✗⸻𝓒𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐨𝐧𝐳𝐞;
⸻𝖈𝖍𝖆𝖕𝖙𝖊𝖗 𝖊𝖑𝖊𝖛𝖊𝖓;
𝐀𝐋𝐎𝐍𝐄 𝐀𝐆𝐀𝐈𝐍.
« attends nous, tu marches trop vite ! »
Surprise, je ralentissais le pas pour me tourner vers Mitsuya. Je le voyais trottiner jusqu'à moi, accompagné de Peyan, Pachin et d'une jolie fille. J'allais rapidement arquer un sourcil et raffermir la prise de mes doigts autour des lanières de mon sac à dos.
« j'ai pas le temps pour vos âneries. » marmonnais-je. « qu'est-ce que vous voulez ? »
« t'es drôlement culoᅳ »
« j'ai pas d'argent sale racaille, ça sert à rien d'essayer. » coupais-je Peyan.
Pachin retint violemment par le col son ami, alors que celui-ci aboyait à mon égard. Je roulais gentiment des yeux et tombais ensuite sur Mitsuya. Il avançait jusqu'à moi et déposait une main réconfortante sur mon épaule. Je le dévisageais, un peu surprise.
« il se fait tard et on a un peu faim, alors on se demandait si tu voulais venir manger avec nous. » il m'expliquait. « après je pourrais te raccompagner chez toi si tu veux. »
« Mitsuya, tes sœurs doivent être mortes d'inquiétude, et je n'ai pas besoin d'un homme pour me protéger. »
« tu dis ça maisᅳ »
Peyan se fit brusquement coupé, cette fois-ci pas par Pachin mais la curieuse noiraude qui était restée avec eux tout le long de la fin de soirée. Elle souriait à Pachin qui tenait les bras de Peyan en arrière et avait déposé sa main sur sa bouche pour l'étouffer. La scène était parfaitement ridicule, ça me faisait rapidement souffler.
« ils sont pas possibles... » allait se plaindre Mitsuya. « tu es sûre que ça va aller ? je peux vraiment me déplacer sinon, ça ne me gêne pas du tout. » il s'inquiétait.
Je n'avais pas spécialement envie de plomber l'ambiance en plaisantant sur le fait que je rêvais de me faire agressée en pleine rue afin de perdre la vie. Ça aurait été un peu limite, j'osais penser. Tordant, mais limite. Alors je me contentais de hocher la tête puis de jeter un coup d'œil à mon portable. Un petit sourire triste naissait sur mes lèvres en constatant que Hanma ne m'avait toujours pas écrit.
« il est quelle heure ? » demanda Peyan en se sortant brusquement de l'emprise de ses deux camarades.
« mhh ? »
« elle se fout de moi où je rêve ? » pesta-t-il. « tu viens de regarder l'heure arrête de te fouttre de moi ! » il hurlait en se débattant de manière dramatique dans les bras de Pachin et de la noiraude. « je finirais par avoir ta peau ! »
Je rallumais mon portable afin de regarder l'heure cette fois-ci.
« vingt heures quarante. » répondis-je simplement. « je peux y aller maintenant ? ou vous voulez continuer à me faire perdre du temps ? »
Mitsuya me dévisageait étrangement. Une lueur brillait dans son regard et je n'aurais su dire il s'agissait de quoi, je décidais alors de l'ignorer. Sortant mes écouteurs de mon sac, j'enfouissais le tout dans mes oreilles et faisais débuter ma musique.
« ciao les cinglés. »
Après les avoir salué d'un petit geste de la main, je me retournais et commençais déjà à partir. Je déposais mon portable dans la veste intérieure de mon uniforme et attrapais les lanières de mon sac. Rapidement après, j'accélèrais le pas. Je savais pertinemment qu'ils me fixaient de dos, et je détestais ça, je voulais juste rentrer chez moi et mourir.
Dormir.
Dormir ?
Après avoir pris le bus, acheté de quoi manger ce soir, je rentrais enfin à mon appartement. J'avais pris l'ascenseur et prier pour ne croiser personne, surtout pas Hinata. Je n'étais vraiment pas d'humeur. Une étrange odeur de nicotine flottait dans l'air, mais j'étais trop fatiguée pour y faire attention. De toute façon j'y étais habituée, ça me semblait alors tout à fait normal.
Mais que ça me serve de leçon : j'avais essayé de faire plaisir à quelqu'un et j'avais détesté ça. La prochaine fois je tacherai de ne pas répéter cela, de juste dire non et de rentrer chez moi. Sortir de ma routine me rendait mal à l'aise, le changement m'effrayait et les humains encore plus. Tout ce que je désirais était de simplement finir mes études au plus vite et d'ensuite partir d'ici. Plus rien ne me retenait, tout me repoussait, me forçait à faire mes bagages..
Une fois mes affaires rangées, ma douche prise et mon dîner avalé, j'étais partie me réfugier dans ma chambre. Une bonne heure et demie s'était écoulée et j'étais épuisée.
Je me laissais tomber sur mon lit en prenant soin d'allumer le nécessaire afin de créer une bonne ambiance dans la pièce. Le projecteur faisait déjà son travail et je venais à peine d'enclencher du Cigarettes After Sex sur un son assez fort. J'éloignais mon portable sur la table de nuit et retombais sur le lit en forme étoile de mer. Truly passait, je fermais alors mes yeux et esquissais un sourire.
« sitting out smoking in the garden of the apartment.. »
Je balançais un peu ma tête de gauche à droite.
« i reached down.. to grab your hand, and kissed it when you weren't looking.. »
Mes jambes se balançaient d'elles-mêmes dans le même sens que mon visage. Je sentais un sentiment de soulagement m'envahir. La musique était douce, elle apaisait les battements de mon cœur et m'empêchait de penser. Ça faisait du bien, ça me faisait un bien fou.
Hanma quittait mon esprit, Mitsuya et cette horrible journée faisaient de même. J'oubliais tout.
« truly... know that you really don't need.. to be.. in love to make love to me.. »
Combien de temps s'était écoulé ? Je n'en avais plus aucune idée. La seule chose à laquelle je songeais était à quel point ce plafond étoilé était joli. La couleur rouge et les petites tâches colorées le rendait magnifique. Je me perdais dans ma contemplation, j'étais complètement charmée et reposée. C'était splendide.
Peut-être que certain se seraient rapidement sentis ennuyés par mon activité, je ne les plaignais pas. Ils n'étaient pas à blâmer. Il était vrai que rester allongée durant des heures à écouter des musiques d'amour n'était pas quelque chose de sensationnel. Mais je n'y pouvais rien. J'adorais ça.
Mes paupières avaient commencé à se faire lourdes mais je continuais de chantonner faiblement les paroles de la musique qui tournait en boucle et à doucement bouger mes jambes lorsque l'envie me prenait.
En cet instant, tout disparu. Mes problèmes, mes peurs, mes souvenirs embarrassant et le sentiment de terreur que le futur faisait naître en moi. C'était comme si j'étais coupée du monde, étrangère à mon propre corps et laissant ma conscience disparaître pour l'espace de quelques heures.
Il n'y avait que ce fichu groupe de musique et mon cœur brisé.
⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊;
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝐄𝐋𝐄𝐕𝐄𝐍.
⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_
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