oui, je te remercie, Azura, soufflai-je en lui caressant doucement la tête.
Là-dessus, je m'avançai dans le couloir, cherchant des yeux les joyaux verts qui m'indiqueraient la route à suivre. J'avais l'impression d'être le Petit Poucet, mais j'étais une sirène qui évoluait dans un conte morbide où il n'y avait pas de prince charmant, et peut-être pas de fin heureuse. Et surtout aucun: ils eurent beaucoup d'enfants. Je regagnai enfin les quartiers des concubines après plusieurs minutes qui m'avaient paru des heures à cause de la fatigue. Je me demandais si Cadence accepterait que je dorme avec elle. Je ne souhaitais pas être seule, pas après ce que j'avais découvert. Je me dirigeai vers sa chambre et, en arrivant à l'entrée de la pièce, je tendis une main pour m'emparer du tissu qui servait de porte. Un gémissement m'arrêta dans mon geste.
Je fronçai les sourcils. Ce n'était pas normal. Dagon ne venait pas dans les chambres normalement, il amenait les filles dans la sienne, bien qu'il ait fait une exception pour moi. Discrètement, je soulevai un pan du rideau pour regarder ce qui se passait. La scène qui se déroulait me laissa bouche bée, et complètement tétanisée.
Ce n'était pas Dagon qui était là.
Mais un type que je ne connaissais pas. Une armoire à glace avec les cheveux noirs comme la nuit. Je ne voyais pas vraiment son visage de là où j'étais. Il était penché sur Cadence, qui se trouvait allongée en travers du lit, une de ses mains serrant le cou de l'artificielle. De l'autre, il parcourait son corps s'attardant principalement sur ses seins, tirant parfois sur les bijoux qui ornaient les mamelons.
— Leïn, arrête... je t'en prie...
Le concerné cessa de bouger face aux supplications étouffées de Cadence. Il l'observa fixement, ne pipant mot. Puis il obliqua la tête vers la gauche me cachant encore un peu plus son visage.
—Tu devrais garder cette horrible bouche fermée, ça vaudra mieux pour toi.
Face à cette remarque cruelle, Cadence se tut, pleurant en silence. Son bourreau reprit alors ses caresses sur le corps sans défense de sa victime. Ses doigts ne tardèrent pas à disparaître entre les jambes de la blonde. Elle se tendit en serrant les dents, parce qu'elle avait mal ou pour ne pas gémir ? Il la tortura ainsi pendant... bien trop longtemps avant de retirer sa main et la retourner sur le ventre sans douceur. Avec le même manque de précautions, il s'immisça au creux de ses reins, poussant un grognement de satisfaction alors que Cadence serrait les dents presque à se les briser.
— Tu es à moi, clama le mâle en lui attrapant les cheveux. Je me fiche que Dagon pense être ton maître absolu, tu m'appartiens quoi qu'il arrive. Ce n'est pas son fils que tu portais, tu le sais, pas vrai ?
Je reculai brusquement, mettant un terme à cette vision d'horreur. Depuis combien de temps cette ordure la violait-il ? Et ça dans le dos de Dagon? Cadence devait subir deux de ces enfoirés. Non, je ne pouvais pas tolérer ça, hors de question. Sans réfléchir plus, je pénétrai dans la chambre, coupant Leïn dans son élan. Il me dévisagea comme s'il venait de voir un fantôme. Je sentis la colère remplacer l'abat- tement. Il se retira pour se rhabiller et se redresser. La surprise sur son visage aux traits asiatiques avait laissé place à un profond agacement. Ses pupilles obsidiennes lançaient des éclairs dans ma direction. Ma blonde s'était roulée en boule dans un coin du lit, dissimulant son corps dénudé derrière ses bras.
— T'es qui, toi ? me demanda le mâle de manière hautaine.
— C'est pas ton problème, barre-toi.
— Pardon ?
Il s'était légèrement penché vers l'avant tout en désignant son oreille, me mettant au défi de répéter ce que j'avais dit. Je ne ressentais même pas de crainte, j'étais juste beaucoup trop furieuse pour réfléchir logiquement et donc comprendre que lui redire mes paroles n'était pas une bonne idée. Ce type pouvait sans aucun doute me casser en mille morceaux s'il en avait réellement envie.
— J'ai dit : casse-toi !
Pour une fois, j'avais vu le coup arriver, ce qui m'avait permis de m'écarter avant de le recevoir. D'autres vinrent, mais aucun ne m'at- teignit, c'était bizarre, mais c'était comme si tout se passait au ralenti pour moi. Certainement était-ce dû à l'adrénaline. Ça fonctionna, jusqu'à ce que je me retrouve acculée dans un coin de la pièce, la gifle claqua comme un coup de fouet. Il me coinça ensuite contre le mur, sa main serrée autour de mon cou, me privant ainsi d'air. C'était quelque chose qui semblait beaucoup les amuser, ça.
— On se pavane moins, hein, salope ?
— Va te faire... foutre...
Je vis son poing se lever, ce qui me fit fermer les yeux. Je m'at- tendais à le recevoir en plein visage, mais rien. Prudemment, je rouvris les yeux pour apercevoir le petit corps de Cadence qui s'accrochait désespérément à notre agresseur. Elle tremblant comme un chevreau qui venait de naître.
— Ne la frappe pas, implora Cadence au bord des larmes, je ferai tout ce que tu voudras...
— Ne fais pas... ça... Cadence...
Mais elle n'écouta pas, ses yeux étaient rivés sur le visage de Leïn. Il la dévisageait aussi en retour. Finalement, il soupira, agacé avant de la bousculer si fort qu'elle tomba sur le sol froid, il relâcha aussi sa prise sur mon cou. Je toussai bruyamment avant d'inspirer bruyamment pour remplir mes poumons d'air. J'étais certaine d'une chose, si je devais mourir dans cet enfer, ce serait étranglée. La montagne de muscles quitta la pièce sans un regard de plus pour nous, je me précipitai alors vers mon amie pour la prendre dans mes bras.
— Tu vas bien ? demandai-je, bêtement.
Cadence fondit en larmes dans mes bras, ce qui répondit évidemment à ma question stupide. On ne pouvait pas aller bien après ce genre de chose. Autant Dagon se comportait comme une bête, autant Leïn semblait bien plus... vicieux. Il jouait sur le mental en plus du physique. Mais je ne comprenais pas pourquoi il cherchait à s'approprier Cadence alors qu'elle était à Dagon. Cette réflexion m'arracha une grimace de dégoût. Mais ces abus duraient depuis longtemps, peut-être même depuis son entrée au harem. Et ce qu'il avait dit était peut-être vrai, le bébé que Cadence aurait dû avoir, ce n'était probablement pas celui du prince. Et j'en voulais encore plus à Leïn à cause de ça. Parce que d'une certaine façon, en mettant Cadence enceinte, il avait attiré la colère de Kawena sur elle. Oui, ce serait aussi arrivé si elle était tombée enceinte de Dagon, mais, en soi, il n'était pas responsable, même s'il y avait aussi une petite chance pour que ce soit effectivement lui le père, bien que j'en doute énormément après ce que j'avais vu et entendu.
Je soulevai Cadence pour aller la remettre sur son lit et la couvrir. Je ne savais pas quoi faire pour l'aider. Je me sentais terriblement impuissante à cet instant-là. Je n'avais jamais été très douée pour consoler les gens et la rassurer... c'était peine perdue, je ne pouvais pas la protéger ni de Dagon ni de Leïn. Je serrais les poings jusqu'à ce que mes phalanges en deviennent blanches. La seule chose que je pouvais faire, c'était me dépêcher de trouver une solution pour que l'on puisse s'échapper de ce cauchemar.
Le rideau se souleva soudainement pour laisser apparaître Dagon et il semblait furieux. Mais pas contre Cadence, il ne la regardait même pas d'ailleurs, c'était contre moi que sa colère était dirigée. Je n'avais aucune idée de ce qui me valait tant de haine, mais j'en frissonnai. Je reculai précipitamment quand il fit un pas dans ma direction. En quelques enjambées, il fut sur moi et sa main accrochée à mes cheveux. Il m'amena de force hors de la chambre, puis hors des quartiers du harem. Il me jeta soudainement à terre, m'arrachant un grognement de douleur. Son pied percuta mon estomac déjà endolori, m'obligeant à me replier sur moi-même. Dagon marcha ensuite douloureusement sur mes côtes, me faisant japper de douleur.
— Qui t'a permis de t'approcher de ma fille?! aboya le colosse, hors de lui. Tu ne sais donc pas rester à ta place ?!
Alors, c'était pour ça. Je ne savais pas qu'il était interdit de s'approcher de sa progéniture, mais, honnêtement, ça ne me donnait que plus envie de recommencer. Pour toute réponse, je ne fis que le zieuter du coin de l'œil. Sa mâchoire était contractée et ses yeux voilés de colère. Un coup me heurta de nouveau, mais, cette fois-là, il y avait mis toute sa force, car je roulai sur plusieurs mètres avant de m'im- mobiliser. Une gerbe de sang s'échappa de ma bouche. S'il ne m'avait rien cassé, c'était un miracle. Je me remis péniblement sur mes jambes, prenant appui sur le mur pas très loin. Je soufflais comme un bœuf, tremblant légèrement alors que mon cœur palpitait vivement.
— Ta fille ? dis-je, le ton moqueur. T'es-tu seulement occupé d'elle une fois ? L'as-tu déjà prise dans tes bras ? Je ne crois pas, sinon elle ne te haïrait pas à ce point-là ! Tu n'as rien d'un père, tu n'es qu'un reproducteur sans âme ni conscience !
Non, il n'avait rien d'un père. Un père aimait et protégeait ses enfants, qu'ils soient garçons ou filles. Il ne déléguait pas leur éducation à ses sujets et n'abusait pas leur mère ; or, lui, il faisait tout ça, il était même allé jusqu'à tuer la mère d'Azura. Alors pour moi, il ne méritait aucunement de se faire appeler père, il n'en était pas un. J'évitai une gifle de justesse, avant de la lui retourner, mais ce fut mon poing qui s'abattit sur son visage. Comme la dernière fois où je l'avais frappé, il resta choqué quelques instants avant de m'adresser un regard courroucé. Je ne cédai pas cette fois, je ne ressentais pas de peur, juste une haine brûlante et une envie de faire mal. Je fis fi de ma douleur et levai mes poings au niveau de mon visage, je ne savais pas me battre, je me contentais d'imiter ce que j'avais pu voir dans la rue ou dans des films.
— Je vais te...
— Me tuer ? l'interrompis-je d'un ton ironique. Comme tu l'as fait avec la mère d'Azura ?
Je me décalai pour éviter le coup, même si celui-ci me toucha à l'épaule. La douleur fut vibrante, je restai pourtant debout, répliquant à son attaque, même si, cette fois, je n'atteignis pas ma cible comme je l'aurais souhaité. En revanche, le deuxième heurta de plein fouet sa mâchoire, je l'avais sentie craquer sous mes doigts. Il avait reculé d'un pas à la suite de ça. J'allais amèrement regretter tout ce que j'étais en train de faire, mais je m'en fichais. C'était jouissif de lui rendre ses coups, de le voir déstabilisé et aussi énervé.
On joua à ce petit jeu pendant... je ne savais plus vraiment. Mais j'avais perdu. Je me retrouvais coincée sous lui alors qu'il maintenait mes mains de chaque côté de mon visage. Je l'observais silencieusement. Sa lèvre, son arcade et son nez saignaient, quelques gouttes écarlates virent d'ailleurs s'écraser sur mon visage blafard, le souillant plus qu'il ne l'était déjà. Car mon état était assez similaire à celui de Dagon, bien qu'avec des fractures en plus aux côtes, au poignet et des endroits que j'avais du mal à identifier. Je ne regrettais pourtant rien, il était amoché aussi et c'était tout ce qui m'importait à ce moment-là. Pourtant... toute trace de colère avait disparu dans son regard, laissant place à quelque chose que je ne comprenais pas. Dagon relâcha une de mes mains pour venir effleurer ma bouche blessée.
— Tu es... une des pires choses que j'ai connues.
Une chose... était-ce vraiment la seule chose qu'il voyait en regardant les femmes? C'était ce qui me débectait le plus chez lui. J'écartai mon visage d'un mouvement lent pour qu'il ne me touche plus et, bien entendu, il ne l'entendit pas de cette oreille. Il s'empara de ma mâchoire pour m'obliger à le regarder de nouveau.
— Pourquoi tu méprises les femmes, hein? C'est pourtant l'une d'elles qui t'a donné la vie à ce que je sache. Tu serais pas ici, sans une femme !!
Je ne saisissais pas cette manière de penser. Et selon moi, il n'y avait aucune excuse valable. On pouvait haïr quelqu'un pour ce qu'il était, pour ce qu'il nous avait fait lui ou d'autres, mais pourquoi haïr tout un genre ? Parce que malgré ce qui m'arrivait, je pensais quand même qu'il y avait encore des hommes bons, mais pas en ces lieux, à la surface. Là, il n'y avait pas des hommes, mais des monstres qui grignotaient lentement votre âme, votre dignité et tout ce que vous étiez. L'amour n'avait pas sa place dans cet endroit. Bien entendu, il resta silencieux, ne daignant pas répondre à ma question. Ça devenait habituel avec lui. La suite me laissa pourtant ébahie.
— Pourquoi tu ne... Hum ?!!
Dagon avait écrasé sa bouche sur la mienne, mais non de manière sauvage comme il avait pu le faire la première fois qu'il m'avait embrassée, c'était... passionné. Ça ressemblait au second baiser qu'il m'avait donné, celui que j'avais presque apprécié malgré la situation répugnante dans laquelle je m'étais trouvée. Je ne pus, malgré cela, empêcher mon corps de se tendre pour exprimer sa peur. S'il faisait ça, il allait forcément faire autre chose ensuite, il ne pouvait pas se contenter de si peu. Je n'étais pas transformée, donc rien ne pourrait l'empêcher de me prendre à même le sol comme il rêvait de le faire. Ma main libre se posa contre sa large épaule pour le repousser. Je détournai, autant que me le permit sa prise, encore le visage.
— Non ! Laisse-moi ! Je ne veux pas !
— La ferme ! claqua sa voix rauque.
Il relâcha mon visage pour glisser son bras dans le creux de mon dos, me maintenant fermement contre son imposante carcasse. Ses lèvres capturèrent encore les miennes, toujours avec la même passion. Mon autre bras avait été libéré aussi, mais uniquement pour qu'il puisse poser sa grande main sur ma nuque et m'empêcher d'échapper à sa bouche affamée. Je geignis à plusieurs reprises, me débattant du mieux que je pouvais dans l'étau de fer que formaient ses bras. Sa langue se faufila dans ma bouche et chercha la mienne pour une danse passionnelle et humide. Malgré moi, je ne pus réprimer un gémissement alors qu'une flamme s'allumait dans mon ventre. Ce baiser avait le goût du fer, le goût du sang, le nôtre qui se mêlait à la salive. Une brume épaisse se formait dans mon cerveau, réduisant légèrement mes défenses, même si j'étais toujours tendue comme un arc entre ses bras.
Sa bouche quitta la mienne, m'autorisant enfin à respirer de nouveau. Je fis une nouvelle fois pression sur ses épaules avec mes mains quand il nicha son visage au creux de mon cou pour humer mon odeur et laper la peau blafarde à sa portée. Dans un élan de panique, mes doigts se refermèrent sur ses cheveux pour l'obliger à éloigner sa bouche de mon corps. Il grogna de manière sinistre et ses pupilles se rétractèrent, me lançant un regard animal et dangereux. La peur refaisait lentement surface, mais pas question... pas question qu'il profite de moi. Il me tira un hoquet de surprise quand ses doigts se faufilèrent sous le tissu fluide de ma jupe et frottèrent contre mon sexe, un des désavantages de ne pas porter de sous-vêtements, mais ils ne semblaient pas connaître cela en ce lieu. Une pression intense au niveau de mon clitoris me donna une décharge électrique dans le corps.
—Dégage! criai-je en me tortillant pour lui échapper. Je ne te permets pas de me toucher à cet endroit !
Il ignora mes cris et ma colère. Ses doigts frottèrent encore et encore cette zone sensible, tellement sensible que, même si ça me dégoûtait, je me sentis mouiller. Il me fallait serrer les dents pour ne pas gémir et ainsi lui montrer que, une fois de plus, ses gestes atteignaient mon corps malgré les protestations de ma raison. Chaque mouvement sur mon clitoris m'envoyait des décharges de plaisir dans le corps, provoquant des tremblements par moments. J'aurais pu jouir ainsi, mais ça ne se fit pas. En sentant un de ses doigts frôler mon entrée, très certainement dans le but de s'y introduire, je m'étais, pour ainsi dire, réveillée de ma pseudo-transe.
— NON !
Avec une force que je ne me connaissais pas, je quittai ses bras avant que mon pied ne vienne heurter de plein fouet son ventre et ne le propulse sur plusieurs mètres. Les yeux écarquillés, je le regardai se redresser avant de cracher une importante gerbe de sang. J'étais sur le cul, littéralement, ma respiration était courte et saccadée. J'avais du mal à réaliser ce qui s'était passé à ce moment-là. Mais c'était pourtant clair : j'avais tout simplement gagné. Pour la première fois depuis mon arrivée, j'avais vaincu Dagon.
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