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Manjiro
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Des événements tragiques.
Un basculement soudain.
Une rencontre qui change tout.
Des sentiments nouveaux.

Le Tokyo Manjikai. Le Toman. Un gang de motards créé pour ne laisser personne derrière, pour montrer qu'ensemble, nous sommes plus forts. Nous ne formons qu'un. Nous sommes une famille. Un gang dont le but premier était de se battre et de s'agrandir, et de régner sur les différents quartiers de la ville.

J'étais le chef de ce gang. Fier, fort, considéré comme étant imbattable, imperturbable, solide. Invincible. Mikey l'Invincible. Un surnom que j'ai traîné derrière moi durant une longue période de ma vie.

J'avais tout pour moi. Le respect de mes membres, la peur des autres gangs et la passion du combat. Y compris une haine profonde et viscérale que je ne pouvais contrôler. Mes pulsions sombres.

Toute mon enfance a été impactée par cette horrible sensation, comme si toutes mes décisions et toutes mes émotions étaient dirigées par elles. Comme si tout ce que je pouvais faire, c'était tuer. Tuer mes amis, tuer ma famille... Tuer toutes les personnes qui comptaient pour moi, toutes les personnes proches de moi. Et je ne pouvais même pas lutter contre cela.

J'ai voulu me montrer dur, insensible, violent et dangereux pour que personne ne s'approche de moi, pour que personne ne veuille réellement me connaître. Pour les protéger, tous. Et malgré cela, malgré toutes mes tentatives, j'ai échoué. Encore et encore et encore... Je n'ai pas pu les sauver, les protéger, comme je me l'étais juré.

Emma, Baji, Draken... Shinichiro... Takemichi... Je les ai tous condamnés. J'ai causé leur mort. Et bien que la vie ait accordé une seconde chance à chacun d'entre nous, je ne parviens pas oublier, à tourner la page. Je suis coincé dans une bulle temporelle, sans aucun moyen de retour, où je ressasse sans arrêt les erreurs et les atrocités que j'ai commises.

Bien que Takemichi ait sauvé tout le monde, bien que nous soyons tous les deux revenus dans le passé, mon esprit reste désespérément dans ce futur horrible, où j'ai osé prendre des armes pour tuer mes camarades, ma famille. Les personnes que j'avais promis de protéger. Les personnes qui avaient confiance en moi. Quoi que je fasse, je ne parviens pas à pardonner mes actes, mes décisions.

Chaque jour, je me demande pourquoi je suis encore en vie. Chaque jour, je me demande ce que je dois faire pour ne faire souffrir personne, pour réparer mes actes déplorables. Et chaque jour, il s'agit d'un combat entre mon esprit et mon cœur, sans qu'il n'y ait de réel vainqueur.

Je ne mérite pas de vivre. Pas après ce que j'ai fait. Je ne mérite pas de pardon, ni de compassion, ni de bonheur. Et encore moins de clémence. Rien de tout cela, si ce n'est une profonde solitude. Mourir seul, loin de toute civilisation, comme l'animal sauvagement infâme et fou que je suis. Voilà la seule chose que je mérite réellement.

Du moins, c'est ce que je croyais. C'est ce que je pensais sincèrement. Jusqu'à ce fameux jour... Jusqu'au mariage de Takemichi. Jusqu'à ce que je décide de faire un tour avant le début de la cérémonie... Jusqu'à ce que je la rencontre. Elle.

Akiko Chiharu, l'une des plus grandes championnes de patinage artistique de l'équipe Wonders of Hope. Une jeune femme aussi belle et incroyable que froide et distante. Du moins, c'est ce qui s'en dit. Je n'ai pourtant pas eu cette impression lors de notre rencontre qui, soit dit en passant, fut très mouvementée.

Je la revois encore, en train de danser, comme si rien n'était plus important en ce monde que cela. La danse. Je la revois pieds nus, ses magnifiques cheveux corail emportés par le vent, un sourire apaisé aux lèvres. Je la revois tourner sur elle-même, libérée de toute loi et de toute décision. Libre, tout simplement.

Les bras levés vers le ciel, on aurait dit un ange. Un ange gracieux et inébranlable. Un ange libérateur, apporté par le soleil pour mettre un peu de lumière dans les cœurs. Un ange de bonté et de magnificence. Un ange qui viendrait apaiser mes tourments de sa simple présence, de sa simple chaleur. De son simple sourire.

Je me souviendrais toujours de son regard, lorsqu'il s'est posé sur moi pour la première fois. Un regard noir suite à sa chute causée par mon raclement de gorge. Un regard noir qui s'est très vite transformé en quelque chose de beaucoup plus fort, de beaucoup plus doux. Quelque chose d'hypnotisant. Une chose que je ne saurais décrire, mais dont mon cœur se souviendra éternellement.

En croisant simplement son regard, j'ai ressenti des émotions nouvelles, aussi incontrôlables qu'une tempête en plein désert. La peur, la frustration, l'envie, la folie, le désir... Et l'espoir. Un espoir d'avenir et d'un potentiel amour.

Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j'ai la sensation que cette fille m'est destinée, qu'elle sera la seule à me comprendre parfaitement, peu importe les douleurs et les obstacles rencontrés.

Je l'ai longuement observé. Analysé. Elle est tout ce qu'un homme peut désirer. Elle est belle, forte, intelligente et incroyablement têtue sur les bords. Mais elle n'est pas que cela. Oh non, elle est bien plus que cela.

Par-delà les apparences, c'est une jeune femme pleine de souffrance, torturée par un passé aussi difficile que le mien. Un passé qui a ruiné sa vie et qui lui a demandé beaucoup d'efforts et de courage pour le surmonter. Un passé presque destructeur.

Mais, contrairement à moi qui ai succombé à mes propres ténèbres, elle a réussi à passer au-dessus. Elle a réussi à survivre, à reprendre sa vie en main. Elle a grandi et évolué pour devenir l'incroyable jeune femme qu'elle est aujourd'hui. Tout ce dont j'ai été incapable de faire jusqu'ici...

Finalement, elle est différente de moi. Seul notre passé est notre point commun. Pour tout le reste, nous avons chacun pris un chemin différent. Un chemin qui nous correspond. Un chemin qui lui a sauvé la vie, quand le mien provoquait ma propre décadence, ma propre descente aux enfers.

Et pourtant, malgré tout, je persiste à dire qu'il n'y a pas que cela. Il y a quelque chose d'autre, mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus. Pas encore, du moins. Tout ce dont je suis sûr en revanche, c'est que je suis obnubilé par elle. Elle attire mon attention et mon intérêt. Et étrangement, cela ne me dérange aucunement.

J'ai longuement parlé d'elle à Takemichi, de son passé probablement similaire au mien et de notre divergence dans le futur. Il n'avait pas l'air surpris, comme s'il s'attendait à ce que cela arrive. J'aurais même dit qu'il avait l'air soulagé et heureux, comme s'il était au courant d'un élément que j'ignore.

Il est vrai qu'il est le mieux placé pour me parler du passé, du présent et du futur. Il a vu et vécu tellement de choses pour tous nous sauver que je serais prêt à croire à chacune de ses paroles. Mais le fait de le voir si souriant lorsque je parle de la jeune femme... Savait-il que tôt ou tard, je rencontrerais quelqu'un comme elle ?

- Je te trouve bien silencieux aujourd'hui, Mikey. Si tu ne te sens pas en forme, tu devrais rentrer au lieu de prendre inutilement de la place dans mon garage.

Je me tourne vers mon meilleur ami de toujours, me rendant compte que mes pensées étaient parties bien plus loin que je ne l'aurais pensé. Je pousse un soupir et lève la main dans un geste d'excuse, avant de la passer dans mes cheveux noirs.

- Excuse-moi Draken. Je repensais à... Certaines choses...

- Est-ce que cela a à voir avec cette fameuse jeune femme dont tu m'as parlé ?

- Akiko ? En quelque sorte, oui...

- Hum... fait-il, en délaissant sa moto pour se rapprocher de moi.

Il saisit un chiffon qui traînait pour nettoyer ses mains pleines de cambouis, avant de prendre place sur le pneu, en face de moi. Son regard se plante dans le mien, comme il le ferait pour analyser quelqu'un.

- Pourquoi t'es bizarre ? Ça te dérange que je fasse allusion à elle ?

- Non, bien sûr que non, loin de là ! dis-je précipitamment, le faisant alors sourire. C'est juste que...

- Ça alors, pincez-moi, j'ai l'impression de rêver ! Le petit Mikey est mis en détresse à cause d'une fille ! Jamais j'aurais cru ça possible !

Mes joues se gonflent aussitôt, comme quand il manquait un petit drapeau dans mon plat, lorsque nous étions enfants. Il se moque ouvertement de moi ! Je savais que j'aurais dû faire la même chose lors de sa mise en couple avec ma sœur...

Moi, ancien chef de gang, mis en détresse à cause d'une fille ? Jamais ! Malgré le temps qui a passé, je suis et je reste Mikey l'Invincible. Et personne ne pourra changer ça, pas même la grande et magnifique Akiko Chiharu.

Le regard de Draken est toujours braqué sur moi. Il me jauge, m'analyse, comme lorsque nous étions encore à la tête du Toman. À chaque fois que nous devions prendre une décision délicate, il me fixait de la même manière.

- Tu sais... commence-t-il, en attrapant sa bière. Il n'y a rien de mal à se montrer faible et sensible devant une femme. C'est même plutôt une marque de confiance qu'on lui accorde, je dirais, et ça lui prouve que nous ne sommes pas aussi infaillibles que nous pouvons le laisser croire. Les hommes n'ont pas besoin de se montrer bourrus et arrogants pour se faire aimer, ou pour rester au sommet de leur gloire. Et il en va de même pour toi. Le mieux, c'est de rester soi-même, quitte à se dévoiler un peu plus et à se ridiculiser devant elle par moment.

Je le regarde sans rien dire durant de longues secondes, mon cerveau essayant de traiter les dernières informations données. Ainsi donc, je n'ai pas à me montrer fort pour qu'une femme comme Akiko m'apprécie ?

- Mikey, que tu dises quelque chose ou non, tu es piqué. Crois-moi, ça se voit. Cette fille a attiré ton attention bien plus que tu ne l'aurais pensé, et maintenant, elle s'insinue dans tout ton esprit et dans tout ton corps. Ça m'a fait la même chose pour Emma. dit-il, en portant sa bière à ses lèvres.

- Et qu'est-ce que je devrais faire alors, selon toi ?

- Hum... Te laisser aller. Inutile de lutter dans ce genre de situation. Au contraire, tu verras que tu te sentiras bien plus heureux en acceptant de te mettre à découvert pour elle. Je pourrais même dire que ça a quelque chose de libérateur, en un sens.

Me laisser aller, hein ? La dernière fois que c'est arrivé, j'ai tué Takemichi de mes propres mains. Tout cela pour qu'il me sauve de moi-même. Alors, le fait de me laisser aller aussi facilement me paraît bien difficile, surtout envers une fille...

- Laisse-lui une chance. continue-t-il. Et plus important encore, laisse-toi une chance. Tu mérites de connaître le bonheur, Mikey. Toi, plus que d'autres.

Je ne sais pas... D'un côté, j'aimerais avoir la chance de pardonner mes actes pour être enfin heureux avec moi-même, seul ou avec quelqu'un. Mais de l'autre, ces maudites pulsions sombres pourraient ressurgir n'importe quand et mettre en danger toutes les personnes qui me fréquenteraient.

Si je décidais d'être totalement honnête avec moi-même, j'avouerais que c'est de la peur. J'ai peur de cet inconnu qui s'ouvre tout à coup devant moi. J'ai peur de souffrir et de faire souffrir. J'ai peur de perdre à nouveau le contrôle... J'ai peur tout court. Et rien de ce que je pourrais dire ou faire n'y changera grand chose.

Pourtant, j'aimerais y croire. Sincèrement. J'aimerais me dire que tous ces mauvais souvenirs finiront tôt ou tard par s'effacer de ma mémoire pour que je vive enfin une belle vie. J'aimerais me dire que le bonheur finira un jour par me sourire. Mais actuellement, je n'y crois pas.

Bien que j'ai appris beaucoup de choses en parlant brièvement avec Akiko, lors du mariage de Takemichi, bien que j'adorerais la revoir pour discuter de tout et de rien avec elle, j'aurais trop peur de la faire souffrir encore plus.

Et pourtant, malgré tout, je n'arrête pas de me dire qu'elle a semblé me comprendre, qu'elle a semblé me soutenir de toute sa présence. Serait-ce le destin, comme je lui ai supposé ? Ou est-ce seulement dans ma tête ?

Je pousse un soupir et rigole légèrement pour moi-même, avant de me lever pour enfiler mon casque et grimper sur ma moto. Je salue brièvement Emma d'un geste de la main, qui revient tout juste des courses. Puis, je m'empresse de filer sur la piste, en faisant rugir mon moteur.

J'ai urgemment besoin de me vider la tête. Et pourtant, même en prenant un peu de vitesse, même en sentant le vent fouetter mon casque, mon esprit reste désespérément tourné vers mes problèmes et vers Akiko.

C'est comme si je voulais être sauvé, mais que j'en avais peur en même temps. C'est comme si je voulais faire confiance, mais que je risquais de souffrir en la donnant trop facilement. Je suis incapable de mettre un mot sur ce que je ressens réellement.

Est-ce que je deviendrais fou ? Est-ce que je l'ai toujours été ? Est-ce juste moi, le problème ? Est-ce qu'un jour, ma vie pourra avoir un semblant de véritable bonheur ? Tellement de questions pour si peu de réponses...

La seule chose dont je sois réellement sûr, c'est mon intérêt pour cette jeune femme aux magnifiques cheveux corail et aux profonds yeux dorés. De toutes celles que j'ai pu croiser tout au long de ma misérable vie, c'est la seule qui a su plonger son regard dans le mien sans le fuir et qui a su voir au-delà des limites.

Peut-être est-ce un intérêt mal placé ? Peut-être est-ce juste une folie passagère ? Pourtant, il m'est impossible de résister à cet intérêt. Il m'est impossible de l'oublier. Mon esprit reste constamment tourné vers elle, tourné vers tout le mystère qu'elle représente.

Ma vitesse s'accélère au fur et à mesure que j'essaie de la visualiser. Un visage féminin, fin et délicat. Des lèvres pulpeuses, attirant le regard et le désir. Un petit nez lisse pour recevoir de doux baisers. Des cheveux corail probablement d'une douceur à se damner. Et des yeux dorés comme aucun autre, brillants de sincérité, d'espoir et de passion.

J'avale ma salive de travers, sentant mon cœur tambouriner malgré moi plus fort dans ma poitrine. Pas de doute, je suis piqué. Et bien piqué, même. Draken avait raison, encore une fois.

Alors, pourquoi, étonnement, en ayant conscience de cela, plus rien ne me dérange vraiment ? Pourquoi est-ce que je me sens même mieux, comme presque rassuré ? Apaisé ? Léger ?

Je ne peux pas être sauvé, je le sais. Pourtant, étrangement, finalement, j'ai envie d'y croire, d'espérer. J'ai envie de prier de tout mon cœur pour que ce soit Akiko qui me libérera de mon malheur.

Mon tour se termine avant même que je m'en rende compte. Un tour rapide et qui, pourtant, m'a apporté bien plus de réponses que mes vingt-sept années d'existence. Réduisant ma vitesse, je retourne finalement près du garage de Draken, me garant à ma place attitrée.

- Ouais Mikey, tu as fait un super temps ! Encore un ou deux entraînements similaires et ça devrait être bon.

Draken se rapproche de moi, un grand sourire aux lèvres, avant de taper mon poing du sien, me faisant sourire également. Je descends finalement de mon bolide, avant de m'étirer légèrement. C'est bien beau de faire de la moto de compétition, mais à la fin, mon dos en pâtit.

Je retire finalement mon casque et passe ma main dans mes cheveux pour me recoiffer légèrement. C'est là que je repère Chifuyu et sa très chère compagne. Mon sourire s'élargit aussitôt et je me rapproche d'elle pour une étreinte amicale.

- Hey, Emi ! Ça faisait un bail ! Content de te revoir, ma belle ! je m'exclame, tout souriant, ravi de retrouver une ancienne camarade.

- Coucou Manjiro, de même. On a croisé Chifuyu en ville, alors il nous a gentiment emmené avec lui.

- « Nous ? » répétai-je, peu sûr de comprendre.

- Oui, moi et ma meilleure amie. dit la jeune femme, avant de crier vers quelqu'un. Hé, Akiko ! C'est impoli de ne pas dire bonjour !

Mon cœur bondit aussitôt en entendant le nom mentionné. Akiko ?! Je tourne la tête, la cherchent de mon regard sombre, comme pour m'assurer que nous parlons bien de la même personne. Et finalement, je la vois.

Elle se retourne lentement, le visage crispé, comme si elle aurait souhaité ne pas se trouver en ces lieux. Son regard croise aussitôt le mien, tandis que mon expression faciale doit montrer une surprise évidente. Mon corps refuse de bouger, me faisant alors lâcher mon casque sous le coup de la surprise. Mais que fait-elle ici ?

Nous restons là, à nous regarder durant de longues secondes, la scène semblant se jouer au ralenti. Des secondes qui nous paraissent interminables, comme si plus rien ne comptait autour de nous.

Aucune parole n'est prononcée. Seuls nos regards sont ancrés avec passion dans celui de l'autre. Quelque chose de fort et d'unique est en train de se passer. Quelque chose d'infini et de merveilleux.

Mon esprit refuse de détourner les yeux, comme s'il ne pouvait pas se détacher de cette hypnotisante vision. Et je remarque alors une chose : elle aussi semble surprise de me voir ici. Il faut dire qu'il y a de quoi.

Une semaine que nous ne nous sommes pas vu, et pourtant, étonnamment, nous avons les mêmes amis en commun. La situation aurait pu être comique dans d'autres circonstances...

Ma respiration et mon cœur s'accélèrent sans que je ne puisse rien y faire. Mon esprit s'égare, et je n'ai même pas la force de lutter. J'oublie les personnes qui se trouvent autour de nous. Actuellement, il n'y a qu'elle et moi. Uniquement nous deux dans un monde devenu presque irréel.

C'est alors que, sans que je ne comprenne comment, tout s'éclaire. Le voile de souffrance que je connais depuis de nombreuses années disparaît soudainement, presque comme par magie. Mes pensées deviennent aussitôt plus claires, plus lumineuses maintenant qu'elles sont libérées de leur emprise sombre et morose.

Je comprends finalement que j'avais à la fois tort et raison. C'est bien elle que j'attendais, celle qui me libérera de mes démons. Celle qui me redonnera le goût de la vie et qui m'apprendra à aimer, et à être aimé. Celle qui me prendra la main dans les moments heureux comme dans les moments difficiles. Celle pour qui je serais prêt à faire des efforts, à lutter contre mes propres démons.

En un instant, elle est devenue la lumière de l'espoir. Ma lumière. Celle que j'ai attendu désespérément tout au long de ma vie, celle que je veux aimer jusqu'à la fin de mes misérables jours. Elle et rien qu'elle. Akiko Chiharu. Mon âme-soeur. Ma sauveuse. Mon avenir... Ma destinée...

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