Comme Mireille l'avait prédis, les remontrances de sa famille à l'égard de son comportement, jugé trop froid, ne tardèrent pas à arriver. Durant les jours qui avaient suivi les fêtes de fin d'années, sa mère lui avait reproché son animosité et ses paroles amères, dégoisés tout au long du repas ; ainsi que son ton presque hautain, qui donnait l'impression que chacun de ses mots portait l'écho d'un rire narquois qui résonnait entre chaque syllabe échappée de sa bouche.

On lui avait demandé pourquoi, elle avait répondu.

Cependant, elle savait également qu'il était encore trop tôt pour qu'elle puisse expliquer clairement ce qui n'allait pas. Mais elle avait aussi conscience que le point de non-retour était franchi depuis longtemps, et qu'il lui était désormais impossible de faire marche arrière. La Mireille douce et docile qui cachait sa véritable personnalité en échange d'un bonheur illusoire, n'existait plus. Aujourd'hui, elle n'était plus en mesure de contenir sa colère que Satan, confortablement assit sur son épaule, faisait tout pour faire exploser. Mais en parallèle, elle se trouvait toujours enfermée dans cette cage aux barreaux trop solides pour être brisés. Alors avec sa nouvelle âme pris au piège dans son ancienne vie, Mireille décida de s'engouffrer d'avantage dans les tréfonds de son esprit ; où elle se heurta avec autant d'angoisse que de curiosité, à la noirceur qui embrumée son véritable soi, jusque-là mis de côté.