{. Je te donne le noir de mon désespoir comme une grenade dégoupillé .} Véronique . Sanson

2005 mots

- Temps indéfini -

Bonjour...

Son cerveau émergea tellement lentement qu'elle ne s'en rendit pas compte.

Bonjour...

Ce mot lui était resté en travers de la gorge. Autant que la personne qui l'avait prononcé.

Elle ferma les yeux et respira profondément, se retourna dans son lit et remonta son drap sur sa tête, laissant juste un petit espace pour permettre à l'air de passer.

Bonjour Andromeda. Je sais que tu ne veux pas de moi ici...

Son coeur se serra et elle referma ses doigts sur la couverture de son lit, essayant de sortir ces mots qui tournait dans sa tête, accompagné de cette silhouette qui était apparu devant la porte. Elle vida son esprit et reprit une profonde respiration.

Bonjour Andromeda. Je sais que tu ne veux pas de moi ici mais il fallait que je te donne ça.

Cette fois elle crispa tout son corps de rage et poussa un grognement excédé. Elle n'arrivait pas à chasser tout ça. Son visage était comme gravé dans ses yeux, les larmes qui avait doucement coulé de ses joues pâles, cette air désespéré et compatissant. Lui rappelant tellement celui de sa génitrice... Le bruit de la porte d'entrée qu'elle lui avait claqué au nez résonnèrent encore dans ses oreilles. Puis le bruit du papier froissé et la douleur dans sa poitrine quand elle avait vu l'enveloppe jaunis se glisser par sa boîte au lettre et tomber par terre. Le bruit des talons sur la dalle qui s'étaient éloigné jusqu'à disparaître dans un ploc sonore.

Andromeda releva le drap et se leva. Ce n'était plus la peine de vouloir dormir en plein jour ou d'oublier ce qui venait de se passer. Son esprit ne pensait qu'à une seule chose. Ce bout de papier jaunis qui attendait sur le paillasson de la porte d'entrée.

Narcissa était apparu à un moment qu'elle n'aurait pas soupçonné... Teddy était chez Harry pour quelques jours et elle était seule ici. L'avait-elle calculé ? Pourtant elle n'avait pas voulu la pardonner, et la blonde savait à quel point elle ne voulait plus la revoir. Cette apparition avait fait l'effet d'une bombe pour une Andromeda qui se remettait peu à peu avec difficulté.

Andromeda, pourtant, sortit de sa chambre, dévala les marches qui menait jusqu'au rez-de-chaussée, et courut presque jusqu'au couloir. Ce bout de papier jaunis... c'était lui qu'elle voulait.

... il fallait que je te donne ça. Je l'ai depuis... depuis qu'elle est morte, Bella. Elle l'a écrite pour toi, bien avant sa mort mais sans que je le sache. Il s'est passé quelque chose dans sa vie... quelque chose qui a fait qu'elle t'a écrit cette lettre. Qui sait, notre véritable soeur, avec son coeur, était encore là...

Andromeda ne l'avait pas laissé aller plus loin, elle avait fait une croix sur Bella depuis une éternité, et c'était fini, fini... FINI !! Andromeda lui avait claqué la porte au nez à ce moment.

Aussi bizarre que ça puisse l'être, maintenant Andromeda comprenait les paroles de sa soeur. Elle savait que ce qu'elle allait découvrir à l'intérieur de cette lettre de Bella n'était pas bon pour elle, mais elle se devait de la lire, elle ne pouvait pas l'ignorer, tant pis.

Andromeda arriva jusqu'à la lettre et tandis vers elle une main tremblante, tout en s'accroupissant sur ses jambes faibles. Elle n'essaya même pas de stopper ses tremblements qui se faisait de plus en plus grand, secouant la lettre qu'elle tenait maintenant dans ses longs doigts fin. Elle l'ouvrit tout aussi tremblante tout en allant s'asseoir sur un banc dans le couloir, le plus vite qu'elle put.

Sans le vouloir vraiment, ses yeux se posèrent sur les premiers mots de cette lettre à l'écriture fine et soigneuse. Elle reconnu aussitôt l'écriture de sa grande soeur... si lointaine soit-elle. Retenant son souffle, Andromeda commença à lire...

Andy,

Je m'adresse à toi car, en ce moment, j'en ai vraiment besoin...

Je sais que tu me détestes, pour ce que je t'ai fais et ce que je te ferais sûrement encore. Te torturer le jour de la prise du Ministère a été l'une des choses les plus durs de toute ma vie. Mais comme d'habitude j'avais mis de côté mes sentiments, mon humanité, tout ça pour un homme qui, je l'ai compris, ne m'aimera jamais comme je l'aime.

Mon fanatisme m'a conduit sur une voix où je me suis moi même perdu. Je ne sais soudain plus quoi penser quand le véritable amour me traverse... Il s'est passé quelque chose, une chose que seule Narcissa connaît, qui m'a fait voir la vérité en face. Cette vérité que je fuyais : je suis devenu un monstre, une personne inhumaine, qui tue, qui torture, qui rit de la tristesse, qui se réjouit de la misère. Je sais que je redeviendrais cette personne dès que la "chose" qui m'est arrivé s'éloignera loin de moi. Pourtant je l'aime...

Je ne sais pas pourquoi je te raconte ça, à toi, qui de toute manière me hais plus que tout au monde et ne lira jamais ces mots. Si, je sais peut-être pourquoi... parce que je regrette tellement ce que j'ai fais... Je t'aime Andromeda... J'ai été affreuse, odieuse, inhumaine avec toi.

Tu avais raison quand tu me l'as dit, je suis devenu un monstre. Tu avais encore raison lorsque j'ai commencé à devenir affreuse, que j'ai agressé le premier homme que j'ai aimé, simplement pour lui... Voldemort. Tout simplement parce qu'il était né-moldu ! Je te comprends tellement Andromeda... tu es la seule qui a tout compris, la seule qui a vu ce que j'allais devenir, la seule qui a eut le courage et la force d'esprit de s'enfuir à temps ! Même Cissy n'est pas aussi forte que toi...

C'est toi qui m'a poussé vers ce chemin sombre que j'ai pris... je t'avais perdu et j'ai mis toute ma colère que j'avais sur toi dans ma vengeance sur les autres, dans ce que je faisais pour le Seigneur des Ténèbres... tu m'as paradoxalement rendu plus dangereuse...

J'aimerais tant te serrer dans mes bras encore, que tu me pardonnes de t'avoir déchiré, humilié, laissé tomber.

Tu ne me pardonneras jamais, je le sais. C'est un espoir que j'ai seulement en ce moment, demain il disparaîtra sûrement, quand on me l'enlèvera...

Tu te souviens ce que l'on s'était promis, quand on était petite ? Je suis sûr que tu as encore ton bracelet... et moi aussi, Cissy le cache dans sa réserve d'Hydromel. Toujours Andromeda. Toujours là l'une pour l'autre, jamais seule...

Un jour peut-être nous respecterons cette promesse...

Ta grande soeur que tu hais,

Bella

...

Les larmes d'Andromeda se mêlèrent à l'encre et aux nombreuses auréoles qui gondolait la lettre jaunis. Elle ferma les yeux... la tête lui tournait... elle murmurait "moi aussi" sans savoir pourquoi... elle ne savait plus où elle était... Bella... Cissy... c'était trop dur...

...

~~~

Andromeda n'avait plus aucune notion du temps. Ses yeux se rouvrirent soudain. Elle était dans son fauteuil, recroquevillé sur elle même.

Bougeant doucement ses muscles, elle remarqua qu'elle tenait fermement quelque chose dans sa main, mais également que ses yeux étaient gonflé et mouillé.

Elle se redressa, alors dans le salon éclairé par la lumière rouge du soleil couchant. Andromeda se rendit compte que quelque chose n'allait pas chez elle. Elle n'arrivait pas à se souvenir ce qui s'était passé avant qu'elle s'endorme... et un maux de tête aigus attrapa son front.

Elle écarquilla les yeux, se rendant soudain compte que le salon était dans un état de désordre assez méconnaissable. Elle se leva sur ses jambes frêles, observant le désastre... elle ne savait pas comment cela avait bien pu arriver.

Andromeda s'attrapa la tête qui sifflait, son coeur accéléra son rythme soutenu et lui fit mal.

- Qu'est ce que j'ai fait...

La peur lui prit la poitrine. Elle chercha des yeux sa baguette et la trouva par terre, non loin de l'escalier qui menait à l'étage de droite. Elle la récupéra en titubant.

Elle laissa tomber sa tête sur le mur de l'escalier et essaya de calmer son esprit qui commençait à sérieusement s'affoler.

- Reprenons depuis le début, murmura-t-elle en fixant le plafond.

Le souvenir de Narcissa lui revint et son coeur bondit.

- Je lui ai claqué la porte, dit-elle alors que tout lui revenait, je suis allé dormir mais je n'ai pas réussi, je suis revenu ici pour le... le...

Andromeda sentit son coeur se serrer très douloureusement, donnant des décharges dans la mâchoire et le bras gauche.

DRING !

Andromeda sursauta et se tourna d'un coup vers le couloir. Son cerveau réfléchit à toute vitesse. Teddy... bien sûr Harry l'avait pris quelques jours au Terrier. Le petit avait maintenant un an et son parrain pouvait s'occuper de lui sans trop de problème. Mais quels jours étaient-on ? Qui était-ce ? Narcissa encore ? Ou Harry qui venait rapporter Teddy ?

Elle ne pouvait pas lui ouvrir avec la maison dans un tel état, et avec son état à elle même.

Sans faire attention au deuxième coup de sonnette, elle se précipita sur son calendrier dans la cuisine. Promenant son doigt sur le premier Décembre « Teddy va au Terrier avec Harry » jusqu'au 4 Décembre « retour de Teddy ». Elle ferma les yeux... réfléchissant...

Nouveau coup de sonnette.

Andromeda se maudit.

Elle avait été si furieuse de la revoir, si furieuse à cause de sa propre tristesse, de sa colère envers Bellatrix, de sa colère aussi plus profonde qui datait de bien avant l'ascension de Voldemort... C'est tout ce déluge intérieur qui l'avait poussé à casser, renverser, jeter tout ce qui lui était passé sous la main. Elle avait elle même balancé sa baguette et maintenant elle se souvenait de ce bout de papier... qui était logeait dans sa main...

Les coups de sonnettes se firent soudain plus nerveux et plus insistant.

Les jambes tremblantes et un mal de poitrine toujours pressant, Andromeda se dirigea vers la porte d'entrée, sans savoir si elle devait ou pas ouvrir. Le miroir de l'entrée attira d'un coup ses yeux, comme une répulsion. L'envie de supprimer tout les miroirs de sa maison lui traversa l'esprit... Elle se répugnait elle même. Andromeda avait l'impression de voir sa sœur devant ses yeux, la tueuses de sa fille... Avec ses cernes, son teint pâle comme une malade et ses cheveux excessivement ébouriffé, c'était le cadavre qu'elle avait vu à Poudlard... Le dernier visage que sa fille avait vu... c'était elle... c'était la copie de son propre visage. Cette rage de sa sœur à vouloir tuer sa fille, juste à cause d'elle... après tout ce qu'elle avait lu dans la lettre... c'était sa propre faute si sa fille était morte ...

Son reflet se mit à tourner et elle se pencha vers la gauche, se rattrapant sur le mur. Son coeur lui faisait tellement mal. Elle se laissa glisser le long du mur, des pleures qu'elle rendait silencieux là transperçant. Un mal de poitrine lointain la faisant souffrir...

La sonnerie retentit encore et encore, puis des poings tapèrent sur la porte.

Elle n'était pas en mesure de s'en rendre compte.

L'appelle de son nom se rajouta.

Elle se prit la tête dans les mains sans savoir se contrôler. Elle avait mal, tellement mal.

Soudain un bruit sourd retentit dans le couloir. Elle eut l'impression que ce bruit résonnait dans sa poitrine... lui donnant un étrange mal soudain et intenable... jusqu'à ce qu'elle sentit tout lâcher...

○○○

Salut !

Nouveau chapitre, pas très heureux, mais une avancé !

Je voudrais vous remerciez pour vos lectures, vos votes, vos coms, ça signifie beaucoup pour moi. Et savoir qui se cache derrière les lectures m'importe aussi beaucoup ! ❤ C'est génial ce que vous avez fait de cette fic depuis un an ! Je suis ... 😍😍😍

Brefouille, ce chapitre était un peu en retard mais hier j'avais une flemme ultime... 😅 sûrement à cause de ma rentré !

Oui je suis actuellement en route pour ma rentré, assis dans le métro 😭🙏

Bisouille d'amour sur vous 😘

PaulaTena 💜