✗⸻𝓒𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐞𝐢𝐳𝐞;
⸻𝖈𝖍𝖆𝖕𝖙𝖊𝖗 𝖘𝖎𝖝𝖙𝖊𝖊𝖓;
" 𝐈'𝐌 𝐖𝐎𝐑𝐑𝐈𝐄𝐃 '𝐁𝐎𝐔𝐓 𝐘𝐀. "
Écouteurs dans les oreilles, sac déposé sur les épaules et mon uniforme honteusement porté, j'avançais droit devant moi. L'immense bâtiment de mon lycée me faisant face, cachant encore le levé de soleil, il brillait cependant, alors qu'une énorme partie d'élèves y entraient. J'étais l'une d'entre eux, cependant beaucoup plus discrète et silencieuse.
Je me frayais un chemin dans le tas, les dépassais, et entrais bientôt dans la cours de récréation.
J'appercevais l'étage de ma classe depuis ma place alors que je m'en rapprochais un peu plus. Le brouhaha devant moi devint si insupportable que je me retrouvais forcée d'augmenter le son de ma musique. Il s'évanouissait alors, disparaissait. Rapidement, j'entrais dans le bâtiment.
J'arrivais à changer mes souliers, dépasser la foule dans les couloirs, et monter les escaliers, jusqu'à finalement arriver à mon étage.
Ce fut en prenant une légère inspiration que j'entrais finalement dans ma salle de classe. Je resserrais mes doigts autour des lanières de mon sac et déposais un premier pied sur le parquet. Par politesse, je retirais mes écouteurs et rouvrais mes paupières.
J'appercevais Mitsuya à sa place, il discutait tranquillement avec un ami à lui et je décidais de l'ignorer en allant directement à ma table. Il ne me remarquait pas encore, mais je sentais quelques regards posés sur moi, ce qui me fit immédiatement réagir. Je ralentissais mes pas et observais les autres personnes présentes du coin de l'œil.
Quelques têtes étaient tournées vers moi et des messes basses retentissaient comme un brouhaha insupportable. Je venais à peine d'arriver que je rêvais déjà de partir... Si seulement je pouvais retourner à la maison et me cacher sous mes draps.. Cette simple pensée me fit profondément soupirer.
Je déposais rapidement mon sac de cours au sol et jetais un coup d'œil à mon portable. Je n'avais aucune notification, seulement la trace de ma précédente musique qui s'était jouée : Earned It de The Weeknd. Je verrouillais rapidement mon écran et déposais le tout sur le coin de ma table avant de sortir mes affaires. Une fois cela fait, mon sac trouvait de nouveau sa place sur le sol.
Peu après, je terminais à moitié endormie sur ma table, à demi consciente. Je sentais les minutes s'écouler et mon envie de dormir s'accroître. Cependant, je fus rapidement coupée.
« t'as pas l'air en forme, dis moi.. » murmurait Mitsuya.
« mhh.. »
Je le sentais quelque peu me détailler et relevais finalement un regard dans sa direction. Je ne tardais pas à croiser son regard lavande d'un pétillant rassurant ce qui me fit esquisser un petit sourire.
« rude week-end ? » me demandait Mitsuya.
« un peu. » j'avouais. « et toi ? »
« il était assez calme, ça va. » il répondait. « tu m'as l'air fatiguée, tu es sûre que ça va aller ? »
Son regard dérivait sur ma nuque avant de replonger dans mes yeux. Je fronçais rapidement mes sourcils puis me redressais parfaitement sur ma chaise. J'allais souffler et hausser les épaules.
« j'ai pas spécialement dormi depuis samedi. je trouvais pas le sommeil. »
Mitsuya jetait un regard derrière dans la classe. Je l'observais faire, un peu surprise. Il me sourit ensuite avant de se lever et de se rapprocher d'une fille présente dans la pièce. Je la reconnaissais, c'était la fille aux couettes qui était constamment avec Pachin et Peyan. Elle était seule sur sa table à réviser un cours mais elle sourit rapidement en voyant Mitsuya lui parler.
Je soufflais et déposais la paume de ma main contre ma joue, si il ne veut pas parler avec moi, très bien.. Je profitais de son départ pour glisser mon regard sur la vite et observer la cours de récréation. Pas mal d'élèves continuaient d'arriver, beaucoup de sourires étaient présents. Certains sautillaient, courraient, s'écriaient. À cette simple vision, je soupirais dramatiquement.
Je tapotais mes ongles contre ma joue, les sourcils froncés et allais de nouveau somnoler.
« hey. »
Mitsuya était revenu, il me tapotait l'épaule et s'approchait de moi. Il s'approchait beaucoup. Beaucoup trop. Ses lèvres frôlaient ma joue pour finir au creux de l'oreille et je dus brusquement me retenir pour ne pas l'envoyer valser. Il se mettait immédiatement à parler, me laissant bouche bée.
« quand je te parlais de rude week-end, je faisais surtout références aux suçons que tu as à la nuque. » m'informa-t-il.
Mes yeux s'écarquillaient. Je claquais brusquement mes doigts sur mon cou et me reculais de Mitsuya. Ma chaise grinçait en suivant le mouvement.
« t'es sérieux !? » je m'exclamais dans un chuchotement.
« quoi, t'avais vraiment pas remarqué ? » il s'étonnait. « ils sont plutôt évidents.. »
Hanma. Quel connard ! Si jamais je le revoi, c'est moi qui vais lui faire atteindre le septième ciel, à coup de savate. J'étais pourtant certaine qu'il ne m'avait pas marquée..! Ça me laissait extrêmement perplexe, mais avant tout, paniquée. Je plissais alors mes yeux, et finissais par dramatiquement soupirer avant de regarder de nouveau Mitsuya. Lui, n'avait toujours pas bougé.
« je vais juste rentrer. »
Je commençais à ramasser mes affaires mais Mitsuya me stoppait en secouant sous mes yeux un ustensile à maquillage.
« tu te demandes ce que c'est, hein ? » il me sourit.
« je me demande plutôt pourquoi tu t'amuses à le secouer comme un abruti. » répliquais-je. « tu vas finir par meᅳ »
Aïe.
« désolé ! »
Mitsuya posait sa main sur mon œil et allait me serrer rapidement contre lui. Je le repoussais cependant rapidement et me mettais à lui crier dessus sur le coup de la colère.
« bon sang, mais t'es pas possible ! je t'avais dit que ça allait me faire mal ! » chuchotais-je.
« oui, oui, je m'excuse. » il rit bêtement.
Il s'empressait de saisir ma main et de me forcer à me lever.
« je vais t'aider à cacher tout ça. » m'expliqua-t-il. « pas la peine de faire un tel cinéma. ce sont des choses qui arrivent. »
« surtout à moi, visiblement. »
Il déposait sa main sur le haut de ma tête et allait gentiment me sourire. J'observais Mitsuya faire, choquée par la bienveillance dont il pouvait faire preuve à mon égard. Il avait quelque chose en lui, quelque chose de si joli... Son sourire illuminait la pièce et son regard était tellement réconfortant que je perdais immédiatement l'envie de me battre contre lui.
« je me suis entraîné avec mes petites sœurs pour leur déguisement de princesse, ça devrait faire l'affaire. » il m'expliquait.
« tu pouvais juste pas tout simplement demander à la copine de Pachin ? » je supposais.
« hey, j'essaie de me montrer gentil ! »
« c'est idiot. »
Mitsuya me frappait le front avec le petit tube entre ses doigts. Le choc sonna creux et me fit un mal de chien, je m'empressais alors de rapporter mes doigts sur ma blessure et de gémir de douleur.
« aïe, bordel ça fait mal ! » je m'exclamais.
« fantastique ! »
Il attrapait rapidement ma main et me tirait hors de la salle de classe. Je le laissais faire et ne pouvais pas m'empêcher de sentir encore tous ces regards posés sur moi.
« avant l'arrivée du prof je vais t'aider à cacher tout ça, histoire que personne ne vienne t'embêter. »
Mitsuya m'emmenait dans les toilettes abandonnées au troisième étage et refermait rapidement la porte derrière lui. J'avançais dans la pièce et soufflais dramatiquement en le regardant faire. Il était toujours si préoccupé et serviable, je trouvais ça vraiment agaçant. Pourquoi devaient-ils tous être si bons ? C'était à croire que c'était volontaire. Je les détestais.
« j'ai du mal à comprendre ta situation. » m'avouait Mitsuya. « tout est vraiment bizarre. tu es une fille remplie de mystère. »
Il se rapprochait de moi et me coinçait contre le lavabo et son torse. Je le regardais dans un silence muet ouvrir le petit objet et attraper mon menton entre ses doigts. Mitsuya rapprochait doucement son visage de mon cou et je manquais de sursauter en sentant sa respiration chaude s'échouer sur mon épiderme. Son parfum se faufilait jusqu'à mes narines, j'inspirais follement son odeur sous le coup de la panique.
« j'espère au moins que ces suçons sont dut à un acte consentis. » il rajoutait.
« bien sûr que oui.. » marmonnais-je.
Je détournais le regard, embarrassée par notre proximité. Je le sentais penché sur moi, badigeonneant du produit sur presque toute la surface de mon cou. Il s'appliquait et repassait à de nombreuses reprises, envoyant d'étranges sensations le long de mon corps.
« je sais pas quoi te dire, et j'aimerais honnêtement ne pas m'inquiéter pour toi. »
« alors ne t'inquiète pas. »
« facile à dire. » il rit. « ça fait quelques semaines que tu es bizarre encore plus que d'habitude. »
« je suis pas bizarre. » je contestais.
« tu es fatiguée, je suppose ? »
Je n'osais pas répondre, sachant pertinemment que cette excuse ne fonctionnait pas depuis des lustres. Je sentais le regard inquiet de Mitsuya me brûler la peau alors que l'une de ses mains me tenait le bras et que les doigts de l'autre étaient resserrés sur mon menton. J'étais bloquée contre lui, mais pas aussi mal à l'aise que je ne l'aurais cru. Je ne pouvais pas m'empêcher de lui jeter quelques regards. Mon bas ventre me brûlait et j'avais mal au cœur.
« j'ai vraiment essayé de t'aider depuis ton retour. j'avais peur qu'avec tes problèmes tu rechutes. » m'avouait Mitsuya.
« Hinata t'en as parlé ? » je demandais.
« oui. » il acquiesçait. « elle était inquiète pour toi et se demandait si tu n'étais pas harcelée. je lui ai expliqué que tu t'en sortais mais que tu n'avais pas spécialement l'air heureuse. »
« dis moi. » il reprenait. « tu m'as pas l'air d'apprécier énormément Hinata, je me trompe ? »
« non, pas spécialement. » je répondais en haussant les épaules.
« c'est dommage, c'est une bonne personne. »
« je peux pas le nier. je suppose que nos personnalités sont trop différentes. »
Mitsuya hochait simplement la tête en tapotant son indexe sur ma peau. Il repassait de nouveau quelques couches de maquillage et soufflait à quelques reprises sur ma peau. Il le fit à de nombreuses reprises.
« Hinata est joyeuse et quelqu'un de sociable, toi il faut lutter pour t'approcher et arriver à te parler. » il observait. « ce n'est pas dur à comprendre que votre amitié est à double tranchant. c'est dommage. »
Alors qu'il se reculait, je fronçais mes sourcils et le questionnais du regard.
« tu veux en venir où, au juste ? »
« je sais pas. » il répondait. « je suis juste inquiet pour toi moi aussi. j'aimerais t'aider. »
Il rejetait un rapide regard sur ma nuque et me regardait de nouveau, cette fois-ci plus sérieusement. Je sentais sa prise sur mon menton se raffermir et ses doigts me forcer à relever ma tête dans sa direction.
« je suppose que c'est cette personne qui te rend comme ça, n'est-ce pas ? »
« ça n'a rien à voir avec lui. » je contestais.
« pourtant il m'a l'air de drôlement t'influencer. » il constatait. « je parie que tes sauts d'humeur ont été déclenchée par quelque chose qu'il a fait. »
Je roulais des yeux et allais me tenir sur le lavabo. Mes deux mains s'y accrochaient et j'osais défier Mitsuya du regard.
« j'ai toujours été comme ça. c'est pas la première fois que ça arrive ni la dernière. » je déclarais.
« et tu ne penses pas que l'éloigner de ta vie serait une bonne chose ? »
« tu le connais même pas. » je m'énervais.
« mais je sais reconnaître quelqu'un de mal entouré quand je le vois de mes yeux. » il répliquait. « alors ? »
« tu racontes n'importe quoi. »
« et en quoi ? » il s'étonnait.
« en tout. »
Mitsuya me dévisageait et se reculait de moi. Il lâchait mon corps et croisait ses bras contre son torse dans un regard des plus sévères.
« je suis vraiment inquiet pour toi, je ne plaisante pas. » il insistait.
« c'est ma vie. mes problèmes. »
« tu n'es pas forcée de subir tout ça. » il déclarait. « parle moi, explique moi ce qui ne tourne pas rond. »
« Mitsuya, avec le peu de respect que j'ai pour toi : ça ne te concerne pas. »
« maisᅳ »
« je connais mes fréquentations. » je le coupais. « je le connais depuis toute petite, il est le seul qui ait compris ma douleur et qui l'ait soignée petit à petit. je pourrai mourir pour lui. »
Il déposait sa main sur mon épaule par surprise.
« tu es sûre de ce que tu avances ? »
« parfaitement. » je repliquais.
Je déposais ma main sur la sienne et lui offrais un petit sourire timide.
« c'est quelqu'un de bien. il m'aime et je l'aime. »
« c'est difficile à croire, regarde toi... »
« justement, regarde moi. » j'acquiesçais. « parce que sans lui je serais morte. »
⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊;
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝐒𝐈𝐗𝐓𝐄𝐄𝐍.
⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_
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