c h a p i t r e n e u f

EN BAS, AU BEAU MILIEU DE LA PISTE,    Amalia et Lando s'embrassaient langoureusement durant plusieurs secondes, qui semblaient durer une éternité pour Charles. Il les observait, bouche bée, les muscles anormalement tendus. Les deux jeunes adultes s'embrassaient, encore et encore, sans s'arrêter. Le monégasque regardait les mains de son ami se balader sur le corps de la jeune femme, continuellement, alors que ses bras enroulaient son cou.

- Ok, on va rentrer, ils sont vraiment défoncés, parce que même si Lando est hyperactif et dragueur, c'est clairement pas son genre de faire ça. Eh Charles réveille-toi là ! Ça va ?

- Hein ? Euh oui oui ça va. T'as raison on va aller les chercher.

Le pilote prit ses affaires ainsi que celles de la jeune femme, alors que Pierre prit celles de Lando, puis ils allèrent les chercher au beau milieu de la piste, sous leur protestation. Ils sortirent de la boîte et prirent un peu d'air frais. Amalia titubait légèrement, et s'adossa contre le mur, en fixant intensément l'anglais, qui la fixait également en souriant.

- Putain mais ces deux-là ils vont finir par se sauter dessus, grogna Pierre en tenant le bras de Lando. Charles t'es assez bien pour conduire ?

- Ouais ouais ça devrait passer, j'ai pas bu beaucoup et j'ai arrêté il y a longtemps. Mets Lando devant et reste avec Amalia à l'arrière par contre. J'ai pas envie qu'ils se sautent dessus dans la bagnole.

Ils marchèrent à travers quelques rues avant d'enfin retrouver la voiture. Le trajet se fit dans le silence le plus total, malgré les rires étouffés d'Amalia qui semblait somnoler sur l'épaule de Pierre. Arrivés à l'appartement, ce dernier s'occupa de coucher la jeune femme alors que Charles se chargeait de l'anglais. Il regardait avec amertume les traces de rouges à lèvres sur le visage de son ami avant de juste lui retirer ses chaussures, de l'allonger et de poser à côté de lui un saladier au cas où il pourrait regurgiter son repas.

En tout cas, cette soirée japonaise était mouvementée.

***

Amalia s'était réveillée avec un mal de crâne énorme et des maux de ventre incessants. C'était sûrement le mélange des amphétamines et de l'alcool qui ne faisait pas bon ménage. Elle souffrait vraiment et était restée clouée au lit toute la journée, sans être dérangée par qui que ce soit.

Dans la soirée, Pierre et Charles s'étaient également chargés de créer un compte instagram à la jeune femme, puisqu'elle avait littéralement oublié les codes de l'ancien. Malheureusement, ils avaient laissé le compte en public, et l'avaient tagué dans leur story respective. Ses abonnés grimpaient en flèche.

Elle se décida de regarder les vidéos des deux pilotes, et fort heureusement, elle ne faisait rien de chaotique. Perdue pour perdue, elle reposta les vidéos dans sa story avant de flâner encore quelques minutes dans son lit. En plus, elle se souvenait d'absolument tout ce qui s'était passé dans la boîte de nuit.
Bien heureusement, en fin de journée, elle avait récupéré des forces pour l'arrivée de Caterina et Carlos. Morte de honte, elle ne saura pas du tout comment réagir avec Lando lorsque tout le monde sera de retour de l'aéroport.

À présent en pleine forme, elle décida de préparer un repas copieux pour tout le monde. Elle voulait un peu se pardonner de son comportement désastreux de la veille également. Finalement, puisque ses compétences en cuisine étaient minimes, elle se contenta de préparer des pizzas elle-même. Cela ferait l'affaire. Un apéro et le tour sera joué. Elle sortit tout ce qu'elle pouvait afin de bien accueillir les nouveaux arrivants.

Bon sans abuser non plus, elle était restée en jogging avec un énorme sweat. Elle ne pouvait pas tout faire. La porte d'entrée s'ouvrit sur des personnes totalement hilares, qui étaient donc Carlos et Caterina, suivis des trois autres pilotes qui riaient également. La jeune femme souriait aux deux personnes qui lui étaient inconnues.

- La marmotte a fini d'hiberner ? Taquina Charles en faisant rire tout le monde.

- Je pète la forme on peut remettre ça ce soir, direct.

- Ça ira, une fois pas deux quand même.

Amalia sourit à Carlos et Caterina, avec qui elle aura le temps de faire plus ample connaissance durant la soirée. Alors que la jeune femme alla finalement enfiler une tenue plus adéquate, elle croisa le regard de Lando. Elle rougit légèrement avant de pénétrer dans sa chambre. Il va absolument falloir qu'ils s'expliquent afin d'éviter tout malaise durant la fin du séjour.

La soirée se passa excellemment bien. Amalia s'entendait à merveille avec Caterina, la belle italienne. Elles rigolaient beaucoup ensemble et parlaient énormément du pays qui les liait.  La jeune femme était contente d'avoir une présence féminine ici. Après un long repas, chacun alla se coucher. Carlos prit la dernière chambre de l'appartement, alors que l'italienne rejoignait son amoureux dans sa propre chambre. Lando grimaça d'ailleurs discrètement.

En rentrant dans sa chambre, Amalia soupira doucement avant de s'allonger dans son lit. Son besoin de prendre ses amphétamines était imminent, elle pouvait sentir son corps le réclamer éperdument. Encore une nuit à bannir décidément. Elle allait être bien longue. Au bout d'une bonne heure, elle décida de sortir prendre l'air sur l'immense balcon. Il faisait froid, mais son sweat lui tenait chaud. Elle réfléchissait à sa vie depuis presqu'un mois et demi. Elle avait changé du tout au tout, en bien comme en mal.

Les larmes commençaient à rouler doucement sur ses joues. Les effets de la drogue la rendaient aujourd'hui bien trop triste.

- Tu dors pas non plus ?

Amalia sursauta en entendant la voix de Lando derrière elle. Elle sécha à la va vite les gouttes d'eau sur ses joues avant de répondre par la négative, et regardant l'anglais prendre une chaise et s'installer à côté d'elle.

- Moi non plus. Les voisins font du bruit, si tu vois ce que je veux dire...

La jeune femme riait doucement. Évidemment, sa chambre était collée à celle de Pierre et Caterina. Lando fronça les sourcils en remarquant une larme solitaire rouler sur la joue de la brune. Elle s'était trahie toute seule.

- Tout va bien ?

Amalia fondit alors en larmes, devant un Lando totalement désemparé par la situation. Elle s'en voulait de craquer aussi facilement, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Alors la jeune femme expliqua tout à son nouvel ami, sans pour autant entrer dans les détails. Charles était déjà au courant, et c'était bien assez. Cependant, l'anglais n'était pas du tout doué pour réconforter.

Alors il essayait de faire quelques blagues entre un discours sérieux, en lui expliquant qu'elle était une personne courageuse et formidable et qu'un jour elle réussirait à traverser tous ces obstacles. Pas de doute, Amalia avait déniché des personnes en or.

Elle le remercia sincèrement en le regardant dans les yeux, quelque peu gênée par rapport aux événements de la veille.

- Par rapport à ce qu'il s'est passé dans la boîte hier... débuta la jeune femme.

- On oublie ? C'est vrai qu'on était totalement à la ramasse, et que sur le moment on le voulait peut-être, mais je pense pas que ce soit ce que tu veux sur le long terme, et moi non plus.

- Je suis rassurée que tu penses la même chose que moi. On oublie, fit-elle en lui serrant la main, heureuse que cet épisode prenne fin.

- Bon moi je vais essayer de trouver le sommeil malgré les bruits étranges à côté de ma chambre.

- T'en fais pas, ça devrait pas durer toute la nuit.

- Tu viens pas ?

- Non, j'admire Tokyo dormir encore un peu. Je n'ai pas forcément sommeil, j'ai dormi toute la journée.

- À demain alors.

- À demain.

Lando quitta la jeune femme et rentra se reposer un peu. Malgré les circonstances, cette conversation leur avait fait un bien fou, et Amalia avait bu les mots de l'anglais, même s'ils étaient quelque peu maladroits.

C'était ce qui faisait son charme. Mais chaque instant, la brune se demandait si elle allait réussir, à surmonter tout ça. C'était tant d'épreuves, d'obstacles à surmonter et elle n'en pouvait plus de grimper pour essayer de voir le bout de la montagne. Elle voudrait se laisser submerger par ses peines, ses maux, son chagrin. Tout serait tellement plus simple.

Alors qu'elle pensait passer un moment paisible, un autre garçon fit son entrée sur la terrasse. Charles, qui s'asseyait au même endroit que Lando quelques minutes auparavant. Ils ne s'étaient pas réellement parlés depuis qu'Amalia avait découvert l'épisode du cimetière. La jeune femme le fixait intensément, attendant sûrement qu'il démarre la conversation.

Une chose était sûre : il était réellement venu ici dans l'unique but d'avoir une conversation sérieuse avec son amie. Elle devait avoir confiance en lui, c'était ainsi qu'une relation amicale fonctionnait.

- J'ai perdu un proche il y a quatre ans, des suites d'un accident de formule un. Jules Bianchi. C'était mon parrain sportif, je le considérai comme un grand frère, il me conseillait, me chérissait comme un membre de sa famille. Je l'ai perdu en premier. Ensuite, vint le tour de mon père, il y a deux ans. Il avait tout consacré pour ma réussite. Il était malade et malheureusement la maladie l'a emporté. Il reniflait grossièrement alors qu'Amalia posa une main rassurante dans son dos. Puis il y a un mois et demi, Anthoine, sur le circuit de Spa. J'ai tout vécu avec Pierre et lui, on était un trio inséparable et maintenant il est parti, c'est tellement injuste.

Charles pleurait abondamment, et Amalia était ébranlée par cette situation. Son ami allait tellement mal, et elle ne l'avait même pas remarqué. Le brun était maintenant dans les petits bras de la jeune femme, et avait niché sa tête dans son cou.

- Ils ne m'ont pas vu évoluer, ils n'ont rien vu de moi et j'y peux rien pour ça, ils sont morts et n'ont jamais pu être fiers de moi, ils ne m'ont jamais vu gagner en formule un... j'aurais voulu leur dire au-revoir plus dignement. Le décès d'Anthoine était la goutte de trop. Ça ne m'a pas tué. mais quelque chose à l'intérieur de moi est mort ce jour-là, je le sais. Je le sens.

Amalia peinait à trouver ses mots. Elle admirait Charles de surmonter ça sans demander d'aide et sans montrer de signe de détresse à qui que ce soit.

- Ces épreuves sont tellement dures, on se comprend sur ces choses-là. Mais il faut absolument que l'on se soutienne. On doit se battre contre nous-même, pour chercher la paix intérieure, je pense. Et la route est longue mais je te promets qu'on y arrivera Charles. Je suis contente que tu aies pu libérer tes pensées. Tu ne devrais pas tout garder pour toi.

- Je sais mais c'est tellement plus simple, il riait doucement en se décalant. Désolé de t'avoir caché tout ça. Merci Am'. Juste... d'exister.

Amalia sentit des frissons parcourir son échine à l'entente de ce surnom. Cela faisait bizarre d'entendre son ami l'appeler par un diminutif. Elle appréciait. Charles la prit une dernière fois dans ses bras avant de quitter la terrasse après avoir souhaité une bonne fin de nuit à la jeune femme.

La brune se recroquevilla sur sa chaise. Ces papillons dans le ventre... oh que non. Ce n'était pas bon signe.

Charles s'allongea dans son lit, encore perturbé par cette discussion. Ces papillons dans le ventre... ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas. Au risque de tout perdre ? Impossible. Il fallait que ces papillons disparaissent. Quel qu'en soit le prix.

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Hello, chapitre tardif puisque je suis partie en vacances, je posterai sûrement souvent vers ces horaires, j'espère qu'il vous a plu... hâte de voir vos réactions :)

demain j'ai mes résultats de bac ! 13 juillet 18h, je croise les doigts !

-alcools

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