c h a p i t r e s e p t

JOUR DE QUALIFICATION en Russie. Les trois séances d'essais libres, entre la veille et le matin-même s'étaient avérées être positives pour Charles, qui se battait en duel avec Max Verstappen pour les meilleurs chronomètres. Les qualifications étaient dans une quarantaine de minutes, alors Amalia se retrouva avec Éric, de nouveau.

- Alors comme ce matin, on va juste venir mobiliser les muscles, Charles est habitué vu que je lui fais faire la même chose tous les week-ends, mais c'est le meilleur moyen pour ne pas qu'il soit trop crispé, et qu'il risque les crampes.

- Concrètement, quels exercices sont prévus pour les pilotes ?

- On se rend pas compte mais la totalité des muscles sont sollicités, de la tête aux pieds en formule un. Alors on va surtout les faire s'entraîner sur des sports d'endurance, comme le vélo ou la natation. Mais on a pas de piscine sur les circuits donc c'est surtout le vélo. Évidemment on va aussi faire travailler la tête, la nuque, ce qui est très important. Sinon on va travailler la musculation et la souplesse, et surtout la partie supérieure du corps évidemment. Et pour la récupération, ce sont surtout des exercices d'assouplissements, c'est généralement de la détente pour les pilotes.

- On ne se rend pas souvent compte d'à quel point la préparation physique est importante.

- Oh que oui elle l'est. La semaine ils font beaucoup de séances de musculation, assez pour ne pas avoir trop mal évidemment mais c'est important, ce sont des sportifs et dans la voiture ils perdent énormément de poids, même si c'est juste l'eau qui est évacuée avec la transpiration, enfin tu as compris.

- Oui oui bien sûr.

- Ça sera tout Charles, je pense que t'es bien préparé, ça devrait le faire, fais comme d'habitude, continua Éric alors que le brun souffla en buvant un peu d'eau.

Être pilote automobile n'était pas aussi simple que cela puisse paraître, et c'était quelque chose dont Amalia ne se rendait pas forcément compte auparavant. À présent, elle comprenait, puisque tout se passait sous ses yeux. La jeune femme observa ensuite attentivement le brun monter sur la balance.

C'était un quotidien pour les pilotes automobiles de se peser. Puisque le poids était primordial afin de maintenir un certain équilibre, avec la voiture etc. De plus, ils perdaient beaucoup de litres d'eau durant la course.

- Charles tu as encore perdu un peu, il faut que tu reprennes un peu de poids sinon ça va te poser de sérieux problèmes dans la voiture.

- Mmh mmh.

Amalia fronça les sourcils lorsque le regard du brun se fit... fuyant, comme s'il avait honte. Sans un mot, il partit de l'autre côté de l'écurie afin de discuter avec les ingénieurs tout en mettant son casque. La Q1 allait commencer. La brune était quelque peu préoccupée par cette réaction étrange, mais finalement, elle l'oublia plutôt rapidement, puisque le temps était passé à la vitesse de l'éclair.

Les qualifications s'étaient déroulées sans accroc pour Charles, qui a fini devant Lewis Hamilton et son coéquipier. Il était soulagé d'avoir pu de nouveau faire part de son plein potentiel. C'était la saison du brun, il avait tant prouvé et tout le monde était fier de lui.

Sa famille avait fait le déplacement en Russie, alors il profitait pleinement d'être aux côtés de ses frères, Lorenzo et Arthur, et de sa mère afin de savourer cette pôle position. Amalia souriait, refoulant ses larmes, en observant discrètement la scène au loin. Qu'est-ce qu'elle aurait souhaité étreindre sa mère, elle aussi.

Éric lui montrait certains graphiques concernant le poids de forme de Charles, et toutes les analyses des débuts de saison le concernant. Ils rentraient toutes les données possibles et imaginables et Amalia ne pensait pas du tout que cela se déroulait de cette façon. C'était impressionnant de savoir que la masse musculaire et tout ce qui allait avec était contrôlé très minutieusement.

Tout pouvait changer d'un instant à l'autre apparemment.

- Amalia !

Elle releva la tête de la tablette après avoir entendu Charles l'appeler de sa loge. Il lui fit signe de venir mais refusa dans un premier temps, puisqu'elle était tout de même en stage et qu'elle ne devait pas faire trop d'écart et rester sérieuse. Le brun supplia son préparateur de lui piquer la jeune femme cinq petites minutes, chose qu'il céda finalement contre son gré.

La brune remercia silencieusement son maître de stage, qui lui fit un simple sourire alors que son ami la traînait jusque dans sa loge et elle fut étonnée d'apercevoir la famille de Charles au beau milieu de la pièce. Amalia lui fit discrètement les gros yeux, auxquels il répondit un clin d'œil.

- Bon je vous présente Amalia ! Maman range ton sourire c'est une amie rencontrée il y a peu, elle est en stage pendant quelques semaines à la Scuderia, et comme vous connaissez tout mon entourage, bah je me suis dit que j'allais vous la présenter.

La jeune femme s'avança timidement afin de faire la bise aux trois membres de la famille de Charles. Il avait le don de la mettre dans des situations plus qu'embarassantes, décidément. De plus, les regards d'Arthur et Lorenzo dérivant de la brune au pilote étaient plus que gênants.

- Amis hein ?

- Eh, vous êtes vraiment chiants.

- On rigole, t'es susceptible. Enchanté Amalia, je m'appelle Lorenzo, je suis le grand frère mais je pense que ça se voit.

- Moi c'est Arthur, je suis le plus petit mais toujours le préféré de tous.

- Enchantée, je suis la maman de ces trois garçons restés bloqués à l'adolescence. Je m'appelle Pascale.

- Et bien enchantée également, c'est un plaisir de vous rencontrer tous les trois, même si j'ai quelque peu été prévenue à la dernière minute, elle jaugea son ami du regard qui leva les mains en l'air, innocemment.

- Dis-moi, quel âge as-tu ?

- Maman ! Fit Charles en sentant malgré tout ses joues rosir, il détestait ce genre d'interrogatoire. Mais en même temps, il l'avait en quelques sortes provoqué.

- J'ai vingt-et-un ans.

- Et que fais-tu comme études ?

- J'ai dû stopper mes études à cause de problèmes financiers, mais j'ai juste eu le temps d'avoir ma licence en staps puisque j'avais un an d'avance. Mais j'espère reprendre les études avec ce stage rémunéré chez Ferrari. Par contre je suis vraiment désolée, mais le préparateur physique m'a autorisé à venir seulement cinq minutes alors je dois vous laisser. C'était un plaisir !

- Pour nous aussi, à bientôt on espère, fit Lorenzo avant que la jeune femme ne vague à ses occupations.

Ce fut alors le bon moment pour la petite famille de poser quelques questions au pilote de formule un, puisqu'ils étaient tous très curieux. Et Charles détestait ça, mais il savait qu'en présentant, même de manière amicale, Amalia, il allait avoir le droit à des dizaines de questions toutes plus stupides les unes des autres.

- Juste amis alors ?

- Oui Maman, vraiment.

- Laisse-nous être curieux !

- Je me suis séparée de Giada il y a un peu plus de quinze jours, et vu la façon dont ça s'est terminé, loin de moi l'idée de réitérer alors oui, c'est juste une amie que j'ai rencontrée à Chartres, dans le cimetière où a été enterré Anthoine.

- Il y a plus gai comme lieu de rencontre quand même.

Charles lança un regard noir à son jeune frère. L'atmosphère s'était tout d'un coup tendue, ce qui mettait le pilote sous tension, plus qu'il ne l'était déjà. Il n'avait aucunement besoin d'être frustré lorsque sa famille était présente, il voyageait beaucoup alors les voir était compliqué. Mais il s'avérait que cette présentation n'avait pas forcément été bénéfique puisque plus personne ne parlait dans la pièce.

Le brun tentait tant bien que mal de stopper ses tremblements incessants de mains : un des signes d'anxiété dont il faisait preuve depuis quelques semaines déjà selon un médecin. 

Le reste de la journée était passée bien lentement, Amalia de son côté, Charles du sien avec sa famille. En quelques heures à peine, la jeune femme avait énormément appris aux côtés d'Éric. Elle adorait déjà ce stage. La nuit était donc tombée bien rapidement, et la soirée était longue pour la brune. Bien trop longue. Ses prises d'amphétamines faisaient effet et elle se sentait beaucoup trop bien.

Un comprimé prescrit par son médecin, puis un supplémentaire vendu par son ami, Enzo. Lui, il lui vendait littéralement de l'ecstasy, puisque c'était le genre d'amphétamine qui convenait le mieux à la jeune femme. Les effets ne parvenaient pas à tomber malheureusement ; elle, était agitée, sa vision devenait floue, elle ne parvenait pas à dormir et son corps tout entier était constamment couvert de frissons. Cependant, elle devait aller voir Charles, puisqu'elle devait réinitialiser son chronomètre.

Le pire, c'est qu'elle n'avait eu aucun remord à briser le temps passé. Même pas vingt-quatre heures, elle avait tenu.

Elle se leva doucement et manqua de tomber, en se rattrapant de justesse à un des meubles de la pièce. Elle sortit de sa chambre en rigolant discrètement avant de toquer à la porte de la chambre de son ami, sans se soucier de l'horaire plus que tardif de sa venue. Néanmoins, ce dernier apparut une quinzaine de secondes après, en fronçant les sourcils, et encore plus en remarquant qu'Amalia peinait à tenir en place.

- Il faut réinitialiser le chrono.

Le brun mit quelques secondes à assimiler puis se souvint de la nuit précédente. Il alla prendre son téléphone et réinitialisa le chronomètre en même temps que la jeune femme, dont les mains tremblaient un peu. Ils observaient les premières nouvelles secondes défiler, sans un mot.

- Tu es sûre que tout va bien Amalia ?

- Oui, je pète la forme même. Je suis pas du tout fatiguée c'est génial.

- Il est quand même quatre heures du matin.

- C'est qu'un détail, elle riait bêtement, laissant le brun plus que perplexe. Bon je te laisse, bonne fin de nuit.

Elle se recula avant de prendre la direction vers sa chambre en titubant légèrement, avant de rentrer. Charles resta quelques secondes sur le palier, étonné par ce qu'il venait de se passer. Heureusement qu'il ne dormait pas et qu'il n'avait pas pensé à prendre de somnifère finalement. Sa nuit allait être courte, et encore plus puisqu'il n'allait pas arrêter de penser au comportement douteux de son amie.

Cependant, il parvint tout de même à s'endormir, et fit donc toujours le même genre de cauchemar qui le hante depuis des semaines déjà. Il voulait tellement que tout cela cesse, et il connaissait le seul moyen de tout arrêter. Mais il ne pouvait pas le faire. Ça serait le coup de grâce pour sa famille, la fois de trop. Mais un jour où l'autre, il ferait n'importe quoi, et mettrait inconsciemment sa vie en danger. Comme si c'était évident. Il se perdra, définitivement.

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Chapitre sept terminé ! un petit peu plus calme que les autres, j'espère qu'il vous plaît quand même :)

-alcools

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