Nous étions un Samedi, précisément le Samedi du matin de Noël. Il faisait aussi froid que d'habitude, du moins, c'est l'impression que le temps grisâtre me donnait.

Mes bottines s'enfouissant dans l'épaisse neige qui s'était entassée devant l'allée de la maison de " mes parents ", j'avançais péniblement jusqu'au Porsche où je m'installai afin de faire une petite pause, essoufflée, mais pas que.

" Mes parents ".

j'avais de nouveau peur de la confrontation, alors que mes bonnes résolutions pour cette année ne faisaient que vouloir s'échapper. Oui, j'avais fugué, il y a de cela trois ans avec mon petit ami.

Oui, j'avais essayé de m'enfuir un temps soit peu de l'atmosphère apocalyptique qui régnait chez nous, entre un père alcoolique et violent et une mère désinvolte et résignée, les jours n'étaient pas toujours très joyeux. De frère ? Je n'en avais pas, enfin plus, depuis qu'il avait été tué par une bande de jeunes mafieux dans un autre quartier très loin d'ici, pour une histoire d'argent.

Pitoyable ! Et dire que cet argent aurait servi à payer les frais d'hospitalisation de ma mère, diagnostiquée dépressive. Il était mort pour elle, et tout ce qu'elle avait trouvé à dire c'était un simple : " Et une charge en moins, une ! " alors qu'elle et mon père avaient rigolé grossièrement.

Alors, je m'étais dis : C'est ça " Ma famille " ? C'est ça, la famille dans laquelle j'avais grandi, dans cette atmosphère malsaine et égocentrique ? J'avais beau essayer d'en parler, toutes les réponses que je récoltais étaient des " C'est des choses qui arrivent ! " ou des " Oh, tu ne vas pas en faire tout un plat ! " alors que j'en souffrais affreusement, je souffrais intérieurement de ne pas pouvoir extérioriser.

J'hésitais.

Devrais-je faire demi-tour ? Ou Devrais-je rester et assumer mon retour auprès de " mes parents " ?

Adossée contre les poutres qui soutenaient le toit du Porsche, je réfléchissais. Mon petit ami, Sasuke devait être déjà en famille, avec ses parents aimants, son frère aussi attentionné qu'un père et tout le reste de sa famille. Cela fait trois ans que nous fêtions tous ensemble et cette année j'avais décidé de ne pas être égoïste et de venir voir mes parents, mais, avais-je fait le bon choix ?

Mon téléphone sonna.
C'était lui.

___ " Allô ? - Commença-t-il. -
Ça y est ? Tout se passe bien ?

J'hésitais quelques longues minutes avant de lui sortir un très grand mensonge.

___ " Oui, mes parents se sont excusés, tout est okay, ne t'en fais pas. ~ Dis-je en souriant faussement. - Joyeux Noël à toi et aux autres, Bisous, je t'appelle plus tard.

Je lui avais raccroché au nez, désemparée par mon propre mensonge. S'il y avait une chose que je détestais le plus, c'était mentir. Et malgré moi, je venais de le faire et surtout avec une telle aisance. L'Homme avait-il le mensonge infus ?

Je poussai un long soupir. Sasuke était celui qui m'avait sauvé de mes démons, il était ma lumière. Au bord du gouffre, il avait été mon seul réconfort et aujourd'hui encore il continuait de me soutenir et surtout de me supporter.

Il m'avait accueilli chez lui, alors qu'il vivait en colocation avec celui qui était devenu mon meilleur ami ou plutôt mon frère, Naruto et avec eux, j'avais réussi à surmonter mon évidente dépression. Si je lui avais menti sur mes relations avec " mes parents " ; m'aurait-il aidé ?

J'avais pris ma décision, plusieurs minutes après réflexion. Ils étaient mes parents, certes, ils avaient été violents, méchants, désinvoltes, ignorants, mais ils restaient mes géniteurs.

C'était en partie grâce à eux que j'avais rencontré Sasuke, oui, parce qu'ils m'avaient mis à la porte un jour de pluie, parce que j'avais osé dire que je ne serais pas toujours là pour être à leur service.

Je leur devais bien ça.

Alors, de mon index droit, j'actionnai la sonnerie, alors que tout mes membres se crispèrent rien qu'à entendre le son que faisait cette bonne vielle sonnerie et les pas qui se pressaient sur le plancher ancien de cette maison.

Lorsque la porte s'ouvrît enfin sur ma mère, je voulais m'en aller et faire demi-tour, mais celle-ci m'en empêcha et me prit dans ses bras.

Je pris enfin conscience que la première étape d'une longue période de réconciliation venait à peine d'être entamée.

✨✨✨✨

Alors ? Comment il était ? Vous avez aimé ? C'était un petit OS qui me traversait l'esprit, alors je l'ai écris sur le champs pour ne pas l'oublier.

Que pensez vous du sujet auquel je me suis rattachée ?
Les violences parentales font souvent parler d'elles et j'ai voulu les illustrer dans ce sens.

Merci d'avoir lu ! ❤️❤️❤️