𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑










—    A  M  E    A  S  S  E  R  V  I  E    —
cw — mention de violences
conjugales, scène de
strangulation

















武士は食わねど高楊枝





















             UNE PRESSION SUR ma joue me tire de ma torpeur. Derrière mes paupières closes, je savoure la sensation moelleuse d’un matelas sous mon corps et la délicieuse chaleur d’une épaisse couverture sur moi. Ce réveil est agréable.

             Lentement, je bats des cils pour m’habituer à la luminosité. Celles-ci me brûlent d’abord la rétine, me forçant à garder les yeux clos quelques secondes de plus. Puis, au terme de ces dernières, je parviens finalement à poser les yeux sur la table basse de verre à quelques centimètres de mon visage.

             Celui-ci est apaisé par un contact chaud et réconfortant que j’identifie comme étant une main. Et, levant les yeux pour voir celle-ci, je remonte bien vite un bras habillé d’une manche noire qui se trouve être celle d’un noiraud aux longs cheveux lâchés sur ses épaules.

             Shota Aizawa.

             Il se trouve là, assis à côté de moi, son dos tourné vers le dossier du canapé que j’occupe et ses yeux sombres soulignés d’une cicatrice sur sa pommette gauche. Ses iris se font douces en détaillant mon visage, d’une tendresse si profonde qu’une dense chaleur nait en moi.

             De son pouce, il caresse ma joue avant de jouer avec le coin de ma lèvre, l’étirant faiblement. Malgré moi, mes cuisses se serrent à ce geste et mes entrailles se soulèvent. Cette façon de me réveiller avec délicatesse est si inattendue quoi que tellement réconfortante.

— Bien dormi, mon ange ?

             Mes yeux s’écarquillent en entendant ce surnom, quoi qu’il glisse en une douce caresse sur mes tympans.

             Là, allongée sur ce canapé, sous les épaisses couvertures, gentiment et respectueusement touchée, couvée d’un regard si attendrissant, une nouvelle force s’insuffle en moi. Point de cris pour ne pas m’être levée assez tôt pour préparer le petit-déjeuner, de coups pour avoir fait tomber un paquet de biscuit, d’humiliations simplement pour le détendre. Non.

             Un simple regard profondément doux.

             Lentement, je hoche la tête tandis qu’il continue de caresser du doigt ma peau, adoucissant mon visage. Malgré mon réveil récent, il ne semble pas écœuré par mes gonflements, cernes, impuretés ou même traces de bave ni même mon odeur matinale. Non. Il me regarde avec une infinie tendresse.

             Mes yeux me brûlent à cette idée. Pour la première fois depuis ce qui semble être une éternité, je n’ai pas la boule au ventre en me réveillant ni la sensation de n’être qu’un laideron ayant une chance incontestée d’avoir été épousée.

             Là, sous son regard, je me sens aimée.

             Une larme coule sur ma joue, émue. Aussitôt, le pouce d’Aizawa l’essuie et il penche la tête sur le côté, fronçant légèrement les sourcils.

— Pourquoi pleures-tu ? demande-t-il de sa voix chaude et grave.

             Je ne réponds pas, la gorge serrée par l’émotion. Il me laisse quelques instants avant de réaliser que je compte garder le silence et renouveler sa demande, curieux. Son doigt passe brièvement sur ma lèvre, provoquant quelques frissons le long de ma colonne vertébrale.

             Il semble soucieux. Jamais je ne l’ai vu arborer une telle expression.

— Alors ? répète-t-il.

             Sentant une autre larme couler sur ma joue, je ferme les yeux afin d’endiguer ses possibles jumelles et tenter de me concentrer pour ordonner mes idées. Je ne suis pas triste, au contraire, il n’a pas à s’en faire.

             Je me sens paisible, aujourd’hui.

             Sa main posée sur ma joue se meut lentement, caressant plus franchement ma peau, descendant jusqu’à mon cou en une caresse sensuelle qui me fait frissonner. Puis, une fois sous ma mâchoire, je sens ses doigts s’étendre entièrement telle une araignée aux longues pattes sur ma gorge.

             Mes sourcils n’ont le temps de se froncer. Ses doigts se referment brutalement, emprisonnant ma trachée. La surprise me fait écarquiller les yeux en tentant de crier mais ma voix meurt sous sa prise.

             Très vite, mes iris tombent sur le visage de l’homme. Mais celui-ci est changé.

             Les yeux sombres et profondément doux de tantôt se sont mués en cercle ambrés fendue d’une pupille noire comme les ténèbres. Plus de cicatrices ni de poils de barbe n’ornent ce visage à présent finement tracé, comme pensé au millimètre près.

             Han. Mon époux se tient assis sur le canapé avec moi. Et sa main est refermée sur ma gorge.

             Par réflexe, je regarde autour de moi, cherchant la présence de l’autre. Mais Aizawa ne se fait voir nul part. Et j’ai honte un bref instant de tenter de trouver un autre homme que mon mari alors que ce dernier se trouve avec moi.

             Un bref instant seulement.

— J’espère que tu pleures car tu es toujours en train de flemmarder comme une larve alors que je suis levé et que le petit-déjeuner n’est pas prêt, siffle-t-il au-dessus de moi en se penchant en ma direction.

             Mes yeux s’écarquillent. Le repas. Mon cœur bat avec intensité dans ma poitrine. Comment ai-je pu oublier de préparer le petit-déjeuner ? D’autres larmes dévalent mes joues. Que va-t-il me faire ?

             Il n’y a guère qu’une chose que je dois faire le matin : m’apprêter avant son réveil pour qu’il me trouver pimpante au lit, parfumée et lavée quand il ouvre les yeux et qu’il puisse directement manger le repas qui l’attend en atteignant le rez-de-chaussée.

             Je n’arrive pas à croire que cela ait pu me sortir de la tête.

— J’ai essayé, j’ai vraiment essayé de t’aimer, (T/P) mais tu ne me facilites pas la vie…, chantonne-t-il en pressant davantage sur mon cou. Combien de fois vais-je devoir te répéter de préparer le petit-déjeuner avant mon réveil ?

             Je tente d’ouvrir les lèvres, pousser sur ma voix pour parler mais ma voix s’éteint. L’air comprimé dans ma poitrine commence à faire pression sur celle-ci, menaçant d’exploser ma cage thoracique tout comme le sang affluant dans mes tempes y stagnent, poussant contre mes veines pour les éclater.

             La douleur gagne du terrain. Je dois respirer. Vite.

             Comme s’il venait de le deviner, il se penche soudain vers moi. Son nez frôle le mien tandis que quelques mèches de ses cheveux de givre caressent mon visage crispé par la douleur.

             Entre ses dents serrées, il siffle contre ma peau :

— Tu as dix minutes. Pas une de plus.

             Aussitôt, ses doigts relâchent ma gorge. Les larmes perlant au coin de mes yeux coulent mais je n’ai le temps de m’en préoccuper. L’air afflue dans ma poitrine tandis que mon corps se remettant du choc laisse entendre une respiration plaintive.

             Mes mains sont posées sur mon cou.

             Immédiatement, je me relève, quittant le canapé. Vite. Dix minutes ce n’est pas long. Je dois m’atteler de toute urgence, il a des exigences très précises. Trois cuillères à soupe de kimchi doivent être déposées dans le bol bleu nuit, un œuf brouillé doit être disposé sur l’assiette turquoise, dans la tasse violette profonde doit se trouver un thé ayant infusé trois minutes et douze secondes, dans une coupole émeraude doit gire quelques lamelles de bacon griller à feu vif pendant une minute puis doux pendant quatre. Le tout doit être disposé selon un ordre précis sur le set de table de bois qu’il a acheté au Japon dans sa jeunesse.

             Si un seul de ses éléments vient à manquer ou différer, sa colère sera terrible.

             A toute vitesse, je dépasse le canapé. Mes jambes martèlent le sol jusqu’à la cuisine située derrière. J’ouvre la porte à la volée, prête à ouvrir les tiroirs blancs et m’affairer face aux murs noirs.

             Mais mon corps se fige brutalement sur le seuil.

             Devant moi, la pièce s’étendant n’a rien à voir avec celle dans laquelle je travaille la plupart des jours. Les façades des meubles sont brunes, le mur est de couleur taupe tout comme le carrelage au sol. Quelques pots de fleurs sont visibles çà et là et, dans un plat posé à côté du micro-ondes dort présentement un chat abyssin tandis qu’une femelle à poils écaille-de-tortue joue sur la gazinière, donnant des coups de pattes dans le vide.

             Mes yeux se posent sur l’îlot central. Un homme y est assis dans un sweatshirt noir. Dans sa main, une tasse de café fumante se tient tandis que sous ses cheveux lâchés, deux yeux sombres cernés se lèvent dans ma direction.

             Shota Aizawa.

             La réalité me revient comme une claque. Je me retourne pour regarder le canapé. Sur le dossier de celui-ci se balade un chat noir mais aucune longue chevelure blanche n’est visible. Han n’est pas là. Tout cela n’était qu’un cauchemar et, prise de terreur, je n’ai même pas réalisé que je me réveillais quand je me suis levée.

             Me tournant à nouveau vers l’homme, je prends pleinement conscience de ce qu’il s’est produit. Notre matinée dans le centre commercial, écourtée par mon malaise, mon étrange rêve où Han me rendait visite…

             Mes muscles se raidissent au souvenir de sa peau tombant en lambeaux et son immense corps de serpent se mouvant.

             Quel affreux cauchemar. Et, sur le moment, il m’a semblé tellement…réel.

— Je… Bonjour, je lance maladroitement.

— Bonjour, répond-t-il tandis que la tête grise d’un autre quadruplé se dresse soudain sur ses genoux dans un bâillement.

— Je… La boutique… Je suis désolée de…

             Mes propos sont décousus. Je suis encore sous le choc du réalisme de mon cauchemar et la fermeté avec laquelle j’ai alors cru aux inepties que m’a révélé mon mari. J’avoue être encore abasourdie par ma crédulité.

             Sans aucune forme de recul, j’ai accepté l’idée qu’il ait réellement pu me connaitre avant notre mariage et fomenter un sombre plan pour me nuire.

             Non. Han avait mauvais caractère mais il n’était pas si mauvais.

— Vous n’avez pas à vous excuser, lance simplement Aizawa en posant à nouveau sa tasse sur la table. Vous étiez épuisée après ces nuits passées en cellule puis dans les vestiaires de Yuei puis le stress occasionné par les évènements des derniers jours.

             Sa compréhension me laisse pantoise. Je me serais attendue à ce qu’il me reproche ma flemmardise. Dormir de cette façon… Ce n’est pas digne d’un soldat.

             Jamais Han n’aurait laissé une telle chose se faire.

— Vous avez dormi trois jours, explique-t-il. La réunion quant à ce que nous décidons de faire de votre sort après vos actions au championnat a eu lieu.

             Je me raidis, ne sachant trop ce qui me saisit le plus dans cette phrase. Le nombre de temps passé dans un sommeil profond ou l’idée que mon avenir ait été décidé pendant ma phase en état second.

             Mon cœur bat plus rapidement. Cela importe pour moi.

             Au sortir de la prison, tout ce qui comptait à mes yeux était d’occire Aizawa. Je ne sais pas vraiment pourquoi cet objectif ne me semble plus autant important. Peut-être car je réalise petit à petit qu’il en s’agissait que d’un accident, en fin de compte.

             Maintenant, je veux être libre. Me réveiller quand je veux. Ne pas avoir à préparer le petit-déjeuner ni craindre le caractère d’Han. Car, même si je l’ai aimé et l’aime encore je ne peux nier que ne plus avoir cette constante épée de Damoclès au-dessus de la tête est une délivrance.

— Les votes et discussions ont été longues mais la conclusion est irrévocable. Voici votre toute dernière chance, explique-t-il d’une voix grave et désintéressée. Vous resterez à mes côtés nuit et jour, plus de sortie dans un bar en catimini ni de quart d’heures de liberté. Vous ne vous servirez plus de votre alter en présence des élèves et si vous enfreignez la moindre de ses règles, vous retournez en prison et je perds mon emploi. Compris ?

             Mes yeux s’écarquillent. Le flot d’informations qu’il vient de déverser sur moi m’a pris si soudainement de court que je manque de rater la toute dernière phrase qu’il a déclarée avant de me demander si j’avais bel et bien saisie ses paroles.

             Son regard se fait pressant, attentif. Il attend ma réponse.

— Vous avez…, je commence, incertaine, …vous vous êtes porté garant pour moi ? Avez mis votre place en jeu ?

             Ses sourcils se haussent légèrement, comme s’il ne s’attendait pas à ce que je pointe cela du doigt. Puis, aussitôt, il reprend son habituel air indéchiffrable.

— Je me suis déjà investi pour vous faire libérer auprès du procureur car l’état vous reconnait irresponsable de vos actes à cause de l’emprise de votre époux sur vous, répond-t-il en caressant distraitement son chat. Si je vous lâchais maintenant, je ne serais plus crédible.

— Mais vous évitez les médias et ne soigner pas votre apparence, vous vous fichez de la crédibilité, je ne peux m’empêcher de faire remarquer, oubliant totalement la première partie de son propos.

             A ces mots, je le vois se raidir. Quelques instants durant, il ne dit rien. Puis, se tournant vers moi, il lâche :

— Arrêtez de discuter et préparez-vous, l’école commence bientôt.

             Là-dessus, il reporte son attention sur son café et en reprend une gorgée. Malgré moi, je ne peux empêcher un sourire d’étirer mes lèvres et une dense chaleur naitre dans ma poitrine. Je n’arrive pas à croire qu’il ait mis sa profession en danger pour moi.

             Et, même si je ne devrais pas ressentir du plaisir à cette idée mais plutôt de la crainte qu’il puisse être dans l’embarras plus tard, là, maintenant, j’ai le sentiment de compter pour quelqu’un.

             De valoir le coup qu’on se batte.

             Mon envie de le remercier est pressante. Mais le mot sonnerait étrange entre nous et risquerait de le mettre mal à l’aise. Il me dirait qu’il ne fait pas cela pour obtenir la gratitude de quiconque mais par envie.

             Alors j’opte pour une autre formule.

— Je croyais qu’on se tutoyait ? je lance.

             Là, ses yeux remontent vers moi. D’abord indéchiffrable, ils se plissent soudain légèrement en une moue rieuse que je ne lui ai jamais vu et qui m’ébranle profondément. Car jamais je ne me suis sentie aussi détendue.

             Il semble à l’aise avec moi.

— Très bien, reprend-t-il.

             Mon cœur bat un peu plus fort dans ma poitrine.










— Tes nouveaux vêtements t’attendent à l’étage.



































             Bien des évènements se sont déroulés durant mon bref coma. La semaine de stage s’est soldée par une épineuse confrontation entre des créatures aux mains de la Ligue des Vilains et trois élèves de la Seconde A. Les conversations surexcitées parcourant présentement la salle ne parlent que de cela.

             Ainsi que d’un examen se profilant à l’horizon.

             J’avoue être légèrement désarçonnée. Etant arrivée au lycée Yuei après l’attaque de La Ligue des Vilains et n’ayant pas forcément cherché à me renseigner sur eux, je fais présentement face à des discussions à propos de créatures dépourvue de cervelles qui me dépassent.

             Selon toute vraisemblance, elles auraient attaqué la ville en même temps qu’un sombre tueur de héros. Et, au cœur des combats, Midoriya, Todoroki et Tenya se seraient dressés et les auraient combattus avec hargne aux côtés d’autres héros.

             Alors, conversant à propos de ce combat, des différentes anecdotes de stage et, évidemment, de l’examen approchant, ils sont loin d’être attentifs. Quoi que le cours n’ait pas encore commencé. Et il ne débutera qu’à la seule condition que je l’annonce à haute et intelligible voix.

             Mais j’avoue être particulièrement nerveuse, aujourd’hui.

             Dans la voiture tout à l’heure, alors que je regardais avec timidité mon reflet dans le rétroviseur, charmée par les vêtements que je porte grâce à notre virée shopping, Aizawa m’a annoncé qu’il a pris comme décision de me confier la classe pour la journée.

             Et cette dernière serait consacrée à la préparation des élèves à l’épreuve héroïque.

             Il n’est pas encore arrivé dans la salle. Tous l’attendent, à vrai dire. Comme à leurs habitudes, ils ont prévu de se taire dès lors que son pied franchira le seuil de la salle. Mais je sais, de mon côté, que cela n’arrivera pas avant plusieurs heures.

             Car, même s’il a assuré qu’il me surveillerait nuit et jour, je suis belle et bien en solitaire sur ce coup.

             M’éclaircissant la gorge, je prends une profonde inspiration. Je suis en veine, il ne s’agit pas d’une classe récalcitrante, au contraire. Point de cancre à l’exception d’un détraqué sexuel que je vais me faire un plaisir de renvoyer dès qu’il se permettra ne serait qu’un regard de travers.

             J’aurais pu devoir faire face à d’ignobles gamins qui ne m’auraient pas écouté une seule seconde.

— Nous allons commencer, j’annonce d’une voix distincte.

             Aussitôt, les regards se tournent vers moi, médusés. Soudain au centre de l’attention, je déglutis péniblement tandis que les différents élèves debout regagnent leurs pupitres.

— Exceptionnellement pour aujourd’hui, je vous ferais cours afin de vous préparer à l’examen à venir. Je ne me concentrerai que sur la partie héroïque en vous donnant quelques conseils, je déclare.

— Et pourquoi c’est vous qui faites cours !? lâche Bakugo, ses cheveux en épis ayant enfin repris leur forme originelle — il est rentré avec une tignasse entièrement plaquée qui a bien failli me couter la vie tant je riais et peinais à respirer.

             Et, à en juger par le regard mauvais qu’il me lance, les bras croisés, il n’a toujours pas digéré ma crise d’hilarité.

             Me tournant vers lui, je pose un regard assez désintéressé sur ses traits avant d’annoncer d’une voix calme :

— Car je n’ai pas eu besoin de mon alter pour assassiner mon époux.

             Aussitôt, je vois les yeux s’écarquiller parmi les rangs et discerne nettement le tressaillement de leurs corps. Et, même si le blond ne réagit pas de façon aussi marquée, sa surprise ne manque pas à mon regard attentif.

             Et j’avoue être moi-même désarçonnée par le fait d’avoir déclaré cela sans un pincement au cœur ni sentiment de culpabilité.

— Il vous faut savoir vous battre sans votre alter pour espérer le maitriser, aussi contradictoire cela puisse paraitre, je poursuis en saisissant un feutre sur le bureau que je débouchonne. La tentation avec un alter ou quelconque forme de pouvoir est de l’utiliser constamment.

             Au tableau, j’inscris différents noms d’élèves ainsi que le pouvoir dont ils sont propriétaires. Relativement rapidement, la surface est recouverte d’écriture. Rebouchonnant le stylo dans un claquement sec, je m’écarte de quelques pas avant de me tourner vers l’assemblée suspicieuse.

             Ils ne discernent pas où je veux en venir.

— Ces renseignements, je les ai obtenus à la simple vue de votre uniforme lors de notre tentative de combat. Certains sont même allés jusqu’à me montrer leurs alters sans m’attaquer, c’est une bien bête erreur de débutant, je lance.

             La classe est bien silencieuse. Ils boivent mes paroles. Cela me rassure.

— Plus tôt votre adversaire comprendra votre pouvoir, plus vite il développera des techniques pour le contrer. Bakugo croit avoir un alter puissant mais il suffit de l’empêcher de suer pour le contrer. Todoroki fait preuve d’étonnantes habilités et son alter est remarquable mais un regard à ses expressions faciales et on sait qu’il est aussi soumis à la température de son propre pouvoir. Sans parler de Midoriya qui se blesse en l’utilisant.

             Les concernés baissent légèrement la tête — à l’exception du blond qui semble prêt à arracher la mienne. Je n’apprécie pas de voir cela. Je ne souhaite pas les humilier, seulement leur enseigner ce que j’ai connu.

— Ne voyez pas cela comme un sermon. Vous êtes doués. Mais comme n’importe quel débutant, vous commettez des erreurs, j’explique. J’ai vécu avec un homme qui a réussi à me faire croire durant plusieurs années qu’il n’avait pas d’alter. Et je n’ai jamais connu plus grand adversaire car je ne soupçonnais pas sa puissance et donc ne prenais pas la peine de chercher ses fa…

             Ma voix meurt dans ma gorge tandis que mes yeux s’écarquillent. Mon propre cœur résonne dans ma poitrine tel un marteau frappant l’enclume du passé, celle qui pesait sur mon corps et le maintenait là où je n’étais que prisonnière.

             Quelles paroles viens-je juste de prononcer, à l’instant ?

             Non seulement j’ai accusé Han de m’avoir menti, l’ai qualifié d’adversaire mais l’est en plus traité comme tel en parlant de guetter ses failles. Il faut que je me ressaisisse. Le cauchemar de la nuit dernière m’entête trop.

             Secouant très légèrement la tête, d’une façon presque imperceptible, je me tourne à nouveau vers les élèves, coupant court à mon précédent propos.

— Pour la prochaine demi-heure, vous allez me lister vos points faibles et trouver au moins quatre façons d’en tirer parti. Celui qui trouvera mes propres points faibles sera relâché avant l’heure.

— Et il pourra voir vos se…

— Termines cette phrase et je te crève, Mineta, je tonne entre mes dents serrées.

             Malgré moi, au moment où ces mots franchissent mes lèvres, mes yeux se posent sur les cheveux bicolores de Shoto Todoroki, au fond de la salle. Il me regarde déjà, une expression indéchiffrable sur les traits. Il serait logique qu’il m’en veuille après l’humiliation que je lui ai fait subir, au championnat.

             Mais je ne parviens pas à interpréter la lueur dans son regard.

             Détournant le regard, je fais signe de main à la classe de s’exécuter tandis que le bruit des feuilles simples tirées de leurs sacs résonne. En me tournant pour revenir à mes occupations, mon regard tombe sur la porte d’entrée.

             Les mains dans les poches, son habituelle écharpe autour du cou, Aizawa se tient, debout.















             Et je vois nettement dans ses yeux qu’il a entendu mes propos envers mon époux.

 











武士は食わねど高楊枝


















3536 mots

on progresse peu à peu
et on atteint même la
fin de la saison 2

je voulais vous dire que
même si je ne réponds pas
forcément aux
commentaires je les lis et
je suis vraiment très
reconnaissante
que vous lisiez cette
histoire

j'espère que ça vous a
plu

:)

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