⸻𝖈𝖍𝖆𝖕𝖙𝖊𝖗 𝖙𝖜𝖊𝖓𝖙𝖞 𝖓𝖎𝖓𝖊;
𝐍𝐎𝐓 𝐒𝐀𝐅𝐄.

« hey, lève toi. »

Un frémissement me longeait le corps en sentant deux mains brûlantes toucher ma peau. Mes yeux papillonnaient doucement et arrivaient facilement à s'habituer à la forte obscurité dans la pièce. Mon projeteur était encore allumé et de la musique passait en fond.

« Hanma ? »

Je me redressais, un peu surprise.

Hanma était assis sur le bord de mon lit, ses mains déposées sur mon visage et mon corps. Il me regardait intensément de ses beaux yeux dorés et je me retrouvais rapidement embarrassée ainsi que bouche bée.

« qu'est-ce que tu fais ici ? » je demandais.

J'avais l'impression d'avoir dormi pendant des heures, je me grattais doucement le bras et le sentais réarranger délicatement ma chevelure ainsi que ma tenue. Hanma frôlait mon sein sans pour autant arrêter de me regarder dans les yeux. Je lui souriais doucement, tout de même heureuse de le revoir.

« j'allais t'appeler, j'ai dû m'endormir..  » avouais-je. « mais enfin, qu'est-ceᅳ »

Il me coupait en déposant doucement ses lèvres sur les miennes.

Hanma glissait une de ses mains autour de mon cou et l'autre dans mon dos pour me pousser dans ses bras. Surprise, je gémissais et sentais mes yeux brusquement s'écarquiller. Son pouce se mettait à caresser ma mâchoire alors qu'il se collait à moi. Hanma me surplombait et m'embrassait passionnément. Prise de court, je commençais déjà à manquer de souffle.

Je retombais doucement sur le matelas et il en profitait pour quitter mon dos afin de frôler mon bras du dos de ses doigts. Je frissonnais et respirais fortement contre lui.

« Hanma.. » je l'appelais. « Hanma, qu'est-ce qui t'arrives ? hey. » tentais-je. « attends. »

Je coupais cet échange forcé pour le regarder dans les yeux et chercher les raisons de son arrivée ainsi que de son comportement.

« quelqu'un t'as dit ce qui est arrivé ce matin ? » je le questionnais.

Hanma grognait et resserrait sa prise sur ma nuque. Il m'étranglait doucement et me forçait à ouvrir la bouche pour sentir son souffle bouillant et rageur glisser jusque dans mes poumons. Son regard assassin me rendait nerveuse.. Une sensation familière naissait dans mon bas ventre, honteusement, je détournais alors le regard.

« si je le retrouve.. » il s'énervait. « je vais leur faire la peau. je vais tous leur faire la peau. »

« Hanma, lâche moi s'il te plaît. »

Je sentais ses doigts se désserrer doucement d'autour de ma gorge. Une fois libérée, je rejetais ma tête en arrière et prenais une grande bouffée, ma respiration était haletante et un peu douloureuse. Je fus même contrainte de me masser la gorge pour essayer de calmer mon état un peu paniqué.

« t'aurais dû me prévenir. » il déclarait. « t'aurais pas dû rester seule. »

« hey. »

Je me redressais et déposais ma main sur son avant-bras.

« j'ai fermé et barricaᅳ » je m'arrêtais un instant. « Hanma. comment t'as fait pour rentrer ? »

« j'ai fait un double depuis que tu as emménagé. » il avouait.

« ça je le savais depuis longtemps. » j'avouais à mon tour. « mais cette fois-ci j'avais tout verouillé depuis l'intérieur. » insistais-je. « comment tu as fait ? »

Il glissait doucement sa main sur ma joue et allait la caresser de son pouce. Il me contemplait amoureusement comme rapidement perdu dans ses pensées. Je faisais un peu de même, jusqu'à ce qu'il se mette à parler.

« j'ai fait comme ils le feront quand ils viendront pour toi : j'ai crocheté à serrure. »

« tu asᅳ t'as fait quoi ?! »

« il fallait bien que j'entre. » il se justifiait. « t'avais tout fermer. »

Une brusque terreur montait en moi. Si Hanma avait pu le faire, alors eux aussi auraient pu.. Je les imaginais déjà ravager mon appartement puis sauvagement m'assassiner dans mon sommeil. J'aurais été seule, démunie et je n'aurais plus jamais pu revoir Hanma. Je n'aurais plus jamais pu l'embrasser, le toucher, l'aimer, lui parler, l'écouter, ni contempler ses si beaux  yeux..

« mais auᅳ »

Je montais rapidement sur ses genoux et baissais ma tête vers lui afin de tendresse l'embrasser. C'était plus qu'une envie, c'était un besoin. Hanma étouffait un rire et passait de manière efficace ses bras autour de mes hanches, je me collais à lui et laissais quelques larmes m'échapper en l'embrassant aussi fort que je le pouvais. Il répondait doucement à mon baiser.

Je sentais ses bras me compresser contre lui, je me sentais bien. J'avais besoin d'être réconfortée et en cet instant je savais que le seul moyen était de le sentir contre moi. J'avais besoin de me remettre de mes émotions.

« attends. »

Hanma attrapait mon menton entre ses doigts et nous séparait.

« ça va ? »

De son autre main il séchait quelques unes de mes larmes. Je balbutiais et sanglotais silencieusement, c'était plus fort que moi. Je sentais mon cœur battre à toute allure.

« Hanma. »

« mhh, dis moi tout princesse. » il murmurait.

« je veux pas mourir. »

« je sais. » il répondait. « et ça n'arrivera pas, je te le promets. je ferai tout pour. »

Je me souvenais encore du couteau que j'avais vu dans la main de cet homme. Je me rappelais la façon dont il avait scintillé lorsqu'il s'était enfui dans la ruelle et la terreur qui s'était emparée de moi à ce moment là. Tout venait de me revenir lorsque Hanma m'avait prouvé que même m'enfermer à double tours ici n'allait pas m'aider à me sauver la vie.

« qu'est-ce que je vais faire ? » je demandais en séchant le reste de mes larmes. « si même ici je ne suis pas en sécurité, qu'est-ce que je peux faire ? »

Hanma déposait de doux baisers sur mes lèvres et continuait de me bercer dans ses bras. Il avait cependant beau me câliner, rien ne fonctionnait. J'avais toujours aussi peur, j'avais toujours aussi mal.

« je vais m'en occuper. » il déclarait. « je te promets que je vais m'en occuper. je le jure. »

Son front retombait sur mon épaule, il s'accrochait fermement à moi. Ses paroles semblaient dirigées autant à moi qu'à lui, je les écoutais, je ne pouvais que les écouter et m'y accrocher comme à un radeau en pleine mer.

Ma respiration se calmait petit à petit, mon cœur reprenait des pulsations normales, me permettant ainsi de me calmer.

« ils ne pouvaient pas juste rester dans leurs histoires de gang ? pourquoi il faut que ça me touche..? » me plaignis-je.

Hanma ne répondit pas.

Je finissais par me détacher de lui et embrasser sa joue avant de me lever. Quelques minutes s'étaient écoulées et je nen pouvais déjà plus. Gardant ma main dans la sienne, je le tirais jusque dans mon salon, laissant ainsi nos portables allumés tout comme le projeteur. Je le laissais refermer la porte derrière lui.

Une fois la lumière de la pièce allumée et je lui proposais d'aller devant la télévision pendant que je me dirigeais vers la cuisine.

« t'as faim ? » je lui demandais.

« un peu. » il répondait en s'installant sur le canapé.

« j'ai envie de poulet au curry. » marmonnais-je. « ça te va ? »

« c'est parfait princesse. » il me sourit.

Je lui souriais gentiment en retour, touchée par ce surnom avec lequel il ne cessait de m'appeler. Je me retournais ensuite assez rapidement et sortais le nécessaire afin de commencer à cuisiner. Je coupais, assaisonnais, faisais cuir et bouillir le long d'une importante poignées de minutes. Hanma discutait de temps à autre avec moi, je l'entendais même rire à propos de la chaîne qu'il regardait.

Une bonne heure plus tard nos repas étaient prêts et la cuisine rangées. Je le rejoignais rapidement sur le canapé et lui offrais son assiette ainsi que de quoi boire.

« ça a l'air super bon. » il me complimentait.

« mange vite avant que ça refroidisse. » je l'encourageais. « bon appétit. »

Il déposait un doux baiser sur mon front et me souriait avant d'enfourner une bouchée entre ses lèvres. Je faisais de même mais en soufflant juste avant dessus par peur de me brûler. Hanma me regardait en avalant sa bouchée et je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir embarrassée.

« tu fais vraiment les meilleurs curry au poulet que j'ai jamais mangé de ma vie. » il exagérait.

« c'est surtout que je suis la seule personne à t'en faire. » me moquais-je après avoir fini ma bouchée. « aller mange, dépêche toi. »

Hanma et moi passions les minutes suivantes à regarder la télévision avant que, lorsqu'il ne change de chaîne, je prenne enfin connaissance de l'heure qu'il était. Nous étions aux alentours de dix huit heures, peu surprenant que nous avions été légèrement affamés alors. Je continuais de parler un peu avec lui, à le taquiner, être gênée par ses propos, jusqu'à finir mon assiette.

Hanma avait déjà déposé la sienne sur la table basse, mais en me voyant me lever pour l'attraper et me diriger vers la cuisine, il me stoppait.

« je m'en occupe. t'as déjà cuisiné. »

« je peux m'en charger, ça va. » je répondais.

« j'insiste. » il reprenait. « laisse moi m'en occuper. »

Je le dévisageais rapidement avant de finalement abandonner. Hanma embrassait doucement ma bouche en léchant un peu de ma peau avant de s'enfuir les mains pleines. Je le regardais faire la vaisselle et me laissais au même tomber retomber sur le canapé.

« ta place est encore chaude. » je déclarais.

« bouge de là avant de je t'assomme. » il me réprimandait.

Je lâchais un petit rire avant de me couvrir d'un plaid et de reporter mon attention sur la télévision. Je baissais un peu le son et commençais à regarder les émissions qui passaient en ce moment, malheureusement rien de bien intéressant.. Je finissais rapidement ennuyée et reportais alors mon attention sur Hanma. Sauf que, au même moment, on toquait à la porte.

Prise par surprise, je tournais immédiatement mes yeux vers son visage alors qu'il avait froncé ses sourcils.

« tu crois que c'estᅳ »

« reste ici. » il m'ordonnait.

« attends tu vas pas ouvrir comme ça ? » je m'étonnais. « t'es même pas armé ! »

Hanma me foudroyait du regard.

« tu crois que j'ai besoin d'un de tes couteaux de cuisine pour défoncer la gueule de petits merdeux ? »

« et si ils étaient armés !? »

Dans un excès de colère je fis la moue et lui jetais un oreiller. Hanma l'attrapait sans aucune difficulté et me le renvoyait avec violence, je tentais de le rattraper mais finissais par retomber en arrière sur le canapé.

« reste ici et tout ira bien. » il concluait. « je suis là. »

Hanma jetait le torchon qu'il avait déposé sur son épaule et se dirigeait rapidement jusqu'à la porte d'entrée. Je me pinçais les lèvres et me levais par pur instinct de survie. J'avais peur. J'avais très peur. Je compressais mon oreiller contre ma poitrine et retins mon souffle.

Le moment où il déposait sa main sur la poignée et où il ouvrait la porte me sembla durer une éternité. C'était sûrement la fin. Bon, au moins j'étais avec lui.. Je n'allais pas mourir seule.. C'était déjà ça.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊;
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝐓𝐖𝐄𝐍𝐓𝐘-𝐍𝐈𝐍𝐄.

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_