⛧ 𝟎𝟎𝟕
Je me réveillai, la respiration haletante.
Mes habits me collaient à la peau ; j'avais chaud, trop chaud. Mon esprit criait à l'aide, tandis que mon corps lui, ne bougeait pas. J'avais l'impression d'avoir fait un mauvais rêve, alors que ce qu'il venait de se passer devait être le plus beau qu'il soit. Je parcourrai la pièce où j'étais du regard. La pénombre m'engloutissait, moi et mes sentiments ,complètement chamboulée. Après cette soirée pyjama avec Evy, elle m'avait prêtée la chambre d'ami, voisine à la chambre de Thalion.
Son prénom caressait ma langue, résonnait dans ma tête.
Il était unique.
Nous nous étions vu à peine cinq minutes qu'il avait décrétait qu'il devait y aller ; Asher sur ses talons. Il avait toujours ses fidèles cheveux ébouriffés et son regard perçant. Nous ne nous étions pas parler ; il m'avait tout bonnement ignorer. Mon cœur s'était serré et j'avais baissé les yeux, tandis qu'ils avaient quitté la maison. Je me sentais ridicule d'avoir des sentiments aussi changeant, pour quelqu'un dont je ne savais rien. Que je ne connaissais pas. De plus, il avait l'air d'ignorer mon existence, alors ça n'arrangeait pas vraiment les choses.
J'avais les larmes aux yeux, le cœur en miette, qui battait pourtant à la chamade. Comment une personne pouvait me faire ressentir autant de choses ?
Je soupirai et passait une main dans mes cheveux. Ce geste frénétique réussi à me calmer un peu, mais j'avais toujours cette impression que j'allais explosé.
Je me levai, m'étirant au passage. Je sortais de la chambre avant de me diriger vers la cuisine, où je sentais une agréable odeur jusqu'à mes narines. Je ne savais pas quelle heure il était, mon téléphone étant porté disparu.
J'arrivai le lieu d'où provenait cette odeur délicieuse. J'étais surprise de découvrir que l'objet de mes tourments était calmement en train de cuir des pancakes. Mon regard divaguait, comme à chaque fois que je l'apercevais. Il était torse nu, pour changer. Je pouvais voir son dos, ses bras musclés qui s'activaient à la tâche qui leur avait été confiée. Il retournait la pâte comme s'il était né avec une spatule dans la main. Je le trouvai captivant.
« Je te dérange, peut-être ? »
Sa voix rauque me sorti de ma torpeur. Je plantai mon regard dans le sien, et je me doutai que c'était la plus grosse erreur que je n'ai jamais faite.
« Oui... enfin je veux dire, non ! », m'écriais-je, les joues rouges.
Il sourit narquoisement, avant de s'approcher vers moi. Je reculai, tandis qu'il continuait à avancer, tel un prédateur qui avait sa proie devant lui. Je me pinçais, comme pour me rassurer ; mais cette fois-ci, ce n'était pas un rêve.
Mon dos rencontra une surface dure, et il ne prit pas longtemps à Thalion avant d'être à quelques millimètres de moi, son visage penché au dessus du mien. Mon cœur battait dans ma poitrine, et j'avais du mal à le regarder dans les yeux. Je frissonnai quand il plaqua ses mains des deux côtés de ma tête, nous créant une bulle personnelle où il n 'y avait que nous.
« Tu as envie de moi, Alison ? », susurra t-il à mon oreille.
J'écarquillai les yeux, et manquait de m'étouffer avec ma salive. J'allais bientôt m'évanouir, si il continuait. Avant que je ne puisse prendre la parole, il continua.
« Les filles comme toi, je les connais » chuchotait Thalion, sa bouche contre ma clavicule. « Elles rêvent de se faire sauter par quelqu'un qui saura les maltraiter au lit comme il se doit »
J'avais comme la nette impression d'avoir prit une douche froide. Alors il me considérait comme une simple fille à baiser ? Avec rage, je le poussai et mit autant de distance que je pouvais entre lui et moi.
« Tu es dégoutant », lui crachai-je.
« Arrête de me reluquer comme si tu n'avais jamais vu d'homme dans ta vie, dans ce cas », me nargua t-il.
C'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Je me rapprochai de lui avant de l'accuser, l'index sur son torse.
« Je te ferai dire que je ne te reluque pas ! Et puis d'ailleurs », je le regardai de haut en bas, un sourire mesquin sur le visage, « Tu n'es pas mon style ».
Il haussa les sourcils, puis ricana.
« La teinte de tes joues me dit le contraire, mon ange. »
Le surnom me fit tiquer, mais j'étais bien déterminée à gagner ce petit jeu que nous avions lancé. Il n'était plus question de faire marche arrière, maintenant. Peu importe que mes joues avait la teinte d'un piment. Mes yeux lui lançaient des missiles, espérant secrètement que ça l'atteigne.
« Un mec aussi pervers que toi ne m'intéresse pas », déclarais-je, fièrement.
« Un pervers ? », il me regardait de ses yeux sombres, « J'ai simplement voulu me montrer gentil, comme bonne impression. Tu sais, comme la tienne, dois-je te la rappeler ? ».
Je serrai les dents, c'était un coup bas ça.
« Je ne savais pas que vous seriez là.
- Très bien, mais ce n'est pas mon problème. Si ? »
Il avait se sourire au coin de ses lèvres, que je rêvai de lui arracher.
« Vous m'avez prit au dépourvu ! », m'exclamais-je.
« Nous, ou mon torse ?
- Et toi alors ?
- Moi, j'ai déjà vu des paires de nibard. Ce n'est pas ça qui va me rendre fou »
Je me demandai secrètement ce qui pouvait le rendre comme ça, mais je décidai de fermer ma bouche et de ne pas me mettre en difficulté inutilement.
« Ca ne m'intéresse pas de savoir ton expérience sexuelle, Thalion », décrétais-je, en articulant mes mots. « Alors fait moi le plaisir de ne pas me les partager.
- Je n'ai pas pour habitude de faire ce que l'ont me dit, Αγγελος*.
- Vous allez finir par me dire c'est quelle langue à la fin ! Darlon, puis toi maintenant », m'écriais-je, exaspérée.
Il penchait la tête sur le côté, soudainement curieux.
« Depuis quand connais-tu Darlon ? », il fronçait les sourcils.
Aucune trace de surprise n'était loué dans ses yeux, ce qui m'étonna. Il avait affiché un masque sérieux sur son visage.
« Depuis la fête d'Evy »
Il opina de la tête, avant de reprendre son air malicieux qui me donnait tant envie de lui mettre une raclée.
« Aller, minimoy, un pancake ? Désolé, ce ne sera pas moi au menu d'aujourd'hui », il me tendait l'assiette.
Mon ventre grondait et m'ordonnai de prendre cette assiette, mais au lieu de ça, je tournai les talons et me dirigeait vers la porte d'entrée, pour prendre mes affaires. S'il croyait pouvoir m'acheter avec de la nourriture, il pouvait se mettre le doigt dans l'œil ! Je refusai de perdre face, et j'étais connue pour être mauvaise perdante.
Le vent frais me fis un bien fou. Je fermai les yeux et respirait profondément. Le point positif d'habiter dans un petit coin comme celui-là, c'était que l'air n'était pas aussi pollué qu'à d'autres endroits du globe. Ici, il faisait bon vivre, et c'était toujours un plaisir de sortir pour se rafraichir les idées. Nous arrivions en fin d'année, petit à petit, et la neige allait tantôt pointer le bout de son nez. Le temps était nuageux, je ne pouvais pas voir le soleil pointer le bout de son nez.
Je n'avais pas très envie de rentrer tout de suite, étant donné qu'il n'y avait personne à la maison. Je décidai de rester dans mes pensées et de remonter l'allée pour aller dans le coin le plus animé de la ville, là où je trouvais un bar à chat plutôt agréable, où je commandais un chocolat chaud avec des chamallow à sa surface. En attendant ma commande, j'étais plongée dans mon téléphone. Je lisais les dernières nouvelles de la ville, étant intéressé par le journal local.
« Voici, Madame »
Je redressai la tête, remerciant la serveuse de sa rapidité. Lorsque nos regards se croisèrent, je plissai les yeux et cru la reconnaitre.
« Lydia... ? », hésitais-je.
Le regard de la dame s'illumina, et elle me prit soudainement dans ses bras. Cette personne était-elle réellement mon amie de lycée ? J'essayai de rendre maladroitement son étreinte, bien que je n'étais pas douée pour les preuves d'affections. Nous nous éloignons, et elle prit mes mains dans les siennes, un sourire illuminait son visage.
« J'ai cru que je n'allais jamais te revoir, Ali »
Je caressai le haut de sa tête, affectueusement.
« Moi aussi, Lyly », avouais-je, un sourire en coin.
Elle regarda près du comptoir, un air inquiet sur le visage, avant de s'asseoir sur la chaise en face de moi.
« Je n'ai pas beaucoup de temps », me prévenait-elle, « Mais, est-ce que tu serais partante pour une sortie à trois ? Ethan, toi, moi...
- Ethan vie ici, aussi ? », demandais-je, surprise. « Pourquoi avez vous déménagé ici ?
- Le travail », souriait-elle, « Ma mère a eu une belle offre qu'elle ne pouvait pas refuser. Ethan quanta lui, pensait t'avoir perdu, il a préféré rester avec moi... Alors nous voici ».
Je hochai la tête de haut en bas. Nous avions été très proche Lydia et moi, mais la relation que j'avais avec sa mère était tout aussi spéciale qu'avec sa fille. Elle était drôle, douce et adoré nous cuisiner pleins de petit plat, comme des cookies fait maison. Je me souvenais d'une fois où Ethan avait englouti presque le plat, tellement il avait adoré. Je l'avais réprimandé, bien sûr, mais aujourd'hui ça me faisait plus rire qu'autre chose.
« Je dois reprendre du service », me disait Lydia, « Mais on se voit demain ? C'est mon day off »
J'acquiesça et elle repartait à la caisse, où elle encaissa le montant des clients. Apprendre qu'elle et Ethan vivait ensemble était un peu un choc, pour moi. Lydia était à mon inverse ; maniaque, tant qu'Ethan lui était mon identique ; bordélique, qui perdait ses affaires en oubliant où il les avaient mises. Cela nous faisait rire, mais apparemment, pas à notre amie qui se mettait dans une colère noire et se lançait dans des heures de ménages dès qu'elle voyait un vêtement par terre.
Sirotant mon chocolat chaud calmement, je regardai les alentours. Plusieurs félins, de toutes les races et de toutes les couleurs, étaient rassemblés. Le café était blanc et rouge, tandis que l'enseigne abordait un jolie logo avec la silhouette d'un chat. Les tables étaient grandes, et nous étions assis sur des banquettes rouges. Le sol était un parquet en bois très charmant, rendant le tout harmonieux et très chaleureux. Les grandes fenêtres nous laissaient voir l'extérieur, d'où nous pouvions, d'un certain point de vue, admirée la vallée.
Un chat tacheté de noir, d'orange et de blanc vint se poser sur mes genoux. Il bailla, avant de s'allonger confortablement et de ronronner. Je le caressai entre les oreilles d'une main, tandis que je prenais de l'autre la petite pancarte qui indiquait le prénom des chats, leur sexe ainsi que tout ce qu'ils aimaient.
Tandis que je feuilletai, je trouvai la petite fiche qui correspondait au félin. C'était une femelle, et elle s'appelait Shiro. Je souriais, toute attendrie.
Malheureusement, ce doux moment fut de courte durée ; interrompue par la sonnerie de mon smartphone.
« Oui ? », décrochais-je.
« Coucou ma puce, tout va bien ?
- Oui et toi, maman ?
- Toujours », elle rigola doucement, « J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Est-ce que tu es à la maison ?
- Non, mais je peux rentrer si c'est important.
- Oui, s'il te plait »
Je commençai à me lever et à déposer la monnaie sur la table, faisant signe à Lydia que je devais y aller.
« Très bien mam's, je suis là dans dix minutes »
Elle raccrochait, tandis que je m'élançais dans les petites ruelles de la ville afin de rentrer chez moi. Notre petit coin de paradis ressemblait à une ville du moyenne âge, où les toits étaient en forme de pic et où tout était fait en pierre. Cela contraster en fonction des quartiers, certains étant plus riche que d'autres. Aux abords de la ville, je retrouvai le sentier qui menait jusqu'à chez moi. Je redécouvrais ce coin de forêt, où les oiseaux gazouillaient et où je n'avais pas à réfléchir à quoi que ce soit. Je me sentais apaisée, sans savoir pourquoi. Ce sentiment fut de courte durée, interrompue par la désagréable impression que j'étais observée, voir suivie. Je regardai chaque recoin, derrière les gigantesques arbres qui couvraient le ciel, mais je ne trouvai personne. Après avoir des voix, je me mettais maintenant à imaginer des choses, c'était de mieux en mieux.
A la sortie du bois, ma maison n'était qu'à quelques mètres. Je dépassai celle d'Evy, où il ne semblait y avoir personne. Le soleil était encore haut dans le ciel, caché par les longues aiguilles des sapins. Devant mon chez-moi, j'ouvris la porte d'entrée. Ma mère et mon père m'attendait dans le salon, tout sourire. Je notai qu'ils avaient leurs mains cachés dans leur dos, ce que je trouvais bizarre.
« Ma puce », ma mère s'approchait de moi.
« Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent, maman ?
- Nous avons reçus ça, pour toi », elle me tendait l'enveloppe, que j'ouvrais sans hésiter. « Nous nous disions que peut-être, tu pouvais reprendre l'école... reprendre ta vie en main, maintenant que tu vas mieux ».
Je fronçai les sourcils, soucieuse.
« C'est quel genre d'école ?
- Evy est scolarisée là-bas. Ils me semblent qu'il y a plusieurs spécialités, à toi de choisir la tienne »
Je hochai la tête. Je n'avais pas envisagée de reprendre les études, pour moi c'était un peu un euphémisme de me dire que je reviendrai un jour à l'école. L'université ne me tentait pas tellement, je ne savais pas qu'est-ce que je voulais faire plus tard, alors j'espérais qu'il y avait une option qui me plairait dans cette fameuse école.
« C'est une liste de fourniture scolaire », notais-je, analysant la petite liste qui se dressait sous mes yeux. Je descendais petit à petit, avant de plisser les yeux, « Pourquoi demandent-ils l'achat d'un jô* ?
- Quoi ? », ma mère m'arrachait le papier des mains, avant de rire du nez, « Evy m'avait prévenue que cette école était un peu... spéciale »
Plutôt bizarre, que spécial. Qui demandait à ses élèves de rapporter une arme traditionnelle japonaise en classe ? Il était marqué en petit que c'était pour des entrainements classiques, ce qui ne me rassurait pas du tout.
« Evy m'a dit qu'elle t'emmènerait elle-même, il est difficile de localiser l'établissement ! C'est dingue quand même, qu'à cette époque elle ne soit même pas répertorié sur internet.
Je voulais bien la croire. Nous n'étions pas aux moyen-âge et disposions de grands moyens malgré notre localisation. Il était peu croyable que cette école soit introuvable, à part pour ses élèves.
L'année scolaire aller commencer dans peu de temps, l'expéditeur de cet lettre, le directeur de la Scholí Angélon University, m'a proposé de déménager dans leur internat dès la rentrée.
J'étais dubitative quanta cette proposition. Et si ma mère apprenait que je partais loin d'elle et de mon père, elle me ferait une crise. Je pliai soigneusement le document avant de le mettre dans la poche arrière de mon jean.
« Merci maman », je lui souriais.
« Tu vas y aller, alors ? », me demanda mon père.
Je fis mine de réfléchir, avant de les prendre tous les deux dans mes bras.
« Je pense qu'effectivement, reprendre les études ne me ferait pas de mal. Je ne fais rien de mes journées, je m'ennuie un peu », avouais-je. « Je pourrais me faire de nouveaux amis ! »
J'utiliserai ce dernier argument en ma faveur, sachant très bien à quel point ils me connaissaient, et savaient parfaitement que je n'avais aucun amis. Ils se regardèrent, avant de poser chacun, une main sur mes deux épaules.
« Nous sommes d'accord, ma puce. »
Je ne pouvais pas dire que j'étais aux anges, mais j'étais excitée. Une nouvelle vie s'offrait à moi, et je ne devais pas louper l'occasion.
Reste à savoir si cette fameuse université me plairait, et si finalement je ne m'attirai pas plus d'ennuis qu'autre chose en allant là-bas.
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