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~ 2084 mots ~

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Itami
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Inspire... Expire... Fais le vide dans ton esprit. Et recommence. Inspire... Expire... Essaie de calmer les palpitations de ton cœur. Inspire... Expire... Plus personne ne pourra te faire de mal. Inspire... Expire... Tu vas finir par t'en sortir.

Mais malheureusement, ce n'est pas ce que me dit le puissant coup qui résonne au-dessus de ma tête, manquant de peu de m'arracher les tympans et de me provoquer un arrêt cardiaque. De puissantes larmes de peur coulent le long de mes joues.

Tandis que je tremble comme une feuille, les mains sur les oreilles, et le visage caché entre mes jambes, je me mets à espérer de tout mon cœur que quelqu'un passera par là. Il faut absolument que quelqu'un passe par là...

Crier est inutile, comme à chaque fois. Et parler... Aucune parole, aucun mot ou son ne veut ou ne peut être prononcé. Je me retrouve donc coincée ici, dans le noir le plus total, avec pour seule arme mon envie de quitter les lieux.

Je savais que je devais rester méfiante. Je savais que je ne devais pas diminuer ma vigilance et être sur mes gardes quoi qu'il arrive. Pourtant, je ne l'ai pas fait. Et voilà le résultat. Voilà ce qu'il m'arrive maintenant...

La sonnerie retentit de son tintement sinistre et singulier. Tandis que notre professeur nous salue gaiement, ravi de pouvoir enfin rentrer chez lui, je rassemble calmement et tranquillement mes affaires, prête à sortir de classe pour rentrer également à mon domicile.

Aujourd'hui, Takao ne peut pas me raccompagner à cause de son entraînement qui a été exceptionnellement décalé. Il s'est alors empressé de s'excuser auprès de moi. Mais dans tous les cas, je ne lui en aurais pas voulu. Par conséquent, me voilà dans les couloirs désormais déserts, en train de rentrer seule chez moi.

- Tiens tiens, mais c'est notre chère petite Itami. s'exclame alors une voix mauvaise que je connais plus que bien.

Un soupir discret et sec franchit la barrière de mes lèvres, tandis que je fais tout mon possible pour empêcher mes mains de trembler. C'est pas vrai... Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ?

Le cœur battant et sans un regard en arrière, je décide de reprendre ma route en direction de la sortie du lycée. Mais c'est sans compter sur les sbires de Shizuka, qui semblent ne pas vouloir me laisser aller plus loin.

- Où est-ce que tu crois aller, au juste ?

- Camilla n'en a pas fini avec toi.

Encore et toujours Camilla... Elle n'en a pas marre ? Elle n'a pas de vie, ou quoi ? Pourquoi faut-il toujours qu'elle mette des bâtons dans les roues de ma petite vie minable et minime ? Fait-elle tout cela pour Shizuka ?

Je m'apprête à reprendre ma marche, ignorant les deux filles se tenant devant moi, quand un horrible son retentit tout à coup derrière moi. C'est alors qu'on me force à me retourner, mon regard croisant aussitôt celui de mon ennemie.

- Tu as intérêt à rester là où tu es si tu ne veux pas finir comme ce pauvre petit tableau. parle calmement Camilla, d'une voix plus que menaçante, ses longs ongles de sorcière se posant dessus dans une tentative d'intimidation.

Je déglutis difficilement, mais fais en sorte de ne rien montrer. Il ne faut pas qu'elle voit ne serait-ce qu'une étincelle de peur dans mon regard. Je ne veux pas... Non, je ne veux plus lui faire ce plaisir.

- Oh... Tu ne baisses donc plus les yeux devant moi ? Voilà qui est intéressant...

Contrairement à ce que je pensais, le fait que je ne veuille plus me laisser faire semble lui faire incroyablement plaisir. Est-ce donc tout ce qu'elle attend ? Cette envie de me briser encore et encore dès qu'un peu d'espoir m'anime ?

C'est alors que je me retrouve à quatre pattes sur le sol, mes genoux et mes mains endoloris sous le choc. On m'a lourdement poussé, si bien que maintenant, j'ai l'air d'une moins que rien devant elles.

- Tu n'arrives même pas à tenir debout ? Ma pauvre, c'est vraiment pitoyable.

Et voilà, ça recommence... Quoi que je fasse, quoi que j'espère, je finis toujours ainsi, minable et ridicule. Pourquoi est-ce ainsi à chaque fois ? Pourquoi ne puis-je pas gagner au moins une fois à la fin ?

Les larmes me montent aux yeux, tandis que je garde mon regard rivé sur le sol. Je ne peux rien faire... Rien du tout... Encore une fois, j'échoue. Encore une fois, je me retrouve humiliée plus que de raison. Qu'ai-je fait pour mériter ça ?

- Oh non, tu pleures ? Mais ma pauvre, ton calvaire ne fait que commencer. ricane Camilla. Shizuka n'étant pas là, c'est moi qui reprends les rênes. Et puisque je suis sa jumelle de folie, j'obtiendrais bientôt ma place à ses côtés, et peut-être même que je pourrais la dépasser. Mais avant ça...

J'entends un claquement de doigts. Et aussitôt, des mains saisissent mes épaules pour me forcer à me relever. Je me laisse alors faire comme une poupée de chiffon désarticulée, pour qui on aurait retiré toute volonté. Je ne peux rien faire, alors à quoi bon lutter ?

- Ah, voilà ! C'est ça ! C'est exactement ça ! C'est ce regard que je voulais voir. Ce regard qui a abandonné tout espoir. s'exclame Camilla, avec une grande satisfaction dans la voix. Et tu voulais me priver de cette magnifique vue ? Honte à toi ! Tu mérites une punition digne de ce nom...

Au mot « punition », mon cœur fait un immense bond dans ma poitrine. Que compte-t-elle faire, cette fois-ci ? Me demander de me déshabiller ? Me marquer au fer rouge, comme les autres fois ? Ou... Autre chose ?

C'est alors que, pris d'un élan de courage ou de panique totale, je tente de toutes mes forces de me libérer. Sans succès... Au contraire, tout ce que j'obtiens, ce sont les rires moqueurs et malhonnêtes du petit groupe. Bordel, laissez-moi tranquille...

Et c'est ainsi que je me retrouve ici, enfermée dans ce placard à balais inutilisé depuis un certain temps, dans le noir le plus total, avec un orage violent juste au-dessus de ma tête. Le sort continue de s'acharner contre moi. Encore une fois...

Personne ne passera par ici avant un bon moment. Peut-être même pas avant demain matin. Vais-je vraiment passer la nuit ici, seule dans cette obscurité parfaitement totale ? Vais-je encore avoir affaire à mes vieux démons ?

Des larmes coulant abondamment le long de mes joues, je me recroqueville, assise et dos contre un mur, les genoux repliés vers ma poitrine, avant de plonger ma tête dans le creux de mes bras.

Un nouveau grondement puissant me fait sursauter, me provoquant des frissons dans tout le corps. Je me sens mal, tellement mal... Je veux sortir d'ici... S'il vous plaît, que quelqu'un me vienne en aide...

『••✎••』

J'ignore depuis combien de temps je me trouve ici. J'ignore depuis combien de temps je subis cette torture incessante. Les minutes semblent s'écouler à la vitesse d'un escargot, l'orage persistant toujours à me mener la vie dure.

J'ai froid. J'ai sommeil. Pourtant, je ne parviens pas à fermer les yeux. Malgré le noir le plus total, malgré l'absence de tout danger, je ne parviens pas à me détendre. Mon cœur bat à cent à l'heure, et la foudre s'abattant non loin de là ne m'aide pas à me calmer.

Les mains sur les oreilles, comme un casque protecteur, je tente par tous les moyens de faire disparaître le bruit brutal que j'entends encore et encore depuis déjà un certain temps.

L'orage refuse de se calmer, comme un châtiment divin qui me poursuivrait encore et encore, constamment. Je n'en peux plus. Je n'arrive plus à le supporter. Que faut-il que je fasse pour avoir enfin la paix ?

J'en ai marre d'avoir peur. J'en ai marre de devoir compter constamment sur les autres pour me sortir de toutes ces situations. Pourquoi je n'arrive pas à m'exprimer clairement ? Pourquoi je ne peux pas faire autrement que d'attendre que l'on me vienne en aide ?

Mon esprit est en conflit constant. Je ne parviens pas à faire autrement. Je veux pouvoir m'en sortir par moi-même, par mes propres moyens. Mais je veux aussi que l'on soit de mon côté, que l'on me considère enfin comme une personne et non comme un déchet...

Toute ma vie, on me disait que je n'étais rien d'autre qu'une erreur de la nature, que je n'avais pas le droit à la parole ni aux prises de décisions. Toute ma vie, j'ai dû encaisser sans broncher, en maintenant le mieux possible ma tête hors de l'eau.

Combien de fois ai-je ainsi lutté ? Combien de fois ai-je failli tout lâcher, tout abandonner ? Dalya et Takao prétendent que je suis forte, mais le suis-je vraiment ? Alors que je suis aussi soumise aux injustices de la vie ?

J'ignore ce que je peux faire pour enfin pouvoir me libérer de tous ces fardeaux. J'ignore ce que je peux faire, si ce n'est essayer de retenir mes larmes pour tenter de paraître sans émotions. J'ignore quoi faire de ma vie...

C'est alors que j'entends un son, coupant court à mes profondes pensées. Un son différent. Un son qui me redonne de l'espoir, ainsi qu'une nouvelle frayeur. Un bruit de pas. Ce qui veut dire que... Quelqu'un vient par ici ! Et même plusieurs personnes !

Et si c'était Camilla qui revenait ? Ou quelqu'un d'autre ? Et si cette personne me voulait encore plus de mal, comme un être démoniaque venant tourmenter mon âme pour que je la lui offre en sacrifice ? Ou au contraire... Et si c'était quelqu'un qui pourrait me venir en aide ? Qui pourrait arrêter mon mal ? Et si c'était quelqu'un qui pourrait enfin mettre un terme à ce cauchemar actuel ?

Me voilà à présent collée contre la porte, tambourinant sur celle-ci de toute la force de mes petits poings. J'y mets toute ma détermination et tout mon espoir. Le doute n'est plus permis. Je veux sortir de là. Alors s'il vous plaît, venez...

Les pas s'arrêtent finalement, si bien que je crois un instant que les personnes sont parties, me laissant ainsi seule face à mon triste sort. C'est alors que j'entends des voix parler gaiement. Des voix masculines. Et parmi celles-ci, j'en reconnais une en particulier... Takao...

Mon cœur tambourine d'espoir, mes yeux s'illuminant d'une nouvelle volonté. Je frappe de nouveau contre la porte, essayant d'y mettre encore plus de force. S'il te plaît, Takao... Entends-moi...

Je n'ai jamais autant espéré qu'à cet instant précis. Je n'ai jamais autant désiré que quelqu'un me sorte de cet enfer. Aurais-je donc accordé plus de confiance que ce que je pensais au jeune homme ?

C'est alors que je me fais éblouir. C'est alors qu'une lumière aveuglante me paralyse sur place, m'obligeant à porter mes mains devant mes yeux. Et c'est alors que je comprends. La porte s'est finalement ouverte. Un groupe de garçons se tient devant moi, surpris de me trouver ainsi enfermée. Je n'ai même pas la force de me relever pour leur faire face, tout mon être tremblant d'émotion.

Lorsque mon regard croise celui de Takao, toute ma peur disparaît, mais pas mes larmes. Au contraire, celles-ci redoublent d'intensité. Tremblante, mes lèvres prononcent silencieusement son nom, tandis que celui-ci se précipite vers moi, affolé de me trouver ainsi ici.

- Chinmoku ! Mais enfin... Qu'est-ce que tu faisais enfermée là-dedans ?

Je ne peux pas lui répondre. Je ne le veux pas. Pas pour le moment du moins. Tout ce que je veux, en cet instant précis, c'est la présence du jeune homme à mes côtés. Sa présence douce et rassurante.

Sans qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit d'autre, je me plonge rapidement dans ses bras, mes propres membres enserrant sa taille avec force, tandis que je cache mon visage rouge de pleurs contre son torse chaud.

- Chut, c'est fini. C'est fini... Je suis là. Je n'irais nulle part, Itami...

Et finalement, ne pouvant plus lutter contre moi-même, je me laisse aller à ma peine, Takao ne pouvant rien faire d'autre que de passer sa main dans mon dos pour tenter d'apaiser mon chagrin.

Je ne veux plus compter sur personne. Je veux devenir plus forte. Mais en cet instant précis, tout ce que je peux faire, c'est accepter la confiance et l'inquiétude de Takao à mon égard, en espérant ne jamais avoir à le regretter...

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