| 𝟏𝟑 | Manjiro
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Manjiro
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Une réflexion importante.
Une peur bien présente.
Une présence qui rassure.
Des sentiments réciproques.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment cela a-t-il bien pu se produire ? Pourquoi a-t-elle dû subir tant de peur et de violence ? Pourquoi elle ? Elle ne mérite rien de tout cela.
Installé dans mon fauteuil, je la regarde dormir paisiblement dans mon lit, toutes ses peurs et toutes ses craintes mises de côté pour laisser place à un sommeil réparateur.
Malgré tout, je ne tombe pas dans le piège. Je sais qu'elle souffre, même actuellement, dans ses rêves. Je sais qu'elle est de nouveau marquée par la peur et la douleur. Et je sais aussi qu'elle va remettre un certain temps avant de se rouvrir aux autres.
La messagerie de mon téléphone retentit soudainement, me faisant légèrement tourner la tête. Ce doit certainement être Draken. Je saisis mon téléphone pour voir le contenu du message.
Kennychou :
Yo, je viens aux nouvelles.
Comment va-t-elle ?
S'est-elle réveillée ?
Moi :
Yo, non, toujours rien. Elle dort encore.
Je préfère la laisser se reposer. Elle en a grandement besoin.
Kennychou :
Préviens-moi s'il y a le moindre changement.
De mon côté, j'ai prévenu les anciens. Et je peux te dire qu'ils sont tous en rogne.
Moi :
Qu'ils restent tranquilles.
C'est à moi de régler cette histoire.
Kennychou :
Ne joues pas au con, Mikey.
Takemichi ne tolérera jamais que tu replonges là-dedans.
Et moi non plus, d'ailleurs.
Moi :
Draken, ce mec a voulu violer Akiko.
Tu crois sérieusement que je vais rester assis, les bras croisés, alors que je peux agir pour qu'il ne fasse plus de mal à personne ?
Kennychou :
Je sais que tu tiens beaucoup à Akiko.
Mais, Mikey, ne fais pas ça...
Takemichi ne pourra pas te sauver de nouveau de toi-même, cette fois-ci.
Réfléchis-y.
Je secoue la tête et coupe mon téléphone. Je sais qu'il a raison, mais je ne veux pas que ce mec s'en sorte aussi facilement. Pas comme ça. Pas alors que Akiko en est directement impactée.
Elle mérite d'être heureuse. Elle mérite de vivre sa vie sans connaître la peur, la perte ou l'abandon. Elle mérite d'être protégée. Et je veux tout faire pour lui venir en aide.
Dans un soupir inquiet, j'attrape l'écharpe qu'elle m'a tricotée pour mon anniversaire. Le meilleur cadeau que j'ai reçu de toute ma vie. Je n'ai jamais autant pris soin d'un tel trésor.
Elle a passé du temps à la tricoter pour moi, pour y inscrire les initiales ainsi que les divers motifs. Elle voulait me faire plaisir. Et elle a réussi. Je ne pourrais jamais assez la remercier pour un tel présent.
Je porte mon écharpe au niveau de mon nez pour humer la légère odeur qui s'en dégage, fermant doucement les yeux pour la savourer davantage. Une odeur fleurie, douce, féminine et rassurante. Son odeur.
Mon cœur bat la chamade dès que mes pensées se tournent vers elle. Tout se bouscule dans ma tête quand elle est près de moi. C'est comme s'il m'était impossible de me contrôler avec elle dans les parages.
Pourquoi suis-je donc si faible et démuni en sa présence ? Pourquoi chaque action qu'elle entreprend me touche personnellement ? Et pourquoi, même quand elle n'est pas là, je passe mon temps à chercher son contact ?
Il y a tellement de choses que je voudrais lui montrer, tellement de choses que je voudrais lui dire... Deviendrais-je un monstre à ses yeux si elle découvrait tout ce qu'elle provoque en moi ?
Un nouveau soupir quitte mes lèvres, mon regard se posant de nouveau sur elle. Qu'est-ce qu'elle est belle. Malgré tout ce qu'elle vient de traverser, elle parvient encore à séduire cette parcelle de douceur au fond de mon cœur.
Quand je suis avec elle, je ne suis plus le Manjiro horrible et sans cœur. Quand je suis avec elle, j'ai l'impression de renaître, de revivre pleinement. J'ai l'impression que tout est possible, que rien ne peut m'arrêter.
Tout ce que je veux, c'est son bonheur. C'est la protéger pour que jamais plus elle ne connaisse de souffrance et de traumatisme. Je n'ai jamais autant voulu protéger quelqu'un de toute ma vie. Elle est l'exception à la règle. Mon exception.
Akiko Chiharu, j'ignore ce que tu m'as fait exactement. Tu m'as ensorcelé. Tu m'as séduit, sans me laisser la moindre possibilité de riposte. Et je me suis laissé avoir, je me suis laissé faire sans rien dire, comme si cela n'avait aucune importance. Comme si, au fond de moi, c'était ce que je voulais.
Akiko Chiharu, tu m'as envoûtée. Et je ne peux rien faire pour lutter contre cela. Tous mes choix, toutes mes décisions, tout, absolument tout se rapporte à toi. Tout tourne autour de toi, de ta personne, de tout ce que tu es. Mes pensées, mes actions... Quand je suis avec toi, quand je me tiens à tes côtés, je ne suis plus le même.
Depuis que nous avons fait connaissance, je ne me reconnais plus. Je suis complètement à ta merci. Tu me fascines autant que tu me perturbes. Tu peux me faire exactement tout ce que tu veux, je te laisserais faire sans hésiter.
Je passe l'écharpe autour de mon cou, la douce odeur de la jeune femme m'entourant avec tendresse. Je me sens bien, comme si j'étais en sécurité. J'aimerais tellement qu'elle ressente cela également.
Un cri puissant me fait soudain bondir de mon siège, me coupant dans la contemplation de mes pensées. Un cri aigu, désespéré, terrifié. Un cri qui appelle à l'aide. Un cri qui me transperce le cœur... Un cri qui semble m'appeler, moi...
Je me lève rapidement de mon fauteuil pour me précipiter à ses côtés, à son chevet, m'agenouillant près d'elle pour lui saisir la main. Elle se réveille en sursaut, son regard apeuré se braquant aussitôt sur moi. Elle se libère de mon emprise et s'écarte de moi, vers le bord du lit opposé.
- Hé, Akiko, doucement. C'est moi. C'est Manjiro.
- Man... Manjiro... ? hoquette-t-elle, des larmes coulant le long de ses joues.
Cette image me brise le cœur. Je ne supporte pas de la voir ainsi, aussi faible et fragile. Aussi soumise à la violence de la vie. Je veux revoir son sourire, sa joie de vivre. Je veux qu'elle rigole à mes blagues et à mes bêtises. Je veux qu'elle redevienne la Akiko malicieuse et adorable que je connais, celle pour qui tout lui réussit, peu importe les difficultés.
- Hé, regarde-moi, Akiko. Regarde-moi, princesse... lui demandai-je d'une voix qui se veut rassurante. Il ne t'arrivera rien ici. Tu es en sécurité. Je t'en fais la promesse.
- J'ai peur, Manjiro... J'ai tellement peur...
Sa voix qui se brise me fend davantage le cœur. J'ignore quoi faire pour lui venir en aide. J'aimerais tellement qu'elle saisisse la main que je lui tends. Ne serait-ce qu'un instant...
Je sais que tu as peur. Je le sais même très bien. Je suis peut-être le mieux placé pour comprendre ta douleur et ta peur. Alors, s'il te plaît, ne me ferme pas la porte. Ne te laisse pas sombrer, comme je l'ai fait par le passé. Si l'un de nous deux doit s'en sortir, si l'un de nous deux doit être heureux, je veux que ce soit toi.
Lentement, d'un geste ne voulant pas la faire paniquer, je me redresse pour m'asseoir près d'elle, et pourtant si loin d'elle, sur le bord de mon lit. Mon regard ancré dans le sien, j'essaie de lui faire comprendre que mes intentions envers elle sont bonnes.
Elle semble se détendre légèrement, bien que son corps soit toujours aussi tendu. Elle ne cherche pas le contact, elle le repousse même de toutes ses forces. Elle a peur de tout et de tout le monde. Et je l'ai très bien compris.
- Akiko... Tu sais qui je suis... Tu sais que je ne pourrais jamais te faire de mal. Je veux seulement être là pour toi. Alors, s'il te plaît, fais-moi confiance...
- Je... Je le sais... Mais je... Je n'arrive pas... À faire autrement...
Ses yeux dorés n'osent pas croiser les miens, comme si le simple fait que cela se produise lui donnerait envie de fuir de nouveau. Elle est prête à bondir hors du lit au moindre geste suspect que je pourrais faire envers elle.
De grosses larmes coulent le long de ses joues, augmentant ma colère face à cet homme qui a voulu la briser encore une fois. Je devrais le tuer pour ce qu'il a osé faire. Cette ordure ne mérite pas de s'en tirer de la sorte.
Quand je la regarde ainsi, j'ai l'impression de me voir, moi, quand j'étais plus jeune, au moment de la mort de Shinichiro, de Baji, puis de celle d'Emma. À ces moments-là, je m'étais renfermé sur moi-même, j'avais chassé tout le monde de ma vie, en me disant que tout était de ma faute et que jamais je ne devrais être pardonné.
Je me disais que je ne méritais pas d'avoir des amis, d'être heureux, de finir ma vie entouré par des gens que j'aime... Jusqu'à ce que je te rencontre, Akiko Chiharu. Jusqu'à ce que nos regards se croisent pour la toute première fois et que je comprenne que ce serait toi, et seulement toi, pour le reste de ma vie.
Dès le début, je me suis menti à moi-même. Dès le début, je ne voulais pas reconnaître cette forte attirance que je ressentais pour toi. J'ai voulu garder mes distances, et malgré tous mes efforts, il m'était impossible de rester loin de toi trop longtemps.
Avec toi à mes côtés, j'ai découvert ce qu'est la joie de vivre, la joie d'être enfin moi-même, la joie de profiter de tout ce que j'aime... La joie d'aimer quelqu'un de tout mon cœur, au summum du possible.
Je n'ai plus de doute, maintenant. Depuis le jour de notre rencontre, depuis que je t'ai vu danser au mariage de Takemichi, depuis que nos regards se sont croisés la toute première fois, j'ai su que c'était toi. Toi dont je deviendrais accro, toi qui serais au centre de toutes mes pensées. Toi que j'aimerais de tout mon cœur.
Je sais que cela fait peu de temps que nous nous connaissons. Mais je n'en ai plus rien à faire, maintenant. Je ne veux plus me leurrer. Je ne peux plus me le permettre. Je t'aime, Akiko Chiharu, et j'espère sincèrement qu'un jour, ce sera réciproque.
Et sinon, j'attendrais le temps qu'il faudra, car je sais que rien ni personne ne pourra remplacer cette place que tu as prise au fond de mon cœur. Tu seras à jamais la seule et l'unique personne que j'aimerais, la seule pour laquelle je serais prêt à abandonner mon âme. La seule pour laquelle je serais prêt à changer pour devenir quelqu'un de meilleur. Quelqu'un de meilleur pour toi.
Lentement, très lentement, j'approche ma main de celle de ma bien-aimée. Je ne veux pas l'effrayer, mais je ne veux pas non plus qu'elle reste bloquée sur ce qu'il s'est passé. Je veux l'aider, qu'elle puisse compter sur moi, sur mon soutien, sur ma personne. Je veux qu'elle se dise qu'elle ne sera plus jamais seule pour traverser ce genre d'épreuve, et que, quoi qu'il puisse arriver, elle sera soutenue.
Au bout de quelques secondes qui me paraissent être une éternité, je touche avec délicatesse le bout de ses doigts. Un important frisson envahit tout le corps d'Akiko, tandis qu'elle tente une nouvelle fois de s'éloigner de moi. Non, c'est hors de question.
Au moment où elle allait descendre de mon lit, je saisis fermement sa main, l'empêchant ainsi de fuir davantage. Prise de panique par mon geste démesuré, elle tente de se libérer de mon emprise, en tirant de toutes ses forces sur son poignet.
- Non ! Non !
- Je ne te laisserais plus fuir, Akiko. Plus jamais. lui dis-je calmement. Je ne te laisserais plus jamais seule dans ta détresse. Alors, je t'en prie... Je t'en supplie... Ne fuis pas la main que je te tends. Ne fuis pas l'aide que je veux t'apporter, parce que jamais je ne pourrais te trahir. Jamais. Fais-moi confiance, princesse.
Le regard désespéré que je lui lance semble tout à coup l'ébranler. Elle ne bouge plus, comme paralysée sur place par mes paroles. S'il le faut, je suis prêt à mettre de côté ma fierté et à me mettre à genoux sur le sol pour qu'elle accepte de ne pas me tourner le dos.
Je me mets à nu devant elle, ne voulant plus rien lui cacher de ce qu'elle représente à mes yeux. Bien qu'il soit encore trop tôt pour tout lui dévoiler, je veux qu'elle sache qu'elle pourra toujours compter sur moi, peu importe la situation ou la difficulté. Je ne la laisserais plus jamais sombrer dans les ténèbres.
- Akiko, regarde-moi. Regarde-moi !
Ses yeux s'ancrent avec difficulté dans les miens, et je fais alors tout mon possible pour maintenir ce contact. Ne baisse pas les yeux. Ne baisse pas les bras maintenant. Tu peux t'en sortir. Et je compte bien t'aider. Alors, je t'en supplie, ne te détourne pas de moi...
- Manjiro... murmure-t-elle d'une voix tremblante.
D'un geste craintif, légèrement réticent, mais pourtant plein de courage, elle libère son poignet pour entremêler ses doigts aux miens. Elle veut me faire comprendre que, malgré la peur qui l'habite, malgré la peur qui lui retourne l'estomac, elle est prête à essayer de faire de nouveau confiance. À me faire confiance.
Un doux sourire rassuré prend place sur mes lèvres, tandis que je resserre légèrement ma main sur la sienne pour lui faire comprendre que, quoi qu'il puisse arriver, je me tiendrais à ses côtés pour que l'on surmonte la moindre difficulté ensemble.
De nouvelles larmes coulent le long de ses joues. Des larmes de soulagement. Des larmes de confiance. Elle est prête à faire des efforts, elle est prête à changer pour surmonter sa détresse. Elle est prête à m'accepter pleinement dans sa vie.
Tu n'as plus à avoir peur, Akiko. Je ne t'abandonnerais jamais. Je ne le pourrais tout simplement pas. Alors, n'aies crainte. Je serais toujours là pour toi. Parce que tu as besoin de moi, tout comme moi, j'ai besoin de toi.
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