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~ 2148 mots ~

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Itami
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« Je viendrais. »

J'étais sincère lorsque j'ai écrit ces deux petits mots. Sur le moment, je le pensais de tout mon cœur. Pourtant, à l'heure actuelle, et plus précisément à la vue de cet immense public qui se tient debout devant moi, en train d'hurler de joie et d'excitation, je le regrette amèrement.

Pourquoi ai-je accepté aussi rapidement sa proposition, déjà ? Pourquoi n'ai-je tout simplement pas laissé passer un peu plus de temps avant pour prendre ma décision, comme Takao me l'avait lui-même suggéré ?

La patience n'a jamais été mon point fort. Jamais. Pourtant, cela m'aurait évité de me retrouver dans ce genre de situation. Je vois bien le résultat actuellement... Et là tout de suite, j'ignore comment faire pour surmonter cette panique soudaine que je ressens...

Les mains dans les poches de ma veste, ma capuche ancrée sur la tête, je fais tout mon possible pour tenter de calmer les palpitations de mon cœur. Mais cela s'avère difficile quand le public scande le nom de son joueur préféré sans jamais s'arrêter.

Il faut que je me calme... Il faut que je parvienne à faire le vide dans mon esprit, à calmer cette panique qui continue de grandir en moi. Le public n'est pas là pour moi. Il ne fera pas attention à ma personne. Alors, je n'ai aucune raison d'avoir peur de lui. Aucune.

Je me répète ces paroles en boucle pendant ce qu'il me semble être plusieurs minutes. Au fur et à mesure, je sens ma panique diminuer petit à petit, sans pour autant disparaître complètement. Mais bon, c'est déjà ça de gagné. C'est suffisant pour me permettre de faire quelques pas dans ces immenses tribunes pour chercher un siège.

Malheureusement, toutes les places que je voulais à l'écart de la foule sont prises, ce qui m'obligera donc à m'asseoir à côté d'une personne que je ne connais pas. Rien que cette pensée pourrait me suffire à stresser de nouveau.

Pourtant, je ne le dois pas. Pas maintenant en tout cas. Je ne suis pas là pour moi, mais pour soutenir Takao, celui qui a été à mes côtés dans de nombreux moments difficiles, sans sourciller un seul instant. Je dois faire un effort pour lui, pour voir son match contre Seirin. Je lui dois bien ça.

C'est alors que j'entends les exclamations du public devenir encore plus fortes et plus sauvages. Cela ne laisse aucune place au doute. Les deux équipes viennent de faire leur apparition sur le terrain pour leur échauffement. Le match va bientôt commencer !

Je me retourne aussitôt vers le terrain, appuyant de toutes mes forces mon corps contre la rambarde, comme si celle-ci pouvait me permettre de me rapprocher davantage du garçon que je considère à présent comme un ami précieux et irremplaçable.

Je le repère rapidement parmi les nombreux joueurs, Takao se démarquant facilement de ses partenaires. Nullement stressé pour ce match, il semble vouloir donner de sa joie et de sa motivation au reste de son équipe. Cela me fait doucement sourire.

Takao est une boule d'énergie. Je ne crois pas l'avoir déjà vu sans jamais rien faire. Et même si cela m'a perturbé au tout début, cela ne me fait plus grand chose maintenant. Au contraire, je dirais que c'est une part de lui qui me charme petit à petit. Et j'aime beaucoup ça.

C'est alors que, soudainement, le jeune homme s'arrête et se tourne vers le public, le fouillant de son regard orageux. C'est comme s'il cherchait tout à coup quelqu'un. Comme s'il me cherchait, moi... Mon cœur tambourine lentement de douceur à cette plausible supposition.

Et finalement, lorsque son regard se pose sur moi, son sourire n'a jamais été aussi lumineux. Visiblement, il voulait vraiment que je vienne le voir jouer. Il fait un bref signe à ses partenaires, avant de courir dans ma direction.

- Tu es vraiment venue ! dit-il finalement, tout sourire, en arrivant au bas de ma tribune.

Je me contente de hocher la tête dans un petit sourire entendu, ravie que mon effort lui fasse tant plaisir. Je veux lui montrer que je peux être là pour lui, comme lui a été là pour moi jusqu'à présent. Je veux faire des efforts pour lui.

Le sourire de Takao s'estompe tout à coup brièvement, tandis qu'il regarde rapidement tout autour de lui. C'est comme s'il venait de se rappeler de quelque chose d'important, de quelque chose de primordial.

- Ne reste pas ici. Viens t'asseoir sur le banc, juste derrière mon coach. Tu verras que tu seras la mieux placée de tout le public. dit-il, en tendant sa main dans ma direction.

Je sais qu'il ne fait pas ça uniquement pour que je vois mieux le match. Il fait ça pour que je sois la plus éloignée possible de tous ces inconnus. Encore une fois, même sur le terrain, il veut me protéger. Il veut que je ne cours aucun risque.

C'est donc sans doute pour cette raison que j'accepte sa proposition en saisissant délicatement sa main, sans prendre le temps de réellement réfléchir. Parce qu'en mon for intérieur, je suis convaincue de pouvoir lui faire totalement confiance.

Avec douceur et précaution, le jeune homme m'aide à quitter mon emplacement pour me rendre à mon banc privilégié, sous les regards surpris de toute son équipe, sauf celui de Midorima, et de tous ses adversaires.

- Voilà, tu ne devrais pas être dérangée ici. Donc surtout, ne bouge pas. Et profite du spectacle !

Il me dit ces quelques paroles avec son fameux grand sourire enfantin, si bien que mon cœur bondit dans ma poitrine. Je crois que je n'ai jamais ressenti de telles émotions et de tels sentiments de toute ma vie, jusqu'à ce que je le connaisse. Cependant, j'ignore encore ce que cela signifie...

Takao me fait un dernier sourire, avant de se retourner pour faire quelques pas pour aller s'entraîner. Mais juste avant qu'il ne franchisse les dernières lignes du terrain, je fais à mon tour quelques pas dans sa direction, avant d'attraper rapidement le bas de son tee-shirt. Surpris, le jeune homme s'arrête pour me lancer un léger regard. Je m'empresse donc de saisir mon bloc-notes pour y inscrire quelques mots.

« Merci pour tout, Takao. Et bon match. Je resterai là pour t'encourager. Tu peux compter sur moi. »

Les yeux de Takao s'écarquillent légèrement, tandis que de douces rougeurs envahissent ses joues. Il rigole faiblement, visiblement touché par mes mots, posant lentement sa main sur le haut de ma tête pour caresser tendrement mes cheveux.

- Merci Chinmoku. Je compte donc sur toi pour m'encourager de toutes tes forces.

『••✎••』

Les deux équipes s'affrontent avec férocité et stratégie sur le terrain. Aucune ne veut lâcher le moindre point d'avance. Pourtant, malgré de nombreux efforts, l'écart se creuse petit à petit et bientôt, la vision d'un score final commence à se former pour une équipe en particulier. Et pas n'importe laquelle...

L'équipe de Shūtoku mène, domine les lieux d'une main de fer. Il est difficile de marquer des paniers face à leur incroyable coordination. Et ce n'est pas avec leur joueur fantôme, Tetsuya Kuroko, qu'ils parviennent à agir davantage, étant à présent sur le banc de touche pour pouvoir reprendre son souffle.

Pourtant, un doute subsiste malgré moi. Un doute, une hésitation, comme une angoisse constante. Après tout, nous ne sommes encore qu'au troisième quart-temps, et le score n'est que de 76 à 68 pour mon équipe. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis persuadée que l'équipe de Seirin prépare quelque chose. Il ne faut donc pas que Shūtoku baisse sa garde maintenant. Surtout pas.

Assise sur mon banc, totalement concentrée sur le match, je perçois de temps à autre des regards légers de la part de Takao. Mais pas n'importe quels regards. Des regards concentrés, déterminés, et qui demandent à être davantage soutenus. Mais pour être honnête, j'ignore comment le soutenir plus que ce que je fais déjà.

Finalement, alors que le quart-temps est déjà rendu à sa moitié, un temps mort est tout à coup sifflé. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une demande de Seirin pour pouvoir revoir leur stratégie et faire les changements nécessaires. Voilà de quoi remettre mon inquiétude au goût du jour. Mais je n'y prête pas plus d'attention que cela, mon regard étant rivé sur le jeune homme se dirigeant vers moi.

- Alors, comment trouves-tu ce match ?

« Vraiment intéressant. Vous vous donnez à fond, c'est beau à voir. » écrivai-je rapidement, lui provoquant ainsi un grand sourire. « Mais fais attention. Je pense que Seirin prépare une nouvelle offensive. »

Les sourcils de Takao se froncent légèrement, comme s'il n'avait pas remarqué la différence d'action sur le terrain. Lentement, il pose sa main sur la mienne pour doucement caresser la peau de son dos, son regard à présent rivé dans le mien.

- Merci pour ta prévention. Je ferais attention, ne t'inquiète pas.

Je me contente de hocher la tête, troublée par son geste soudainement attentionné, tandis que le jeune homme me lâche finalement la main pour boire une gorgée d'eau et retourner sur le terrain, non sans oublier de me lancer un dernier regard motivé.

Le match reprend, l'équipe de Shūtoku s'emparant rapidement de la balle, comme pour ne laisser aucune chance à leurs adversaires de pouvoir marquer un panier. Pourtant, l'équipe de Seirin ne semble pas désorientée, bien au contraire. Ils semblent de nouveau calmes et précis, réfléchis et motivés.

C'est alors que Taiga Kagami bondit sur Kimura pour s'emparer du ballon, le déviant ainsi en touche. Shūtoku ne s'attendait pas à une telle agilité, à une telle rapidité de la part de leurs ennemis. Pourtant, il était évident qu'ils allaient entreprendre quelque chose. Et cette chose, c'est de faire revenir leur joueur fantôme sur le terrain.

Tetsuya Kuroko pénètre sur la zone de jeu, concentré et déterminé. Il semble avoir une stratégie en tête, et je ne peux m'empêcher de serrer mes mains sous le coup du stress. Ils ne doivent pas gagner. Cette victoire doit nous revenir. Les joueurs de Shūtoku se sont tous tellement entraînés pour cela. Ils ne peuvent pas perdre. Ils ne doivent pas perdre.

- Allez, on se remotive ! s'exclame le capitaine de Shūtoku, Miyaji. Ce n'est pas parce que Kuroko est revenu que nous devons baisser les bras. Cette victoire, c'est la nôtre !

Un sourire apparaît au coin de mes lèvres face à cette force de caractère. Miyaji n'est pas le capitaine pour rien. Même s'il semble dur au premier abord, il est avant tout présent pour son équipe, pour que chacun arrive à agir à sa façon. Il sait motiver ses troupes pour les faire bouger de la meilleure manière possible. C'est vraiment un très bon capitaine.

Le match reprend donc dans une concentration pure et totale. Plus personne ne parle, comme si le moindre mot risquerait de perturber cette soudaine intensité. Le stade attentif semble hors d'haleine, tandis que le ballon passe d'une équipe à une autre en un temps record.

Finalement, le jeune Kuroko s'empare discrètement du ballon, avant de filer en direction du panier adverse. Mais c'est sans compter sur Takao, qui fait tout son possible pour l'empêcher de parvenir à ses fins... Jusqu'à ce que celui-ci utilise une nouvelle attaque spéciale, lui permettant de se débarrasser de son ennemi sans la moindre difficulté.

- Mais bordel, c'était quoi ça ?! s'exclame Kimura, sous le coup de la surprise.

Beaucoup semblent se poser la question. On aurait dit une sorte de dribble, mais c'était tellement rapide que même moi, je n'en suis finalement pas certaine. C'est comme si, tout d'un coup, Takao ne pouvait plus le voir, alors qu'il n'avait aucun problème avant cette attaque. Le joueur fantôme porte décidément bien son nom...

Et c'est à partir de cet instant, de cette attaque de Kuroko, que l'équipe de Shūtoku se retrouve en difficulté. Seirin marque panier sur panier, si bien que les deux équipes se retrouvent maintenant à égalité, 76 à 76, juste à la fin de ce troisième quart-temps.

La pause juste avant le quatrième et dernier quart-temps a quelque chose de morose et de fatiguant dans l'air. Tous les joueurs sont épuisés, comme usés par toutes ces attaques à répétition. S'ils ne se remotivent pas rapidement, Shūtoku risque de perdre ce match. Et cela n'est clairement pas envisageable.

C'est alors que, prise d'une soudaine pulsion, je me lève furieusement de mon banc, tandis que les joueurs retournent sur le terrain. C'est alors que je place mes mains de chaque côté de ma bouche, comme pour faire un effet plus puissant. Et c'est alors que toute l'attention est à présent tournée vers moi, tandis que je m'exclame de toutes mes forces.

- Allez Shūtoku, allez Takao ! Tu peux y arriver ! Vous pouvez tous y arriver !

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