✗⸻𝓒𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐧𝐠𝐭-𝐬𝐞𝐩𝐭;

⸻𝖈𝖍𝖆𝖕𝖙𝖊𝖗 𝖙𝖜𝖊𝖓𝖙𝖞 𝖘𝖊𝖛𝖊𝖓;
𝐀 𝐒𝐇𝐎𝐔𝐋𝐃𝐄𝐑 𝐓𝐎 𝐂𝐑𝐘 𝐎𝐍.

Je retirais un écouteur de mon oreille en sentant une main familière se déposer sur mon épaule. Mitsuya m'avait rapidement rejoint j'étais donc forcée de me tourner vers lui et ne pouvais m'empêcher de arquer un sourcil.

« qu'est-ce que tu fais ? » je demandais.

« je voulais rester un peu avec toi. »

Prenant le temps de retirer mes écouteurs, d'arrêter ma musique et de finalement offrir toute mon attention à mon camarade de classe, je me permettais de doucement souffler. Il ne m'était pas dur de comprendre qu'il désirait juste me surveiller, et ça m'agaçait déjà.

« c'est vraiment irrespectueux, tu le sais ça ? »

« de quoi ? » il s'étonnait.

« je viens à l'instant de te dire que je ne voulais pas de ton aide, et toi la seconde suivante tu me suis. » j'expliquais. « qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ? »

Mitsuya retirait une main de sa poche de jean pour aller se gratter la nuque. Son expression du visage se crispait en une légère moue embarrassée alors que nous arrivions et traversions ensuite un passage piéton.

« je veux juste que tu vives. » il déclarait. « pourquoi je ne pourrais pas t'aider ? je te demande rien en retour et je ne vais pas t'empêcher de vivre. »

Son regard insistant me faisait perdre mes mots.

« j'ai.. »

Je commençais à paniquer un peu, allant retirer et reposer ma coque de portable. Je le faisais dans un bruit répétitif et presque assourdissant, je n'avais rien d'autre sous la main pour m'aider, alors je faisais avec ce que j'avais. Je sentais Mitsuya me détailler curieusement et cela n'aidait pas à m'apaiser.

« toute ma vie on m'a surveillée. » je soupirais. « et alors que j'ai la chance d'échapper à cette folie, on veut me remettre en cage. je.. je ne peux pas l'accepter, je n'y arrive pas. » avouais-je.

« tu fais référence à ton émancipation ? »

« mhh. » j'acquiesçais.

« je suis désolé. je ne voulais pas paraître insistant. »

Je me sentais mal à l'aise.

« trop tard. »

Ce n'était pas comme si je ne comprenais pas la situation, mais je ne supportais ni l'un ni l'autre. J'étais mauvaise à faire semblant, alors je ne pouvais pas me contenter de sourire et de laisser tous ces inconnus me coller et imposer cette constante tension dans ma vie. Je ne voulais pas, je n'acceptais pas cela, même si je savais ma vie en danger.

C'était comme essayer de vaincre une peur, ce n'était pas facile. Ça ne l'avait jamais été.

« dis. »

« mhh ? »

« tu vas retourner chez Hanma ? »

Je haussais rapidement les épaules et commençais à ralentir le pas en vue d'une boulangerie. J'attrapais rapidement mon portefeuille présent dans la poche avant de mon sac de cours et incitait rapidement Mitsuya à suivre le pas, ce qu'il fit sans broncher.

« je pense pas. » répondis-je.« il doit encore dormir et puis je veux pas l'embêter avec tout ça. » mentis-je. « je vais juste attendre qu'il revienne me voir après sa victoire contre asgard. »

Nous entrions dans la petite boutique, j'allais rapidement m'acheter de quoi manger et prenais ce que consommais habituellement Mitsuya afin de le lui offrir une fois sortis de là. Mon camarade me remerciait chaleureusement et nous commencions à manger sur le chemin du retour alors que les rayons du soleil, eux, commençaient déjà à faire disparaître les marques de pluie encore fraîches sur le sol.

« c'est pas surprenant que tu sortes avec quelqu'un comme lui. » m'avouait Mitsuya. « mais je m'attendais vraiment pas à Hanma. je suis encore surpris. »

« tu l'as appris récemment ? » je demandais en enfournant mon repas dans ma bouche.

« quand Takeᅳ enfin, quand j'ai entendu parler des membres de asgard parler de toi. »

C'était la deuxième fois qu'ils se trompaient sur les prénoms et je doutais fortement que ce soit une simple coïncidence. Takemichi, j'étais persuadée qu'il s'était apprêté à dire Takemichi. Cependant, je continuais à faire mine de rien, continuant à manger et à silencieusement le détailler.

« ils parlaient de moi ? » je m'étonnais.

« oui. » il affirmait. « ils ont dû vous voir ensemble ou entendre parler de votre relation. »

« on se connaît depuis gamins, alors je doute que oui. » marmonnais-je.

« ça a sûrement aidé alors. » répondit-il.

« et c'est donc seulement avec ça que tu as réussi à trouver son adresse ? » j'allais m'interroger.

Mitsuya se grattait là où il était blessé, feignant un petit sourire embarrassé.

« disons que dans la panique j'ai dû demander assez peu poliment à des membres de son gang de nous donner son adresse la plus récente.. » il avouait.

« je te déteste. »

« je suis désolé. »

Après avoir jeté les restes de mon repas consommé je me nettoyais rapidement les mains avec du gel et traînais des pieds.

« Hanma finira par le savoir ? »

« je pense pas. » il supposait. « sauf si il parle. »

« qui c'était ? »

« un ancien membre de valhalla je crois, il l'avait suivi jusque dans son nouveau gang. un gars faible mais fidèle. »

« tu parles. » marmonnais-je. « je parie qu'il a parlé aussitôt au premier coup. »

« pas vraiment non. » avouait Mitsuya
« il a vraiment flippé devant Draken et Mikey, c'est tout. il doit se rappeler de comment Hanma s'était fait laminé. »

Je fronçais mes sourcils.

« c'est pas vrai. » je contestais.

« comment ça c'est pas vrai ? » il s'étonnait.

« Hanma n'a pas perdu du premier coup. » insistais-je.

« un peu quand même. » avouait Mitsuya. « je suis désolé de te le dire comme ça mais face à Mikey il n'a pas fait le poids.. »

Je lâchais un rire sec.

« ça m'étonnerait sérieusement que quelqu'un d'aussi minuscule et fin que ton pote puisse mettre à terre quelqu'un d'aussi fort que Hanma. » me moquais-je.

« tu devrais le voir se battre. » il sourit. « il est invincible. »

Sa mine rêveuse et émerveillée m'hypnotisa, et pendant l'espace d'un petit instant, j'osais même le croire. Je doutais que Hanma puisse perdre aussi facilement, alors je chassais rapidement cette idée et continuais de marcher assez rapidement. Mitsuya suivait joyeusement le pas.

« au fait, tes petites sœur vont bien ? »

« Mana et Luna se portent bien, merci de demander. »

« mhh, bien sûr. »

« tu sais, je leur parle souvent de toi. » il m'avouait. « peut-être qu'un jour tu pourrais les rencontrer ? »

« non désolée. » je déclinais. « je suis vraiment pas douée avec les enfants, c'est une catastrophe.. »

« je suis sûr que tu adorerais passer du temps avec elles. »

« l'amour que tu leur portes t'aveugle. » je l'avertissais.

« sûrement. » il rit. « mais peut-être qu'un jour si je te propose de venir tu accepteras enfin. » souffla-t-il. « je crois qu'on a jamais passé un peu de temps ensemble dehors. on ne se voit qu'en cours, c'est dommage. »

Je ne répliquais pas, un peu mal à l'aise.

Je ne prenais pas ses propos comme un reproche, cependant l'entendre dire ça ne me faisait pas plaisir pour autant. Je l'avais déjà dit ; Mitsuya n'était pas mon ami, je ne désirais pas me sentir forcée de sortir avec lui ou d'accepter son désir de me protéger. Je respectais son envie de prendre soin de moi, mais ce n'était pas réciproque.

Quelques minutes vinrent s'écouler, je commençais déjà à reconnaître le chemin à quelques pas de mon appartement. Mitsuya en profitait pour reprendre la parole.

« est-ce que tu sais quand Hanma et son gang vont se battre contre asgard ? » il demandait.

« pas du tout. » j'avouais.

« il est resté évasif ? »

« parce que je le lui ai demandé. » j'affirmais. « il m'a juste expliqué ce qui me reliait avec cette histoire, et ça m'a amplement suffit. »

« vraiment ? » il s'étonnait.

Je soufflais rapidement.

« je m'en fiche de vos histoires de gang, je veux juste continuer ma vie monotone et continuer d'aimer ce gros tas de merde là-bas. » marmonnais-je. « c'est tout ce que je demande. »

« il te rend heureuse ? »

Je haussais les épaules. Mon regard dérivait sur le sol, parce que je n'arrivais plus à soutenir celui de Mitsuya. J'inspirais et expirais assez fortement, tentant de me calmer du mieux que je le pouvais.

« je saurais l'expliquer. » repris-je. « il a prit soin de moi depuis qu'on est gamins et il ne m'a jamais blessée, du moins pas intentionnellement. c'est quelqu'un de bien. »

« si seulement tu pouvais t'entendre.. »

« hey. » je l'interpellais. « c'est pas parce qu'il s'est mal comporté avec vous que ça fait de lui une mauvaise personne. » le coupais-je.

Je le voyais hésiter à me dire quelque chose, ce qui vint attiser ma curiosité. Cependant, puisqu'il ne rajouta rien, je décidais de l'ignorer et de continuer ma marche. Nous arrivions finalement devant mon immense bâtiment et je sentais une énième sensation de malaise me gagner. Je jetais un regard en coin à Mitsuya et le voyais regarder droit devant lui.

Je traînais un peu des pieds, regardant nerveusement les alentours et soupirais. J'avais juste envie de rentrer et de m'emmitoufler dans mes draps, dormir m'aiderait certainement à clarifier la situation et surtout à apaiser ma panique.

« c'est bon Mitsuya. »

Je m'étais mise devant la porte du hall au moment où il avait tenté d'entrer. Surpris, il fronçait ses sourcils.

« merci beaucoup, mais je pense que je vais réussir à me débrouiller maintenant. » lui souris-je.

Il soufflait finalement, déposant sa main sur mon épaule et passant l'autre dans mon dos afin de me serrer contre lui. Je restais stoïque, un peu bouche bée par son geste. Je n'osais même pas passer mes bras autour de son corps, inconfortable à l'idée d'être enlacée.

« si tu as besoin de quoi que ce soit, retiens que je suis toujours disponible. » il insistait. « fais attention à toi. »

« mhh. merci Mitsuya. »

Je me reculais considérablement lorsqu'il se détacha enfin de moi et lui souriais poliment. Son enlace un peu forcée ne m'avait pas plu mais j'essayais de rester calme et de ne pas me montrer trop froide ou mal à l'aise. Mitsuya ne semblait rien remarquer.

« je vais.. hum.. je vais y aller. » marmonnais-je. « à plus tard ? »

« à plus tard. » il acquiesçait.

Son doux sourire et son regard compréhensif me réconfortaient, malgré tout, mon envie de rentrer était plus forte que celle de rester avec lui, alors je me dépêchais de partir.

Je me retournais et me dirigeais jusqu'à mon étage. Tout était silencieux, car il était encore un peu tôt, je rentrais en sécurité dans mon appartement et m'empressais de m'enfermer dedans. Une fois cela fait, je restais un peu silencieuse. Puis, finalement, je laissais toutes mes affaires tomber au sol, ainsi que moi-même contre la porte. Et je commençais à pleurer. Douloureusement, silencieusement, je laissais des perles salées rouler le long de mon épiderme. Complètement démunie face à mes émotions les plus pures, je me laissais aller.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊;
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝐓𝐖𝐄𝐍𝐓𝐘 𝐒𝐄𝐕𝐄𝐍.

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_



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