c h a p i t r e s e i z e
□SUJET SENSIBLE : drogue ++□
AH, LE GRAND PRIX D'ABOU DHABI. Le dernier de la saison, qui n'allait pas avoir forcément d'incidence pour le tenant du titre Lewis Hamilton, qui allait signer un sixième titre mondial. Il était à une minuscule longueur du grand Michael Schumacher, le plus grand pilote de l'histoire de la formule un.
Plus bas dans le classement, se battaient Sebastian Vettel, Charles Leclerc, et Max Verstappen pour la troisième place. Tout dépendait de ce dernier grand prix. Pour le moment, le monégasque était devant, mais rien n'était joué.
Amalia avait fait le déplacement jusque la capitale des Émirats Arabes Unis afin de supporter son ami Pierre, ainsi que Lando. Mais c'était surtout le premier, puisque c'était quand même lui qui l'avait invité de manière à ce qu'ils puissent se voir durant la totalité du week-end. Elle logerait même dans son motorhome, puisqu'il avait une chambre supplémentaire, ce qui était pratique pour inviter quelques amis.
En ce dernier week-end de grand prix, Caterina n'avait pas pu se déplacer, alors la jeune femme avait vu avec l'italienne afin que cela ne la dérange pas qu'elle dorme dans le motorhome de Pierre. En soit, il n'y avait rien de grave, mais c'était une question de respect et puis, les deux jeunes femmes étaient amies.
Son badge autour du coup, elle allait sortir du motorhome afin de regarder les qualifications dans les tribunes du circuit. Pierre l'attendait pour traverser le paddock, les qualifications étaient dans peu de temps, mais les pilotes avaient eu champ libre pour se reposer après la séance d'essais libres. Hier, les deux amis avaient passé leur soirée à parler de tout et de rien -même si la conversation avait dévié sur Charles à un moment-, et Amalia se sentait un peu apaisée.
- Amalia dépêche-toi ! Cria le français en dehors du motorhome.
- Oui oui !
Les effets de son injection se dissipaient instantanément, et elle soupira de soulagement. Heureusement qu'ils ne duraient que quelques minutes, sinon cela se serait annoncé plus compliqué de le cacher à son ami. Devenue dépendante en même pas deux semaines, elle devait se piquer toutes les six heures, et non plus huit. Elle sortit comme une fleur, tout sourire, face à un Pierre un peu perplexe.
- Tu faisais quoi pour prendre autant de temps ?
- J'avais paumé mon badge mais finalement il était dans la poche de mon manteau, je suis débile. Le français pouffa avant de fermer son motorhome et de se diriger vers les écuries, en compagnie de la jeune femme.
Elle avait découvert les écuries de Toro Rosso, et finalement cela ne semblait pas bien différent de celles de Ferrari.
D'ailleurs, elle n'avait pas croisé Charles depuis le début du week-end, et ce n'était pas plus mal puisqu'elle ne savait pas du tout comment elle allait réagir en le voyant. De toute manière, après la séance de qualification, elle allait directement rentrer dans le motorhome. Moins elle voyait le monégasque, même de loin, mieux elle se portait.
Elle essayait de jouer la femme forte mais... au fond, cette situation l'atteignait plus que tout.
***
Cette saison se terminait sur un goût amer pour Pierre, qui était au championnat à seulement un point de la sixième place occupée par Carlos Sainz. Il n'avait pas été dans les points aujourd'hui, suite à un accrochage avec Lance Stroll.
Charles, avec sa troisième place au dernier grand prix, terminait sur le podium, derrière Hamilton et Bottas. Il devançait Max Verstappen de littéralement deux points. Ils s'étaient livrés une bataille sans merci durant toute la saison, et cela se terminait sur une note positive pour Ferrari.
Après le podium, et le moment des interviews -ce qui prenait énormément de temps-, Amalia retrouva enfin son ami qui était mitigé par cette saison. Mais il était content de son premier podium en formule un, il ne retenait que ça de positif en deux mille dix neuf. La brune avait quelques sueurs froides depuis le début de l'après-midi, et quelques vertiges, ce qui l'inquiétait. Pour tenir le coup, elle s'était administrée une double injection, tout juste avant le grand prix, pensant que cela ne ferait rien de mal. Mais à présent, elle doutait de cette action.
- Par contre 'Lia, tu vas me faire une faveur.
- Wow... je suis pas très sereine quand tu dis ça.
Il la conduisit jusqu'au devant de l'écurie de Ferrari, où Charles revenait tout juste des interviews. Il discutait avec Mattia et Éric, comme à son habitude. Pierre l'appela, et la jeune femme, gênée, tournait son regard vers l'opposé, admirant les tribunes qui étaient devenues très intéressantes. Après avoir terminé sa discussion, il rejoint son ami d'un pas lent, comme pour éviter la conversation. Pourtant, elle semblait inévitable.
- Félicitations pour ta troisième place, mais maintenant vous allez me faire le plaisir de discuter, au calme, n'importe où mais expliquez-vous en tant qu'adultes responsables. Et revenez me voir quand ce sera fait.
Il leur fit un clin d'œil avant de s'en aller vers son écurie. Après un moment de flottement, le monégasque proposa de discuter dans sa loge, et la jeune femme accepta timidement, après quelques secondes d'hésitation.
Amalia s'asseya confortablement sur le canapé, alors que Charles faisait soit les cents pas, soit s'appuyait contre une chaise, dans ses pensées. Les secondes passaient comme des minutes.
- On va pas rester comme deux idiots à ne rien se dire quand même ? Demanda le brun en la regardant dans les yeux.
- Je n'en sais rien, mais c'est toi qui devrais commencer à parler non ? Pas un seul message... tu es parti comme un voleur en emportant tous les espoirs que j'avais placé en toi.
- Am'...
- Ne m'appelle pas Am ! Je ne comprends pas, tu voulais juste m'avoir dans ton lit ? Nos jeux de regard toute la soirée, ils ne voulaient rien dire pour toi ?
- Mais bien sûr que si...
- Alors pourquoi faire silence radio pendant des jours ? Et je suis sûre que si Pierre ne nous avait pas forcé à parler on ne se serait rien dit pendant une durée indéterminée. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, et elle fut prise soudainement de nausée. Chose qu'elle tentait de cacher.
- Parce que j'ai peur de tout ça ! Je ne fais plus confiance, à qui que ce soit, même ma propre famille.
- Mais pourquoi ?
- Parce que la seule personne dont je pensais qu'elle n'allait jamais me trahir, m'a trahi, la seule personne dont je pensais qu'elle n'allait jamais me détruire, m'a détruit, et la seule personne dont je pensais qu'elle n'allait jamais me quitter, m'a quitté. Alors dis-moi pourquoi je devrais croire encore quelqu'un ?
- Parce que certaines personnes en valent le coup Charles. Beaucoup de personnes veulent ton bonheur, Beaucoup vont rester à tes côtés, beaucoup vont t'aider à te reconstruire et t'aimer. Il n'y a pas que des Giada, il n'y a pas que des gens dont le destin se rapproche de Jules, ton père ou Anthoine.
- Je peux pas te croire.
- Alors pourquoi tu m'as laissé entrer dans ta vie ?! Elle éleva le ton, et sa voix se brisa après qu'elle se soit levée du canapé. Je pensais enfin pouvoir tourner la page mais la seule chose que tu as faite c'était juste m'enfoncer encore plus !
Les deux jeunes adultes souffraient. Les larmes dévalaient leurs joues continuellement.
- Je te jure que ce n'était pas ce que je voulais ! Mais il le fallait ! C'était pour ton bien.
- Tu m'as laissée comme une idiote dans ma chambre d'hôtel alors que je souhaitais juste me réveiller à tes cotés... tu voyais bien que ça me blessait, ton comportement ! Alors pourquoi tu deviens si distant à chaque fois que l'on se rapproche ?
- Tu veux savoir pourquoi ? tu veux vraiment savoir ?!
En sanglotant et en sentant son cœur se comprimer, Amalia hocha la tête. Sa tête tournait un peu.
- Peut-être qu'un jour tu comprendras que je tue tout le monde ! Toutes les personnes que j'aime meurent, sont blessées, ou me font du mal ! Jules, mon père, Anthoine, Giada, Pierre. ils m'ont tous abandonné, ou ont été blessés par ma faute, mais c'est sûrement moi qui suis maudit. Alors il ne faut pas que tu m'approches. Sinon toi aussi tu vas mourir. et je... je t'aime tellement que je ne supporterai pas que ça arrive.
Le visage d'Amalia s'adoucit d'un coup. C'était ça, sa plus grande crainte...
- J'ai l'impression de survivre à chaque instant. Après chaque course j'essaie de retenir la crise d'angoisse jusqu'à ce que je me retrouve seul pour souffrir en silence. C'est tellement difficile de se sentir coupable, tout le temps, de vouloir que la prochaine respiration soit la dernière, d'en venir même à hésiter de foncer volontairement dans le mur avec sa voiture... je suis à bout Am, je suis à bout.
- Je conçois... mais... Charles... je me sens pas très bien... il releva la tête et vit juste Amalia tomber à la renverse, manquant de se cogner contre la table.
Le monégasque se précipita vers la jeune femme, en la secouant pour tenter de la réveiller, en l'appelant par son surnom comme si, par magie, elle allait ouvrir les yeux. Mais rien. Il se pencha afin de voir si elle respirait. Rien non plus. Paniqué, il commença un massage cardiaque, en hurlant à l'aide comme si sa vie en dépendait.
En l'occurrence, là, on parlait de la vie d'Amalia. Sa peau était pâle, le bout de ses doigts bleutés. Comme quelqu'un qui était mort depuis une demie heure.
Des ingénieurs de Ferrari, alertés par les hurlements désespérés du monégasque, entrèrent précipitamment et ne mirent pas longtemps avant de comprendre l'urgence de la situation. ils dégagèrent le pilote du corps de la jeune femme, qui n'était pas en état d'effectuer un massage cardiaque correct, et entamèrent une réanimation alors que quelqu'un d'autre appelait les urgences.
Mattia Binnotto s'occupa de relever son pilote, peinant à assimiler la situation.
- Charles qu'est-ce qu'il se passe ?!
- Je sais pas ! On était entrain de discuter, puis elle m'a dit qu'elle ne se sentait pas bien, elle est tombée et quand j'ai voulu vérifier si elle allait bien, j'ai su qu'elle ne respirait plus.
- Tu connais peut-être la raison ?
- Non, pas du tout. Ça va recommencer, encore et encore... je vais perdre tout le monde.
Pensant ne jamais faire une chose pareille, le directeur prit le monégasque dans ses bras. La situation en valait le coup, et puis Mattia connaissait bien sûr tout ce que Charles subissait comme pression, que ce soit envers lui-même ou sur les réseaux sociaux, où il était qualifié de porte-poisse.
Le brun pleurait comme un enfant.
- Elle respire de nouveau ! Mais elle est toujours inconsciente. Il faut qu'elle aille à l'hôpital et vite.
- L'ambulance est devant le stand, déclara un des mécano.
- On va sortir Charles, d'accord ?
Il hocha la tête suite aux propos de l'italien. Apercevoir l'ambulance juste devant son stand lui donnait un haut-le-coeur. Tout le chahut avait attiré pas mal de monde, dont la quasi-totalité des pilotes, qui s'étaient rapidement rameutés devant le stand du brun.
L'histoire se répétait. et il s'en voulait tellement, puisqu'il n'avait pas remarqué sa détresse.
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Je vais certainement faire des bonus mignons et clichés à cette histoire, mais il faut que je trouve de l'inspiration :)
j'espère que vous m'en voulez pas trop pour ce chapitre, je vous promets la galère est bientôt terminée. D'ailleurs, demain, dernier chapitre avant l'épilogue. déjà :(
-alcools
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