𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑











— 𝐁 𝐀 𝐍 𝐀 𝐍 𝐀 𝐁 𝐑 𝐄 𝐀 𝐃 —











𝐑𝐄𝐂𝐄𝐓𝐓𝐄 𝐃𝐔 𝐁𝐀𝐍𝐀𝐍𝐀 𝐁𝐑𝐄𝐀𝐃

𝑰𝒏𝒈𝒓𝒆́𝒅𝒊𝒆𝒏𝒕𝒔 :

𝟔𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑏𝑒𝑢𝑟𝑟𝑒 / 𝟒 𝐵𝑎𝑛𝑎𝑛𝑒𝑠 / 𝟐 𝑂𝑒𝑢𝑓𝑠 / 𝟖𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑐𝑟𝑒 / 𝟓𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑑𝑟𝑒 𝑑'𝑎𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠 / 𝟏𝟓𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑎𝑟𝑖𝑛𝑒 / 𝟔 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑒𝑣𝑢𝑟𝑒 𝑐ℎ𝑖𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 / 𝟏𝟎𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝é𝑝𝑖𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑐𝑜𝑙𝑎𝑡 / 𝟏𝟎𝟎 𝑀𝑖𝑙𝑖𝑙𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎𝑖𝑡

𝑷𝒓𝒆𝒑𝒂𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 :

𝐵𝑒𝑢𝑟𝑟𝑒𝑧 𝑒𝑡 𝑓𝑎𝑟𝑖𝑛𝑒𝑧 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑢𝑙𝑒 𝑎 𝑐𝑎𝑘𝑒 𝑑'𝑒𝑛𝑣𝑖𝑟𝑜𝑛 𝟐𝟔 𝑐𝑚 𝑑𝑒 𝑙𝑜𝑛𝑔.

𝑃𝑟𝑒́𝑐ℎ𝑎𝑢𝑓𝑓𝑒𝑧 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑓𝑜𝑢𝑟 𝑎̀ 𝟏𝟔𝟎°𝐶 𝑐ℎ𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑛𝑡𝑒.

𝐹𝑎𝑖𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑙𝑒 𝑏𝑒𝑢𝑟𝑟𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑡𝑖𝑡𝑒 𝑐𝑎𝑠𝑠𝑒𝑟𝑜𝑙𝑒 𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑟𝑒𝑡𝑖𝑟𝑒𝑧-𝑙𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑒𝑢.

𝑃𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡 𝑐𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠, 𝑚𝑖𝑥𝑒𝑧 𝟑 𝑏𝑎𝑛𝑎𝑛𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑔𝑎𝑟𝑑𝑒𝑧 𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑎𝑡𝑟𝑖𝑒̀𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜̂𝑡𝑒́.
𝑆𝑖 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑛'𝑎𝑣𝑒𝑧 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑚𝑖𝑥𝑒𝑢𝑟, 𝑒́𝑐𝑟𝑎𝑠𝑒𝑧 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑎𝑛𝑎𝑛𝑒𝑠 𝑎̀ 𝑙'𝑎𝑖𝑑𝑒 𝑑'𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑐ℎ𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑗𝑢𝑠𝑞𝑢'𝑎̀ 𝑜𝑏𝑡𝑒𝑛𝑖𝑟 𝑢𝑛𝑒 𝑝𝑢𝑟𝑒́𝑒.











𝑫𝒂𝒏𝒊𝒆𝒍'𝒔 𝑺𝒊𝒅𝒆 𝑸𝒖𝒆𝒔𝒕 











Daniel a toujours su que Max était très probablement aveugle, myope à la limite, pour être gentil, mais certainement pas sain d'esprit.

C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il a pris sur lui, des années en arrière, à leur début en tant que meilleur duo de pilote Red Bull EVER, de suivre une formation accélérée de chien d'aveugle afin de pouvoir fournir au pauvre Max le meilleur accompagnement possible et lui permettre de vivre une vie normale malgré son handicap :

Le Déni avec un grand D.

En effet, en plus d'être l'ami ultime, un comic relief de qualité, un sex-symbol international, de connaître la fin de l'histoire avant les autres et d'être écrit pas une auteure particulièrement humble et talentueuse, Daniel est également ce qui se rapproche le plus d'un James Bond de l'Amour.

C'est pourquoi, après avoir passé des années tapis dans l'ombre à attendre que Max puise en lui le courage d'avouer ses sentiments à Charles, lui, l'agent secret du love, le cupidon du peuple, le mercenaire du coup de foudre, le Tinder de la F1, en a ras la casquette de voir ces deux débiles se tourner autour comme deux taupes en plein soleil sans se rendre compte que OUI, ils ont bien des sentiments l'un pour l'autre.

Et même si c'était drôle les cinq premières minutes, c'est physiquement épuisant de regarder Max s'auto flageller comme le bon martyr qu'il est depuis que son petit cœur a commencé à battre pour Charles M.H.P (Myope Hypermétrope Presbyte) Leclerc il y a plus d'une décennie de ça.

C'est pour cette raison, qu'après avoir échoué à convaincre Max par la voie de la discussion et de l'encouragement bienveillant à porter ses couilles et faire quelque chose pour pécho Charles, Daniel s'est finalement résigné à opter pour une approche que les experts décriraient de plus "radicale".

Il est temps que les choses bougent au nom de Dieu ! Mordicus ne pourra pas écrire d'histoire sur lui tant qu'elle n'en aura pas terminé avec ces deux zouaves.

Une fois décidé à mettre son grain de sable dans la machine à pécho, il lui fallait donc trouver un plan imparable et une équipe de choc afin d'assurer 100% de chances de coït dès le prochain chapitre.

C'est fort de cette décision et après avoir vendu son âme au Diable afin de garantir son succès, que l'Australien se réveille le matin du "D-DAY" (Daniel-Day ou Dick-Day, faites vos jeux) prêt à changer la face du monde à tout jamais.

Dehors, le soleil n'est pas encore levé lorsque le réveil sonne, mais pour une fois il ne râle pas après l'appareil et se lève immédiatement. Dans le miroir de la salle de bain, il s'observe un instant.

Monologue de fangirl dans 3

2

1

Les boucles furieuses qui couvrent son front de nuances de brun et de chocolat, l'arrêt prononcée et élégante de son nez, le blanc de ses canines qui pressent et menacent d'érafler la pulpe rose affriolante de ses lèvres pleines, grignotées par les ombres sensuelles d'une barbe de trois jours qu'il n'a pas trouvée le temps et la volonté de raser. La lente et sulfureuse ascension de sa pomme d'Adam contre la peau de son cou, tendue et musclée par des années de pilotage. L'arrondi massif de ses épaules dénudées par l'absence de t-shirt, la courbe saillante de ses clavicules, la puissance de ses pectoraux qui se soulèvent pour suivre la lente cadence de ses inspirations.

L'encre des tatouages qui court le long de ses bras, racontant sur l'arabesque de ses muscles les histoires qu'il a fait le vœu d'imprimer dans sa chair et dans le temps. Le jeu de la peau tendue sur ses abdos gonflés et anguleux, sculptés par un génie digne de Michel-Ange, sur lesquels il laisse courir ses doigts avec nonchalance.

La fine ligne de poils sombres qui prend naissance dans le creux de son nombril et disparaît sous la barrière de son short échancré, attirant le regard sur la vallée de ses hanches ciselées et l'indécence de cette veine rebelle qui remonte le long de son n'aine.

Tout le monde va bien ? Prêt pour reprendre le chapitre ?

Satisfait de son petit examen, Daniel adresse un clin d'œil à son reflet dans le miroir avant de laisser tomber son dernier vêtement et de se glisser sous la douche.

Là, il prend le temps de se remémorer les différentes étapes de son plan tout en dessinant des fleurs et des "Max + Charles = ♡ " sur la paroi vitrée de la douche.

Une fois devant son armoire, il opte pour une tenue de camouflage dernier cri : col roulé noir, pantalon noir, chaussettes noires, bottines en cuir noir, moufles noires, bonnet noir, manteau/capes noire et caleçon porte-bonheur bleu turquoise flashy avec des petits canards en plastiques jaunes.

Une fois sa tenue complète, il fait un rapide passage par la cuisine pour boire un Actimel et récupérer sa mallette à gadgets d'agent secret.

Après avoir ouvert le coffre-fort caché dans le plancher de sa chambre en utilisant son code hyper secret, il sort la petite valise, laissant de côté une grosse enveloppe en papier Craft avec la mention inscrite "Photos Espagne 2016 ne pas ouvrir" et la pose à même le sol avant de refermer le coffre.

Avec précaution, il ouvre l'attaché-case et prend le temps de sélectionner les gadgets les plus adaptés à sa mission :

Une paire de lunettes de soleil, la réplique exacte de celles portées par Tom Cruise dans Top Gun et Mission impossible.

Un talkie-walkie professionnel Pat Patrouille longue portée.

Son compoudrier.

Une fausse moustache adhésive noire achetée chez Gifi qu'il s'empresse de coller sous son nez pour parfaire son camouflage, le rendant totalement irreconnaissable.

Fin prêt pour l'action, il quitte son domicile, ignorant royalement le regard intrigué de son agent de sécurité et embarque à bord de sa voiture la plus discrète : une Ford F-150 Raptor.

Plus proche du char d'assaut que de la voiture.

Après avoir stationné son tank dans l'une des rues de la principauté et payé 85€ de stationnement, le héros mystérieux se glisse dans les ruelles sombres et froides de la principauté, se fondant parmi les ombres et malfrats sans pitié.

Monaco un dimanche matin d'hiver, ses relents de fumées toxiques, ses criminels sans foi ni loi, ses ruelles glauques, malfamées et son petit air de Gotham City dans ses jours les plus sombres.

Mais que fait la police ?! Où est Batman ?!

Ne craignez rien, pauvres (tousse) habitants de Monaco City, car un nouveau justicier est en ville pour lutter contre l'injustice et une injustice, il en a justement une énorme sous les yeux.

À cent mètres de lui, transpirant la joie de vivre d'un condamné à mort se dirigeant vers la guillotine, Max Verstappen, code name "Lutin Grognon", quitte son immeuble pour se rendre au rendez-vous qui changera le cours de sa misérable vie.

Tapis d'un grand magasin de luxe, Daniel porte à ses lèvres le talkie-walkie :

- Cité d'Or ? Ici Grand Condor, vous me recevez ?

L'appareil reste silencieux durant quelques secondes tandis qu'il entreprend une filature discrète de son meilleur ami avant de se grésiller une réponse.

- Cité d'Or j'écoute, résonne une voix féminine de l'autre côté de l'appareil.

- J'ai la cible en visuel, rapporte l'Australien. Elle se dirige vers votre position, j'estime son arrivée à H -15 minutes.

- Reçu cinq sur cinq, je me tiens prête à l'accueillir comme il se doit.

- Copy that. Grand Condor fin de transmission.

Daniel esquisse un petit sourire maléfique avant de ranger le talkie-walkie dans son holster.

Avec la discrétion d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, Daniel entreprend de suivre Max à la trace dans les rues de Monaco sans se faire repérer par le pilote Red Bull.

Il grince des dents lorsque le blond s'arrête dans une boulangerie pour acheter des chouquettes et avise l'heure sur sa montre Charlotte aux fraises. Le petit coup de fayotage de Max leur coûte cinq minutes sur le programme hyper serré de la journée, mais ils sont encore dans les temps pour le grand final qu'il a planifié.

Un premier soupir de soulagement lui échappe lorsque Max rentre sans faire d'histoires dans le salon de coiffure de Pascale Leclerc, accomplissant sans le savoir la première étape du plan. Cependant, il n'a pas une minute à perdre et allume de nouveau son talkie-walkie sur une nouvelle fréquence.

- À toutes les unités, Grognon est avec Cité d'Or. Je répète, Grognon est fait comme un rat. La phase deux débute dès maintenant, que chacun d'entre vous s'en tient à sa mission.

Un concert de "Copy that" plus ou moins enthousiaste lui répond et Daniel reprend la parole :

- Mariah, Sushi, à vous de jouer.

Puis fidèle à son identité secrète, Daniel s'assoit sur un banc situé à une cinquantaine de mètres de l'entrée du salon de coiffure et sort de la poche de son trench-coat un petit sachet dont il sort des miettes qu'il lance aux pigeons alentour.

Moins d'une heure plus tard, la silhouette fuyante de Max Verstappen s'extrait en catastrophe de la petite boutique, le visage plus rouge qu'un panneau stop et Daniel sait que l'heure est venue. Lentement, il répand le reste des miettes autour de lui pour l'armée de pigeons qu'il a commencé à constituer et patiente jusqu'à ce que la forme fugitive de Max ne disparaisse à une intersection.

Les mains dans les poches, il passe nonchalamment devant le salon de coiffure, son regard accrochant le visage de Pascale Leclerc, plantée de l'autre côté de la vitrine et ils échangent un hochement de tête déterminé.

Dans sa poche, le talkie-walkie grésille.

- Cité d'Or à Grand Condor, les carottes sont cuites, Les sanglots longs des violons de l'automne, Blessent mon cœur, D'une langueur, Monotone.

Alors, non, les alliés ne débarquent pas en Normandie, mais rappelez-vous, l'auteur est toujours en hyperfixation sur une série sur la WWII et puis de toute façon, si une fanfiction Lestappen n'est pas le meilleur endroit pour faire une référence historique à la plus célèbres offensive militaire, amphibie et aéroportée du vingtième siècle, je ne vois pas où faire ça.

Le regard de l'Australien brille d'anticipation et il hoche de nouveau la tête, le message est clair, il s'agit peut-être là de leur seule occasion de libérer leurs cœurs de Charles et Max du règne oppressif du déni et de la peur.

- Mariah à Grand Condor, on est en place.

- Mais pourquoi est-ce que mon nom de code, c'est "Sushi" ? Chouine une voix en arrière-plan.

- Si tu voulais choisir, tu n'avais qu'à être à la réunion de préparation, rétorque Daniel.

- Mais je n'étais même pas invité !

- C'est parce que tu ne sais pas garder les secrets, explique le dénommé Mariah d'une voix exaspérée.

- Pas de bavardage sur la fréquence principale, rappelle Daniel. Il devrait être sur vous d'ici cinq minutes.

- Reçu cinq sur cinq.

Utilisant un chemin détourné, Daniel retrace l'itinéraire initial de retour à l'appartement de Max en gardant dans sa périphérie la silhouette abattue du Néerlandais qui marche droit dans le piège qu'il lui a tendu comme prévu.

Le long du quai précédemment emprunté par le blond, se trouve maintenant un tout nouveau (et surtout très très faux) chantier de restauration de la voie publique venue miraculeusement bloquer le chemin de retour de Max.

Mouahaha Daniel aime quand ses plans se déroulent à merveille.

Derrière une barrière de rubalise et équipé de matériel gracieusement prêté par la mairie de Monaco, complicité silencieuse du Prince Albert à leur mission d'intérêt national, Lando "Sushi" Norris et Carlos "Mariah" Sainz. Vêtus de casques de chantier, fausses moustaches de chauffeurs poids lourd, marcels blancs couverts de poussière et de transpiration, pantalons de chantier portés dramatiquement bas, mais pas comme dans "houuu sexy", plutôt comme dans "oh mon Dieu, je vais voir la raie du plombier" bas, ils sont tous les deux occupés à détruire un trottoir à grand coup de marteau-piqueur.

Plusieurs détails attirent le regard averti de Daniel qui fronce les sourcils derrière ses lunettes d'aviateur :

Déjà, qui a eu la brillante idée de donner un marteau-piqueur à Lando ? L'engin manque de lui déboîter les deux épaules à chaque mouvement.

Ensuite, Carlos braille des instructions en Espagnol à son ancien coéquipier qui se contente de répondre "Soy Lago" en boucle.

Le tout avec des voix faussement graves et rauques qui donnent l'impression de regarder la scène d'introduction d'un mauvais film porno Espagnol des années 90.

Heureusement pour le bon déroulé de leur plan, il semblerait que Max ait oublié de mettre ses yeux avant de sortir de chez lui ce matin puisqu'il passe devant le simulacre de chantier sans relever l'incongruité de la situation, tirant un soupir soulagé à Daniel.

Cette première étape dépassée, il laisse le soin aux Village People de remettre le trottoir en l'état et de libérer la ruelle tandis qu'il suit Max qui se dirige vers le marché. Après tout, il ne leur a jamais demandé de vraiment faire des travaux.

S'assurant qu'il est toujours hors de portée des oreilles de Max, il appuie une nouvelle fois sur l'interrupteur de son talkie-walkie :

- Le meilleur couple de la F1, il récite avant de s'arrêter et de râler un bon coup. Je n'en reviens pas de vous avoir laissé choisir ce nom de code. Bref, Grognon entre dans le marché, ça va être à vous.

- Tu nous as laissé le prendre parce que c'est la vérité, ricane une voix de l'autre côté.

- Je t'ai laissé le prendre parce que Lily me l'a demandé gentiment et que j'apprécie Lili, nuance, il soupire. Vous êtes prêts ?

- Prêts pour une performance digne des Oscars, Grand Condor, s'exclame la voix fluette de la golfeuse.

- Je compte sur toi Lily, tu es mon seul espoir.

- Daniel ! Espèce de sale...

- Attention, Grognon est sur vous dans 3, 2, 1...

Une exclamation amicale résonne depuis une allée parallèle à quelques mètres de lui et Daniel acquiesce de la tête pour lui-même, voilà une bonne chose de faite.

Tout en suivant de loin le duo d'acrobates Thaïlandais en train d'accompagner son projet du jour entre les étales, le bouclé fait la carte mentale des différents stands et des articles qu'ils leur restent à acheter afin de calculer le temps nécessaire à la prochaine étape de la phase deux. Du pain frais par-ci, des pattes faites mains par-là, lorsque la liste de courses est suffisamment avancée, il se place stratégiquement à l'angle d'une allée et attend de croiser le regard de Lily pour lui indiquer la marche à suivre en langage codé composé de signes de mains et de mouvement de sourcils.

Puis, une fois qu'il est certain qu'elle a saisi la marche à suivre, il s'éclipse de nouveau pour se rapprocher de son propre point d'extraction et branche un nouveau canal de son talkie-walkie.

- Grand Condor à Phoenix, le plan suit son cours, soit en position dans cinq minutes.

- Phénix pour Condor, message reçu.

- Tu as la marchandise avec toi ?

- La meilleure cam que j'ai pu trouver sur le marché, assure l'autre.

Daniel hausse un sourcil et écarte l'appareil de son oreille une seconde. Peut-être s'il devrait s'inquiéter du fait que Fernando prenne leur mission avec le sérieux d'un chef de cartel de la drogue ? Mais pour l'instant, il a d'autres chats à fouetter, c'est un problème qui peut attendre.

D'un signe de la tête, il avise les silhouettes de Lili et Alex qui s'engouffre dans un van aux vitres teintées et se concentre sur sa partie du plan, enfourchant son fidèle destrier : une trottinette rose à paillette avec des pompons sur le guidon loué à une Monégasque sur Internet spécialement pour l'occasion.

À la vitesse de l'éclair, tout en vêtement de camouflage noir, casque, protèges coudes, poignets, genoux, chevilles (la sécurité d'abord) et trottinette Barbie, il grimpe la côte menant en Casino avec la dextérité d'un cycliste du tour de France.

Arrivé sur place, il prend le temps d'abandonner dans une poubelle à proximité, sa fausse moustache brillante de sueur d'agent secret, mais garde le reste de son équipement. Ce n'est pas comme si Max était particulièrement reconnu pour son sens du style et de détail de toute façon, il ne fera pas attention à sa tenue d'agent de la CIA.

Pile dans les temps pour la poursuite de son plan parfait, il se place en embuscade à l'angle de deux ruelles et attend patiemment de voir arriver un Max Verstappen chargé comme un mulet et parfaitement inconscient de ce qui s'apprête à lui tomber sur le coin de la tronche.

Alors que la silhouette surchargée du Néerlandais se profile à l'horizon, Daniel esquisse un petit sourire carnassier et se décolle lentement du mur pour aller à sa rencontre, mais il se rétracte presque aussitôt et se plaque dans un recoin sombre.

Viens juste de passer à côté de lui, un groupe de trois jeunes filles chaudement habillées, ce qui est plutôt une bonne nouvelle étant donné que nous sommes en plein milieu de l'hiver, mais ce n'est pas ce qui alerte Daniel sur l'urgence de la situation.

Son regard est accaparé par les casquettes qu'elles arborent fièrement aux couleurs de Ferrari, McLaren et Red Bull.

Merde, des fans de Formule 1 à Monaco, mais quel plot twist improbable.

Je sais, merci.

- Regardez là-bas, souffle l'une des trois. On ne dirait pas Max Verstappen ?

- Mais non, la deuxième secoue la tête. C'est impossible, qu'est-ce qu'il ferait en pleine rue ?

- Marcher peut-être ? Rétorque la première avec sarcasme. C'est quelque chose que les gens qui ont des jambes font parfois.

- Oui, mais, la troisième hésite. Les personnages de fanfiction ne font jamais ça, non ? Je veux dire, marcher tout seul dans la rue, ce n'est pas hyper pertinent pour le développement de l'intrigue.

- C'est vrai que dans les histoires avec Max d'habitude soit il est en colère et il casse des trucs, soit il fait sauvagement l'amour au personnage principale avant de lui briser le cœur, soit il parle de ses traumatismes d'enfance pour attendrir le lecteur et lui faire oublier ses nombreux Red Flags, analyse la première.

- Et ensuite, il casse des trucs ? Demande la deuxième.

- Et ensuite, il casse des trucs, conclut la dernière.

Les trois jeunes filles partagent un hochement de tête approbateur avant de se reconcentrer sur le pauvre Max qui n'est définitivement pas en train de casser des trucs.

- Donc, ce n'est définitivement pas Max Verstappen ? S'assure la première.

- Ça ne coûte rien d'aller voir, propose la deuxième. Au pire, il a l'air canon, ce n'est pas perdu.

- Allons-y !

Heureusement pour Max et son développement personnel, Daniel a aussi paré à cette éventualité.

Plus rapide que son ombre, il dégaine son talkie-walkie Pat Patrouille et le branche sur la fréquence d'urgence.

- Pookie ! C'est toi le plus proche de notre localisation, j'ai besoin du plan kamikaze maintenant !

- Pourquoi est-ce que c'est Pookie déjà mon...

- Plus tard les explications de surnom ! Il ordonne.

Sans attendre la réponse de l'autre, Daniel lève les mains en porte-voix et sur un ton beaucoup plus aigu que la normal, piaille dans la ruelle :

- Olala, mais est-ce que ça ne serait pas Oscar Piastri que je vois là-bas ? Il gazouille avec d'en rajouter une couche pour la forme. Oh, mon Dieu, on dirait qu'il porte secours à une portée de chaton en danger ! C'est vraiment la chose la plus mignonne au monde, je crois que je pourrais pleurer !

Satisfait de sa diversion, l'Australien regarde les trois jeunes filles taper un sprint dans la direction qu'il a indiquée, disparaissant dans une rue parallèle.

- Merci pour ton sacrifice, Pookie, il souffle avec compassion dans le talkie-walkie.

- Pour Lestappen, murmure son Piastri avant de sombrer sous les cris de fangirls et de disparaître comme il a vécu : en héros.

Nous ne t'oublierons pas Oscar.

Laissant derrière lui le souvenir de son ami, pilote McLaren au destin si prometteur, parti trop tôt au nom d'une cause juste qui les dépassent tous, Daniel reprend son observation du trajet de Max qui, lui, reste parfaitement inconscient des machinations qui se trament dans son dos.

Le pauvre Néerlandais tangue sur ses pieds, écrasé par le poids de ses achats et cadeaux, tentant tant bien que mal de retourner se planquer chez lui comme le lâche qu'il est.

C'est sans compter sur la participation de Daniel Ricciardo à cette histoire.

Un petit sourire machiavélique aux lèvres, le bouclé dégaine son téléphone cellulaire et compose le numéro de son meilleur ami.

À une centaine de mètres de là, il regarde Max se contorsionner pour saisir son propre téléphone.

- Halo ? Résonne la voix du Néerlandais dans son oreille.

- Maxy ! Il piaille gaiement. Comment va ma blonde préférée ?

Amusé, il regarde la silhouette du pilote Red Bull s'immobiliser dans la rue.

- Ce n'est pas censé être la nuit en Australie ? Pourquoi tu m'appelles ? Max demande, curieux.

En réalité, Daniel est rentré à Monaco le lendemain du jour où Max l'a appelé à la rescousse en utilisant les "Camés du Vatican" et depuis, il prémédite assidûment le plan parfait qui permettra Charles et Max d'enfin avoir leur Happy End.

Mais ça, Max n'a pas besoin de le savoir pour l'instant.

Peut-être un jour, quand Daniel fera son discours de témoin à leur mariage.

- Alors, merci, je vais bien, ravi de voir que tu t'inquiètes pour moi ! Il se retient de ricaner comme un idiot.

Max reprend lentement sa route en ajustant le téléphone contre son oreille et Daniel perçoit que son heure est presque venue d'entrer en scène.

- Ravi de l'entendre, souffle le blond.

- T'es tout grognon mon chat, qu'est-ce qui t'arrives ? Raconte tout à tatie Daniel, presse le brun en allumant sa trottinette.

- Rien, Max pousse un soupir à fendre l'âme. J'ai eu une drôle de journée, c'est tout.

Le pauvre, s'il savait tout ce que Daniel a encore de prévu pour lui.

- Oh, j'ai hâte que tu me racontes ça, ricane l'ancien pilote comme s'il n'avait pas collé un AirTag dans la doublure du manteau du blond.

- Plus tard, si tu veux, une fois que je serai rentrée. C'est un peu compliqué tout de suite, je suis chargé.

Le voilà, le moment qu'il a patiemment attendu depuis le lancement de ce plan.

C'est l'heure pour la star du show de faire sa grande entrée en scène.

- Ah, mais il fallait le dire ! J'arrive !

Daniel a à peine le temps d'entendre une exclamation étouffée de la part de Max qu'il a déjà raccroché et lancé son bolide à paillette dans la ruelle pour avaler la petite centaine de mètres qui le séparent de sa destinée de marieuse professionnelle.

Dérapage contrôlé, sourire éclatant aux lèvres, lunettes de soleil de superstar sur le nez et suffisamment de confiance en lui pour causer un anévrisme à un extraverti, Daniel "Grand Condor" Ricciardo se plante devant son plus grand projet depuis qu'il a terminé le jeu Amour Sucré : Max "Lutin Grognon" Verstappen.

- Mais qu'est-ce que tu fous là ? S'étouffe Max.

- Je t'ai dit que j'allais t'aider à porter tes courses, il explique lentement pour être certain qu'il comprenne bien tous les mots.

Voir la petite veine d'agacement pulser sur le front de Max est l'une de ses plus grandes satisfactions personnelles.

L'autre garçon passe une main agacée sur son visage et le sourire de Daniel prend un air moqueur.

- Non, je veux dire, à Monaco ? Je croyais que tu devais rester chez tes parents jusqu'à fin janvier ?

- Ils ont décidé de faire un road trip des plus petits pays du monde et là, ils sont en retraite spirituelle aux Tuvalu ? Tu connais ? C'est le quatrième plus petit pays, il fait 26km² et 11 342 habitants, répartis en neuf îles dont huit sont habitées d'où la signification de Tuvalu qui veut dire « huit îles ensembles ». L'île la plus habitée s'appelle Fongafale, la capitale Funafuti, on y parle le Tuvaluan et d'ici quatre-vingts ans, Tuvalu pourrait bien être le premier pays au monde à totalement disparaître à cause de la montée des eaux causée par le réchauffement climatique.

Oui, Daniel a répété son texte devant le miroir chaque matin durant la semaine passée pour être certain de le connaître sur le bout des doigts.

Oui, je remets le monologue que Tuvalu parce que, quand même, Fongafale et Funafuti, je trouve ça vachement drôle à dire.

Daniel reprend sa respiration.

- Du coup, je suis rentré.

- OK...

Bon, en toute logique si vous êtes arrivé à cette étape du chapitre, l'auteur et la direction artistique de l'histoire vont se permettent de présumer que vous avez lu le chapitre précédent en entier et, de ce fait, passer en mode accéléré la conversation/pourparlers/négociation qui amènera Max à se retrouver dans l'appartement de Charles parce que l'on sait déjà que c'est ce qui arrive et qu'écrire deux fois la même chose, merci, mais non merci.

Pour les autres, un rapide résumé de l'épisode précédent :

Daniel, Max, excuse bidon, chantage amical, mensonge éhonté, Max le gros pigeon aveugle, Daniel le vrai-faux ami qui vous veut du bien, pirouette scénaristique digne d'une médaille Olympique et toc !

Pif, paf, pouf, ni vu ni connu, je t'embrouille.

Reprise de la chronologie originelle.

Lorsqu'il frappe avec énergie contre la porte de l'appartement de Charles Leclerc, nom de code "Simplet", Daniel sait que 75% du travail est déjà fait. En effet, il a réussi l'exploit de parquer les deux zouaves dans un espace clos, ne reste plus qu'à s'assurer, maintenant, qu'ils y restent.

- Daniel ? Max ? S'étonne le Monégasque.

L'Australien ne fait pas attention au regard de merlan frit du plus jeune des trois et impose sa présence dans l'encadrement de la porte, y plaçant stratégiquement un pied pour éviter de se la prendre sur le nez.

Pleinement concentré sur la dernière, et plus complexe, partie de leur plan, il se remémore les sages paroles de Pascale pour se donner du courage :

"Si l'on ne pousse pas un peu au cul, cette histoire n'atteindra jamais son plein potentiel de scènes matures et nous ne voudrions pas louper ça."

Merci, Ô grand guide spirituel.

- Charlot ! Il s'exclame, beaucoup trop enjoué pour être honnête. Je suis content de te voir mon pote ! Tu ne nous laisses pas entrer ?

Sous-titre : Laisse-moi entrer dans l'appartement et laisse Max rentrer dans ton cœur ou même dans ton c...

(Il est 22h, je viens de boire le Red Bull de trop, je suis sincèrement désolé)

- Si, bien sûr, répond Charles après une seconde d'hésitation, trop bien élevé pour oser leur dire non. Qu'est-ce qui vous amène ?

Comme le maître manipulateur qu'il pense être, Daniel se tortille vicieusement jusque dans la cuisine après avoir poussé Max dans la gueule du loup et glisse un regard calculateur au plan de travail en marbre brut.

Ton heure viendra, mon ami.

- Pose tes affaires une minute Maxy, il susurre d'une voix pernicieuse. Ça me fait mal au dos de te regarder tout rouge et en sueur comme ça.

Il ignore royalement le regard de trahison absolue que lui jette son meilleur ami et fait plutôt semblant d'admirer la vue à travers l'une des grandes fenêtres du salon.

- Je croyais que l'on n'en avait pas pour longtemps ? Grince le blond entre ses dents.

La question sonne plutôt comme une menace, mais malheureusement pour Max, Daniel est un homme en mission et il compte bien aller jusqu'au bout. Quoi qu'il en coûte.

Aussi, il ne se retient pas de lâcher un petit commentaire, mélange artistique de scoliose et de vieille bourrique qui réussit à décrocher une mention honorable au visage de Max sur l'échelle de Scoville.

Heureusement pour les trois pilotes présents dans la pièce, Charles, douce et délicate créature innocente et inconsciente des dangers du monde, décide d'intervenir pour faire redescendre la pression sanguine de Max.

Encore un petit et une veine lui pétait dans l'œil.

Daniel se retient difficilement de ricaner.

C'est beaucoup trop facile.

- Ça va Maxy ? Demande doucement Bambi Leclerc. Tu n'as pas l'air bien ?

- Oh, tu sais ce que c'est, Charles, on arrête le sport pendant la trêve hivernale et le moindre effort demande soudainement beaucoup plus d'énergie, présente l'Australien d'un ton plat. Pauvre Maxy vient juste de traîner ses sacs de courses toute l'après-midi, ça la fatigué.

Nouveau regard scandalisé de la part du blond et Daniel à presque envie de soupirer qu'il fait ça pour lui. Mais il doit tenir le coup encore un peu, ils sont dans la dernière ligne droite.

- Oh, Charles la bonne âme esquisse une grimace compréhensive. Désolé Max, je n'y ai pas pensé. Si tu veux poser tes affaires, tu peux, fais comme chez toi.

Daniel regarde avec satisfaction le pilote Néerlandais battre en retraite en direction de la cuisine, le laissant seul pour terminer de conditionner Simplet à l'idée que ce soir, c'est le grand soir et que les lecteurs ne vont pas attendre dix chapitres de plus pour les voir tremper le biscuit, lustrer le berlingot, faire du poney, exploser le terrier, faire la bête à deux dos.

Enfin lui faire comprendre que c'est le moment quoi.

L'une de ses mains s'enroule vicieusement autour de l'un des biceps musclés du Monégasque avant de l'entraîner à l'écart.

- Je suis venu te rendre tes partitions, il chantonne sur le ton de l'innocence.

- Mes partitions ?

Plot twist !

Daniel a menti, il n'y a pas de partitions, il n'y a même jamais eu d'hyperfixation sur le piano. Tout ceci n'est qu'une mascarade depuis le départ et tout le monde est tombé dans le panneau !

À la place d'une feuille de partition, il extrait de l'une des nombreuses poches de son trenchcoat une petite enveloppe qu'il tend à Charlie dont les sourcils remontent très haut sur son front.

Malgré tout, il saisit la missive et lui lance un regard encore plus perdu que précédemment en reconnaissant l'écriture de Pascale sur le devant du courrier.

Mais avant qu'il puisse poser la question qui lui brûle certainement les lèvres, Daniel pose une main amicale sur son épaule et lui lance l'un des vrais sourires dont il a le secret.

- Tu sais, il baisse la voix pour être certain que Max ne puisse pas les entendre. J'ai réfléchi au message que tu m'as envoyé la dernière fois et je crois que tu as trouvé la réponse tout seul depuis le temps, mais juste au cas où, Max utilise "fuck" comme ponctuation, pas surprenant qu'il ne soit pas le meilleur avec les jolis mots. Mais ça n'est pas une excuse, "Je t'aime" n'est pas une connerie Shakespearienne, il faut juste que tu apprennes à le voir.

Satisfait, Daniel se redresse et esquisse un sourire plus doux avant de tapoter paternellement sur la joue de Charles.

Et si les joues du plus jeune rougissent de l'aveu qu'il vient de lui faire, Daniel fait semblant de ne pas le voir.

Cette partie de sa mission s'achève ici.

- Je vais rentrer, il déclare pour meubler le silence. J'ai laissé deux trois affaires pour lui dans l'un des sacs de courses, tu pourras lui dire quand je serai parti.

- Tu ne veux pas rester ? Propose timidement Charles. Je suis sûr qu'il y en a assez pour trois.

Les coins des yeux de l'Australien se plissent de malice.

- Awn Charles, il ricane sympathiquement. Je t'assure que tu n'as pas envie que je reste.

Le brun lui lance un regard vaguement scandalisé avant de finalement laisser échapper un petit rire et de secouer la tête.

- J'imagine que tu as raison, il sourit pour lui-même.

- J'ai toujours raison, Daniel hausse les épaules.

Avec bien moins de cérémonie que son entrée fracassante, Daniel s'éclipse doucement de l'appartement de Charles, refermant silencieusement la porte derrière lui et laissant ses deux amis à une discussion bien trop longtemps repoussée.

Il patiente dans le hall pendant quelques minutes, afin de s'assurer que Max ne prend pas la fuite en découvrant son départ. Mieux vaut prévenir que guérir.

Finalement, après un moment de silence patient, l'Australien esquisse un sourire victorieux et tourne le dos à la porte de l'appartement pour quitter l'immeuble discrètement.

Comme un cowboy dans un western, une fois arrivé au rez-de-chaussée, il dégaine son talkie-walkie et presse l'interrupteur sur une nouvelle fréquence avant de parler.

- Schumi Junior et Schumi Junior Junior, il appel. À vous de jouer.

- On est en bas dans deux minutes, prévient Schumi Junior.

- Je vous ouvre la porte.

Comme promis, à peine quelques secondes plus tard, Daniel ouvre la porte à Sebastian Vettel et Mick Schumacher tout sourire vêtus de leurs uniformes de pompier achetés sur Amazon la veille.

Sympathiquement, Daniel leur serre la main à tous les deux avant d'indiquer du doigt l'escalier.

- Ça se passe au troisième et c'est un sacré morceau, il esquisse une grimace.

Mick, toujours aussi angélique lui adresse un sourire à vous décrocher la lune et Seb lui tapote gentiment l'épaule.

- Quand la vie de nos concitoyens est en danger, les pompiers de Monaco ne reculent devant aucun danger, il déclare de sa voix commerciale avec son sourire Colgate.

- Mes héros, murmure Daniel en les regardant disparaître.

Un autre problème soulevé lors des réunions de travail de leur groupe d'agents secrets de l'amour était de savoir quoi faire de l'agaçante madame Schneider et de son Cerbère, Pupuce.

Car si coincer Charles et Max dans le même appartement n'était finalement pas si compliqué à réaliser, s'assurer que la vieille voisine n'appelle pas la police au milieu de la nuit pour nuisance sonore est une autre paire de manches.

C'est dans ce but que quelques-uns parmi eux se sont cotisé pour louer le temps d'une nuit l'une des suites de l'Hôtel de Paris Monte-Carlo.

Partant de là, quoi de mieux pour s'assurer une collaboration pleine et entière de Madame Schneider qu'une prétendue fuite de gaz et deux charmants pompiers blonds, aux yeux bleus et au délicat accent Allemand pour escorter mamie nazie et son chien des Enfers hors de l'immeuble le temps d'une soirée ?

Un plan de génie, c'est Daniel qui vous le dit.

Il est d'autant plus ravi de se faire tout petit lorsque la vieille dame sort de l'ascenseur au bras des deux pompiers, il leur tient même la porte d'entrée.

- Vous dites que vos parents aussi sont Allemands ? Chevrote la vielle femme.

- Sur plusieurs générations, valide Sebastian en la guidant vers la sortie.

- Mon père est originaire d'un village proche de Cologne, ajoute Mick.

Perché dans les bras de Schumi Junior Junior, Pupuce à presque l'air d'un chien appréciable, lové contre le torse de garçon qu'il regarde avec une admiration non feinte.

- Vous êtes des gens bien, Liliane hoche la tête avec conviction. Heureusement qu'il reste des jeunes gens comme vous pour redresser la barre.

Coincée entre Mick et Seb, la septuagénaire gagate dans son dentier à propos de quatrième Reich, de pureté du sang tandis qu'ils la traînent lentement, mais sûrement, en direction de la Ferrari garée devant l'immeuble.

C'est ce qu'ils ont trouvé de plus proche d'un camion de pompier.

Après, on est à Monaco, sur un malentendu, ça passe.

Les trois s'installent dans le véhicule et à travers la vitre Daniel parvient à distinguer Madame Schneider lancée dans une tirade animée, la panique dans les yeux de Sebastian et l'horreur dans ceux de Mick. Imaginant sans mal ce que la vieille chouette doit être en train de dire, Daniel porte une main à son cœur et essuie une larme d'émotion au coin de son œil, quel beau sacrifice que celui de ces deux hommes.

Pour Charles, pour Max, pour l'histoire.

Pour le smut.

Daniel regarde la voiture disparaître au coin de la rue et le soleil commence à se coucher à l'horizon, avant de s'engouffrer de nouveau dans le hall de l'immeuble.

- Mister Freeze, je t'attends dans la cave, il souffle dans le talkie-walkie.

En attendant l'arrivée de son acolyte, l'Australien commence à ouvrir le compteur électrique du bâtiment.

Quelques instants plus tard, il est rejoint par Kimi Räikkönen en tenue d'électricien, caisse à outils sous le bras.

- Qu'est-ce que je fais là, il questionne sur son habituel ton exubérant.

- Caprice de l'auteur, explique Daniel.

- Meh.

Les deux hommes échangent un regard qui en dit long dans le silence de la petite cave plongée dans l'obscurité.

- Tu t'y connais en électricité ? Questionne le brun au bout d'un moment.

- Faut juste baisser un plomb.

- Ah, cool, Daniel est à court de mots. Mais du coup, c'est pourquoi les outils ?

Son regard et celui de Kimi convergent vers la caisse à outils dans la main du Finlandais.

- Seb a insisté pour que le déguisement soit crédible, il hausse les épaules.

Daniel ne trouve rien à répondre à ça et ils retombent tous les deux dans le silence pendant que Kimi examine le compteur électrique.

- Quel est le point commun entre Claude François et Ayrton Senna ? Interroge le plus âgé.

L'Australien pose sur lui de grands yeux perturbés.

Est-ce que Kimi est en train d'essayer de faire une blague ?

- Je ne sais pas ? Il hésite.

- Les deux étaient bons conducteurs.

Oh mon Dieu.

Le silence dans la cave est assourdissant.

Kimi Räikkönen qui fait une blague, c'est déjà beaucoup, mais alors Kimi Räikkönen qui fait une blague qui mélange électricien et Formule 1, c'est trop pour les oreilles non-initiées de Daniel.

- Voilà, prévient Kimi avant que Daniel n'ait eu le temps de sortir de son état de choc traumatique. J'ai scotché le disjoncteur au cas où, mais comme ça, ils ne devraient plus avoir d'électricité pendant un moment.

- Génial, merci pour ton aide.

Kimi hoche la tête simplement.

- Pas de quoi. Moi aussi, j'aurais dû faire quelque chose comme ça pour mes amis à l'époque.

Et sans rien ajouter, il disparaît dans les ombres de la cave tout comme il est arrivé, plus discret qu'un fantôme, laissant un Daniel bouche bée derrière lui.

Comment ça faire la même chose pour ses amis ?

Quels amis ?!

Mais l'Australien n'a pas le temps de s'attarder sur le sujet pour l'instant alors qu'il claque rapidement la porte du compteur électrique et remonte à la surface, là où son talkie-walkie fonctionne de nouveau.

Silencieusement, il quitte l'immeuble pour aller s'installer à la terrasse d'un café voisin et commande un monaco, à Monaco, classique.

Sa montre indique l'heure exacte calculée dans leur plan sans faille et Daniel laisse échapper un soupir de soulagement avant de sortir de petit appareil de communication Pat Patrouille de sa poche pour le brancher sur la fréquence principale.

- Grand Condor à toutes les équipes sur le terrain. L'aubergine est dans la four, Simplet et Grognon sont dans le nid, la phase trois est un succès total.

Des exclamations heureuses et des cris de célébration résonnent en retour et Daniel les laisse faire pendant une minute avant de reprendre la parole.

- Aux équipes diversion/alibi, il est l'heure d'entrer en scène. Assurons-nous que personne ne vienne gâcher nos efforts, Grand Condor terminé.

Satisfait, l'Australien repose l'appareil sur la table et sirote une gorgée de sa bière aromatisée à 25€. Il sait que le plus gros du travail est fait, ne reste que quelques détails à peaufiner pour s'assurer que tout aille comme sur des roulettes jusqu'à la fin de la soirée.

Malgré tout, il ne peut empêcher un rictus de fleurir sur ses lèvres lorsque dans sa poche, son téléphone commence à vibrer compulsivement, signe que la phase diversion/alibi à bel et bien débuté.

Dans l'unique but de détourner les regards de la seule chose importante actuellement en train de se dérouler dans la principauté à savoir la naissance officielle du Lestappen, Daniel et son équipe ont mis en place une série de distractions censées attirer l'attention des médias et du public loin du cœur de l'action.

Ainsi, au moment où Daniel déguste son monaco à la terrasse du café en bas de chez Charles, quelque part en ville, George Russell entre dans une bijouterie renommée et demande à voir toutes les plus belles bagues de fiançailles sous les yeux d'une tonne de touristes curieux.

Ailleurs, Lewis Hamilton et Nico Rosberg partagent un café les yeux dans les yeux après des années sans tolérer de respirer le même air. Après une longue et intense discussion chuchotée dans l'oreille l'un de l'autre, Nico lui a promis de se mettre à pleurer dans les bras de Lewis.

Pierre Gasly sera vu sortant d'une pharmacie, l'équivalent du PIB du Mexique en test de grossesse dans les bras.

Sur Instagram, Lando Norris se souviendra subitement du mot de passe de son compte "lando.jpg" et en profitera pour poster un savant mélange de photos de lui torse nu, de photos de Carlos torse nu et de photos d'eux deux ensembles et, évidemment, torses nus, déclenchant ainsi efficacement la troisième guerre mondiale sur les réseaux sociaux.

Oscar Piastri, quant à lui, ira liker une publication qui propage des rumeurs d'un éventuel contrat avec Red Bull, juste pour mettre de l'huile sur le feu avant de retourner jouer avec les chatons qu'il a adopté.

C'est un dimanche dont se rappelleront tous les fans de Formule 1 pendant des années, mais aucun ne saura que la seule véritable relation capitale à avoir évoluée ce jour-là est également la seule que personne ne soupçonne.

Daniel retient un rire machiavélique et regarde les étoiles briller dans le ciel Monégasque en terminant son verre. Puis il ajuste le col de son manteau et se fond dans les ruelles obscures, se fondant dans les ombres et dans les secrets.

Au bout de son périple, il retrouve celle qui, depuis le départ, tire les ficelles de leurs vies à la manière d'une marionnettiste chevronnée.

Assise dans un grand fauteuil en cuir, caressant délicatement une perruque blanche et soyeuse posée sur ses genoux, Pascale Leclerc lui lance un regard calculateur, le visage à moitié dissimulé par les ténèbres.

- Alors ? Elle demande d'une voix énigmatique.

- C'est fait, Daniel répond avec révérence.

Dans le fond du salon, un tourne-disque grésille lentement, répandant dans l'air les premières notes de la musique du film "Le Parrain" tandis que Pascale esquisse un sourire assuré.

- Et pour le reste ?

- Valterie coordonne les Mariachis, le groupe devrait être en place vers vingt-et-une heure. Je leur ai demandé de commencer par chanter "Ti Amo" de Umberto Tozzi.

- Excellent, Pascale caresse la perruque. Vraiment excellent Danito, je te félicite de ton travail pour la famille. Vient mon petit, vient t'asseoir à côté de moi, tu veux un cigare ? Prends un peu de champagne, il faut fêter notre victoire.

Docile, Daniel prend place à droite de la patronne et accepte la coupe de champagne que Ollie Bearman, le plus jeune des enfants Leclerc, lui apporte sur un plateau d'argent.

Pensif, il laisse les bulles pétiller sur sa langue et fixe son regard dans le vide.

À côté de lui, Pascale tire une bouffée de son cigare.

- Dis-moi ce qui te tracasse, elle souffle.

- Tu penses qu'ils comprendront ? Daniel questionne doucement. Nous ne leur avons pas vraiment laissé le choix.

Suite à sa question, la mère de famille reste silencieuse un instant, prenant le temps de regarder la fumée se dissiper dans l'air autour d'eux.

- Il y a quelque chose qu'il faut que tu comprennes, elle déclare finalement. Tout ce que l'on a fait dans ce chapitre, ce n'est pas personnel Dany. C'est pour les vues, pour les votes, c'est pour les commentaires. Toute cette histoire, ce n'est que du business.

And business is business.



🍌🍌🍌🍌🍌



Aloooors hehe

Il est évident que ce n'est pas ce chapitre qui fait avancer le développement de la relation entre Charles et Max. Mais je suis sûre que vous aurez quand-même apprécié la peine que Daniel, Pascale et treize autres pilotes, anciens et actuels se sont donnés pour parvenir à caser ces deux-là ensemble.

Honnêtement, je ne suis pas certaine d'avoir déjà écrit autant de bêtises dans un seul chapitre et d'avoir déjà mis autant de mon humour personnel, mais je crois que finalement l'ensemble rend plutôt bien et j'espère que ce n'était pas trop lourd à lire. C'est quand même un beau bébé de 7373 mots tout de même.

Je suis curieuse, quel est votre agent secret préféré ? James Bond Daniel, Pascale le Parrain, ou l'un des autres rigolos qui se sont arrangés un petit caméo dans ce chapitre ? Dites-moi tout, quelle est votre partie préférée de leur plan infaillible ?

Dans le prochain chapitre on change de registre et je m'essaie au contenu mature (ça me donne des angoisses rien que de l'imaginer olala).

Soyez prévenu ! Moins de blagues, moins de vêtements et moins de discussions pour plus d'action !

Et puis il y aura des Mariachis aussi :')

Bye les copains ♡

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