Chapitre 25 : Battle
– VARMANTEUIL –
Les pulsations de la sono s'entendaient dans tout le quartier. Reflex autour du cou, habillée d'un bas de survêtement noir et d'un court sweat kaki, Kaya traversa le parking exceptionnellement comble du squat. Au sommet de l'édifice industriel, l'atmosphère nocturne colorée de nuées changeantes couronnait la cité d'une gloire éphémère.
La poitrine déjà vibrante d'excitation, elle passa entre les Régulus régulant l'accès à leur fief et prit les escaliers en colimaçon qui escaladaient la façade. Parvenue sur le toit, la jeune femme s'immobilisa, éberluée. L'endroit était méconnaissable. Elle eut presque l'impression de pénétrer dans un club à ciel ouvert.
Des installations assurant l'éclairage et la sonorisation couvraient l'intégralité du bastion. Baffles, projecteurs montés sur portiques, table de mixage, les Régulus n'avaient pas lésiné sur les moyens. Entre les puits quadrangulaires, des podiums faisaient offices de scènes aménagées. Elles se dégageaient comme des îlots au milieu de la foule et des volutes de fumée crachés par les machines à brouillard.
Kaya s'avança dans la marée remuante de figures balayées par les lasers mouvants. Une multitude de bracelets fluorescents ornaient les poignets secoués au-dessus des chevelures bombées au spray réfléchissant. Les pieds pris de frénésie faisaient clignoter leurs semelles chaque fois qu'ils frappaient le béton. Au milieu des sourires rendus luminescents par les projecteurs UV, l'esthésive songea avec amusement qu'il s'agissait d'artifices destinés à donner aux non-Asters l'illusion de reproduire les miracles de leurs hôtes. Tout autour d'elle, les corps peinturlurés et les faciès maquillés au gel phosphorescent luisaient d'un éclat de néon sous la lumière noire. Le carnaval photogène battait son plein.
Au-dessus de ce grouillement de formes pyrosomialles, les danseurs se mesuraient sur les scènes, n'ayant pour barème que les acclamations du public et pour prix l'ivresse de compétiter. L'exaltation déversa des gerbes d'étincelles dans les veines de Kaya. Sa peau électrisée se granula de chair de poule. Son être trémulait en cadence avec les puissantes ondes de musique rythmique.
Elle projeta les ramifications de son esprit à travers le tumulte jusqu'à reconnaître la signature psychique d'Isaac, et se fraya alors un chemin dans sa direction. Rasé de près pour l'occasion, les maillons de ses chaînes scintillants sous le col de son tee-shirt, il buvait avec une bande de Régulus. Ayant perçu son approche, il lui décocha un clin d'œil complice dès qu'il la repéra, bien conscient qu'elle raffolait des soirées comme celle-ci. Fendue d'un sourire surexcité, Kaya vint lui donner l'accolade.
— Alors ? requerra-t-il malignement son avis.
— Bizarrement, je préfère mille fois ça à la kermesse d'avril.
— Oui, ça je m'en suis bien douté étant donné que tu t'y étais même pas pointée.
— Pardon, mais ça grouillait de mioches et j'ai déjà deux cadets, je pouvais pas en supporter plus.
— Non mais ne t'excuse pas, railla Isaac. C'est bien de savoir que je peux compter sur toi en situation de crise.
L'esthésif s'esclaffa avant de se reculer tout en débouchant le canon de son appareil. D'un geste, elle fit signe aux Régulus qui sirotaient leurs bières de se rapprocher du meneur. Elle prit une rafale de clichés, puis retourna se fondre dans la foule.
Les faisceaux brûlants des projecteurs clignotèrent soudain autour d'une estrade, vers laquelle convergèrent des averses de lasers afin de saluer l'entrée d'une nouvelle danseuse. Kaya s'y dirigea en reconnaissant Lorane, sa longue chevelure châtain embrasée d'un blanc coruscant, la partie droite du visage striée de bandes brillantes et tee-shirt éclaboussé de peinture. Elle joignit ses sifflets à ceux de l'assistance alors que la Régulus exécutait un tour de piste, échauffant son public par des acrobaties audacieuses.
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Son Essence cuisait sa propre chair à petit feu. L'irritation de ses muqueuses desséchées, le vitriol qui lui rongeait la peau, le plasma en fusion qui circulaient dessous, toutes ses sensations se fondaient les unes dans les autres pour n'être plus qu'un calvaire général et persistant. Tous les verres qu'il pouvait se remplir au robinet, le gant de toilette humide qu'il se passait sur le visage et le torse, ne parvenaient pas à l'atténuer.
Courbé au-dessus de son lavabo, ses épaules nues ruisselantes, Cineád ferma les yeux, les dents serrées, s'efforçant d'approfondir sa respiration. L'eau fumait vaporeusement sur son échine et ses bras. Des brandons clignotaient comme des témoins de surchauffe derrière ses paupières. Il avait usé de ses flammes à outrance dans la journée, en s'attaquant à un stock des Cebalraï, et en payait maintenant le prix.
Quand il put bouger sans avoir l'impression que ses muscles et son épiderme se fendaient, il se redressa et coupa l'eau. Il n'eut pas besoin de se sécher pour enfiler son tee-shirt. Aucun des traitements concoctés par Oswald sur prescription ne suffirait à mater la furie de son Arété. Il ne s'agissait que de mixtures énergétiques et gels cicatrisants qui lui permettaient d'encaisser le contrecoup de son utilisation.
Toute trace de faiblesse camouflée sous une mine rédhibitoire, Cineád quitta son loft et se dirigea vers l'infirmerie du squat. Les vibrations et échos en provenance du toit dévalaient les murs pour emplir les couloirs. Il fut accueilli par une porte close sur laquelle un message placardé avertissait de la fermeture exceptionnelle de l'infirmerie, par mesure de précaution. L'Aster fit claquer sa langue d'agacement. Il avait espéré pouvoir y subtiliser des anti-douleurs mais se retrouvait à court d'options.
— Il y a une guérisseuse à la soirée, si vous avez besoin, suggéra une voix depuis le palier d'un local voisin.
Cineád tourna la tête vers la quinquagénaire aux airs d'artiste bohème qui s'apprêtait à rentrer chez elle.
— Si elle a pas d'écailles, j'en veux pas, maugréa-t-il.
— Des écailles et des dreads rouges ! Si c'est elle ! confirma la squatteuse.
Le regard du jeune homme se porta machinalement à travers les verrières. Les façades des blocs d'immeubles limitrophes au terrain d'Alphecas réverbéraient le tapage et les rayonnements fluctuants. Il n'avait jamais fait confiance à personne d'autre que Nori pour l'aider à endurer les revers de son Arété. Les compétences de l'ancienne guérisseuse valaient mieux que n'importe quel analgésique.
N'ayant jamais visité les étages supérieurs au sien, Cineád mit un moment à trouver une voie d'accès au toit. Il y découvrit un monde de créatures lucifuges, peuple fugitif, impermanent, en pleine célébration. Son regard passa par-dessus les amas de noctambules en panoplies fluo pour parcourir les scènes une à une, tandis qu'il s'enfonçait dans la masse à la recherche d'une femme plus haute que la moyenne et doté d'une peau écailleuse. Il passa en revue les attroupements coagulés autour des fûts de bière et les groupes dansant sur des pistes ménagées en dehors du passage et des feux des projecteurs, sans repérer la moindre dreadlock rouge.
Des spots se mirent à cligner violemment alors que des raies de laser fusaient vers l'estrade auprès de laquelle il passait. L'effet stroboscopique lui fit lever la tête. Sous les sifflements et applaudissements de la foule, sa silhouette détourée par une ligne embrasée, l'aînée des monozygotes exécutaient des pas de salutation à l'adresse de la danseuse qui lui cédait sa place.
Cineád allait se détourner mais les percussions tonnèrent et elle entra en mouvement. Comme on se fend en une frappe fulgurante. Parfaitement à l'aise dans son corps, elle débitait des enchaînements plus éloquents qu'aucune parole. Figure pétulante, elle se retrouvait à un point ou à un autre de la scène sans que l'esprit de l'Aster – captivé par ses bonds et ses virevoltes, suspendu à son discours corporel – n'ait enregistré le déplacement.
Des impulsions brutales la faisaient se démanteler pour se réassembler la seconde suivante. D'invisibles fils tiraient sans ménagements sur ses membres, les ouvrant en de vastes courbes. Elle s'y arrachait avec impétuosité.
À l'issue d'une figure qui fit hurler le public, elle se débarrassa sur un geste prompt de son sweat, révélant un ventre plat luisant de sueur, des muscles fins palpitants et des tendons saillants par intermittence sous l'effort. Son regard brasillait. Elle ne desserrait les lèvres que pour respirer, mais tout son être rugissait muettement. Par sa danse, elle instaurait l'illusion d'évoluer sur un tapis de braises.
Cineád s'aperçut qu'il avait les pieds rivés au sol et le regard fixé sur elle depuis une bonne paire de minutes. Quelque-chose l'avait retenu sur place : une sensation inédite, analogue à la fascination d'observer un bourgeon en éclosion accélérée. Il s'était laissé éthériser par une chimère incandescente, égaré par l'impression de voir cette fleur-ci entrer en combustion. Avant de réaliser qu'elle flambait sans se consumer, car elle était fleur-flamme, femme-feu.
Elle brûlait de vie pendant qu'il brûlait de l'intérieur.
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Kaya descendit de scène euphorique, l'esprit légèrement étourdi sous son crâne moite de transpiration. Des danseurs de sa connaissance vinrent l'entourer de leur liesse. Sobrement ivre, elle récupéra son appareil, confié à une grapheuse et noua son sweat autour de sa taille. Elle se laissa dessiner des étoiles à l'encre phosphorescente sur les bras et le décolleté avant de partir en quête d'un rafraîchissement non-alcoolisé.
L'esthésive naviguait à travers la multi-poches turbulente quand elle entrevit un dos reconnaissable aux bandes sombres qui émergeaient du col et des manches. Saisie de suspicion, Kaya entreprit de se déplacer en parallèle de la silhouette fondue dans la foule, s'efforçant d'apercevoir sa figure. Elle y parvint lorsqu'il s'immobilisa pour balayer son entourage du regard.
Il s'agissait bien de Fahrenheit, constata-t-elle avec perplexité. Sous le rayonnement ultra-violet, les deux nuances de sa carnation tranchaient l'une contre l'autre, ses iris luisernaient d'un bleu chimique et l'étoffe de son tee-shirt bâillant irradiait d'un blanc irréel. L'ensemble produisait un contraste démoniaque avec le jais de sa chevelure indisciplinée.
La vision était si saisissante que Kaya, traversée d'une subite envie de l'immortaliser, alluma son reflex sans même réfléchir à son geste et le braqua dans sa direction. Elle actionna la mollette focale, puis mitrailla. Le squatteur finit par reprendre son chemin, se soustrayant à l'objectif.
Tout besoin d'étancher sa soif oublié, elle reboucha le canon de son appareil, puis fraya son passage après lui. Sa présence inexplicable l'inquiétait. Ayant encore en mémoire la puanteur des corps carbonisés, elle le rattrapa et faillit le héler, avant de se souvenir qu'il jouissait d'une piètre réputation auprès des Régulus. Préférant ne pas attirer l'attention sur eux, elle allongea le bras afin de l'attraper par un pli de son tee-shirt.
Le geste avait été suffisamment délicat pour ne pas déclencher de réflexe trop brusque de la part de Fahrenheit. Elle le lâcha quand il se retourna. La contrariété harassée inscrite sur sa physionomie se mua en une expression plus dégagée lorsqu'il l'identifia. Les yeux céruléens la ratissèrent de la tête aux pieds.
— Qu'est-ce que tu fais-là ? L'interrogea-t-elle en haussant la voix par-dessus le tumulte ambiant.
Il se rapprocha d'un pas afin de se faire entendre au milieu de la cohue. Un distinct empyreume piqua alors les narines de Kaya.
— Que je sache, c'est Isaac le grand manitou. Et t'as pas l'air affiliée aux Régulus, alors pourquoi tu me fliques ?
Fahrenheit s'exprimait d'ordinaire d'un ton si sourd et égal que l'entendre forcer sur ses cordes vocales produisait un effet insolite.
— Je... ! Commença-t-elle, prête à protester qu'elle ne le fliquait pas, avant de s'interrompre en réalisant que c'était exactement ce qu'elle faisait.
Kaya se renfrogna face au sarcasme condescendant qui s'inscrivit sur la mine du squatteur.
— Isaac est pratiquement de ma famille. Et j'ai toutes les raisons de trouver louche que tu sois ici !
Les paupières de Fahrenheit s'abaissèrent au milieu des lignes charbonneuses qui les traçaient, voilant à demi son regard alors qu'il retrouvait son indolence.
— Relax, je cherche juste la doc de Montheclives, annonça-t-il avec un mouvement désinvolte de la main.
Elle le détailla à son tour, remarquant ce que l'obscurité et la distance l'avaient empêché de constater jusqu'à présent. Son souffle était lourd, sa poitrine se soulevait sous son col, attestant d'une respiration pénible moins due à l'essoufflement qu'à la souffrance. Sa posture semblait moins décontractée que d'accoutumé : il ne tenait presque tassé sur lui-même. Les zones blanches de sa peau brillaient d'une pellicule de sueur.
En dépit de son amoindrissement apparent, leur proximité n'avait rien pour tranquilliser Kaya. Elle scruta les yeux nitides sous la rangée de cils noirs. Encore inondée par l'alacrité du battle, elle poussa l'audace jusqu'à faire remarquer avec une satisfaction railleuse :
— C'est vrai que t'as pas l'air bien.
Un profond cynisme acidifia l'œillade qu'il lui décocha.
— Ça doit vraaaaaiment te réjouir.
— Non, ce soir, pas plus que ça.
Il haussa sceptiquement les sourcils. Kaya désigna d'un mouvement circulaire l'assemblée en délire autour d'eux.
— Je veux dire : si t'avais été en forme, t'aurais peut-être considéré l'idée de profiter, clarifia-t-elle par-dessus l'intensité de la musique. Histoire que tu revois un peu ton avis sur nous.
Fahrenheit parcourut les alentours d'un regard disant qu'il n'avait pas songé un seul instant à cette perspective. Sa pensée se lisait de façon si nette et crue sur son faciès qu'elle s'esclaffa. Elle n'avait peut-être pas le moindre milligramme d'alcool dans le sang, mais elle n'en était pas moins éméchée par la soirée.
— Je pourrais aussi être la raison pour laquelle ton battle se termine en barbecue, rappela le squatteur.
Étant-donné qu'ils se criaient pratiquement au visage afin d'être audibles, maintenir le contact oculaire ne posait aucune difficulté. L'Arété de l'esthésive fonctionnait depuis le début de l'échange.
— Tu viens de mentir !
— Oui. Je dois trouver la doc, d'abord.
Ses lèvres se retroussèrent sur le sourire mordant dont il appuya sa réplique, dévoilant une rangée de dents d'une blancheur lumineuse dans l'obscurité. Il redressa le menton pour la toiser de haut.
— Si tu l'as pas vu, j'ai pas spécialement besoin de ta compagnie, acheva-t-il leur échange avant de désigner l'appareil qui pendaient à son cou : fais gaffe à qui tu prends avec ça !
Une impulsion défensive fit se refermer les mains de Kaya autour de son reflex. Afin de ne pas lui inspirer le plus petit soupçon quant aux clichés qu'elle avait déjà pris, elle riposta précipitamment :
— Ouais. Toi fais attention à ton Arété. C'est arrosé, ce soir !
Fahrenheit, qui avait déjà pivoté sur ses talons, lui jeta un coup d'œil reluisant d'un éclat amusé par-dessus son épaule, et secoua la tête sur un ricanement goguenard. Elle ne sut pas si elle devait s'étonner qu'il goûte aux boutades sur le feu.
✧ ✧ ✧
Il trouva Nori en train d'onduler sur la musique, balayée par les rayons, ses muscles roulants sous ses écailles de sable et de cuir. Il devait s'agir de la seule Achernar capable de danser en toute insouciance parmi les Régulus. En tant que guérisseuse ayant autrefois exercé à Alphecas, bien avant de prendre la direction du Lucent, elle bénéficiait d'un statut particulier. Cineád savait qu'elle avait conservé un profond attachement pour le squat et ses résidents, aussi n'allait-elle pas laisser passer l'occasion de s'y rendre pour la soirée. Quant aux Régulus, ils ne devaient pas vouloir renoncer à la possibilité de faire appel à ses talents d'exception.
Dès qu'il eut capté ses iris reptiliennes, il l'enjoignit à le suivre d'un mouvement de tête. Elle le suivit à travers la foule jusqu'à l'accès aux escaliers le plus proche.
— Le perturbateur, le salua-t-elle en repoussant la porte de métal pour les isoler du boucan. Tu sais que j'ai beaucoup entendu parler de toi, ce soir ?
Cineád s'adossa péniblement au mur.
— Ouais, la cohabitation est tendue. Tu peux... ? réclama-t-il en lui montrant les bandes sombres enroulées autour de ses bras.
— Mh mmh. Et c'est quoi le principe ? Squatter chez eux le jour, les incendier la nuit ?
En dépit de ses réprimandes, elle s'approcha de lui et apposa une paume ferme sur son torse. Ses écailles percevaient l'Essence avec une finesse qui lui tenait lieu de système d'imagerie médicale. Tandis qu'elle suivait le flux de l'énergie incandescente à travers le corps du jeune homme, il répliqua :
— C'était pas censé se passer comme ça. Y a eu des complications.
Nori émit un rire qui fit à peine tressaillir sa figure.
— Les deux gamins sortis de nulle part, là ? J'en ai entendu parler aussi. Il paraît qu'ils te lâchent plus ? Et maintenant tu te rapproches de l'isádelphe d'Isaac ?
Il ne comprit qu'elle ne parlait de la détectrice de mensonges que grâce au mouvement du menton dont elle désigna l'autre côté de la porte. Elle avait dû les apercevoir lorsque la jeune femme était venue l'aborder. Interloqué, il s'enquit :
— C'est son isádelphe ? T'es sûre ?
— Tous les Régulus ont l'air de le penser. Ils sont arrivés au squat ensembles et elle est toujours là alors qu'elle a jamais rejoint la Constellation. Puis il y a beaucoup de rumeurs sur la distinction de leurs Arétés...
Les isádelphes forçaient souvent le respect et l'admiration dans la société astérienne. Il fallait partager un lien exceptionnel avec un autre Aster pour devenir « comme des frères » ou « comme des sœurs » et les avantages que chacun en tirait n'avaient rien de négligeable dans le milieu des Constellations.
— Je comprends mieux, marmonna-t-il.
La jeune femme se révélait chaque jour moins commune qu'il ne l'avait cru.
Cineád sentit des fourmillements se propager depuis son plexus, engourdissant la douleur à leur passage, signe que l'Arété de Nori faisait effet. Elle ne pourrait pas apaiser la fournaise de son Essence, mais pouvait lui prodiguer quelques heures de répits en désensibilisant ses tissus nerveux et musculaires.
— Comment ça se fait que ce soit la seule d'Alphecas qui ait pas l'air de vouloir t'arracher la tête ? l'interrogea Nori.
— Elle peut pas, mais pas sûre qu'elle veuille pas. C'est la frangine des deux gosses.
Cette fois, la guérisseuse s'esclaffa.
— Toi, t'es en train de te fourrer dans un bourbier que tu mesures pas.
— Crois-moi, je mesure, grinça-t-il quand bien même il venait d'encaisser une nouvelle preuve du contraire.
J'avais hâte de poster ce battle ! Je me suis vraiment amusée à élaborer et écrire ce chapitre !
C'est un chapitre qui n'est pas anodin pour le développement de la relation Kaya/Cinead, j'espère que leurs échanges vous ont plu !
Je commence également à révéler la particularité du lien entre Kaya et Isaac ~
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