𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏











— 𝐁 𝐀 𝐍 𝐀 𝐍 𝐀 𝐁 𝐑 𝐄 𝐀 𝐃 —











𝐑𝐄𝐂𝐄𝐓𝐓𝐄 𝐃𝐔 𝐁𝐀𝐍𝐀𝐍𝐀 𝐁𝐑𝐄𝐀𝐃

𝑰𝒏𝒈𝒓𝒆́𝒅𝒊𝒆𝒏𝒕𝒔 :

𝟔𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑏𝑒𝑢𝑟𝑟𝑒 / 𝟒 𝐵𝑎𝑛𝑎𝑛𝑒𝑠 / 𝟐 𝑂𝑒𝑢𝑓𝑠 / 𝟖𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑐𝑟𝑒 / 𝟓𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑑𝑟𝑒 𝑑'𝑎𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠 / 𝟏𝟓𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑎𝑟𝑖𝑛𝑒 / 𝟔 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑒𝑣𝑢𝑟𝑒 𝑐ℎ𝑖𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 / 𝟏𝟎𝟎 𝐺𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝é𝑝𝑖𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑐𝑜𝑙𝑎𝑡 / 𝟏𝟎𝟎 𝑀𝑖𝑙𝑖𝑙𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎𝑖𝑡

𝑷𝒓𝒆́𝒑𝒂𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 :

𝐵𝑒𝑢𝑟𝑟𝑒𝑧 𝑒𝑡 𝑓𝑎𝑟𝑖𝑛𝑒𝑧 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑢𝑙𝑒 𝑎 𝑐𝑎𝑘𝑒 𝑑'𝑒𝑛𝑣𝑖𝑟𝑜𝑛 𝟐𝟔 𝑐𝑚 𝑑𝑒 𝑙𝑜𝑛𝑔.

𝑃𝑟𝑒́𝑐ℎ𝑎𝑢𝑓𝑓𝑒𝑧 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑓𝑜𝑢𝑟 𝑎̀ 𝟏𝟔𝟎°𝐶 𝑐ℎ𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑛𝑡𝑒.











Pupuce n'est, dans le fond, pas un si mauvais chien.

Il sait que ce n'est pas l'impression qu'il donne au quotidien, mais à sa décharge, les éléments sont contre lui :

Une père bichon maltais LOF, Lyssois de la villa des truffes d'or, une mère, Princesse Grace Kelly des tribus Mataoka, aux origines plus sombres, crapuleusement présentée comme une pure-race, signait dès le départ une existence trouble peuplée de secrets.

Âgé de quelques mois déjà, Pupuce se sentait différent, plus intelligent que ses frères et sœurs de portée, incontestablement destiné à un plus brillant avenir et la rencontre avec sa maîtresse, Madame, comme il aime à l'appeler, ne fit que le confirmer.

En effet, Liliane Schneider, n'est pas une femme comme les autres.

Héritière d'une fortune colossale construite par son grand-père, un brave monsieur d'origine Allemande qui, avant de décéder prématurément de façon tragique en 1945, avait pris soin de constituer un petit patrimoine planqué dans différentes banques Suisses, au cas où les choses tourneraient en eau de boudin. Un homme prévoyant, papi Himmler.

Le père de madame Schneider, orphelin et récemment expatrié en Argentine, avait alors assuré la pérennité de la famille en mettant sur pied un empire économique basé sur la vente de manteau de luxe en fourrure de petits animaux trop mignons avant de léguer le tout à son unique héritière, Liliane.

Mariée à cinq reprises et veuve autant de fois de cinq hommes tous décédés dans des circonstances tragiques et étonnamment suspicieuses. Mourir caramélisé dans une cabine de bronzage n'est pas exactement ce que la police de Monte-Carlo considère comme une mort naturelle, pas plus que mourir de faim, enfermé dans sa cave à vin blindée.

Délaissée par ses enfants, plus avare que l'avarice elle-même, Liliane Schneider vie à présent retranchée dans son appartement Monégasque depuis des années, divisant son existence entre le visionnage assidu des « Feux de l'Amour » et la rédaction de courrier anonyme de délation de toutes les infractions que son regard de faucon à le malheur de décelé depuis sa fenêtre.

Courriers dont la secrétaire de mairie fait la collection, à la façon des cartes Pokémon, pour les relire avec tendresse de temps à autre, quand elle a besoin de se rappeler pourquoi elle déteste son job.

En définitive, la maîtresse de Pupuce n'est pas le genre de femme à mourir paisiblement dans son sommeil, elle est de celles que l'on déteste silencieusement pendant des années avant de sauvagement l'assassiner dans une mise en scène digne des meilleures parties de Cluedo : Max Verstappen, avec le chandelier, dans la cuisine.

Quelque part, Pupuce est fier d'avoir une telle femme pour propriétaire.

Avec elle à ses côtés, il est le maître du monde. Personne ne peut l'empêcher d'aboyer à toute heure du jour et de la nuit sur les pigeons qui osent se poser sur son balcon ou alors sur le type qui habite en face et sur l'autre garçon, celui qui sent de plus en plus comme le voisin et qui passe à deux doigts de se faire dessus à chaque fois que le Bichon Maltais lui grogne dessus. Car Pupuce est un bichon très territorial, l'idée que ces deux-là puissent chercher à se reproduire et coloniser son immeuble ne lui plaît vraiment pas du tout.

Il est le seul à avoir le droit d'uriner sur les fleurs que la concierge passe l'année à entretenir, personne d'autre que lui n'a le droit de mâchouiller les paillassons, il est le seul à savoir comment instiller la terreur dans les yeux de tous ces idiots qui ont l'audace de venir vivre sur son territoire.

Tout ça pour dire, Pupuce n'est pas stupide, ce n'est pas un chihuahua, merci. Il sait parfaitement que l'auteur se sert de lui pour faire durer le suspense quant à ce qu'il se passe avec les deux humains pleins d'hormones malodorants de l'appartement d'à côté.

Mais qui est-il pour s'opposer au fait que les projecteurs soient enfin braqués sur le véritable héros de cette histoire ?

À la place, il fait un tour sur lui-même avant de se repositionner dans son panier Louis Vuitton fait sur mesure. Le dîner ne sera pas servi avant encore plusieurs heures et Madame se trouve dans le bureau, occupé à trier des papiers pendant qu'en arrière-plan Mariah essaie de séduire Nick, le père adoptif de sa jumelle Cassie, dans l'épisode du jour des Feux de l'Amour.

Comme il est bon d'être le centre du monde.

Tout est absolument parfait dans le petit monde souverain de la Pupuce Supremacy, quand soudain, sa petite truffe noire, hydratée au beurre d'abricot et huile de coco, se lève vers le ciel et qu'il la sent :

L'odeur de la peur.

S'il retrouve un jour l'idiot qui a dit que « Une bonne terreur, de temps en temps, vous remet les idées en perspective. », Max se promet de l'enfermer dans une pièce avec Jos Verstappen et Helmut Marko, histoire de lui donner une vraie raison de se chier dessus.

Seigneur, mais à quoi est-ce qu'il est en train de penser ? Il doit être en train de péter un câble. Il n'y a pas d'autre explication plausible à cette dissociation totale qu'il est en train d'expérimenter.

Parce que, s'il ne fait pas erreur, Max Emilian Verstappen, Mad Max, Super Max, Max la menace, est toujours assis dans le canapé un peu trop confortable de Charles, le mont Everest dressé entre les jambes et les joues tellement rouges que Ferrari pourrait s'en inspirer pour la livrée 2025.

Quelque part dans son subconscient, Daniel s'étouffe de rire tellement fort que ses yeux menacent de s'éjecter de son crâne.

Ses propres yeux sont tellement écarquillés qu'ils piquent douloureusement alors que de grosses larmes d'inconfort se forment dans ses prunelles et il est absolument certain que sa tête de constipé ne laisse aucun doute sur la détérioration rapide de sa santé mentale.

Heureusement pour lui, dans son malheur, Max tourne le dos à Pascale qui ne peut donc pas analyser son expression en revanche, il est pile-poil face à Charles qui, lui, ne loupe pas une miette de l'implosion silencieusement de son rival, les sourcils légèrement froncés, à mi-chemin entre l'inquiétude et l'incompréhension.

C'est que ce n'est pas tout le jour qu'il est donné à un être humain normal d'assister à un début de combustion spontanée.

Et Dieu sait que Max préférerait se désintégrer sur place que de devoir faire face à l'innocente, blanche colombe, incarnation de la pureté qu'est Pascale Leclerc avec une trique tellement solide qu'elle pourrait servir de pont entre la France et l'Angleterre.

Ne parlons même pas de Charles, les poules auront des dents avant que Max n'ose à nouveau le regarder dans les yeux.

- Max, chéri, tout va bien ? S'inquiète la petite femme.

Ce qui s'échappe des lèvres pincées du blond ressemble plus au gémissement agonique d'un dindon qu'à un son à proprement parler et le regard horrifié que Charles lui lance ne fait que confirmer ses craintes.

Aucune chance qu'il se sorte de là en un seul morceau.

Cela n'empêche pas ses yeux de s'élargir encore un peu plus si cela est possible lorsque Charles, tout en déni saupoudré d'une bonne dose de panique, saisit brutalement le coussin sur lequel ils dormaient tous les deux il y a encore quelques minutes pour le plaquer brutalement sur l'entre-jambe du blond qui retient un couinement d'inconfort.

- Ha ha ha, Maxy, il rit nerveusement. Le pauvre à le sommeil vraiment lourd mama, il n'a pas encore totalement émergé de sa sieste.

Tout en parlant, l'une de ses mains continue d'appuyer sur le coussin tandis que l'autre, saisit l'épaule du Néerlandais et l'oblige à se recoucher, le maintenant enfoncé dans le canapé.

- Oh, je vois, un rire léger résonne dans la cuisine. Je connais ça, toi et tes frères êtes des gros dormeurs après tout.

- Oui, voilà, Charles s'enfonce dans la brèche ouverte par sa mère. On devrait lui laisser quelques minutes pour reprendre ses esprits.

Charles ne le quitte pas des yeux, toujours appuyé sur lui et Max mettrait sa main à couper qui si le brun pouvait retirer le coussin de son bassin pour l'appuyer sur son visage à la place et l'étouffer avec, il le ferait sans hésiter.

Cette constatation lui arrache un frisson d'anticipation.

Seigneur, il va devoir se faire interner.

- Bien sûr, approuve la maman. Je vais en profiter pour aller plier ton linge, appel moi quand vous êtes debout.

Charles acquiesce silencieusement, suivant du regard sa mère qui quitte la pièce, parfaitement inconsciente de la situation en cours avant de baisser les yeux sur le blond et de siffler entre ses dents serrées.

- Fais quelque chose.

- J'essaie, couine Max.

C'est la première parole cohérente qui lui échappe depuis plusieurs minutes et pourtant, elle n'a pas exactement l'air de ravir Charles.

- Eh, bah essaie plus fort !

Et comme Max n'est pas vraiment connu pour son calme en période de stress, l'agacement finit par avoir le meilleur de lui.

- Si tu commençais par arrêter de vouloir asphyxier ma queue peut-être que j'arriverai à penser à autre chose.

Les oreilles du Monégasque prennent une teinte cramoisie, ce qui ne fait rien pour arranger la situation de Max qui se met en tête de dresser la liste mentale de toutes les choses susceptibles de le faire débander le plus rapidement possible :

Helmut Marko en bikini, des endives au jambon, Christian Horner qui mange des Coco Pops, Vladimir Poutine en train de chevaucher un ours, l'Alien dans le film Alien...

Pourquoi est-ce que ce débile de Charles lui tient la main ?

Perturbé dans son processus de désengorgement, Max ouvre un œil pour tomber sur la mine soucieuse du Monégasque qui vient de poser une main délicate sur la sienne.

- Est-ce que...il semble hésiter, tâtonner. Est-ce que ça va ? Je peux peut-être t'aider.

Max pique un fard monumental.

Dieu, donne à ton soldat la force de surmonter cette nouvelle épreuve.

- Charlie, il grince des dents. J'ai une érection. À part enrouler tes doigts autour ou mettre ta bouche dessus, ce qui, compte tenu du fait que nous n'en sommes pas encore rendus à ce point dans notre relation, couplé au fait que ta maman soit dans la pièce d'à côté, me semble un peu compromis, non il n'y a rien que tu puisses faire pour m'aider.

Le visage entier du brun vire au cramoisi et Max ravale l'once de culpabilité qui lui picote le fond de la gorge. Il y a une limite à sa patience, même pour Charles et là, ils sont clairement hors limites.

Avec l'énergie du désespoir, le pilote Red Bull se laisse retomber en arrière, la tête dans les coussins et un bras passé un travers du visage pour dissimuler son expression crispée et gênée. L'emprise de Charles sur le coussin diminue également jusqu'à disparaître et ils restent en silence pendant de longues minutes.

- Désolé, finis par soupirer le blond. Je ne voulais pas être méchant, c'est une situation un peu stressante.

Un petit rire sans joie échappe à Charles qui garde les yeux baissés sur ses mains et les petites peaux de ses doigts qu'il arrache sans sourciller.

- T'excuses pas, il sourit. Ma question était vraiment stupide.

- Disons plutôt que si tu essayais d'arranger les choses, c'est raté.

Tout en parlant, il fait un geste vague en direction de son entre-jambe toujours douloureusement dressé et impossible à manquer dans son jogging gris.

- Tu veux prendre une douche ? Suggère le brun.

Max secoue la tête.

- Donne-moi cinq minutes, il ne sait pas vraiment qui il essaie de convaincre. Il suffit que je pense à l'horrible clébard de ta psychopathe de voisine.

Ce que Max n'ose pas dire, c'est qu'il n'y a aucune chance qu'une douche parvienne à le débarrasser de son problème de drapeau et il est encore plus inenvisageable qu'il aille se soulager dans la salle de bain avec le duo infernal que constituent la mère et le fils Leclerc de l'autre côté de la porte.

Plutôt mourir.

Le rire léger de Charles attire son attention et il ouvre un œil pour l'observer.

Le Monégasque a les joues rouges, sûrement un reste de leur sieste combinée à une gêne brûlante. Sa tête est basse, lui donnant une vue parfaite sur ses cils d'une longueur indécente et sur ses mèches folles, éparpillées autour de son visage comme un halo brun aux reflets dorés.

Charles est un péché pour les yeux, surtout pour ceux de Max, avec son air angélique et ses clavicules saillantes. Tout y est, face à lui une reproduction plus que convaincante de « L'Ange Déchu » de Cabanel, tentateur et immoral.

Dans son pantalon, son sexe tressaute d'intérêt.

Fuck.

Max grince des dents, agacé, avant de détourner le regard. Regarder Charles comme s'il s'agissait de son prochain repas ne risque pas de l'aider à se débarrasser de son embarrassant problème de troisième jambe.

- Tu parles de Pupuce ? S'amuse le brun. Pauvre chien, il n'a pas choisi d'avoir cette tête-là.

- Peut-être, il grimace. Mais tu ne peux pas me contredire sur le fait qu'il a toutes les qualités pour être le prochain gardien des enfers.

Charles glousse, les yeux baissés.

A-t-il la moindre idée de l'effet qu'il fait à Max ?

- Tout ça, c'est à cause de sa maîtresse, il tente de justifier.

- Est-ce que tu es en train de dire qu'il faut séparer l'œuvre de l'artiste ? Tu t'engages sur un chemin dangereux Charlie, tu veux donner des crises d'angoisse à ton chargé de communication ?

- Arrête de te moquer de moi, pouffe le Monégasque.

- Alors arrête de dire des bêtises.

- J'essaie de détendre l'atmosphère.

Max lui lance une œillade pas convaincue, il serait étonné que Charles arrive à détendre quoi que ce soit.

Un silence gêné retombe entre les deux hommes, le Néerlandais toujours allongé en travers du canapé, le coussin posé sur le bassin et Charles, assis en tailleur à côté de lui.

- Toujours pas ? Demande le brun au bout d'un moment.

- Toujours pas, soupire l'autre.

- Eh, bah, il laisse échapper un rire nerveux. C'est qu'elle est vachement résistante.

Max lève les yeux au ciel.

Ça ne devrait pas être permis de dire des conneries pareilles.

- Charles...

- Pardon, je suis désolé, je me tais, il coupe. Je n'y peux rien, quand je suis nerveux, il faut que je parle, c'est plus fort que moi.

Les yeux du Néerlandais quittent le plafond pour redescendre sur le visage de plus en plus rouge de son vis-à-vis.

- Ce n'est pas toi qui as la trique alors pourquoi tu paniques ?

- Eh bien, ma mère est dans la pièce d'à côté, il grimace.

- OK, un point pour toi, Max grimace. Mais ça va aller, pas la peine de te mettre dans cet état.

Le pilote Ferrari acquiesce, mais cela n'a pas l'air de changer grand-chose. Charles s'agite dans tous les sens comme s'il avait le feu aux fesses et ses mouvements incessants commencent lentement, mais sûrement, à taper sur les nerfs du blond qui n'arrive pas à penser à autre chose qu'à la cuisse musclée qui se trémousse contre la sienne.

- Charlie, je te jure, si tu n'arrêtes pas de bouger, je vais devenir méchant.

La menace sifflée à travers les dents serrées du blond a au moins le mérite de figer l'autre garçon pendant quelques secondes. Pas suffisamment cependant, parce qu'il se remet à remuer juste après, la mine crispée comme s'il se retenait d'imploser.

Max soupire lourdement, dire qu'il est amoureux de cet abruti, peut-être qu'il n'est pas trop tard pour changer d'avis.

- Crache le morceau Charles, tu vas finir par te péter une dent si tu continues à les serrer comme ça.

- Est-ce tu étais en train de rêver de moi ?

Oh.

Ça lui apprendra à demander des choses.

La surprise oblige le Néerlandais à se redresser sur ses coudes, faisant accidentellement glisser le coussin de ses hanches, attirant accidentellement l'attention de Charles sur le centre du problème.

Le fait que Max puisse clairement voir les muscles de sa gorge de tendre et sa pomme d'Adam tressauter alors que le brun déglutit fait presque bouillir le sang dans ses veines déjà surchauffé.

Charles relève les yeux, les lèvres brillantes d'avoir été mordillées et leurs regards se croisent pour s'ancrer.

Le pilote Red Bull doit totalement avoir l'air d'un lapin pris dans les phares d'une voiture, les yeux écarquillés comme ceux d'une chouette, la bouche entrouverte comme un poisson hors de l'eau et des fourmis dans les oreilles. Arrivera-t-il à prendre le taureau par les cornes sans mettre la charrue avant les bœufs ? Connaissant son caractère de cochon, il y a plus de chance qu'il devienne chèvre et monte sur ses grands chevaux ou tente carrément de passer du coq à l'âne pour faire diversion et éviter de passer pour une poule mouillée.

Chapitre écrit avec la participation de « 10-expressions-avec-des-animaux.com ».

Malheureusement pour le cerveau en surchauffe de Max, il semblerait que Charles n'ait pas l'air décidé d'oublier les cinq dernières minutes et attende même une réponse à sa question.

Y a-t-il seulement une bonne réponse à donner ?

L'option la plus sage serait de mentir, dire qu'il était en train de rêver d'un autre homme, n'importe qui, Chris Hemsworth, Ross Lynch, Flynn Rider, le renard dans Zootopie, n'importe qui fera l'affaire.

Mais l'inconvénient majeur de cette possibilité, c'est que Max est foncièrement incapable de mentir, surtout à Charles, encore plus en situation de stress intense et comme il est actuellement à l'étape juste avant la crise cardiaque, le plan est voué à l'échec.

L'autre option serait de dire la vérité et d'avouer que oui, il était bien en train de s'imaginer avec Charles.

Bahahaha même pas en rêve, plutôt crever.

Ne reste donc plus qu'à croiser les doigts et prier très fort pour qu'une météorite s'écrase dans le salon et lui offre une diversion suffisante pour fuir d'ici la queue entre les jambes, littéralement.

Max finit par ouvrir la bouche, à court d'idées et voyant bien que Charles ne compte pas le laisser s'en sortir aussi facilement.

- Heu....

- Alors les garçons, un peu mieux réveillés ?

Pascale Leclerc, petit météore, plot twist sur patte, entre dans le salon sans savoir que grâce à elle, l'histoire vient de gagner plusieurs chapitres de miscommunication pendant lesquels Charles et Max vont tourner autour du pot sans pouvoir conclure.

Surpris et soulagé, le Néerlandais prend une grande inspiration avant de se redresser et d'offrir un beau sourire à la mère de famille qui lui rend avec innocence.

- Oui, merci Pascale, il s'assoit dans le canapé, toujours le coussin sur les jambes. Je crois que je vais rentrer chez moi maintenant.

Le blond n'ose pas tourner la tête en direction de Charles dont il sent le regard, braqué sur lui.

- Déjà ? Se désole la petite femme. Nous n'avons même pas eu le temps de discuter.

Max réprime un petit pincement de cœur et ravale sa grimace coupable.

- Je suis désolé, il s'excuse. La sieste n'était pas prévue et j'avais d'autres engagements aujourd'hui.

- Bien sûr, sourit Pascale. Je comprends tout à fait, c'est déjà très gentil de prendre de ton temps pour aider Charles, je peux déjà voir qu'il va mieux, pas vrai mon chéri ?

- C'est vrai, approuve le brun. Je serai guéri en un rien de temps.

- C'est un soulagement, merci pour tout Max.

Les joues du pilote Red Bull se teintent d'embarras tandis que l'attention des deux Leclerc reste fixée sur lui.

- Je n'ai vraiment pas fait grand-chose, un peu de cuisine et un peu de baby-sitting.

- Connaissant Charles, c'est déjà beaucoup, glousse la coiffeuse.

- Maman ! S'offusque le Monégasque, les joues rouges.

Mais Pascale ne prête aucune attention à l'embarras de son fils, son regard pétillant fixé sur leur invité qui tente de se faire le plus petit possible dans le canapé.

- Je vais t'emballer une part de Banana Bread Max, c'est le moins que je peux faire pour te remercier.

- C'est très gentil merci, il sourit doucement.

La matriarche se détourne un instant pour mettre la main sur le papier aluminium qui, connaissant les capacités limitées de son fils en gestion de la cuisine, doit être rangé dans un endroit loufoque, laissant pile le temps à Charles de capter à nouveau l'attention de son vis-à-vis.

Avec un peu trop de force, sa main saisit celle de Max, posée sur le coussin et serrer ses doigts, l'obligeant à le regarder dans les yeux.

- Cette conversation n'est pas terminée, il chuchote tout bas avant de reprendre d'un ton clair. Je vais chercher ton manteau.

Le Néerlandais pince les lèvres en le regardant déguerpir en direction de l'entrée sans rien oser ajouter. Il sait pertinemment que Charles ne le laissera pas s'en sortir, pas quand il est aussi clair que Max a quelque chose à lui cacher. Mais la prochaine fois qu'ils se verront, il aura eu le temps de réfléchir à une excuse et des plans A, B et C pour s'en sortir sans trop y perdre.

Le blond ne bouge pas, écoutant distraitement ce que Pascale lui raconte, jusqu'à ce que Charles pointe à nouveau le bout de son nez avec un manteau qui n'est clairement pas à lui, mais plutôt l'un des siens, plus long, qui lui permettra de dissimuler son petit problème d'irrigation sanguine.

Problème qui a d'ailleurs largement diminué à son plus grand soulagement.

Enroulé dans le vêtement qui porte l'odeur enivrante de Charles, Max se redresse et traverse l'appartement en direction de sa paire de chaussures, seulement pour être arrêté au milieu de sa fuite par Pascale et son air un poil trop innocent.

- Max, avant que tu n'y ailles, je me disais, elle commence doucement, l'air de rien. Tu pourrais passer au salon demain, je te couperais les cheveux, c'est ma façon de te remercier.

Surpris, il lève une main à ses cheveux, comme pour en attester la repousse. Ses cheveux ne sont pas si longs que ça, mais à vrai dire, l'expression sur le visage de la quinquagénaire ne laisse pas vraiment de place à la discussion.

- Demain ? Il tente maladroitement.

- Tu penses pouvoir te libérer ? Quatorze heures ? Nous avons un rendez-vous ! Rentre bien et fais attention de bien te couvrir.

Max assiste à la conversation à sens unique avec la nette impression de s'être sorti d'un piège uniquement pour retomber dans un nouveau immédiatement après, mais Pascale ne lui laisse pas le temps de réfléchir, déposant le sac contenant le morceau de Banana Bread dans ses mains et le raccompagnant doucement jusqu'à la porte.

- Bye Max, souffle Charles, l'air tout aussi perturbé que lui, au moment où la porte se referme.

- Bye Charles, il murmure en réponse, mais le battant s'est déjà refermé sur son nez.

Incrédule, Max se retrouve dans le couloir silencieux et glacial, quasiment éjecté de l'appartement avant d'avoir eu le temps de dire 'ouf' et un rendez-vous chez le coiffeur presque arraché sans son consentement.

Daniel ne voudra jamais le croire.

Une fois en dehors de l'immeuble, le nez enfoncé dans le col du manteau de Charles, inspirant presque obsessivement son odeur de sucre et de soleil pour se protéger du froid mordant de l'hiver et de la panique qui ne tardera pas à le rattraper, Max lève une dernière fois les yeux en direction des fenêtres, cherchant inconsciemment une silhouette familière.

Uniquement pour trouver le contour informe et démoniaque à la truffe luisante de cet envoyé de Satan sur terre qu'est Pupuce. Deux dents en moins et pas l'ombre d'une âme au fond de ses petits yeux injectés de sang.

Et alors qu'il se détourne pour partir, Max jurerait que le sac à puces lui fait un doigt d'honneur. 



🍌🍌🍌🍌🍌



Chapitre partiellement écrit pendant que mon cerveau manquait d'oxygène et que je pensais que j'allais mourir d'une embolie pulmonaire, il fallait que je marque le coup au cas où ça aurait été le dernier souvenir de moi que vous ayez :')

Beaucoup de choses donc, énormément de bêtises surtout, mais que voulez-vous, je crois que c'est exactement pour ça (les bêtises) que tout le monde aime autant cette histoire et puis Pupuce méritait que l'on rappelle une bonne fois pour toutes que Charles et Max ne sont que des personnages secondaires !

Max s'en sort plutôt bien, compte tenu de la galère dans laquelle il s'est encore fourré, Charles en revanche est 100% en mode panique et vous pouvez compter sur lui pour ne pas laisser passer ça hihi

Je ne m'étendrais pas ici sur les raisons de mon absence prolongée (un message sera posté sur mon mur), mais les publications vont changer de rythme, toujours le mardi évidemment, mais je ne peux plus vous promettre un chapitre toutes les semaines, j'espère que vous comprenez et surtout, cela ne change rien au fait que je vais terminer cette histoire coûte que coûte.

Dans le prochain chapitre, interrogatoire musclé, toujours plus de pâtisserie et Pascale Leclerc casse la baraque (ou Max, au choix) :')

Bye les copains ♡

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top