𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝟏𝟓. 𝔈𝔫𝔳𝔬𝔩𝔢-𝔱𝔬𝔦 !
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Ni-ki n'en croyait pas ses sens. Il venait de voler. Bon, il s'était écroulé lourdement quelques secondes plus tard, mais cela ne l'empêchait pas d'être époustouflé. Il crut d'abord qu'il s'était évanoui ou endormi. Mais impossible : il était parfaitement conscient. Sa chaîne rampait au sol à l'autre bout de la pièce, et il était libre.
Il ne chercha pas à comprendre quoi que ce soit qu'il venait de se passer. S'il était libre, il devait sortir et le plus vite possible.
Il scruta chaque recoin de la salle blanche, à la recherche d'un élément qui pourrait l'aider. La barre ? Trop fragile. Le banc ? Trop petit. Grimper ? Impossible. Voler ? Hah-...
Voler... ? N'est-ce pas ce qu'il venait de faire ? Ni-ki ravala sa salive, étonné. Comment avait-il fait ? Il devait absolument trouver. Si la chaîne s'était brisée en une fois, alors ce plafond ne tiendrait pas plus longtemps.
Il se rappela avoir fait un mouvement brusque avant d'être poussé dans l'air. Il tenta de le faire une seconde fois, mais rien ne se passa. Il commença à se débattre dans tous les sens sans se soucier de paraître ridicule.
Il bouillonnait. Il serrait les poings si fort que ses phalanges blanchissaient. Il fixait le plafond avec un regard noir, comme si s'énerver contre lui allait arranger les choses. « Je vais te détruire, quoi qu'il en soit ! ». Il rassembla ses forces pour attraper la barre accrochée au mur et la tirer tel un bœuf enragé. Mais il avait beau y aller même avec l'aide de ses pieds, à part ses phalanges qui craquaient une à une et ses doigts qui s'engourdissaient, rien ne bougea. Il relâcha la pression en gémissant. Il était déjà à bout de souffle. Il haïssait cette sensation.
Il frappa ses mains contre les murs en sanglotant de rage. Il laissa son dos couler le long du mur, se cachant les yeux avec son bras. En levant sa main vers le plafond, il défia la lumière éblouissante de ses yeux embrouillés par les larmes. « Je veux juste sortir... »
Si tu veux te prouver à toi-même que tu peux le faire, commence par arrêter de te lamenter.
La voix de Heeseung résonna dans sa tête. Le souvenir qui s'y accompagnait revint à lui. Ce jour-là, il n'avait pas arrêté de pleurer car il n'arrivait pas à intégrer les cours de danse. Cela faisait plus de deux mois qu'il continuait, qu'il revenait, qu'il criait. Ça n'avait jamais fonctionné. Quand Heeseung lui avait dit cela, Ni-ki s'était mis à pleurer encore plus fort. C'est dur de rester positif quand nos efforts ne paient pas. C'est comme tenter de réparer une feuille de papier déchirée.
Ni-ki sécha ses larmes. Il n'avait pas encore effleuré les lattes. Il y avait encore espoir. « Tu veux être libre, oui ou non ? », ragea-t-il contre lui-même pour se motiver. « Soit tu donnes tes forces à tes larmes, soit tu les prends en main pour les sécher. Il est temps pour toi de faire tes preuves. ». Il se laissa remonter lentement pour se remettre debout, prenant une longue inspiration, sentant son sang courir dans ses veines. Pense au soleil qui brille là-haut. Si tu réussis, tu brilleras autant que lui.
Bien que complètement relevé, le blondinet sentit ses mains glisser encore contre le mur. Ses pieds quittaient le sol ! Il volait vraiment... Ce n'est pas une blague !
Il ne devait pas regarder en bas, ou il allait tomber. Il continuait de s'appuyer au mur, même si aucune gravité ne le retenait. Il fixait le plafond qui se rapprochait. Lentement, mais à vue d'œil. Il sentait son sang pulser à toute vitesse et au fur et à mesure que la lumière l'accueillait en haut, ses forces relâchaient. Mais son espoir faisait le contraire : il redoublait de puissance à chaque centimètre. C'était l'espoir qui le portait, pas ses muscles.
Bientôt arrivé en haut, il leva délicatement son bras. La lumière l'aveuglait, il n'avait aucune idée de sa place dans l'espace. Il se prépara à toucher le plafond.
Il sursauta presque lorsque ses doigts effleurèrent de la matière, mais il était soulagé. Il ferma les yeux, tentant de ne surtout pas se laisser déconcentrer, et parvint à enrouler ses bras tenacement à un paquet de quelques lattes. Il souffla un instant, sans rouvrir les yeux. Étant dans une position plutôt inconfortable avec la tête pliée sur le côté, il réussit à accrocher ses jambes sans effort pour se mettre en position de Cochon Pendu.
Cramponné. Maintenant il ne devait pas tomber. Sinon, il allait avoir mal.
Il devait en parallèle réfléchir à un moyen de casser le plafond. Il reprit son souffle et ouvrit les yeux. Il fut aussitôt ébloui par la lumière de l'extérieur. Il dut attendre un moment, le temps d'habituer ses yeux, avant de commencer à tirer sur les lattes auxquelles il n'était pas agrippé.
« Non, je ne dois pas forcer. Je dois accompagner. »
Il décida de tenter quelque chose. Si son idée marchait, alors c'était dangereux, il pouvait tomber. Mais quitte à tomber, au moins il serait sûr que sa technique serait la bonne.
Il relâcha lentement ses muscles tout en gardant les mains et les pieds enroulés. Il détendit ton son corps jusqu'aux cervicales. Heureusement, il se sentait toujours 'en vol' et il n'avait pas besoin de trop forcer sur ses muscles pour tenir.
Il frémit en entendant les lattes grincer, craqueler. Il était sur la bonne voie. Au bout d'un moment, l'une se brisa en deux sous sa main gauche. Il ne se laissa pas surprendre et accrocha sa main à une autre latte. Il fit ainsi pour toutes les lattes qui se trouvaient entre ses deux mains. Finalement, il vit enfin une trappe, assez grande pour qu'il puisse y passer, se dessiner juste au dessus de sa tête. Il prit soin de s'agripper à la grande barre qui soutenait perpendiculairement les colonnes de lattes pour pouvoir se hisser à l'extérieur. Il fut à la fois surpris et terriblement heureux de ne pas avoir eu à user de ses forces pour sortir.
Il se mit en équilibre sur la barre perpendiculaire aux lattes et put enfin reprendre sa respiration. Il avait l'impression de l'avoir retenue pendant des heures. La pression de la gravité le tirait vers le bas et l'étourdit, il dut se retenir au lattes, à moitié allongé pour ne pas céder au malaise. Il ne s'empêcha pas de lâcher une larme de réconfort couler sur sa joue.
Quelques minutes après s'être reposé, Ni-ki s'attarda enfin avec grand plaisir sur ce qu'il y avait autour de lui.
Mais son cœur rata un battement.
Il était entouré de murs. Des murs bien moins restreints qu'à l'intérieur de la pièce blanche, mais des murs quand même. Des murs gris, sales, froids. Vides.
Ni-ki rampa jusqu'au bord et observa autour de lui. Les murs devaient se trouver à moins de cinq mètres du rebord de la pièce blanche. Lorsqu'il leva les yeux, il prit soudainement conscience que la lumière qui éclairait l'endroit était totalement artificielle, imitant celle du soleil ; du matin au soir, elle glissait d'un bout à l'autre du plafond de la pièce.
Ni-ki ne s'attendait pas à un tel accueil de la part du monde du dehors mais il aurait dû s'en douter : l'ambiance était bien trop calme et vide pour que ce soit en extérieur.
La couleur de la lumière changea. Elle rougit, enflammant les murs. Ni-ki se mit debout, comprenant que quelque chose n'allait pas. Le chatoiement du plafond prenait la couleur d'un coquelicot et Ni-ki sentit sa peau s'écailler, s'arracher à son contact. Pourtant, cela ne lui faisait pas mal. Non, cela l'envoûtait. Cela le satisfaisait. La lumière coulait sur lui comme du sang chaud. Il frissonna de plaisir. Il le sentit même caresser sa gorge, sa langue à l'intérieur. Il sentit ses dents bouger à son effleurement. Elles s'allongeaient avec une douce aise indolore. Ses yeux le brûlaient de plus en plus fort mais il apprécia tellement la sensation qu'il lui fut impossible de les fermer. « Qu'est-ce que je deviens... ? J'aime ça... Ça fait du bien... ». Sa peau s'effritait à tel point qu'il ne la sentait plus.
« Qu'est-ce que je deviens... ? Un monstre... ? ». Il sourit.
Son estomac commença à le tirailler pour la première fois depuis des semaines. Mais il n'avait pas faim de légumes, de viande ou de fruits. Il avait faim de sang.
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HEY I'M BACK ! J'ai quelques choses à dire aujourd'hui...
Tout d'abord en ce qui concerne ce chapitre : on dirait bien qu'une première transformation est en train de survenir...? ;) Et Ni-ki ne sera pas le seul...
J'ai écrit ce chapitre vendredi soir. En gros, il y a littéralement deux jour x) J'ai dû le faire à la dernière minute car il faut savoir que j'ai écrit jusqu'au chapitre 28 à ce jour et que je me suis rendue compte qu'un passage était INDISPENSABLE pour la suite de l'histoire !!! Il est d'une extrême importance car sans lui, il y aurait une incohérence visible plus tard dans l'histoire et surtout, la suite serait inexplicable autrement (à part si vous aimez les explications bateaux et illogiques mdrr). Il fallait absolument que je case ce passage quelque part, et effectivement, là où il était le mieux placé était juste après le chapitre 14. J'ai eu de la chance ouais...
C'est un chapitre un peu plus long que d'habitude mais j'ai pris le temps de bien décrire pour que ce soit clair. Parce que oui, c'est vraiment compliqué de retranscrire quelque chose qu'on voit, même parfaitement bien, dans notre tête sur papier. Malgré tout j'ai des doutes... Donc si vous n'avez pas compris un paragraphe, dites-le moi et j'essaierai d'expliquer mieux :)
DEUSIO ! Avec la rentrée à partir de demain pour moi, je vais avoir moins de temps pour écrire les chapitres. Donc je reviendrai à un rythme de publication tous les trois ou quatre jours le temps que je puisse m'avancer entre deux chapitres.
De plus, mon cerveau fuse un peu beaucoup avec toutes les idées qui émergent, se mélangent et tout.
Voilààà c'est tout pour moi c: Byye !
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