c h a p i t r e h u i t
LE GRAND PRIX DE RUSSIE avait été une désillusion pour la Scuderia. Alors que Charles tenait entre ses mains la pôle position, des événements de course ont fait qu'il est descendu à une amère troisième place, alors que son coéquipier a dû malheureusement abandonner. Le week-end n'avait pas du tout été bénéfique pour Ferrari. Le brun était quelque peu déçu, mais il savait qu'il n'avait pas non plus fait sa meilleure course. Après des au-revoirs avec sa famille, il avait pris l'avion direction le Japon. Les deux grands prix étaient espacés de deux semaines, mais le brun avait décidé de ne pas rentrer à Monaco, et de se rendre directement au Japon afin de visiter un peu, seul ou accompagné.
En effet, il avait proposé à Amalia de lui tenir compagnie puisqu'elle n'avait pas grand chose à faire durant quelques jours, le pilote sachant bien comment faire les exercices et les analyses sans la présence d'Éric. Alors les deux amis profitent de la beauté du pays asiatique, sans prise de tête. Malgré tout, Charles avait énormément d'appréhension à l'approche du grand prix. C'était la deuxième fois qu'il courait sur ce circuit qui avait tant d'antécédents douloureux pour lui.
Cinq ans auparavant, son parrain Jules Bianchi avait un grave accident avant de succomber de ses blessures quelques mois après. Il avait tellement peur que cela se reproduise pour lui ou pour un de ses proches. D'ailleurs, pour rigoler, les fans de formule un l'appellent le chat noir des circuits. Il doit bien y avoir une raison pour se faire surnommer ainsi, mais maintenant il comprenait.
Mais il ne devait pas se laisser submerger par ses émotions. Il était en petites vacances à Tokyo, loin du circuit de Suzuka auquel se déroulera la course, alors tout allait pour le mieux. Il commencera à se faire du soucis dans une petite semaine.
Pour profiter pleinement, ils avaient loué un grand appartement typiquement japonais au centre-ville de la capitale, et la jeune femme était aux anges. Elle avait sa propre chambre, sa propre salle de bain, et voyageait avec son ami, donc tout allait pour le mieux.
- Amalia ?
- Mmh ?
- Faut qu'on aille chercher les gars à l'aéroport.
- Déjà ? Merde.
- Ouais et on est déjà en retard, si on est pas à l'heure on va se faire chambrer, je les connais trop.
Lando Norris et Pierre Gasly étaient attendus à Tokyo par Amalia et Charles. Ce dernier avait proposé à ses amis les plus proches dans le paddock de passer quelques jours de détente dans la capitale ; ils n'avaient pas pu refuser, et ils comptaient bien s'amuser durant quelques jours. Les deux jeunes adultes arrivèrent à l'aéroport et se surprirent même à courir dans l'allée afin de ne pas arriver trop en retard. Heureusement, l'avion venait tout juste d'atterrir. Ils avaient le temps de reprendre leur respiration afin de ne pas passer pour deux idiots.
- Tu verras ils sont ultra cool.
- Plus que toi ?
Pour simple réponse, il lui envoya un beau doigt d'honneur en attendant patiemment ses amis. Ils se voyaient la majeure partie de l'année mais passer du temps loin du paddock était toujours un pur moment de plaisir pour chacun d'entre eux. D'ailleurs, l'anglais et le français arrivaient avec leurs bagages en faisant de grands signes de main comme deux enfants, ce qui fit rire Amalia alors que les trois pilotes se disaient bonjour comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis des mois.
- Les gars je vous présente Amalia, une amie qui fait un stage dans l'écurie, elle sera dans le paddock jusqu'au Brésil.
- Salut, moi c'est Pierre-
- Je m'appelle Lando, fit l'anglais en bousculant le français qui grogna en lui lançant un regard noir, c'est moi qui fais rire tout le monde ici, même si je suis juste là parce que c'est Charles qui paie l'appart. Tu verras, je suis bien plus intéressant que les deux autres.
La jeune femme riait aux paroles du plus jeune du groupe, avant de lui faire la bise puis de dire également bonjour à Pierre, à qui elle rajouta qu'ils auraient du temps pour de vraies présentations et sans interruption. Dans la voiture, tout le monde riait et discutait de tout et n'importe quoi. Malgré le décalage horaire entre Sotchi et Tokyo, les deux nouveaux arrivants se sentaient d'attaque pour profiter des bars et boîtes de nuit de la ville.
À peine arrivés dans l'appartement, Lando et Pierre se battaient pour avoir la meilleure chambre, avant de finalement se préparer afin de sortir. Seulement... elle n'avait que sa robe noire d'assez élégant pour sortir. Sentant une crise d'angoisse arriver après la disparition des effets de ses amphétamines, elle envoya un message à Charles urgeamment. Ce dernier arriva et fut assez lucide pour comprendre que cette robe était celle dans laquelle elle s'était recueillie sur la tombe de sa mère. Il ferma doucement la porte et demanda à la jeune femme de reposer la robe.
- Je sais que c'est dur mais c'est le meilleur moyen de combattre ce que tu traverses, non ?
- Mais c'est tellement difficile...
- Je sais. Tu penses être capable de porter cette robe ? Tu pourras être fière de toi après. Et je serai fier de toi.
Son regard dévia entre sa robe, et Charles. Après avoir pris une grande inspiration, elle hocha la tête. Il fallait qu'elle s'en sorte, et cela n'allait pas être facile tous les jours, puisque chaque jour était déjà une épreuve. Mais elle se devait de le faire. Elle remercia le brun qui sortit de la chambre en lassant les derniers boutons de sa chemise.
Amalia, quant à elle, enfila sa robe, et brossa seulement ses cheveux, ses dents et mit du mascara. Elle se faisait déjà attendre, autant ne pas se faire désirer encore plus. Ses petits talons enfilés, elle rejoignit les garçons qui s'étaient plutôt décidés d'aller au restaurant en guise de before. Charles se mit au volant de la voiture louée pour les quelques jours, et Lando côté passager afin de faire le DJ. Pierre et Amalia étaient à l'arrière, et discutaient.
- Oh les gars, je peux dire à Caterina de nous rejoindre ? Demanda le français, enjoué.
- Oh non ! Râla Lando en se retournant vivement. Pourquoi ? De un, je suis ton voisin de chambre, si tu vois ce que je veux dire, et en plus, je vais devoir tenir la chandelle pendant tout le séjour entre vous deux et Charles et Amalia.
- On se répétera pas, Amalia et moi sommes amis, fit le brun, les mains crispées sur son volant.
- Mon cul ouais. Bon si Pierre appelle Caterina je demande à Carlos de se ramener. Allez, colonie de vacances, plus on est de fous, plus on rit ! Deal ?
- Deal.
- Qui sont Caterina et Carlos ?
- Cate' est ma copine, déclara le français, et Carlos est le coéquipier de Lando chez Mclaren, ces deux-là sont inséparables, et insupportables.
- Elle ressemble à quoi ? Demanda curieusement la jeune femme.
Pierre montra fièrement une photo de sa compagne à Amalia, qui la complimenta en souriant grandement au plus vieux.
Le trajet se fit ensuite dans la bonne humeur grâce aux chansons proposées par Lando. Ils arrivèrent au restaurant tous heureux de pouvoir passer un bon moment entre amis, rythmé de rigolades et de discussions quelques fois sérieuses -même si une blague était vite fait bien placée par l'anglais pour que tout le monde rigole-.
À la fin du repas, il était convenu que Carlos et Caterina arrivent le lendemain soir, afin de rester jusque mardi prochain avant de prendre la route pour le circuit de Suzuka : donc cinq jours.
Cela faisait des mois entiers qu'Amalia n'avait pas passé une aussi bonne soirée. Elle en savourait précieusement chaque instant. Le groupe de quatre ne perdit pas de temps pour, par la suite, se rendre dans une boîte de nuit très prisée de la ville. Le coin vip leur appartenait, ils étaient tranquilles, et enchaînaient quelques verres sans pour autant en abuser. Lando essayait de traîner Charles sur la piste afin de draguer, alors que Pierre et Amalia restaient discuter, comme ils le faisaient depuis le début de la soirée.
La brune adorait le calme que pouvait apporter le jeune homme, il était posé, avec la tête sur les épaules. Le parfait contraire de Lando, qui était une réelle pile électrique. Attachants à leur manière.
- Comment vous vous êtes rencontrés avec Charles ?
- À Chartres, dans un cimetière. C'est pas très gai, mais il me réconfortait.
- Ah oui, je me souviens qu'il était resté un peu au cimetière, moi j'étais parti je pouvais pas supporter.
- Tu étais à Chartres aussi ?
- Évidemment, pour l'enterrement d'Anthoine, t'étais pas là-bas pour ça toi ?
- Pas du tout, c'était... c'était pour ma mère et Charles m'a dit qu'il apportait juste des fleurs à sa grand-mère.
Pierre se pinça les lèvres, se rendant compte que son ami avait quelque peu menti à la jeune femme, et qu'il l'avait grillé sans le faire exprès. Mais à quoi jouait-il ? Pourquoi ne pas avoir tout simplement dit la vérité à Amalia ? Sûrement pour ne pas s'attirer la culpabilité de la jeune femme puisqu'elle pleurait sa mère alors que lui, "seulement" un meilleur ami.
- Charles n'est pas très bavard sur sa vie privée. Je pense qu'il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas malheureusement, mais je suis certain qu'il te le dira en temps voulu. Anthoine était notre meilleur ami, et pilote de formule deux, il est décédé sur le circuit de Spa francorchamps fin août. C'était horrible pour nous, et sa victoire le lendemain lui a été dédié, c'était un moment vraiment difficile. Il est passé à travers tellement de choses, mais ce n'est pas à moi de te le dire.
- Je comprends... c'est vraiment horrible, je n'étais pas du tout au courant parce que je ne suis plus la formule un depuis la saison de l'accident de Jules Bianchi, je m'en veux de ne pas l'avoir soutenu.
- T'as pas à t'en vouloir s'il ne te l'a pas dit. Il est mystérieux, même moi j'ai du mal à le cerner des fois.
Amalia hocha simplement la tête, sans forcément masquer son étonnement. Elle but la fin de son verre cul sec avant de continuer la discussion avec Pierre après avoir changé de sujet rapidement. Elle vit alors Charles revenir et décida de le prendre à part afin de discuter.
- Charles, pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais perdu du monde ici ?
- Comment ça, ici ?
- Sur les circuits, dans ton entourage....
Amalia ne souhaitait pas trop rentrer dans les détails, plus qu'il ne le fallait. Elle pensait que c'était déjà assez compliqué ainsi.
- J'en voyais pas l'utilité.
- Tu aurais dû, je veux dire j'aurais pu t'épauler ou même te soutenir, comme tu le fais pour moi.
- Je n'ai besoin de l'aide de personne.
Les paroles dures du pilote résonnaient dans la tête de la jeune femme. Jamais elle ne l'avait connue aussi agressif. Après tout, elle rouvrait sans le vouloir une plaie profonde.
- Laisse-moi s'il te plaît Amalia. J'ai besoin d'être seul.
Déçue, la jeune femme quitta la table afin de se rendre sur la piste de danse. La brune sortit du coin vip afin de se rendre sur la grande piste, et prit un énième verre qu'elle but d'une traite, avant de rejoindre le centre et de danser.
Elle aperçut Lando de loin entrain de discuter avec quelques filles, alors elle tapota son épaule afin d'attirer son attention.
- Oooh Amalia ! Sorry girls I gotta go.
Il abandonna les jeunes femmes qui étaient plutôt déçues avant de rejoindre la brune au beau milieu de la foule, afin de s'adonner à une danse enflammée. Amalia était totalement ingérable. Maître de ses pensées, encore, mais plus de ses actes. Lando adorait jouer, adorait faire n'importe quoi, et danser avec la jeune femme le faisait rire.
Amalia dansait comme si sa vie en dépendait avec Lando qui semblait tout de même profiter de la situation. Les deux jeunes, très alcoolisés, peinaient à assimiler certains actes qu'ils n'auraient pas fait en étant sobre. Après, l'alcool n'était pas une excuse.
De leur côté, Pierre et Charles discutaient de ce qu'il s'était passé quelques minutes plus tôt. Ils étaient encore dans le coin vip, qui surplombait la piste de danse puisqu'il était au premier étage. Ils avaient vu sur toute la boîte.
- Il se pourrait que j'ai merdé. Mais c'est de ta faute. Mais j'ai merdé, avoua le rouennais.
- C'est pour ça qu'elle m'a demandé tout ça...
- J'ai demandé comment vous vous étiez rencontrés, elle m'a dit au cimetière, et je pensais que c'était pour Anthoine, mais en fait elle était pas au courant.
- Merde. Je lui ai pas dit parce que j'avais pas la force, les conditions de la rencontre étaient déjà bizarres, je voulais pas en rajouter une couche.
- Je sais pas si elle était déçue, mais en tout cas tu devrais lui reparler.
- Elle est où ?
- Là-bas... oh putain, jura Pierre en regardant vers le bas.
- Quoi ? Charles s'approchait de la rambarde pour voir ce que regardait attentivement son ami.
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D'après vous, que va-t-il se passer ? petit mystère... d'ailleurs, je ne sais pas comment vont se passer les prochains posts, puisque je pars en vacances lundi matin, je pourrais essayer de trouver quelques créneaux, mais je verrai !
je sais que je vais trop manquer ici...
(promis, mes chevilles vont bien)
bref j'espère que vous avez aimé ce chapitre <3
-alcools
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