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~ 4493 mots ~

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Akiko
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Un après-midi à deux.
Une chanson du cœur.
Un rapprochement évident.
Un contact tant attendu.

- Qu'est-ce que tu penses de celle-là ?

- C'est vrai que ça te va bien, mais je ne suis pas certain que ce soit vraiment ton style.

- Hum... Tu n'as pas tort. Je vais en essayer une autre.

Après avoir refermé la porte de ma cabine, je m'empresse de retirer les vêtements que je venais d'essayer pour les placer sur la haute pile déjà présente sur le banc.

En cette belle journée ensoleillée, Manjiro est passé me chercher en moto pour que nous passions notre après-midi ensemble. Nous nous sommes baladés un peu partout, et maintenant, nous voilà dans une petite boutique du centre-ville, à essayer une tonne de vêtements.

Manjiro est quelqu'un de très galant. Dès que nous nous rendons quelque part, il me tient toujours la porte, il cherche tout ce qui pourrait me plaire, et il se bat tout le temps avec moi quand il faut payer. Les personnes que nous croisons disent sans arrêt que nous formons un beau couple, nous faisant donc rougir à chaque fois.

Manjiro et moi ? Un couple ? C'est encore bien trop tôt pour l'envisager. Et pourtant... Pour être tout à fait honnête... L'idée m'a plusieurs fois traversé l'esprit. Et pourtant, ce n'est pas dans mes habitudes de penser à ce genre de chose.

Je n'ai jamais été en couple. Enfin... Pas tout à fait. Ça n'a jamais été officiel, ça n'a jamais été sérieux. Donc pour moi, ça n'a jamais compté. Surtout vu la façon dont ça s'est terminé. Surtout durant cette fameuse période...

Un soupir franchit la barrière de mes lèvres, tandis que je me remémore cette mauvaise et horrible période de ma vie. Je secoue aussitôt la tête. Ce n'est pas le moment de penser à cela. Pas alors que je suis avec Manjiro et que je me suis promis de passer une bonne journée en sa compagnie.

J'enfile rapidement une nouvelle robe que Manjiro a choisi pour moi, avant de me regarder devant le miroir. Une robe mi-cuisse bleue-claire avec de doux reflets dorés, mettant ainsi en valeur mes yeux. La dentelle présente sur mes épaules se voit à peine, comme invisible à l'œil nu. Elle est légère et aérienne, très agréable à porter par de chaudes températures.

Je tourne sur moi-même tout en me regardant, plutôt satisfaite par cette nouvelle tenue. Il n'y a pas à dire, Manjiro a de très bons goûts. Il trouve toujours quelque chose qui me convient parfaitement. On pourrait me prendre pour sa muse.

J'ouvre légèrement la porte de ma cabine pour porter mon regard sur le bel homme se tenant assis sur son banc, le regard rivé sur son téléphone. Il est tellement concentré dessus que ça me fait rire.

En entendant le son de ma voix, il relève rapidement la tête, comme s'il avait été pris sur le fait. Je rigole encore plus et sors finalement de ma cabine. Son regard s'écarquille aussitôt, tandis que d'importantes rougeurs apparaissent sur ses joues, à tel point qu'il cache de gêne une partie de son visage avec sa main.

- Alors, verdict ? lui demandai-je malicieusement.

Sa bouche s'ouvre légèrement, comme s'il s'apprêtait à me répondre. Mais finalement, aucun son n'en sort, comme s'ils étaient bloqués au fond de sa gorge. Je rigole d'autant plus et tourne sur moi-même, avant de me rapprocher de lui d'une manière séductrice.

J'ai décidé de suivre le conseil que m'a donné ma meilleure amie il y a de cela trois jours : foncer, peu importe les risques. Puisque je ne laisse pas Manjiro de marbre, alors pourquoi ne pas tenter le tout pour le tout ?

C'est donc pour cette raison que je me retrouve près de lui, mes mains posées sur ses cuisses, le visage plus proche que jamais du sien. Ses yeux sont plongés dans les miens, comme s'il essayait de comprendre ce qui me passe par la tête, comme s'il tentait de comprendre ce que je cherche à faire.

Ses joues sont très rouges, et je sais que les miennes ne sont pas mieux. Je sens son souffle chaud se poser sur mes lèvres, accentuant les palpitations de mon cœur. Je suis sans doute folle de faire cela, et pourtant, je suis très contente d'agir ainsi.

Cela fait une semaine que je pense à ça, depuis que Manjiro m'a proposé cette journée. Et le fait que Emma et Emi tentent par tous les moyens de me pousser dans ses bras ne me laissent pas indifférente. J'ai envie de tenter quelque chose, même si j'en ai peur.

Nos nez sont à présent collés l'un à l'autre, nous permettant de ressentir davantage le souffle de l'autre. C'est comme s'il y avait une connexion entre nous. Une connexion forte et romantique. Une connexion qui nous séduit considérablement.

- Manjiro ?

Ses yeux papillonnent légèrement, comme s'il revenait à lui. Il baisse légèrement la tête pour me détailler silencieusement de son regard pénétrant, analysant les moindres détails, les moindres secrets de mon corps. Il se racle finalement la gorge, comme pour se donner une contenance.

- Tu es absolument et fantastiquement magnifique. parvient-il à dire, son regard ancré dans le mien. Cette robe est tout simplement faite pour toi.

Je souris fièrement face à son honnête compliment. Pour le remercier, et étant d'humeur joueuse, je me penche davantage pour déposer avec tendresse et rapidité mes lèvres sur sa joue chaude. Manjiro tressaute légèrement, me faisant sourire contre lui. Puis, comme si de rien n'était, je m'éloigne de lui pour retourner dans ma cabine.

Je l'entends pousser un fort soupir, comme s'il était soulagé que toute cette tension se soit soudainement calmée, comme si elle était bien trop lourde à porter... Comme s'il avait peur de se laisser aller. Je souris à cette idée en retirant ma robe.

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- Tu sais, avec le salaire que je gagne, j'aurais très bien pu me payer ma robe moi-même, toute seule comme une grande.

- Je le sais oui. Mais ça me faisait plaisir de te faire plaisir.

- Oh, vraiment ? C'est que c'est très mignon, tout ça.

Manjiro me fait un grand sourire tout fier, bien qu'à cet instant précis, on dirait davantage un enfant qu'une grande personne. Je rigole légèrement face à son visage heureux, ravie de le voir ainsi.

Alors que nous nous baladons tranquillement en ville, sous un doux soleil de fin d'été, nous repérons un marchand de glaces, semblant étrangement attendre notre arrivée. Un simple regard vers l'autre est suffisant pour comprendre ce que nous voulons tous les deux, à ce moment précis.

Nous nous précipitons donc rapidement vers le marchand de glaces, comme deux enfants en manque cruel de sucre. Celui-ci nous accueille avec un grand sourire, visiblement ravi d'avoir de nouveaux clients.

- Bonjour, les jeunes. Qu'est-ce que je vous sers ?

- Bonjour, monsieur ! Une glace au citron, s'il vous plaît !

- Deux, s'il vous plaît.

Surprise, je me retourne vers Manjiro, qui me porte un sourire malicieux. Je ne le voyais pas du tout prendre ce parfum, qui est assez spécial quand on n'y est pas habitué. Pour lui, j'aurais plutôt dit un parfum en rapport avec la couleur rouge.

- Tu aimes le citron ?

- Je n'ai pas vraiment l'habitude d'en manger. m'avoue-t-il, en passant sa main dans ses cheveux d'un air gêné. Mais comme cela semble être l'un de tes parfums préférés, je me dois d'y goûter.

Je rougis aussitôt et détourne le regard. Il fait exprès de prendre ce goût pour me connaître davantage. D'un certain côté, cela prouve qu'il veut faire davantage évoluer notre relation. Et inconsciemment, cela me fait très plaisir.

Le marchand nous tend nos glaces, toujours avec un grand sourire, et je m'empresse de payer le tout avant Manjiro, qui commençait tout juste à sortir son portefeuille. Ma réactivité fait gaiement rire le vendeur, tandis que le jeune homme me dévisage dans le plus grand des silences. Je rigole légèrement et reprends ma route, tout en portant ma glace à mes lèvres.

- J'aurais pu me la payer, tu sais ?

- Je le sais. Mais comme tu le disais si bien, « ça me faisait plaisir de te faire plaisir. » lui dis-je, en lui lançant un petit clin d'œil.

- Si je ne te connaissais pas, je dirais que tu cherches légèrement à me séduire.

- Hum... Qui sait ? Peut-être que oui, ou peut-être que non. Dans tous les cas, tu ne le sauras pas vraiment.

Manjiro ne dit plus rien, tandis qu'un sourire fier orne à présent mon visage. Je l'entends alors rire joyeusement, sa main prenant doucement et naturellement la mienne. Mon cœur s'emballe aussitôt.

Sans lui accorder le moindre regard, je prends mon courage à deux mains et entremêle mes doigts aux siens. Manjiro accentue alors légèrement sa pression sur ma main, me donnant tout à coup très chaud.

Peut-être que ce que nous faisons est mal. Peut-être que nous ne méritons pas cette joie et cet amour naissant. Pourtant, actuellement, cela m'importe peu. Pour moi, seul compte le moment présent. Et actuellement, il est juste devant moi.

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La devanture du karaoké se tient devant nous. Droite. Grande. Imposante. Fière. C'est comme si elle nous incitait à entrer, à profiter du moment présent pour nous amuser, pour nous vider la tête et être enfin nous-mêmes.

D'un geste naturel et gentleman, Manjiro attrape délicatement ma main pour me conduire à l'intérieur. Je me laisse embarquer avec joie et silence, ne voulant pas briser cet instant de complicité entre nous.

Mon cœur s'emballe toujours dès que ma peau entre en contact avec la sienne. Alors, le fait qu'il me prenne plusieurs fois la main aujourd'hui, ça me donne tout un tas de papillons dans l'estomac. Des papillons bienvenus.

Une fois à l'intérieur, Manjiro me guide silencieusement jusqu'à la petite salle d'accueil. Une jeune femme d'environ mon âge, blonde aux grands yeux verts pénétrants, nous accueille avec un sourire parfaitement immaculé. Ou plutôt devrais-je dire, un sourire parfaitement dirigé vers Manjiro.

- Bonsoir, que puis-je faire pour vous, cher beau jeune homme ? lui demande-t-elle poliment, en passant rapidement sa main dans ses cheveux, comme pour les remettre en place.

- Bonsoir. J'ai réservé une salle pour deux, au nom de Mikey Sano.

La jeune femme hoche la tête et reporte son regard sur son écran d'ordinateur pour vérifier les informations nécessaires. Elle pianote à plusieurs reprises, son regard se fronçant légèrement par moment.

- Une salle pour toute la soirée, avec des chansons aléatoires, c'est bien ça ?

- Oui, pour moi et ma partenaire. dit-il avec un sourire entendu, en passant son bras autour de mes épaules.

La jeune femme grimace légèrement face à son geste, comme dégoutée de comprendre qu'elle ne terminera pas dans son lit à la fin de la soirée. Inconsciemment, je souris de fierté et me colle davantage à lui pour l'agacer encore un peu plus. Et ça marche. Elle fulmine silencieusement de rage, pour mon plus grand bonheur.

Dans un silence de plomb, elle s'empresse de nous conduire à notre salle privatisée, comme si le simple fait de voir l'homme qu'elle voulait dans son lit avec une autre fille la dégoûtait au plus au point. Pour ma part, sa réaction me convient très bien.

La jeune femme nous laisse finalement devant notre salle, tout en me lançant un regard dédaigneux. Néanmoins, cela ne m'atteint pas. Je garde la tête haute et ne lui porte aucune attention, ce qui ne semble pas lui plaire. Cependant, elle ne dit rien et s'éloigne en grommelant légèrement.

Manjiro se rapproche de moi et, avec un petit sourire, il m'invite à entrer la première, me tenant la porte dans un geste de parfait gentleman. Je souris à mon tour et le remercie par une petite révérence, le faisant ainsi rire doucement. Puis, je pénètre dans la petite salle, Manjiro me rejoignant immédiatement.

Mon regard curieux se pose aussitôt sur le grand écran mural, ainsi que sur les deux micros installés au milieu de la pièce, où un petit ordinateur est également positionné pour que l'on puisse faire défiler les chansons. Au fond, un grand canapé d'angle et une petite table en bois constituent la zone de détente. Tout a été aménagé pour que nous passions un bon moment.

- Tu n'es jamais allée dans un karaoké auparavant, n'est-ce pas ?

- Ça se voit tant que ça ? grimaçai-je légèrement, en passant ma main dans mes cheveux d'un air gêné.

- Un peu, mais cela n'est aucunement dérangeant. me rassure-t-il d'un sourire. Au contraire, c'est toujours agréable de découvrir de nouvelles choses, surtout avec des personnes que l'on apprécie tout particulièrement.

Il se tourne vers moi pour un petit clin d'œil, me faisant alors rougir légèrement. Décidément, j'ai toujours cette étrange sensation d'être une gamine idiotement romantique et amoureuse quand je me retrouve en sa présence.

Je me racle la gorge et détourne mon regard gêné pour le poser sur la petite table en bois. Deux cartes de repas sont posées dessus, comme si elles n'attendaient que nous. Intriguée, je m'installe sur le canapé, avant d'en saisir une pour observer son contenu.

C'est comme si nous étions dans un restaurant. Il y a étonnamment beaucoup de choix. Des sushis, des gyoza, des onigiris, des yakitoris et tout un tas d'autres plats tous plus alléchants les uns que les autres.

- Tu peux choisir ce que tu veux. C'est moi qui paie, ce soir.

- Manjiro, on en a déjà parlé. soupirai-je légèrement. Je peux très bien...

Mais il me coupe rapidement en posant sa main sur ma bouche. Ce simple geste, ce simple contact, suffit à faire bondir de surprise mon pauvre petit cœur. Je le regarde avec de grands yeux, mes joues virant violemment au rouge. Se rendant finalement compte de son geste, il s'écarte aussitôt de moi, ses joues rejoignent la même couleur que les miennes, un air désolé et paniqué sur le visage.

- Dé... Désolé ! s'exclame-t-il, ses bras s'agitant dans tous les sens. Je voulais juste te dire que c'est moi qui paie ce soir car c'est moi qui t'ai invité. Donc il me semble logique d'agir ainsi. Mais si cela te dérange autant, je peux...

- N... Non, c'est bon ! Finalement, ça me convient très bien... Donc euh... Merci beaucoup, Manjiro.

- Je... Je t'en prie...

Un petit silence gêné s'installe de nouveau entre nous, dans lequel nous ne portons aucun regard vers l'autre. Je reporte alors mon attention sur ma carte, tentant désespérément de retrouver un certain calme, tandis que Manjiro se racle la gorge pour changer de sujet.

- Tu veux que je me charge de la playlist, le temps que tu choisisses ton repas ?

- Tu sais déjà ce que tu vas manger ? m'étonnai-je, me rappelant qu'il a à peine jeté un regard à la carte.

- Oui. Je prends toujours le même plat quand je viens dans ce genre d'endroit. Donc ça va vite. Mais en ce qui te concerne, tu as tout ton temps. Nous ne sommes pas pressés.

- D'accord. Alors dans ce cas, fais-toi plaisir.

- A... Avec toi ? demande-t-il innocemment, avant de se rendre compte de son erreur. Euh non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Je...

Mais trop tard. Sa phrase n'est pas passé inaperçu. Me voilà à présent en train de rigoler. Un vrai fou rire comme j'en ai rarement eu. Manjiro ne sait plus où se mettre. Il est tellement gêné. Il se sent tellement honteux. Ses joues n'ont jamais été aussi rouges.

- Non ! Je veux dire... Avec quoi ? tente-t-il désespérément de se rattraper.

- Avec la playlist, voyons ! dis-je, en rigolant de tout mon soûl.

- Ah oui, c'est vrai !

Il cache une partie de son visage avec sa main, comme pour masquer la honte de son erreur. Je tente de calmer mon rire, amusée par sa réaction enfantine. Je sais très bien qu'il ne pensait pas à mal. Ce n'est pas son genre. Mais je reconnais avoir bien rigolé.

Il est tellement adorable quand il se montre ainsi. Rougissant après une petite erreur idiote. Gêné par une parole mal prononcée, mais pourtant pas moins pensée. Je trouve ça touchant et vraiment trop mignon.

Plus le temps passe et moins je ne peux rester loin de lui. Plus le temps passe et moins je ne peux lui résister. Je m'en rends compte à présent. Mon cœur l'a choisi. Lui, et seulement lui. Depuis le premier jour. Depuis notre rencontre.

Il est encore trop tôt pour lui avouer quoi que ce soit. Il est encore trop tôt pour moi, pour mon pauvre cœur meurtri par tant de trahisons et de souffrances. Néanmoins, j'ai bon espoir que cela ne tarde pas trop.

Manjiro s'empresse de se détourner de ma personne pour se concentrer sur la playlist. Je relève légèrement la tête pour lui jeter un coup d'œil, un sourire en coin ornant mon visage. Ses oreilles sont aussi rouges que ses joues.

Mon sourire s'élargit. Il est certes encore trop tôt pour que je lui dévoile ce que je ressens, mais je peux néanmoins profiter un peu de cela. Après tout, s'il a facilement réussi à toucher mon cœur, je peux en faire de même.

- C'est bon, j'ai choisi mon plat.

Manjiro se tourne vers moi, et je lui montre la carte de dos avec un grand sourire. Il se rapproche pour y jeter un coup d'œil, mais je la retire rapidement de son champ de vision avec un grand sourire joueur.

Il me regarde d'abord avec surprise, puis finalement, un sourire malicieux apparaît à son tour sur ses lèvres. Il ne dit rien, mais visiblement, il aime bien quand il n'est pas le seul à jouer.

- Je n'ai pas le droit de voir, alors ?

- Non. dis-je, avec un petit air mystérieux. Tu as dit que je pouvais choisir ce que je voulais. Donc tu le sauras uniquement quand on passera commande.

- Très bien. Alors dans ce cas, il en va de même pour toi avec la playlist.

Je fais une tête faussement choquée, virant exagérément à une tristesse digne d'un personnage de grand écran, ce qui lui vaut un grand fou rire. Je me joins rapidement à lui, et nous voilà donc comme deux idiots, à rigoler pour tout et n'importe quoi.

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Après avoir savouré de délicieux gyozas et omelettes au riz, ainsi qu'une fantastique tarte au citron et des dorayakis, nous voilà à présent en train de nous déchaîner sur la piste de chant. Qui aurait pensé que faire les fous sur des chansons d'ambiance pourrait nous faire autant transpirer ?

Des chansons dansantes et folles à des chansons plus douces et valsantes, que nous chantons tour à tour, allant des Démons de Minuit du groupe Images à Stay With Me de la chanteuse Miki Matsubara. Un répertoire riche et varié, très agréable à écouter et à chanter.

Il n'y a pas à dire, Manjiro s'est vraiment surpassé. En règle générale, je ne m'amuse que très rarement, voulant constamment montrer une image digne et stoïque d'une grande championne. Mais en cette fantastique soirée, je veux bien reconnaître que je m'ambiance comme une folle. C'est une sensation vraiment géniale.

La chanson se termine finalement et je m'empresse de rejoindre Manjiro sur le canapé. Celui-ci lève les pouces en l'air, comme pour me dire que j'ai bien géré. Je souris fièrement et porte mon verre à mes lèvres pour savourer la douceur de mon jus de fruits.

Le goût de la banane coule le long de ma gorge, et je ferme les yeux pour savourer cette agréable sensation. Je sens le regard de Manjiro braqué sur moi, mais je fais comme si je n'avais pas remarqué. Néanmoins, un petit sourire satisfait apparaît au coin de mes lèvres. Si ça lui fait plaisir de contempler un chef-d'œuvre tel que moi, alors autant le laisser faire.

Une fois mon verre terminé, me voilà revigorée, prête à retourner sur scène pour tout déchirer. Manjiro est amusé par ma motivation extrême, si bien qu'il s'empresse de terminer son propre verre pour me rejoindre.

- Alors, qu'est-ce que tu nous as concocté pour le grand final ? lui demandai-je, avec un sourire en coin.

- Une chanson en duo, ça te dit ?

- Oh, en voilà un programme très intéressant. Je suis partante !

Manjiro sourit, visiblement satisfait. Il se rend rapidement devant le petit ordinateur pour choisir une des nombreuses musiques au choix et il revient ensuite près de moi pour me tendre l'un des deux micros disponibles, que je saisis d'un simple geste du poignet.

La musique démarre ensuite lentement. Très lentement. Une guitare, une sonorité agréablement ambiancée, durant seulement quelques secondes. Puis, Manjiro commence à chanter, le regard rivé sur l'écran pour suivre les paroles.

- C'est parti de rien... À peine un regard échangé... On était deux, deux étrangers, qui se connaissaient bien...

Sa voix est douce, calme, fluide et posée. Parfaitement contrôlée. Il est à l'aise avec l'univers, avec l'atmosphère, avec tout ce qui l'entoure. Il maîtrise son environnement comme un parfait maître de cérémonie.

J'aime le voir ainsi, aussi sûr de lui. Il a l'air tellement grand, tellement fort... On dirait un géant qui dirige parfaitement son royaume. Un chef de gang régnant dignement sur son territoire. J'aime tellement le voir ainsi que je m'empresse de chanter à mon tour.

- C'est parti de loin... Je n'voulais pas me dévoiler... Mais ma pudeur, tu l'as volée, le ciel en est témoin...

Manjiro me lance un regard en coin, un grand sourire aux lèvres. Il aime notre rapprochement, notre contact, notre connexion naturelle depuis le premier jour. Il aime nos points communs comme nos différences. Il aime cette simplicité et cette tension qui nous entourent, qui nous représentent. Et c'est parfaitement réciproque.

- Combien de jours, combien de joies... C'est pas très grave si on n'sait pas... Puisqu'une seconde à tes côtés vaut bien des années...

- Combien de jours, combien de gens... Diront qu'on s'aime obstinément... Mais ça m'amuse, ma muse, on n'est pas prêt de faner...

C'est alors que je sens un léger contact. Un contact chaud et familier. Manjiro me prend délicatement la main, entremêlant ses doigts avec les miens. Son pouce caresse le dos de ma main d'une douceur infinie, comme s'il essayait de me séduire une nouvelle fois, encore et toujours plus.

- Si dans ta rétine, l'amour...

- Ne supporte plus la lumière du jour...

- Je rallumerai les étoiles autour...

- J'apprendrai à compter jusqu'à toujours...

- Et toi, tu pourras compter sur moi...

Il se tourne ensuite lentement vers moi, d'une manière tellement contrôlée que cela me force à faire de même. Cette attraction soudaine qui nous entoure me permet de rencontrer son regard, ne le lâchant plus une seule seconde.

- Et ça finira jamais... Ça finira jamais... Ça finira jamais...

- Et ça finira jamais... Ça finira jamais... Ça finira jamais...

Nos voix se meurent, tandis que le regard de Manjiro change tout à coup, pourtant toujours ancré dans le mien. Il devient plus sérieux, plus sombre. Plus... Désireux.

D'un geste lent, très lent, parfaitement contrôlé, il saisit délicatement une mèche de mes cheveux pour l'apporter à ses lèvres. Mon cœur tressaille à chaque fois qu'il fait ça.

Finalement, il la place derrière mon oreille, avant de poser longuement sa main sur ma joue pour la caresser d'une douceur et d'une légèreté que je ne lui connaissais pas. Mon cœur pépite, pétille à chacun de ses contacts. Je me perds dans la chaleur de sa main, me sentant protégée comme jamais auparavant.

Un soupir de bien-être franchit la barrière de mes lèvres, tandis que je ferme les yeux pour coller davantage ma joue contre sa main, appréciant cette protection soudainement offerte. Le pouce de Manjiro continue de caresser la peau de mon visage. Je me sens bien, tellement bien...

- Akiko... murmure Manjiro.

J'ouvre lentement les yeux, les plongeant aussitôt dans les siens pour des retrouvailles profondes et sincères. Des retrouvailles bouleversantes. Des retrouvailles incroyablement attirantes.

Lentement, très lentement, Manjiro approche son visage du mien. Son regard vacille entre mes yeux et mes lèvres, accentuant les palpitations de mon pauvre cœur. Je sens son souffle sur mon visage, la chaleur de son nez contre le mien... J'en veux plus. J'ai envie de plus. J'ai besoin de plus.

Et lorsque les lèvres de Manjiro se posent finalement sur les miennes, tout mon être explose d'une émotion nouvelle, d'un amour sans borne pour lui. Mes mains lâchent mon micro pour se placer autour de son cou, comme un geste naturel et attendu, tandis que les siennes font de même et rejoignent la profondeur de mon dos.

Ses lèvres sont tellement douces, tellement unies aux miennes que j'ai l'intime conviction qu'elles ont été créées pour moi. Qu'il a été créé pour moi. C'est donc avec joie que je me laisse embarquer dans cette profonde étreinte, dans ce baiser passionné. C'est donc avec joie que je ferme les yeux pour laisser mon cœur prendre le dessus.

C'est tellement merveilleux, tellement doux... Tellement unique. Je me sens tellement bien quand je suis avec lui, près de lui... Contre lui. C'est comme si nous étions liés, comme si nous étions destinés l'un à l'autre. Et ce, depuis le jour de notre rencontre. Depuis le jour où notre regard s'est ancré dans celui de l'autre pour la toute première fois.

Lorsque l'on se sépare par manque de souffle, nous plongeons aussitôt notre regard dans celui de l'autre, comme si tout cela était une action inconsidérée et pourtant extraordinaire. Comme si nous ne voulions pas que ce moment se termine. Comme si nous voulions encore ressentir cet agréable sentiment romantique. Et c'est donc exactement ce que nous faisons.

Nos lèvres rejoignent de nouveau leur jumelle dans un baiser des plus beaux, des plus profonds et des plus passionnés. Nos bouches s'épousant l'une l'autre, nos corps se collant encore plus l'un à l'autre, je comprends alors l'étendue de mes véritables sentiments pour Manjiro.

Je l'aime, comme jamais je n'aurais pensé aimer quelqu'un un jour. Je l'aime plus que ce que j'ai l'impression de pouvoir lui donner. Je l'aime sans jugement, sans distinction. Je l'aime, lui, et c'est tout. Alors, je ne veux pas que ça s'arrête entre nous.

Je veux continuer à le voir lors de nos rendez-vous non précisés. Je veux continuer à lui sourire lorsqu'il me raconte une drôle de bêtise. Je veux continuer à sentir sa présence près de moi. Je le veux à mes côtés, tout simplement, pour une durée qui me semble impossible à définir.

C'est donc ainsi que j'ai compris qu'il est devenu indispensable à mon existence. C'est donc ainsi que j'ai compris qu'il est devenu mon tout, mon roc, mon point d'ancrage, et que jamais je ne pourrais le tenir très longtemps éloigné de moi. Jamais.

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