c h a p i t r e d o u z e
□SUJET SENSIBLE□
LE BRÉSIL. Pays d'Amérique latine, jugé très festif, climat estival, le carnaval de Rio, le Christ Rédempteur... et bien d'autres choses caractérisant ce pays accueillant l'avant dernier grand prix de la saison. Amalia vivait son dernier week-end en tant que stagiaire. L'aventure s'achevait et était passée si vite, qu'elle avait eu l'impression de ne pas avoir profité pleinement.
Alors que tout lui fut bénéfique. De nouvelles rencontres, notamment Pierre, Lando ou encore Caterina. Des rapprochements avec Charles, et la redécouverte du sport automobile ayant bercé son enfance, d'un point de vue totalement différent de ce qu'elle aurait pu imaginer.
Néanmoins, elle allait bientôt retrouver sa vie parisienne, monotone et polluée, dans tous les sens du terme. Son appartement d'une dizaine de mètres carrés, ses travails au black... elle devait également partir à la recherche d'un nouvel emploi, puisqu'elle avait démissionné de son job de serveuse, tout compte fait. Mais une toute nouvelle vie commençait pour la brune. Avec la belle somme versée par la Scuderia Ferrari grâce à son stage, Amalia pourra reprendre les cours l'année prochaine, à la rentrée deux-mille dix-neuf/deux-mille vingt.
Elle souhaitait se reprendre en main. Malgré ses problèmes d'addiction toujours présents, elle commençait petit à petit à faire le deuil de sa mère, et de son ancienne relation, grâce à ces rencontres qui ont changé sa vie, du tout au tout. Quelques fois cependant, elle replongeait. Mais jamais elle n'avait redemandé à Charles de réinitialiser le chronomètre, et elle en était fière.
Cela faisait exactement cinquante-et-un jours qu'elle ne s'était infligée aucune douleur physique. Même si elle portait toujours des manches longues, elle se sentait tellement apaisée du fait de ne plus souffrir de cette sorte de drogue. Par contre, dès huit heures du matin aujourd'hui, elle n'avait pas pris deux, mais trois doses d'amphétamines afin de mieux tenir la journée difficile. Ce n'était pas bien, mais elle en avait encore besoin. Elle espérait tellement arrêter, mais c'était tellement compliqué.
Elle alla ensuite à la rencontre de Mattia et Éric, qui, heureusement pour elle, discutaient tous les deux.
- Hey ! Fit-elle en arrivant d'une démarche assurée. Comme c'est mon dernier jour en tant que stagiaire ici, je voulais vous remercier tous les deux de m'avoir accepté dans l'écurie pour me permettre de lier passion et métier, tout ce dont je rêvais. J'ai tellement appris et je suis tellement épanouie grâce à tout cela, alors merci beaucoup.
- Mais de rien, continua le préparateur physique, ça a été un plaisir d'être ton maître de stage, j'espère que tu réussiras à terminer tes études et faire ce que tu aimes.
- Merci à toi Amalia, tu as apporté une dose de joie immense dans l'écurie sans t'en rendre compte, et je t'en suis reconnaissant. N'hésite pas à revenir quand tu le souhaites. En attendant, profite de chaque seconde de cette dernière journée, termina Mattia.
La jeune femme les remercia avant de quitter le stand, profitant de son temps libre pour faire un tour dans le paddock, et surtout rejoindre Pierre. Ces deux-là étaient inséparables décidément. Ce dernier était sorti au même moment de son stand pour profiter des derniers moments de calme avant l'euphorie de la course, la première depuis son crash au Mexique.
- J'ai eu une idée de folie 'Lia, je te jure.
- Avec toi j'ai peur.
- C'est ton dernier grand prix en tant que stagiaire, donc... que dirais-tu de venir en tant que fan, de Toro Rosso bien sûr, pour la course d'Abou Dabi dans deux semaines ?
- Pour supporter Toro Rosso ? Autant ne pas venir alors, taquina la jeune femme qui lui valut une tape derrière la tête.
- C'est pour me supporter, moi, avant tout, déjà. De plus, il y aura Caterina. Puis, c'est un super moyen de faire une surprise à Charles ! Parce que c'est notre petit secret.
- J'accepte de trahir la Scuderia dans ce cas.
- Je savais que t'allais craquer.
Ils rigolaient bêtement en continuant de marcher le long de la voie des stands. Des caméras filmaient leur déplacement de manière inutile, mais c'étaient les médias. De plus, des médias français, Canal+. Le français s'arrêta pour discuter un peu et obligea la jeune femme à répondre à certaines questions de journalistes qui, pour une fois, étaient pertinentes. Mais elle n'était pas très à l'aise, ce qui fit partir Pierre en fou rire avant de dire au-revoir au média français.
- Les caméras c'est pas ton fort.
- Surtout être sous le feu des projecteurs. Tu sais que le compte instagram que vous m'avez créé, Charles et toi, a déjà atteint trente mille abonnés ?
- Ça va, c'est pas violent.
- Parle pour toi !
Amalia souffla en rigolant bêtement. Ce nombre augmentait de jours en jours, notamment à cause de Pierre, et quelques fois Lando, qui adoraient se moquer d'elle dans leur story respective, peu importe la raison. Charles était beaucoup plus discret concernant cela. Il était plus du genre à préserver son entourage.
Au beau milieu du paddock, le jeune homme eut la bonne idée de montrer son motorhome à la brune. C'était l'endroit dans lequel les pilotes pouvaient être dans leur bulle, en toute tranquillité, mais quand même dans le paddock afin d'être le plus disponible possible. À défaut de celui du monégasque, celui du français était bien sur pieds, et il était totalement dingue. Comme un appartement, mais posé sur un camion. C'était une technologie exceptionnelle.
En sortant de ce motorhome, Pierre et Amalia continuèrent leur petite balade en discutant de tout et de rien. Ils entendirent soudainement des fois s'élever dans un coin un peu reculé, éloigné des caméras. Intrigués, ils se s'approchèrent sans broncher des deux voix en plein affrontement. Le français fronça les sourcils. Il avait reconnu son ami, et la présence féminine était tout simplement son ancienne petite amie, Giada, qui était rentrée d'une manière ou d'une autre dans le paddock.
- Puisque je te dis que je regrette notre séparation ! On aurait mérité d'aller tellement plus loin Charles... mais tu as préféré terminer avec comme excuse pitoyable "je dois me concentrer sur la formule un". Pour au final roucouler avec une autre femme.
- Giada... tu crois vraiment que c'est la seule raison ? Tu crois que je n'ai pas découvert que tu m'avais trompé quelques semaines avant alors que tout allait bien ? T'es tellement hypocrite, alors arrête de rejeter la faute sur moi.
- Mais n'importe quoi, tu sais très bien que j'aurai jamais pu te faire ça ! C'est une excuse purement bidon pour aller pavaner avec une autre fille. Je me trompe ? Tu vas lui jouer ton petit numéro pour qu'elle se sente importante à tes yeux, qu'elle te trouve unique...
- Arrête.
- Mais tu as un faible pour les italiennes, non ? Après tout il est vrai qu'on se ressemble. Mais quand lui diras-tu que tout ce que tu partages avec elle, tu l'as partagé avec moi ? Tu vas l'emmener ou peut-être l'as-tu déjà fait, à ce fameux restaurant monégasque que tu adores. Ou encore lui jouer les partitions que je t'ai apprises au piano, si elle est au courant que tu en joues. J'étais la première dans ton cœur et tu ne me remplaceras pas, Charles. Tout d'elle va te rappeler que j'étais présente bien avant. T'as pas un sentiment de déjà vu quand tu es avec elle ? Réponds-moi !
- Non je te répondrai pas pour que tu retournes la situation à ton avantage ! Pas encore une fois. Il sortit son téléphone de sa poche, fouilla dans sa galerie avant de tomber sur des screens de conversation. J'avais grillé tes discussions avec ton amant, alors je t'en supplie, vas-t-en.
- Charles je...
- Barre-toi putain ! Tu comprends pas que te voir me rappelle à quel point j'ai été stupide de te donner autant d'amour pour ne rien recevoir en retour ? Tu m'as détruit sans scrupule alors que j'étais déjà trop fragile, tu m'as achevé en sachant ce que je traversais ! Je te déteste pour ça.
- À ce que je vois il y a quelques petits curieux derrière toi, Giada pointa du menton Pierre et Amalia, qui étaient restés scotchés sur place, absorbés par cette scène surréaliste.
La jeune femme buvait les paroles de celle que Charles détestait. Elle s'avança vers la brune sous les protestations du monégasque, et affichait un sourire moqueur en voyant les yeux larmoyants d'Amalia.
- Ne t'en fais pas, une fois qu'il sera comblé de bonheur il te laissera tomber. Il se sert de toi pour aller mieux, en pompant toute ton énergie. En espérant qu'il ne te jette pas comme il l'a fait avec moi.
- Pourtant tu l'as bien trompé non ? Attaqua Amalia.
- Un détail parmi tant d'autres. Un goût de vengeance plutôt.
- Mais il t'aimait ! Et tu l'as juste détruit, assume que tu es répugnante comme femme.
- Tu l'aimes déjà tellement que tu le protèges coûte que coûte, c'est mignon. Si j'étais toi je me méfierais.
- Giada tu devrais t'en aller, fit Charles en prenant son bras, qu'elle dégagea rapidement.
- Nous ne sommes pas ensemble, alors ne me dicte pas ce que je dois faire de mes faits et gestes alors que tu n'as même pas été capable de le soutenir quand il était au plus bas.
- Écoute-moi bien, déclara l'italienne, le regard noir, Charles se lassera quand il verra ton vrai visage. La pauvre jeune femme totalement apeurée, en manque de confiance et surtout, elle releva les manches d'Amalia, qui n'est capable de rien d'autre que de se tailler les veines à longueur de journée. Sur ce, je m'en vais. Elle se tourna vers son ancien compagnon. Je te souhaite d'être heureux. Mais pas autant qu'avec moi.
D'une démarche assurée, elle quitta le coin tranquille du paddock, en laissant derrière elle des cœurs lacérés de tous les côtés. Amalia, sanglotant, redescendit avec honte les manches de son petit pull. Elle fixait Charles, dont les poings serrés lui donnaient des phalanges blanchies. Sa rage était immense. Il avait juste besoin de calme, ne parvenant pas à digérer les lourds propos de Giada, que ce soit envers lui ou même envers Amalia.
La jeune femme attendait une quelconque remarque du monégasque, alors que Pierre restait en retrait, encore choqué par ce qui venait de se produire.
- Charles...
- Lâche-moi Am, j'ai besoin d'être seul.
Sans un mot supplémentaire, le brun partit d'un pas rapide le plus loin possible d'Amalia et de Pierre, alors que le corps tremblant de la jeune femme laissait paraître qu'elle pourrait se dérober, à chaque instant. Elle encaissait lourdement ce choc.
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Hello, voici le chapitre du jour, j'espère qu'il vous plaît ! il est plutôt pimenté et j'aime ça :) j'espère que vos vacances se passent bien !
-alcools
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