C H A P I T R E 8
Durant ces deux mois passés, Maxime n'a fait que de m'entraîner en dehors des cours. Bon, entraîner est un bien grand mot. Il n'a fait que de m'apprendre quelques mouvements de défense tout aussi simples les uns que les autres.
Du côté de Léana, rien à signaler. À part peut-être les regards foudroyants à chaque fois qu'elle me lançait à chaque fois que j'étais avec Maxime. Et vu que nous étions tous le temps ensemble, ses regards étaient habituels.
Il faut dire aussi que ce dernier est un ami en or. En deux mois, Maxime a réussi à me faire sourire bon nombre de fois. On s'est vraiment rapprochés, beaucoup plus qu'on ne l'étais au début. Il n'y a plus aucune gêne. Mes parents le connaissent, et je connais ses parents à lui. Enfin, sa mère, il ne vit pas avec son père. Il y a même eu des jours où il passait dormir chez moi, on passait des heures dans ma chambre à jouer à Fortnite ou à Among Us. Jamais auparavant je ne m'étais sentie aussi heureuse.
Au moment où je vous parle, je suis allongée dans mon lit, regard braqué au plafond. Normalement je devrais être en cours, mais depuis mon réveil j'ai une atroce douleur à la poitrine, du côté gauche. Je ne sais pas à quoi c'est dû vu que j'ai ma puce électronique pour régulariser mon cœur. Ça va sûrement passer.
Je rassemble le peu de force qu'il me reste, puis me redresse du lit avant d'effectuer ma routine matinale.
Il est neuf heure trente trois. Dans quelques minutes à peine ce sera la pause récré. Si je veux me fondre dans la masse, le mieux serait que j'y aille à ce moment-là. En plus, je suis presque certaine que personne dans ma classe n'a remarqué mon absence. Enfin, peut-être Maxime.
Enfin bref, je sors de chez moi, couverte de mon manteau, sans oublier de placer ma puce sur mon vêtement. La douleur est passée, et c'est tant mieux.
Le soleil est très fort ce matin. Il est au zénith, comme on dit.
Vous imaginez si cette chaleur entrait en contact avec mon corps ? Je serais brûlée de partout. Rien que d'y penser j'en ai la chair de poule. Puisse Dieu me protéger.
J'arrive enfin au lycée, et comme je l'avais prédit, il est bondé d'élèves. En même temps, c'est la pause récréation.
Je marche tête baissée entre les tonnes de jeunes, essayant au maximum de me rendre petite. Par chance, j'arrive dans ma salle sans me faire remarquer. Mais alors que je m'attendais à ce qu'elle soit vide de monde, j'y croise Maxime.
- C'est que maintenant que t'arrives ? entame t-il.
- Non, je suis là depuis le début des cours.
- Très drôle, Ellora.
Je soupire, puis m'installe à mon siège habituel, autrement dit, à côté de lui.
- Ça va ?
- Oui, et toi ?
- T'as pas l'air d'aller bien. Dit-il d'un coup sec.
- Je ne vois pas ce qui te fait dire ça. Je vais parfaitement bien.
D'un coup, il se relève, et va vers le siège de Léana. Il se met à fouiller dans le sac à dos de cette dernière, sous mes yeux ahuris et confus.
Après quelques secondes, il en ressort un miroir puis le met en face de moi.
- Tu es atrocement pâle.
Je ne peux pas le contredire. J'ai le visage extrêmement blanc et les lèvres sèches.
- Ça va sûrement passer.
- T'as ta puce ?
- Oui. Pourquoi ?
- Rien, juste comme ça.
Je ne réplique rien à cela, me contentant juste d'hocher faiblement la tête et me concentrer sur mon cours.
La pause se termine bientôt, et tous les élèves commencent à remplir la salle.
C'est maintenant au tour de Mr.Bucket de pointer le bout de son nez. Comme d'habitude, son cours est détendu et facile à comprendre. C'est bien la seule chose que j'aime pendant nos heures de rencontre.
Enfin bref, c'est la pause déjeuner. Maxime m'a dit qu'il avait été convoqué par le directeur, donc je vais devoir aller toute seule au self. Presque toute l'école y est déjà. Je déambule dans les couloirs, en direction de mon casier pour y ranger mes livres inutiles.
Mais alors que je marche, je sens une main qui m'empoigne les cheveux et me retourne brutalement. Vous l'aurez deviné, Léana. Mais cette fois-ci, elle n'est pas accompagnée de ses deux lèche-bottes. Avant même que je ne comprenne ce qu'il se passe, je me prends une baffe monumentale. C'est la deuxième fois.
- Pourquoi tu ne peux pas rester loin de mon mec ?!
Je l'observe juste, un air blasé scotché au visage.
- T'as donné ta langue au chat ?
Elle lève la main encore une fois, avec pour intention de me baffer à nouveau, mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que Maxime m'a bien formée.
J'intercepte son bras en plein vol et la fait virevolter avec. Une fois qu'elle est dos à moi, je la pousse de toutes mes forces. Elle se cogne au casier en face avant de s'écraser au sol.
Ce n'est que lorsque je la vois gémir de douleur au sol, que je me rends compte de ce que je viens de faire. Prise d'une soudaine vague de culpabilité, je m'élance vers elle.
- Tu vas bien ? Lancé-je une fois à sa hauteur, tout en essayant de l'aider à se relever.
On m'a toujours dit que ma gentillesse me perdra, et c'est le cas aujourd'hui.
Alors que je l'aide à se relever, Léana m'assène un violent coup de pied à la poitrine.
Soudainement, je commence à suffoquer. Ma poitrine se gonfle et s'affaisse irrégulièrement, et mon rythme cardiaque est désordonné. C'est alors que je me mets à chercher ma puce électronique dans les poches de mon manteau, en vain.
Je l'ai sans doute oubliée chez moi..
En une fraction de secondes, la douleur que j'avais à la poitrine ce matin revient encore plus vive que jamais, et puis ensuite, noir...
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