— « Ahh, tu es donc là ? Je croyais que tu aurais été enterré plus loin, je ne sais pas pourquoi. » il s'arrêta et prit le temps de s'asseoir et de regarder le nom de son ami sur le pierre grise. « Aldo Müller, tu auras été un soldat honorable jusqu'au bout. Tu n'as jamais baissé les bras et tu as toujours su nous motiver dans les moments difficiles. » il souffla longuement et reprit. « Tu sais,  on me dit souvent que je suis comme un deuxième Erwin, que j'ai les mêmes ambitions que lui et plus encore. Pourtant, ce n'est pas ce que je ressens, Erwin était un soldat incroyable, qui avait un quelque chose en lui qui le rendait si spécial. Alors que moi je suis un peu celui qui a prit sa place, oui je ne suis pas major ou autre, mais parfois je préférerai ne pas être sauvé, il aurait prit les bonnes décisions. Et ça peut paraître absurde mais parfois j'ai l'impression qu'il est à côté et qu'il me guide. Ah il me manque, c'était sûrement un des rares adultes qui croyait en moi. Il ne me rabaissait pas à mon statut d'adolescent, c'était un homme en or. » il arracha un peu d'herbe au sol et commença à jouer un peu avec avant de les laisser tomber et de déposer les fleurs qu'il avait amené sur sa tombe. « Et toi,... tu étais quelqu'un de formidable, mais tu m'exaspérait parfois, parfois seulement. Mais tu étais quelqu'un de bien, de profondément bien. Ceux qui disent que tu étais mauvais se trompent, tu n'es certes pas mort en héros, mais tu étais un héros, ou en tout cas le mien. Oui, tu étais mon héros Aldo, j'ai l'air sûrement bête de dire ça, parce que je suis maintenant un adulte. Mais je t'es toujours considéré comme mon ami, même quand tu partais pendant la nuit pour aller je ne sais où. Tu voyais peut-être quelqu'un, j'espère que cette personne te rendait heureux. Mais tu sais, je suis le seul qui n'a pas pleuré quand j'ai vu ton corps par terre le matin. Je suis resté droit et fier devant ton cadavre qui n'évoquait que la tristesse de la guerre. Pendant un moment je me suis demandé si c'était bien toi, si ce cadavre c'était toi. Mais oui. C'était bien toi. Et j'aurais tellement voulu m'écrouler à tes pieds et te supplier de revenir, mais... mais... je n'ai rien dit. » sa bouche se tordit douloureusement et ses larmes se mirent à dévaler sur ses joues. « Mais maintenant je n'arrive plus à rester fier devant la vérité. Je suis désolé que tu me vois aussi faible. Pardon Aldo, pardon pour tout, tu n'aurais pas du vivre cette guerre, personne n'aurait dû, tout ça est inutile. Que ton corps et ton esprit repose en paix mon ami. »