chapitre un

LA DOUCE BRISE DE L'ÉTÉ fait flotter au gré du vent la chevelure douce et soyeuse d'une belle blonde qui admire paisiblement le coucher du soleil, esseulée sur une plage de sable fin. Les couleurs se reflètent sur l'eau limpide et n'importe qui se trouvant devant ce fabuleux spectacle serait émerveillé par sa beauté.

C'est la Sicile. Une immense île italienne, paradisiaque, et surtout la destination qu'a choisi Hella, comme lieu de vacances durant tout son mois d'août. Enfin, elle allait travailler à mi-temps dans un petit bar du coin, mais c'est déjà cela. C'est... sa destinée on va dire, Hella aime énormément voyager. La France, la Belgique, le Portugal, l'Allemagne, la Croatie... son quotidien est rythmé par la découverte de différent pays et c'est ce qui l'anime.

Durant toute l'année, elle enchaîne des jobs barbant afin de partir pendant l'été dans une destination de rêve : en plus d'une acquisition d'une grande diversité de cultures, elle apprend de nouvelles langues et c'est un atout incontournable dans la société actuelle.

Malheureusement, l'école et la jeune femme... cela fait deux. Hella ne supporte pas le milieu scolaire et après l'obtention de son premier diplôme, elle a tout arrêté, pour le plus grand désarroi de ses parents. Après tout, ils pouvaient se sentir coupables : ils ont énormément déménagé pour leur travail lorsque la blonde était petite, et c'est ce qui lui a donné le goût de l'aventure. Hella est finlandaise, et a vécu la première grande partie de sa vie à Helsinki, avant de déménager dans de plus petites villes de Finlande, puis d'aller à Rotterdam aux Pays-Bas, à Montpellier en France, avant de revenir définitivement dans la capitale de son pays natal. Ces grands chamboulements de vie ont poussé la blonde à devenir le petit bout de femme qu'elle était aujourd'hui : une jeune adulte indépendante et débrouillarde.

Ce mode de vie offert par ses parents autrefois a ses inconvénients, mais grâce à cela, elle sait parler finnois, hollandais, français, en plus d'avoir appris l'anglais à l'école. Les langues latine sont une autre paire de manche, mais Hella s'en fiche pas mal. Cette palette de langues lui convient parfaitement. Néanmoins, elle connaît les bases italiennes qui lui ont permis d'être embauchée ici. C'est mieux que rien.

Lorsque le soleil disparaît derrière l'océan, Hella convient qu'il est grand temps de rentrer dans son petit appartement dans lequel elle logerait pour le mois d'août. Son travail débute demain midi jusque seize heures, ensuite, son boss aviserait. Ses horaires sont aléatoires et comme ce n'est que du mi-temps, il y aurait certainement des jours durant lesquels elle ne travaillerait pas, et cela l'arrange fortement. La nuit tombe peu à peu, la blonde se décide à appeler ses parents, qui ne doivent pas encore dormir à la vue de l'heure.

- Mon trésor, comment se passe ton séjour ? demande aussitôt sa mère au téléphone.

- Maman, je suis arrivée ce matin, rit doucement la jeune femme en jouant dans le sable avec ses pieds.

- Tu as raison. J'espère que tu vas grandement profiter ma fille. Ton père s'est endormi devant la télévision comme à son habitude, je lui dirai que tu as appelé.

- Il ne changera jamais.

- Loin de là cette idée. Tu as des projets en Sicile alors ?

- Travailler, lézarder au soleil, et profiter de la vie comme je le fais depuis que j'ai la majorité. Merci de me faire confiance pour partir seule, au fait.

- Oh tu sais, on a toujours peur qu'il t'arrive quelque chose avec ton père mais on sait parfaitement bien que tu ne te mettras pas délibérément en danger.

- C'est vrai que je fais en sorte de rester dans des villes entourées de touristes. Je préfère. Puis il y a de la vie, au moins.

- Tu as bien raison. Fais attention à toi vauvani*.

- Ne t'inquiètes pas aïti*, je ne prendrai aucun risque. On se rappelle bientôt.

Hella raccroche quelques secondes plus tard, en souriant doucement. Sa mère et elle parlent en français, la première étant née dans le pays. L'histoire de ses parents est magnifique et la blonde adore se la remémorer. Sylvie, sa mère, a fait des études de commerce et lors d'un stage à l'étranger, -plus précisément à Helsinki- puis elle s'est éprise d'un finlandais du nom de Filip. Malgré la distance après la fin de son séjour, ils se sont envoyés durant des mois des lettres avant de finalement se retrouver quelques années plus tard, la française décidant de tout quitter pour travailler dans une entreprise finlandaise dans la capitale afin de vivre aux côtés de son âme-soeur. Lui l'avait attendu, et enfin, ils ont pu vivre leur histoire d'amour pleinement. De leur union est alors née Hella, en l'an deux-mille-un.

Une véritable poupée, une enfant gâtée et aimée de ses parents, énergique, empathique et avec un sourire à en faire tomber plus d'un. Hella repense à son enfance et sourit en prenant le chemin de son appartement. Sa vie atypique est un rêve éveillé. Sa tête reste sur ses épaules, ses chevilles ancrées au sol, les pieds sur Terre. Elle a conscience qu'elle vit aisément et que nombreux souffrent tellement plus qu'elle. Il est clair que son mode de vie n'était absolument pas... épicurien.

Arrivée dans son appartement dans lequel elle logera pour le mois, Hella se glisse immédiatement sous la douche afin d'enlever tous les grains de sable collés sur sa peau déjà bronzée. L'eau chaude perle sur son corps et la blonde le sent dans ce genre de moment, que l'été est sa saison favorite. Pour elle, cela rime avec festivités, légèreté, bain de soleil et vacances. Une phrase qu'elle a entendu sur les réseaux sociaux, dont elle ne connaît pas la provenance, lui vient en tête. No regrets, only memories. Aucun regrets, seulement des souvenirs.

C'est sa philosophie de vie, Hella ne se prend pas la tête. Rester enfermée chez elle à ne plus vouloir sortir ? Elle adore. Ne pas prendre soin d'elle comme la société le voudrait ? Elle chérit. Tout comme elle chérit faire la fête, s'apprêter et se maquiller afin de sortir et de se laisser aller à des aventures d'un soir, sans promesse.

La blonde sait que ce n'est pas parce que quelqu'un entretient tel ou tel mode de vie, que celui-ci est meilleur. Que l'on soit casanier, introverti, ambitieux, sociable... personne ne peut juger et c'est exactement pour cela que la finlandaise se moque du regard des autres.

Tant qu'elle prend plaisir dans ce qu'elle effectue, et que cela augmente son bonheur personnel, c'est tout ce qui compte. Hella s'endort relativement tôt pour cette première nuit sicilienne. Demain sera une grande journée pour elle, la première en tant que serveuse dans un bar italien.

Puis, sans qu'elle ne le sache encore, ce jour-là marquera sa vie à tout jamais. Mais... on laisse l'histoire avancer doucement, mais sûrement.

□□□

PIERRE HUME L'AIR marin de la côte italienne, heureux et épanoui d'être enfin en vacances, bien que son travail lui manque déjà. Pierre Gasly est en effet, un pilote de formule un roulant pour l'écurie AlphaTauri, et le français impressionne par ses performances à couper le souffle malgré le fait qu'il soit dans une team de milieu de tableau. En tout cas, en Sicile, il est venu se ressourcer et c'est ce qui lui importe le plus. Il a atterri en compagnie de son coach sportif et d'un de ses meilleurs amis, Ilies, pour une durée d'une semaine environ. La suite, il ne le sait toujours pas. Peut-être rentrer à Milan, lieu où il séjourne lorsqu'il n'est pas aux quatre coins du monde pour exercer son travail, et en même temps sa passion. Il se sent tellement chanceux de pouvoir vivre de ce qui le fait vibrer chaque jour, et il savoure chaque instant comme si c'était le dernier.

Pierre découvre alors la beauté de l'île italienne au travers de la vitre de la voiture, abaissée, qu'ils ont loué pour la semaine. Ils longent la côte pour arriver jusque la maison dans laquelle ils logeront pendant sept jours, et le français se sent comme au paradis. Un Havre de paix intense et il prend quelques minutes, allongé sur le lit à regarder le plafond, pour reposer légèrement son esprit embrumé. Célibataire depuis trois petits mois maintenant, il songe de plus en plus à trouver quelqu'un. Ce sentiment d'amour, d'aimer et d'être aimé lui manque. Il souhaite se réveiller aux côtés d'une femme qu'il chérit, pour qui il pourrait rester raconter sa journée entière, ennuyeuse, durant des heures... et une femme qui l'écouterait se plaindre de sa passion durant des heures également.

Quelqu'un qui accepte ce que peut lui offrir Pierre -ce qui n'est pas chose acquise- : une relation passionnelle et amoureuse, néanmoins remplie d'incertitude et de distance. C'est sans doute pour cela qu'il n'a pas encore trouvé chaussure à son pied. Elles s'en vont toujours pour la même raison ; il n'est pas assez présent et investi dans la relation. Mais le pilote vit une vie à trois cents à l'heure durant la totalité de l'année... il faut se déconnecter de la formule un un peu, et ce n'est pas tâche facile, lui qui parle, mange, dort ce sport automobile vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

En fait, il attend celle qui lui ferait ralentir la cadence. Celle qui lui permettrait de souffler, tout simplement.

- Allez, c'est fini pour aujourd'hui. Maintenant repos, conclut Pyry, le coach de Pierre, qui lui récupérait son souffle.

S'investir corps et âmes pour espérer atteindre les sommets. C'est l'esprit de compétition du rouennais qui prend le dessus. Ralentir la cadence. Impossible pour lui.

- Demain on fait la même chose ?

- Demain c'est repos, tu es en vacances, j'ai aménagé tes entraînements.

- Ah bon ? la tonalité de sa voix laisse deviner son scepticisme.

La main de son coach et ami se pose sur son épaule, de manière rassurante.

- Ralentis le rythme. Se tuer à l'entraînement n'est pas toujours la solution. Tu as besoin de souffler.

Pyry se dirige alors vers la porte de la salle de sport, laissant le français les bras ballants, avant de lui dire qu'ils allaient aller à la plage pour cette fin d'après-midi avec Ilies. Pierre souffle en abdiquant et retrouve sa chambre pour troquer ses affaires de sport contre une tenue de plage. C'est compliqué pour lui de ne pas s'entraîner tout le temps durement, il a du mal à comprendre que ce n'est pas de cette manière qu'il peut s'améliorer.

Que ce n'est pas de cette manière que Redbull allait lui laisser une seconde chance.

Pierre chasse tout de suite cette pensée de sa tête. Sujet sensible. Bien trop sensible et puis, peut-être qu'il aura une chance autre part. Il se sent prêt à passer un cap mais bloqué chez AlphaTauri, il ne pourra pas réaliser son rêve et celui d'Anthoine. Sujet sensible encore. Chasser ces pensées de son esprit. encore. Se diriger d'un pas las, presque mécanique vers ses amis. encore. Jouer la comédie. encore.

Avoir besoin de quelqu'un qui réveille cette étincelle perdue au plus profond de lui-même. Oui, c'est tout ce dont il a besoin.

Sur le trajet jusque la plage, Pierre a peu parlé. Il préfère observer le paysage défiler lentement, laissant ses pensées divaguer comme bien trop souvent. Arrivés au bord de l'eau, les trois amis prennent toutes leurs affaires et courent se détendre sous les rayons lumineux. Et rien de mieux pour eux que de faire une brésilienne. Le rouennais prend son ballon et commençe le jeu avec Pyry et Ilies. Ils rient de bon cœur, râlent lorsqu'ils perdent et doivent chercher la balle quelques mètres plus loin. Le français décompresse et ne pense plus à rien. La balle arrive alors un peu plus rapidement vers lui et il la réceptionne plutôt mal. Celle-ci atterrit sur la serviette d'une jeune femme lisant son livre tranquillement.

Cette dernière sursaute violemment et se retourne, la main sur le cœur. Pierre s'arrête brusquement, à quelques mètres, alors que la jeune femme avait à présent la balle dans les mains. Le français ne sait plus où il se trouve Sa chevelure blonde l'a envoûtée si brutalement, et ses yeux aux couleurs de l'océan le plongeent dans un rêve éveillé.

Son regard bouscule le sien.

Il revient sur terre quelques secondes plus tard quand la jeune inconnue toussote légèrement.

- Je suis navré pour le ballon, je voulais pas vous faire peur, bafouille-t-il brièvement.

- Pas de soucis, j'ai le sursaut facile. elle lui sourit gentiment en lui jetant la balle, qu'il peine à rattraper.

Sa maladresse fait doucement rire la blonde, qui reprend son livre comme si rien de tout cela ne s'était passé. Pierre se retourne, secoué par cet échange mais ne laisse rien paraître suand il revient aux côtés de ses amis qui s'amusent alors à le charrier par rapport à la scène à laquelle ils ont pour son plus grand malheur, bel et bien assisté. Le français rit tout de même en leur demandant de la boucler, avant de reprendre le jeu de plus belle.

Pourtant, malgré l'amusement en compagnie de ses proches, son esprit enregistre chaque parcelle du visage de cette inconnue, qui ne veut pas quitter l'esprit du pilote. Il se demande pourquoi ce bref échange l'a autant perturbé, et s'efforce de ne plus y penser par la suite.

Son ouïe se remémore tous les somptueux détails de sa tessiture, comme s'il craint de ne plus jamais entendre le son de sa voix.

Pierre passe à autre chose, surtout le soir-même, lorsque Pyry, Ilies et lui sont sortis dans le restaurant du coin. Ils discutent de tout et de rien, même s'ils évitent un certain sujet -des voitures roulant rapidement sur un circuit- afin de déconnecter.

Cela fait du bien au jeune pilote, de voir que ses proches s'inquiètent autant de son état mental. Ça va mieux à présent mais il est vrai qu'à un certain moment, cela a été bien plus complexe... mais Pierre ne veut pas s'attarder sur ce sujet. Le français discute tranquillement, mais une chevelure blonde qu'il croit reconnaître traversa son champ de vision comme un songe. Aussitôt aperçue, aussitôt disparue.

C'était comme un rêve. Était-ce la réalité ? Le pilote fut tenté de dire non tant cette femme semble irréelle et pourtant... il croit réellement l'avoir de nouveau aperçu dans ce restaurant. Pierre abandonne encore lorsque ses amis le ramenènt à la réalité. Cette inconnue occupe son esprit et c'en devient perturbant.

□□□

et voilà le premier chapitre, bienvenue dans AUGUST ! ma seconde fierté après why am i loving you évidemment <3
j'espère que vous allez apprécier, et je préviens ICI de nouveau : c'est mieux que vous ayez lu why am i loving you pour mieux comprendre l'histoire ! mais ce n'est pas grave non plus si vous n'avez pas lu :)

p-s : soyez indulgent si jamais je ne parviens pas à poster tous les dimanches ! je veux réussir mon premier semestre à la fac ahah

à dimanche prochain !

-alcools

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