⛧ 𝟎𝟎𝟔

🎵 When the party's over . * Billie Eilish



Je me réveillai, le corps engourdi et la bouche pâteuse. Tous les muscles de mon corps criaient à l'aide, et j'avais la sensation d'avoir reçu un coup de massue à l'arrière de la tête. Mes paupières étaient lourde et la première question qui me venait à l'esprit était de me demander qu'est-ce qu'il c'était passé pour que je sois dans un tel état ?  

Les larmes me montaient aux yeux. Tout ce dont je me souvenais, c'était la fête d'Evy... toute la fumée qu'il y avait, l'alcool qui montait à la tête de toutes les personnes présentes. Et ce groupe qui était venu... je frissonnais à cette pensée. Je ne m'en étais pas rendue compte sur l'instant, étant donné que j'étais prise dans l'excitation de la soirée, mais ces personnes dégageaient quelque chose de malfaisant, une prestance qui, en d'autres circonstances, m'aurait fait baisser les yeux. Comparé à Asher, qui était imposant et émettait de bonnes ondes, ces nouveaux arrivants étaient tout le contraire. Ils avaient les yeux inquisiteur avec une lueur de dangerosité. Tout mon être me criait de ne plus jamais les revoir.

Je me souvenais de la querelle qu'il y a eu, et je me sentais terriblement mal pour Evy. Ce lourdaud de Kurt semblait prêt à tout, pour juste décrocher un baiser. Je ne sais pas comment Darlon a fait pour lui tenir tête, tant il me faisait peur. Cette même personne, qui m'a fait valdinguer jusqu'à l'autre bout de la pièce, pensais-je. 

Je me demandai ce qui lui avait prit. Je veux bien qu'il soit en colère, mais mise à part l'empêcher de tuer quelqu'un, que je considérais donc comme une aide ; je n'avais rien fait ? 
Je plissai des yeux avant de les ouvrir. Une lumière m'aveugla et il me fallut du temps avant de sortir de la profondeur des ténèbres. Une personne était à mon chevet, je voyais ça silhouette mais ne parvenait pas à mettre un prénom dessus. Plusieurs voix se firent entendre, mais je ne parvenais qu'à percevoir des brides de conversation.

«... Trop dangereux [...] » 

« Je ne [...] Arrive pas [...] »
 

« Pour elle [...] ils vont [...] » 


Une porte s'ouvrit, tandis que des personnes entraient dans la petite pièce où j'étais. J'eu un temps d'absence, avant de réussir à ouvrir les paupières. Je me rendis compte, avec horreur, que j'étais à nouveau dans une chambre d'hôpital. Elle restait néanmoins différente de celle que j'avais à la clinique, ce qui me faisait espérer que je n'y étais pas retournée.

« Alison ? »

Je tournai la tête vers mon interlocuteur et découvrit Evy, le visage penché sur moi ; inquiète. Voyant que j'étais réveillée et que je l'entendais, elle me prit dans ses bras.

« Je suis désolé... »,
murmura t-elle. « Je n'aurai jamais dû te forcer de participer à cette fête, c'était idiot ».

Je secouai la tête et lui rendit son étreinte.

« Je ne me souviens plus trop de ce qu'il s'est passé »
, avouais-je, « Mais ce dont je suis sûre c'était que c'était loin d'être de ta faute, Evy. »

Elle sanglotait sur mon épaule, ce qui me faisait énormément de peine. Je connaissais très peu Evy, mais la voir pleurer alors que ce petit bout de personne respirait la joie de vivre, fit compresser mon cœur un peu plus. Difficilement, je caressai l'arrière de sa tête.

« Je vais bien », tentais-je de la rassurer, « J'ai juste l'impression que mon corps est passé sous un train »

Je ricanai. Je ne connaissais pas la sensation que cela faisait de se faire écraser par un si gros engin, et je n'avais honnêtement pas envie de le savoir. Evy se redressa et sécha ses larmes, un petit sourire sur les lèvres. 

« Je suis presque certaine que tu n'es jamais tombé sous un train, car sinon tu ne serais pas devant moi », plaisanta t-elle. 

Je lui fis un clin d'œil et lui minait de ne rien dire.

« J'ai dormi combien de temps ? », finissais-je par lui demander.

« Un peu plus de 16 heures », elle grimaçait, « Tu as fais la marmotte ».

 Donc nous étions deux jours après la catastrophe. Je soupirai, et on rigolait toutes les deux, avant qu'une personne en blouse blanche n'entre et m'adressait la parole.

« Comment vous sentez-vous, Mademoiselle Mahr? 

- Etonnamment, plutôt bien. » répondis-je, en toute sincérité. 

Il regardait son bloc note, avant de poser son regard sur moi et de m'examiner avec tout son petit matériel d'hôpital. Evy avait dû s'éloigner, et était assise près de l'unique fenêtre de la pièce.

« Très bien », conclu t-il, les sourcils froncés, « C'est étonnant mais vous avez très bien récupéré. Le personnel de nuit vous avez diagnostiqué une commotion cérébrale ainsi que de multiple ecchymose. Des nausées, vertige ?

- La lumière est trop intense »,
me plaignais-je, « J'ai l'impression d'avoir reçu une boule de pétanque sur le crâne, mais mise à part ça, ça va »

Il hocha la tête, dubitatif. 

« Très bien. Vos parents sont à l'accueil et ne vont pas tarder à venir vous chercher avec votre autorisation de sortie. Nous vous préconisons, sans grand étonnement, du repos, et des anti douleurs qui pourrait aider si votre mal de tête persiste. D'ailleurs », il tournait les pages de son petit calepin avant de s'adresser de nouveau à moi. « Nous avons été prévenu de votre récente hospitalisation ainsi que de votre coma. Nous sommes ravi de voir que vous êtes à nouveau sur pied. Nous prendrons tout de même plusieurs rendez-vous pour se rencontrer et reparler de tout ça. »

Je hochai la tête, je n'avais pas tellement le choix de toute manière. 

Le médecin reparti, laissant à sa place, entrer mes parents. Ma mère qui avait un visage si paisible, un regard bienveillant, me foudroyait des yeux, tandis que mon père avait l'air seulement inquiet. Ils paraissaient tout deux, très fatigué.

« Tu n'en as pas assez, de nous inquiéter ?! », s'exclama t-elle, les poings sur les hanches.

Je grimaçai, les ennuis commencer, mais je ne savais pas encore comment me sortir de cette situation. 

« Écoute maman...

- C'est ma faute », me coupait Evy, qui s'était entre-temps levée pour se mettre face à mes parents, « Je voulais qu'elle rencontre mes amis et qu'elle fasse un peu la fête avec nous. Ali... », elle tourna brièvement son regard vers moi, avant de continuer, « Elle m'a confiée qu'elle avait du mal à s'intégrer, alors j'ai décidé de lui donner un coup de pouce. Ne la blâmer pas s'il vous plait ».

Elle cambra la tête, en signe d'excuse. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle prenne ma défense, ni à ce que ma mère sourit tendrement face à Evy et la prit tendrement dans ses bras.

« Prenez soin de ma fille », murmura t-elle.

Je regardai Evy, qui me fit un pouce en l'air avant de promettre à ma pauvre maman qu'elle serait toujours là pour moi. La scène était très émouvante, je n'avais jamais présenté qui que ce soit à mes parents, même mes amis. Elle devait être aux anges. Après quelques minutes, elles finirent par se séparer. 

« J'ai failli oublier ; On a ton papier de sortie ! », s'écria ma mère.

Les deux heures d'après avaient été plutôt longue ; Nous avions dû attendre qu'une infirmière veuille bien venir m'enlever la perfusion et face un dernier bilan de mon état pour que je puisse sortir en bonne santé. Suite à ça nous avions dû prendre rendez-vous, pour dans quelques semaines. D'après le médecin, il était nécessaire que je revienne régulièrement pour que mon état ne s'aggrave pas. J'avais entendu le personnel parler de "miracle" quanta ma remise sur pied, et j'avais délibérément ignoré leur conversation. Mais désormais, elle me trottait dans la tête et je n'arrivai pas à m'empêcher de me demander la même chose. Qu'elle a été l'élément déclencheur de ma guérison ? Je supposais que je n'aurai jamais la réponse, étant donné que la science ne l'avait pas elle-même. 

Depuis que je côtoyais Evy, la voix n'était pas réapparue, et je me demandai pourquoi. Ca m'arrangeait, car je n'aimais pas être folle, mais au plus profond de moi, elle me manquait. Être accompagné de quelque chose pendant plusieurs mois, puis qu'elle disparaisse soudainement, c'était un choc. Tout se précipiter dans ma tête, et il m'était très difficile d'y faire face. Je sentais que quelque chose clochait, et j'arrivai pas à mettre le doigt dessus. C'était terriblement frustrant.

Nous étions rentré depuis trente minutes, et Evy n'arrêtait pas de m'envoyer des messages toutes les deux minutes pour s'assurer que j'étais bien vivante. Elle était très maman poule avec moi, ce qui me faisait vraiment rire.  J'étais dans ma chambre, à envoyer des messages à mon amie avant d'entendre des voix à l'extérieur. De nature curieuse, je me levai et regardait par la fenêtre, l'ouvrant au passage.

Ce que je vis me surprit ; plus que je ne voulais laisser paraitre. Devant la maison d'Evy, dans un coin caché de la forêt, j'apercevais la touffe d'Asher qui était reconnaissable à des kilomètres, mais à côté je reconnaissais les même cheveux qu'Evy, mais en homme. Ce n'était autre que son frère. 

Mes joues prirent une teinte rosée, sans que je ne sache pourquoi. Je voyais de loin qu'il était énervé, tous ses muscles étaient plus tendu que la dernière -et unique fois- que je l'ai vu. Il était de côté, alors je ne pouvais pas voir la totalité de son visage, qui semblait totalement fermer. Un parfum de lavande flottait dans l'air, me laissant me rappeler des évènements de la fête. Je fronçai les sourcils, une pièce du puzzle me manquait, et c'était frustrant de ne pas savoir laquelle.

Il finit par lever le regard, se sentant épier. Ses yeux rencontrèrent les miens, et l'explosion dans mon ventre fut la même que la première fois. A chaque fois qu'il était là et que nos chemins se croisaient, je sentais une puissante énergie ; quelque chose de bestial qui émanait de lui. Ce n'était pas quelque chose de négatif, ou de dangereux, j'avais l'impression que c'était juste lui et moi ; tous les deux, qui créait cette ambiance où même l'air s'arrêtait. 

Je pris une profonde inspiration avant de couper notre échange visuel, de me retourner et de fermer la fenêtre. Je pu remarquer son sourire carnassier, qui réchauffa mon cœur d'artichaud. Je m'adossais contre mon mur, essayant de calmer les tremblements de mon corps. J'agissais comme une adolescente puéril qui n'avait jamais ressenti quoi que ce soit avec un homme ; et je devais me reprendre rapidement. Je déglutissais avant de me frapper les joues. J'essayai de reprendre mes esprits, ce qui n'était pas une mince affaire. Si Evy apprenait ce que je ressentais là maintenant, qu'allait-elle penser ? Merde !  

La sonnerie de mon téléphone interrompu mes pensées. Sauvée par le gong ! 

« Alison à l'appareil. Qui appelle ? », demandais-je.

« Le croc mitaine ! »

Je roulai des yeux. 

« Très drôle, Evy.


- Je sais », ricana t-elle, de l'autre côté de l'appareil, « Tu veux passer à la maison ? J'ai du popcorn, un film d'horreur et Asher. Mais si tu veux, on peut aller le donner à un refuge pour animaux » 

C'était une bonne idée, mais le souvenir de son frère juste devant chez elle me refroidissait comme une douche gelée, autant que mon cœur se réchauffer comme un feu de bois. 

 « Je sais pas... », hésitais-je.

« S'il te plais! Ali ! Je te promet qu'il n'y aura que toi, moi, et Michael Myers ! »

Je soupirai, et savait d'avance qu'elle avait gagnée.

« Très bien, pour Myers seulement », la prévenais-je. 

Elle me remerciait milles fois avant de raccrocher. Je l'imaginai en train de sautiller partout comme une enfant, et je ne pu m'empêcher de vouloir faire pareil. Une soirée entre fille ! C'était tout nouveau pour moi et j'étais toute excitée à l'idée de manger toutes sortes de cochonneries avec elle. Asher allait être là, mais elle n'avait pas mentionnée son frère. Était-elle énervée contre lui, qu'elle essayait de feindre son existence ? C'était plutôt radical, comme punition. 

Je prévenais ma mère par texto que j'allais chez Evy. Je la voyais de moins en moins, étant donné qu'elle a dû changée de travail au vu de notre déménagement. Son nouveau travail, du moins sa nouvelle boss, prenait tout son temps libre et la surmenait. Ma mère enchaînait heures supplémentaires sur heures supplémentaires, elle rentrait tard le soir et je pouvais voir les énormes cernes qu'elle avait en dessous des yeux. J'avais commencé à effectué des recherches pour trouver un travail, mais ce n'était pas très concluant. Mon père lui, travaillait à l'usine désormais. Quand il ne travaillait pas, il était près de ma mère. En bref, j'étais très souvent seule maintenant.

Je fourrais dans un sac plusieurs affaires essentielles pour passer une bonne nuit. Pyjama, brosse à cheveux, dentifrice... mon petit bagage était rempli à ras bord à la fin. 

Je sortais de la maison après avoir fermé à clef. Asher et le frère d'Evy n'étaient plus là ce qui me rassurait un petit peu. La nuit était déjà tombée, alors je ne tardai pas et pressé le pas jusqu'à chez elle.

« Alison ! », m'appela Evy, de sa fenêtre de sa chambre, « Ne bouge pas, j'arrive ! »

Je hochai la tête, malgré qu'elle était déjà partie comme une furie. Je souriais. Depuis cet-après midi son comportement avait bien changée, ce qui me faisait plaisir. Je regardai les alentours, distraite. Le vent soufflait bruyamment et mes cheveux allaient dans son sens. Les aiguilles des sapins flottaient dans l'air, avant de retomber et de finir son chemin vers le sol. J'avais l'impression de ne pas avoir respirer cet air pendant des années, alors que ça ne faisait que quelques mois. Il m'était encore très bizarre de me dire que, il y a deux mois de ça, j'étais encore à l'hôpital, à faire du dessin avec Wendy. Mon cœur se pinça. Ce petit bout me manquait, je me demandais ce qu'elle était en train de faire, là maintenant. La connaissant, elle devait faire tous les ménages possible. Je souris. J'avais hâte de la revoir, moi qui lui avait fait la promesse de l'attendre à son retour ; j'allais pouvoir l'honorer.

Je frissonnai, j'avais oublié de porter une veste.

« La lune est belle ce soir, n'est-ce pas ? » Retentissait une voix rauque, derrière moi.

C'était plutôt une confirmation qu'une demande, me disais-je. 

Je me retournai, intriguée. Derrière moi se trouvait le fruit de mes tourments depuis que j'étais arrivée. Ses yeux sombres m'analysaient. Il regardait le moindre de mes faits et gestes. Il était dépouillé de tout t-shirt, ne portant seulement qu'un jean noir dans cette nuit froide. Ses cheveux étaient ébouriffés, mal coiffé, je rêvai de passer mes doigts dedans. Je remarquai qu'il avait de longs et fin cils qui ne rendait que plus profond son regard, qui me consumait. 

On se regardait tous les deux dans le blanc des yeux. Le temps semblait s'être arrêté. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, j'avais peur qu'il sorte à tout moment et qu'il ne faille appeler les urgences. La froideur de la nuit ne m'atteignait plus. Elle était remplacée par ce feu ardent que cet homme me faisait subir à chaque fois que je posai les yeux sur lui. Cette chaleur me consumait, moi et mes pensées. Elle prit place dans mon ventre, là où elle s'y nicha pour ne faire qu'un avec tous les papillons qui volaient en moi depuis que je l'avais regardé. 

« Oui, elle l'est », murmurais-je.

La lune surplombait la forêt, et nous avec. Elle n'avait jamais autant brillée ; et moi qui la trouvait jolie il y a de ça quelques jours, je la trouvai bien triste face à cette lumière qu'il dégageait. L'air était électrique,. Je frissonnai. 

Il penchait la tête sur le côté, et m'adressa l'un des plus beaux sourire que je n'ai jamais eu la chance de voir de toute ma vie. Il était là, à se réjouir de l'effet qu'il avait de moi. Il prit ma main dans la sienne, nos doigts s'entrelaçaient et il me fit tourner. Nous valsions devant chez lui, comme si nous nous connaissions depuis toujours, comme deux amants qui s'étaient oubliés. Nous continuons notre danse jusqu'à l'orée de la forêt. Sans savoir comment, je n'avais plus mes chaussures, tandis que je sentais l'herbe fraiche sous mes pieds. Il continuait de me fixer, de nous faire valdinguer dans tous les sens à un point où je ne savais plus où j'étais. Je me perdais dans toutes ses sensations qu'il me faisait ressentir, dans tous ces nouveaux sentiments que je ressentais.

Nous nous enfonçâmes plus profondément dans la forêt, avant d'arriver à une rivière où l'eau, éclairée par les rayons de la lune, ruisselait. Nos pieds étaient trempés, nos vêtements avec, mais rien ne nous arrêtait et nous continuons. Lui et moi, moi et lui. Nous. Je penchai ma tête en arrière, ses mains sur ma taille firent monter le feu sur mes joues. Nous nous enfoncions un peu plus dans l'eau, au moins où nous n'avions plus pied. Il garda néanmoins ses mains sur mes hanches et se penchai vers moi. Je posai mon regard sur ses lèvres, et nous continuâmes de nous dévisager, avant que mon visage, puis mon corps ne se fasse engloutir par la rivière. Ce moment magique disparaissait peu à peu, avec moi au fond des abysses. 

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