⛧ 𝟎𝟎𝟓

🎵 I see red . *Everybody Loves An Outlaw 




« Tada !

- Enfin...».

Je me laissai tomber, tête la première, sur le canapé d'Evy, Asher à ma gauche.

« Ce n'était pas si terrible que ça », maugréa-t-elle.

Nous nous redressons en synchronisation avec le blondinet ; les yeux en soucoupes. Pas si terrible, avait-elle dit ?

« Nous avons dû gonfler 300 ballons...

- ...avant que tu ne te rendes compte que ce n'était pas les bons !

- Et qu'il fallait regonfler les dorés, qui étaient au nombre de 25 ! », termina Asher, la sueur perlait sur son front.

« Au moins, on a des ballons... » chuchotait-elle, les mains derrière son dos. Elle se balançait d'avant en arrière.

Je levai les yeux au ciel et admirais le fruit de nos efforts. Evy avait pris l'initiative de ranger dans des cartons, les statues fragiles de sa mère. À leurs places reposaient les boissons, les biscuits apéritifs et dans chaque coin une longue rangée de ballon. Le téléphone d'Asher sonna, il nous fit mine qu'il devait y aller et sorti par la porte d'entrée.

Je profitai qu'Asher était parti dehors, pour prendre Evy à part dans la salle de bain.

« Ce n'était pas une fête surprise pour lui ? », lui chuchotais-je.

Elle secoua la tête de droite à gauche.

« Non, non », elle me sourit, « Il était juste mon prétexte pour organiser une fête. Ça faisait une éternité que je n'en avais pas prévu une ».

Je haussai les épaules, et me lavai les mains avec un savon qui sentait la lavande.

« Alors... », hésita-elle, puis continua sur sa lancée, « Tu comptes porter quoi ce soir ? Plutôt robe moulante ou bouffit ?

- Je ne comptais pas rester Evy.. », je grimaçais.

« Mais ma pauvre, je ne te laisse pas le choix ! », s'exclama-t-elle, « Nous n'avont pas fait tout ça pour rien ! ».

Je me séchai les mains avec une serviette blanche à carreau, avant de m'adosser contre l'évier. Je regardai Evy, armée de sa brosse, tentant désespérément de vaincre les nœuds logés dans ses cheveux.

« Evy... », commençais-je.

« Il n'y a pas de "Evy" ! » me gronda t-elle, la brosse coincée dans sa crinière. Elle ressemblait à une lionne, à ce moment là. « Tu viens, un point puis c'est tout.

- Je ne suis pas à l'aise avec autant de monde », avouais-je.

Ses petits yeux de félins, plissés, me scrutaient avec attention. Probablement à la recherche d'un quelconque détails qui prouverait que je mentais ; mais elle se résigna, ne trouvant aucune trace de tromperie dans mes yeux. Son visage s'adoucit.

« Je serai là, ne t'en fais pas. Il n'y aura pas beaucoup de monde !

- Combien ? », la questionnais-je.

Elle fit mine de réfléchir, puis ricana.

« Si je te le disais, tu paniquerais. Même s'il n'y avait que cinq personnes ».

J'opinai de la tête. Elle n'avait pas tord, de ce côté là.

« Qu'est-ce que j'y gagne, moi ? », soupirais-je.

« Tout mon amour ! Et une soirée de folie », ajouta t-elle.

Je baissai la tête, résignée.

« De toute manière, même si je voulais réellement venir, je n'ai rien à me mettre.

- J'ai ce qu'il te faut ! », s'écria t-elle, toute excitée.

Elle couru -non, se rua- hors de la salle de bain, me mimant d'attendre sagement sur le rebord de la baignoire. Elle revient, quelques minutes plus tard, avec plusieurs cintres avec des robes de soirées accrochés dessus. Je regardai son visage, soudainement attirée par ses yeux. Ces derniers brillaient d'une intensité blanche avec une pointe de cyan. Cette lueur était ahurissante, étrange et me captivait entièrement.

« Ali', tu m'entends ?

- Oh, oui... », répondais-je, sortant de ma torpeur.

Il nous fallut peu de temps, à Evy et à moi, de trouver notre tenue pour ce soir. Elle avait opté pour une robe au dos nu sans manches, qui lui collait à la peau. Elle était noir avec des paillettes, ce qui faisait ressortir son teint de porcelaine. Elle lui arrivait juste au-dessus des genoux. Elle avait opté pour un maquillage simple cependant ; Mascara, Eye-liner et du rouge à lèvres allure Velvet. Quanta moi, je devais uniquement remercier Evy pour m'avoir rendu un tant soit peu jolie ; Je portais une trapèze aux manches bishop, entièrement blanche. Elle mettait en valeur ma poitrine, mais mes joues prenaient une teinte rosée à ces pensées-là. Elle m'arrivait au milieu de mes cuisses, et je la trouvai très jolie. Mon amie m'avait présenté un tas de robes, toutes encore plus collantes et serrées que les autres. Celle que je portai était la seule qui convenait un tant soit peu à mes goûts. Je me maquillai simplement d'un trait d'eye-liner pour mettre en valeur mes yeux verts. C'était bien la seule chose que j'aimais chez moi. Nous avions prit des talons à la couleur de nos robes. Nous étions prêtes. 

« Les filles ? », nous appelait Asher, « Du monde est arrivé ».

Je hoquetai. Déjà ?

« On arrive ! », répondit Evy, elle se tournait vers moi, « Respire un bon coup Ali, tout va bien se passer ».

Je fermai les yeux puis acquiesçai silencieusement. Nous sortons de la salle de bain, toute souriante. Tandis que nous avancions dans le salon. Je regardai Asher discuter avec un groupe de personnes. Un grand brun me dépassant d'une tête, se rua sur Evy, la déséquilibrant et les faisant tomber tous les deux. J'écarquillai les yeux et étais prête à réagir, croyant que mon amie se faisait agresser, mais après quelques secondes, je me rendis compte que l'inconnu n'était probablement qu'un ami d'Evy.

Voir plus, peut-être, vu comment il la prenait dans ses bras.

« Darlon ! » S'époumona-t-elle de rire, « Je DÉTESTE les chatouilles ! ».

Ce dernier, sous ses supplications, arrêta et l'aida à se relever. Ils se firent une accolade et je me sentais, actuellement, très à l'écart.

La perche brune s'appelait donc Darlon. Je gardai cette information dans un coin de ma tête.

« Ça fait longtemps, Evalyna », souri t-il.

Elle le frappa délicatement à l'épaule, et la concernée se tourna vers moi. Elle prit ma main dans la sienne, m'obligeant à me tenir à côté d'elle.

« Je te présente ma nouvelle amie. Alison, voici Darlon

- Enchanté », il me tendit sa main, que je pris après quelques secondes d'hésitation, et sous ses yeux de merlan frit. Alors que je pensais que c'était une simple poignée de main, il porta la mienne à sa bouche et y déposa un doux baiser. Mes yeux prirent une teinte rosée à vue d'œil ; je retirai ma main vivement.

« Tu veux la tuer ou quoi »
, rigola Asher, dans mon dos.

« Ce n'est pas drôle du tout ! » Balbutiais-je, gênée.

Si je pouvais me cacher dans un trou à cet instant ; je le ferais. Je me retournai vers Asher, essayant de me focaliser sur autre chose que ce baise-main. Du coin de l'œil, je vis Evy passer son bras autour des épaules de Darlon, le regard malicieux. Ils se parlaient à voix basse, et le teint de son ami devenait livide, je me demandais vraiment de quoi ils pouvaient parler.

« Hey, Ali ? », m'appela Asher.

« Oh, oui... Désolé », répondais-je, « De quoi parlions-nous ? »

Le blondinet leva les yeux au ciel et emprisonna ma taille de ses bras musclés, tandis que sa tête se posa sur mon épaule. Il pointa les individus devant nous du doigt.

« Le roux c'est Loid, grand homme au cœur d'artichaud », m'expliqua t-il, « Juste à côté, celui aux yeux de biches c'est Sayanh. Et comme tu as pu le remarqué, Leiah est sa sœur jumelle »

Je hochai la tête de haut en bas et chuchotai un « enchanté » dont ils me répondirent tous par un sourire discret. Loid était le plus grand de la pièce, allant presque atteindre les deux mètres. Il avait des cheveux jusqu'à sa nuque, totalement orange, tirant vers le blond. J'aimais bien ses habits, sa veste en cuir lui collait à la peau et son jean ne paraissait ni trop grand ni trop petit. Mais aux côtés des jumeaux, son look était bien incolore. Leiah et Sayanh se ressemblaient comme deux gouttes d'eau ; bruns aux yeux clairs et lumineux, ils pouvaient me dire qu'ils étaient mannequins, ça ne m'aurait pas étonnée. Leurs tenues s'accordaient ; fait de couleur en tout genre, ils abordaient le style "année 90" à merveille.

La maison d'Evy commençait peu à peu à se remplir d'un nombre de personnes incalculable, et je ne souhaitai pas savoir combien nous étions à déjà vingt-deux heures. La fête battait son plein, chacun se trémoussait les uns contre les autres, tandis que d'autres s'embrassaient à pleine bouche dans des coins "discrets".


J'étais en train de danser avec Evy, nos corps se touchaient et se mouvaient au son de la musique. En réalité, je ne sais pas pourquoi j'avais tant peur de cette fête, je pense que je ne m'étais jamais autant sentie vivante. Malheureusement, mes mains devenaient moites, le lieu semblait se rétrécir tant les corps étaient collés. Ma robe était dès à présent une seconde peau, la sueur perlait de mon front. Je nageais.

« Evy ! », criais-je, essayant de me faire entendre dans ce brouhaha.

Elle tournait sa tête vers moi, je mis ma bouche près de son oreille.

« On peut aller se poser quelque part ? »

Ayant compris ma requête, elle me prit par la main et nous emmena dans une pièce privatise de chez elle, avec trois canapés mis en rond. Asher était déjà là avec Darlon et ses amis, bière en main.

« Alors, on se joint à nous mes beautés ? »

Je ricanai et m'assis à côté de lui, un verre d'Ice tea à la main. Evy et ses amis sur le canapé d'en face. Pendant que je reposai mes jambes après avoir autant dansé, je regardai les invités qui venaient voir un par un, Evy, la remerciant probablement d'avoir organisé une fête pareille. Je n'entendais pas ce qu'ils se disaient, tellement leur voix était peu élevée.

Darlon se leva, une bière à la main.

« À qui ça tente un Action ou Vérité ?! » S'esclaffa-t-il, sa chemise à moitié ouverte.

« Nous ».

Je me retournai, ne sachant pas à qui appartenait cette voix. Un nouveau groupe de quatre personnes venait de se joindre à nous. Evy les regardait de haut en bas, avec dédain. Je grimaçai ; ceux-là n'étaient pas sur la liste d'invités. Tout le monde se dévisageait, attendant que quelqu'un ne rompe pas ce silence désagréable, les musiques continuaient de défiler en fond. La tension était telle que je souhaitais me faire toute riquiqui. Je m'enfonçai dans le canapé, essayant de me fondre dedans. Par chance, personne ne me remarquerait et je pourrai m'enfuir d'ici vivante.

« D'accord, d'accord », répondit finalement Asher, à ma droite. « Jouons ».

Les nouveaux venus ne se firent pas prier et ramenèrent des chaises en deux temps trois mouvements. Cinq minutes après, nous étions tous installés et prêts à démarrer le jeu. Darlon déposa sa bière vide au centre de la table basse.

« Je n'ai pas besoin de vous rappeler les règles » Souri-il. « Soit tu effectues ton action, ou ta vérité, sois tu bois un cocktail mystère, spécialement concocté par ma belle Leiah.

La concernée souri narquoisement, et fit un clin d'œil. Je pouvais presque voir de la fumée sortir des oreilles du groupe adverse. 

« C'est parti » dit-il, avant de faire tourner la bouteille. Leiah fut désignée.

« Vérité.

- As-tu couché avec plus de deux personnes qui sont dans cette pièce actuellement ? », lui demanda Darlon.

Elle fit mine de réfléchir, avant d'hocher positivement la tête.

Je manquai de m'étouffer, plus de deux ? Juste ici ? Je dévisageai tour à tour les personnes qui m'entouraient. Moi qui me vantais d'avoir eu un bisou sur le coin des lèvres, c'était un euphémisme comparé à elle !

« Asher », continua Leiah.

« Action, bien sûr ! » S'écria-t-il, bombant le torse.

J'étais pratiquement certaine qu'il n'avait pas faire le malin très longtemps.

« Écrit un message à Θάλιον pour lui dire que tu l'as embrassée. » Ricana Leiah.

Asher devient blâme et se précipita sur le cocktail. Je le regardai ; estomaquée, tandis qu'il faillit recracher la totalité du verre. Qu'est-ce qui lui a pris ? Qu'a t-elle dit ? Je regardai un regard d'à l'aide à Evy, qu'elle répondit par un clin d'œil. Qu'est-ce que cela signifiait ?

La bouteille tourna encore ; et Dieu soit loué, ce n'était toujours pas moi.

« Kurt », dit Asher, « Action ou vérité ».

« Action » Souri, ce dernier, malicieusement.

« Met toi en calbut.

- Haha, très drôle Ash », soupira le fameux Kurt, avant de se mettre à exécution.

Le blond portait un simple caleçon noir, pas de quoi s'affoler. Je haussai les épaules, si ça lui faisait plaisir de mettre les gens presque à poil...

La bouteille tourna encore et encore, pendant un petit moment avant de ralentir et de s'arrêter face à Evy. Cette dernière était devenue pâle. Je regardai les autres, mais il n'y avait que moi qui avais remarqué son état.

« Action », murmura-t-elle.

Kurt souri, d'un sourire malsain et très peu amicale. Je me redressai sur mon siège, prête à réagir. Il l'approchait, comme un félin cernant sa proie. Il se pencha à son oreille.

« Embrasse-moi. »

Je grimaçai, dégoûtée. Était-il venu ici dans le seul et unique but d'essayer d'avoir Evy dans sa couche ?

« Non... » , répondit t-elle, avant de se lever pour aller chercher un shot du cocktail de Leiah. 


C'était sans compter sur Kurt, qui saisissait son avant-bras et la rapprochait de lui, contre sa volonté. J'arrivai à peine à voir ce qu'il se passait, que Darlon, deux secondes auparavant, qui était assis, était désormais contre le sol, Kurt en dessous de son corps de mastodonte. Il ruait de coup, le traitant de tous les noms possibles et inimaginable. Ses phalanges étaient en sang, la fête avait été comme stoppée pour se transformer en bain de sang ; Evy était derrière avec Leiah qui l'avait prise dans ses bras, alors que les deux groupes se faisaient face et se dévisageaient méchamment, laissant libre arbitre à Darlon et Kurt. Je restai là, figée devant tant de violence. La scène était un massacre, Darlon était comme dans une transe dont il semblait que personne ne puisse l'en sortir. Kurt cracha soudainement du sang, ce qui me fit comme un électro choque. Je me levai, habitée par un soudain courage dont je ne me pensais pas capable, et retenu au dernier moment le poing de Darlon. Ce dernier tourna lentement son visage vers moi, ses yeux étaient injectés de sang et ils n'étaient plus comme avant. L'obscurité avait fait place dans ses pupilles, et à ce moment-là, je sus qu'il était trop tard.

« NON ! »

Ni le hurlement d'Evy, ni ma volonté empêcha Darlon de me prendre la main, la tordis et m'envoya violemment contre le mur dur de la pièce. Au contact de mon corps contre les briques, ma tête me tourna. Je tombai lourdement au sol et crachai du sang dès que mon corps retombait dans un bruit sourd. Un goût métallique me resta au fond de la bouche. Ma tête me tournait, ma vue était trouble. Je n'entendais que les cris, et ressenti la douleur qui s'immisçait dans chaque pore de ma peau. Elle était là, partout et nulle part à la fois. Le plancher était froid, je reposai ma tête dessus, n'ayant plus la force de la tenir un peu plus. Mon corps trembla.

Un énorme fracas retentissait dans la pièce, tandis que des débris et de la poussière volaient dès à présent partout dans la pièce. J'entrouvris les yeux et ne réussis qu'à apercevoir des silhouettes qui se battaient, tout était flou.

« Arrête, Thalion !

- Tu vas le tuer ! »
, s'époumona une voix féminine.

Qui était cette nouvelle personne ? Son prénom me disait vaguement quelque chose. Je refermai les yeux, essayant de me relever avec le peu de force qu'il me restait. Je me traînai au sol, du sang coulait le long de front et dégouliner sur ma joue, puis mon cou. J'approchai des silhouettes, qui étaient toujours en plein combat. Je tendais mon bras, désespérément ; J'y étais presque, il ne me restait que quelques pas avant de stopper toute cette violence.

D'aussi loin que je ne me souvienne, j'ai toujours préféré la communication à la solution radicale, qui n'était autre que les mains. Dès que je voyais une bagarre éclatée, je faisais mon possible pour la résoudre. Mais rien de tel n'était jamais arrivé. Je n'avais jamais percuté un mur pour stopper une simple bagarre. Pour un simple baiser, qui plus est.

Je levai ma main, et cette dernière toucha quelque chose de doux, de soyeux. Conquise, je plongeai ma tête dans ce cocon de bonheur qui sentait la vanille. Je me fis transporter et dès-alors, mon corps était contre une source de chaleur qui atténua la douleur presque instantanément, que j'en gémis. Je sentais un souffle contre mes cheveux, mais mon attention était focalisée sur ce nouveau lieu de paradis que j'avais découvert. Je n'entendais plus aucun cri, je ne ressentais plus aucune douleur, j'étais apaisée. La chaleur envahissait mon corps, mon esprit et je sentais que quelque chose, ou quelqu'un, touchait mon âme. Les yeux fermés, je voyais une petite lueur blanche face à moi, que je tentai de toucher du bout des doigts. Elle brillait, comme une étoile dans la nuit. À l'intérieur, se trouvait des images, des souvenirs, dont je n'en avais pas la propriété. Avant de pouvoir poursuivre mes recherches, je sentais mon esprit s'évader et mon corps s'affaiblir. Je sombrai dans le néant. 


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