chapitre huit

CET INSTANT EST trop idyllique pour être gâché. Néanmoins, Pierre ne peut garder ce secret plus longtemps. Il le tourmente, bien que cela ne soit pas en soit un événement d'une grave ampleur. Mais il a ce besoin d'avouer à Hella toute la vérité, maintenant que leur relation avait légèrement évolué. Le français cherche ses mots. Ses songes le préoccupent et, comme si la jeune femme lisait en lui comme dans un livre ouvert, elle relève la tête. Le trouvant ainsi, les sourcils froncés et les mains à présent crispées dans le dos de la blonde.

- Quelque chose ne va pas, Pierre ?

- Je dois t'avouer un truc, répond brusquement le châtain.

- Tu me fais peur, rit-elle en se reculant alors que le normand se débarrasse de la serviette afin que la blonde se réchauffe.

- Je t'ai menti par rapport à mon métier, enfin, pas totalement, mais un peu quand même.

- Oh...

- Je travaille dans le milieu de l'automobile, auprès des monoplaces évidemment, pas en tant que mécanicien, mais en tant que pilote. Je suis pilote de formule un.

La blonde fronce les sourcils.

- Je suis sûr que tu m'en veux et je le sais, j'en suis plus que navré mais j'ai tellement aimé ces jours avec toi, j'ai tellement apprécié que l'on s'intéresse à moi pour ce que je suis réellement que j'ai préféré ne rien te dire.

- Pierre...

- Je suis vraiment désolé, je sais que c'est con mais-

- Je ne t'en veux pas, elle passe ses petits bras dans le dos du châtain, ce qui calme sa nervosité. Je comprends que tu aies souhaité le cacher par rapport aux raisons que tu m'as avouées. Même si j'aurais préféré le savoir directement... je comprends.

- Excuse-moi.

- Tu n'as pas à t'excuser autant, elle rigole doucement. Enfin, certes tu es pilote de formule un, mais tu me parles dans une autre langue tu sais, je n'y connais rien.

Pierre sourit, un peu plus détendu et rassuré que Hella ne réagisse pas mal quant à ce secret enfin dévoilé. La voir s'intéresser quelque peu à ce qu'il fait l'enchante même plus qu'autre chose.

- J'aurais tout le temps de te l'expliquer.

- Qu'est-ce que ça implique ? Tu es mondialement célèbre  ? Tu... tu t'occupes et vends quand même des voitures ?

Cette dernière remarque fait exploser de rire le français qui se détache de la blonde pour revêtir son short et sa chemise puisqu'il avait enfin cessé de grelotter. Hella le supplie de ne pas se moquer alors qu'elle se rhabille de son éternelle robe orange.

- Je suis... connu mondialement, oui, mais je ne vends pas et ne mets pas mes mains dans les moteurs si c'est ce que tu penses. Je me contente de conduite une monoplace.

- Oh. Je me sens vraiment idiote de n'avoir jamais entendu parler de ce sport. Enfin, si, quelques connaissances ont déjà prononcé ces mots mais je ne me suis pas vraiment attardée sur le sujet.

- Beaucoup de personnes ne connaissent pas ce sport tu sais, tu n'as pas à t'inquiéter. Je te raconterai tout en temps et en heure, parce que là, on va rentrer.

Hella acquiesce en prenant son vélo. Il était plus de vingt-trois heures et le temps qu'ils rentrent, minuit allait sonner. Le trajet retour sembla plus long aux deux jeunes adultes qui pourtant, n'ont cessé de discuter de sujets divers et variés. La blonde n'a pas pu s'empêcher de poser quelques questions sur le métier et la passion de Pierre tout de même, auxquelles le français a répondu avec joie. La jeune femme avait été perturbée de le voir aussi bouleversé lors de sa petite annonce. Ce qui lui a en quelque sorte fait plaisir puisqu'elle se rend compte que, peut-être, le jeune homme à ses côtés ressent les mêmes choses qu'elle...

Hella secoue discrètement la tête. Pourquoi penser chose pareille ? Cela ne fait que quelques jours qu'ils se connaissent et la finlandaise imagine déjà leur futur comme s'ils allaient vivre une histoire d'amour aussi romantique soit-elle.

Après, c'est ce dont elle a toujours rêvé. Hella a grandi en idéalisant l'idylle parfaite tel un conte de fée, tel un film à l'eau de rose où le personnage principal mal dans sa peau est sauvé par celui qui fera chavirer son cœur. Elle qui n'a connu que déception, il n'est pas bien difficile de s'éprendre du moindre jeune homme lui accordant de l'attention, ce que Pierre évidemment effectue à merveille.

Les deux jeunes adultes se fixent. Leurs prunelles brûlent alors qu'arrivés devant l'immeuble, ils déposent les vélos rapidement.

- Je te raccompagne jusque ton appartement, souffle le pilote en posant une main dans le bas de son dos.

La jeune femme frissonne à ce contact qui la rend si vulnérable. Ce qui se passe en elle est un cocktail de sentiments désordonnés. Au diable ses ressentis, au diable ses songes trop présents, ce qu'elle souhaite se trouve à ses côtés et elle ne désire rien d'autre que de retrouver les lèvres du rouennais qui semblaient lui murmurer de venir les capturer. À peine arrivés au bon étage, la finlandaise agrippe les pans de la chemise du châtain avant de plaquer ses lèvres sur les siennes pour échanger un baiser impétueux. Leurs corps s'embrasent face à tant de ferveur, et les défenses du pilote s'abaissent une nouvelle fois.

C'est le Cheval de Troie qui s'aventure au-delà de la forteresse, c'est la malicieuse Hella qui vainc un Pierre qui a baissé sa garde.

Leurs vêtements virevoltent avant de s'écraser sur le sol de la chambre qu'ils viennent de regagner. Leurs voix ne son plus que murmures et râles étouffés sous le clair de lune et jamais ils n'auraient pensé que cette soirée se termine de cette manière.

Lorsque la blonde tombe de fatigue dans ses bras, le français ne peut s'empêcher de penser à la situation. Souhaite-t-il réellement s'aventurer dans cette relation instable quitte à tout perdre ? Parce qu'il pourrait tout gâcher à nouveau, ses craintes prenant le dessus.

C'est un Pierre songeur qui finit par s'endormir contre le corps de Hella encore empli de chaleur.

Hella est divine, mais Hella est candeur.

Pierre est charmeur, mais Pierre est fissuré.

□□□

Les rayons du soleil éveillent Hella naturellement. Ses nuits ne sont pas les plus belles qui soient, mais celle-ci a été reposante malgré les événements. La finlandaise sourit en s'emmitouflant dans les draps de soie, se rapprochant du corps encore endormi du châtain. Elle passe une main autour de son ventre et cale son menton près de son épaule pour retrouver une position confortable afin de flâner tranquillement.

Ses poils se dressent en sentant une main parcourir son dos avant de s'arrêter au bas de celui-ci. Hella se contente de garder les yeux fermés tout en caressant le torse de son amant qui soupire d'aise en rapprochant la jeune femme de lui.

Ces actions auront des conséquences que le pilote préfère ignorer.

Pierre ouvre enfin les yeux lorsqu'il sent Hella jouer avec le pendentif ornant son cou. Sa curiosité l'amène à observer de plus près le bijou, et la blonde sourit en se rendant compte que ce n'est qu'une simple croix montrant le dévouement du français à sa religion.

- Ta curiosité est piquée ? fait soudainement le pilote, faisant sourire la finlandaise.

- Je ne savais pas que tu étais croyant, c'est beau.

- Il le faut en faisant mon métier. Je prie toujours avant de monter dans la monoplace, c'est important pour moi. Puis, on me l'a offert, ce pendentif. Alors il a une signification.

- Je crois que tu pourrais me parler de ça durant des heures, je ne m'en lasserais pas.

- Ah oui ? Eh bien que voulez-vous savoir, madame ?

- Les bases de votre passion, monsieur, si vous souhaitez bien me faire part de celle-ci, ils rient tous les deux alors que Hella se dresse sur ses coudes pour écouter attentivement.

- Pour commencer, il faut savoir que la formule un c'est une course de vitesse, donc on roule à plus de trois-cent kilomètres/heure. Jusqu'à trois-cent cinquante même, quelques fois.

- Mais c'est énorme ! Je pensais que ça n'allait qu'à, je ne sais pas moi... deux-cent ?

- T'es loin du compte. Ensuite, c'est éprouvant physiquement, dans notre cockpit il fait une chaleur étouffante alors on perd énormément d'eau, due à la sueur,  durant la course, deux à trois kilos. On est pesé avant et après chaque grand prix d'ailleurs.

- Tout est millimétré alors ?

- Exactement. Je te promets que c'est le plus beau sport au monde.

- J'aimerais bien voir ça un jour. Des voitures qui tournent vite en rond.

- C'est un raccourci... très raccourci, mais si tu veux c'est un bon résumé, rit le français en resserrant son étreinte, même si ce n'est que pour quelques secondes puisque Hella récupère son téléphone.

- Merde, jure-t-elle en quittant le lit, je vais être en retard je commence dans une demie heure !

Pierre observe la blonde quitter la pièce, quelques affaires dans ses bras alors qu'elle s'enferme dans la salle de bain. Le pilote soupire, ses songes refont surface. Pas bien longtemps puisque la douche de la jeune femme est très courte. Elle court de partout jusque son dressing pour se vêtir de manière assez précise pour son travail tandis que le pilote l'observe attentivement, ne pouvant détourner son regard de ses courbes manuscrites alors qu'elle zippe sa jupe noire.

- Je te fais confiance, dit-elle en lui lançant les clefs de l'appartement qu'il rattrape à la volée, je travaille jusqu'à quatorze heures, puis de dix-neuf à vingt-trois heures.

- Qu'est-ce que tu veux que l'on fasse ce soir ?

- Impressionne-moi.

Elle agrémente ces deux mots d'un sourire malicieux et d'un regard embrasé qui retourne l'estomac du français, se laissant retomber contre le matelas bien confortable. L'impressionner...

□□□

bonsoir, bonjour !
j'espère que vous allez bien malgré la fin de saison.
personnellement je commence à avoir des doutes sur la portée future de cette fiction. cela fait des semaines que j'écris à peine, il me reste six chapitres d'avance et si pour vous cela paraît énorme, pour moi, c'est très peu. j'ai peur de ne pas réussir à terminer cette fiction mais je donnerai mon maximum pour vous.

merci d'être aussi nombreux <3

-alcools

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