PROLOGUE
FF TEWKSBURY & ENOLA HOLMES
' l'amour, un fruit du démon défendu par les prétendants de cupidon. alors, la noirceur qui entoure ces cœurs malheureux tombera face aux sentiments incestueux. laisse les s'y glisser, une dernière fois et nous verrons bien ce qu'il leur adviendra. léopold et joséphine ne seront enfin plus que l'ombre d'eux même.'
enola cloture le dernier chapitre en fermant son livre. elle est allongée maladroitement, sa robe à volant se pliant de tous les côtés et ses yeux vagabondant sur la chambre mal habillée d'un blanc pâle et abimé. son lit, dont les bords sont délimités par quatre poteaux qui s'élèvent trop haut, est placé au milieu de la pièce. les livres éparpillés au sol, les feuilles volantes et le tapis qui a été changé d'emplacement expliquent le souffle qu'elle lâche quand elle se relève enfin et pose les pieds au sol. il s'offre alors deux choix : slalomer entres ces objets non rangés, ou s'amuser à les parcourir sur la pointe des pieds. elle emprunte le passage 'livres philosophiques' en écrasant 'candide', la célèbre œuvre de voltaire. ses pieds nus frôlent les couvertures glacés des ouvrages qui résignent au sol depuis bien trop longtemps. alors qu'enola tient enfin sur sa demi pointe, la porte s'ouvre brusquement et elle trébuche. à l'encadrement de la porte, sa grande sœur coiffée d'innombrables boucles correctement placées commence déjà à râler.
( - enola, il est temps que tu ranges tout ça, marmonne-t-elle en désignant le bazar étalé par terre, et arranges ta robe, j'ai convié des invités. il serait dommage qu'ils te voient dans cet état. )
la porte se referme, et enola peut entendre le bruit des talons de sa sœur léonore qui frappent sur le parquet du premier étage. léonore est son ainée de trois courtes années, mais elle est déjà marier et pense à fonder sa propre famille. enola, elle, garde son indépendance comme le lui a enseigné sa mère. or, sa mère est partie en france pour un voyage important, avait-elle dit, laissant enola dans les bras de sa sœur trop lady à son goût.
enola. alone. un signe peut-on dire, un signe de sa vie qu'elle ne veut vivre que coincée par ses propres obligations et ses propres envies. pourtant sa sœur n'est pas du même avis, alors elle est quasiment persuadée que les invités sont encore une fois des prétendants que léonore laisse défiler dans la maison depuis le début de la semaine. elle se lève à la va-vite, détache ses cheveux encore légèrement emmêlés et tente d'effacer les plis de sa robe en dévalant les escaliers. elle s'arrête au milieu, se souvient qu'elle n'a toujours pas enfilé de chaussures mais se décide tout de même à descendre sans prêter attention aux futures remarques de sa sœur.
( - tes chaussures ! hausse-t-elle la voix en fixant ses pieds. )
enola roule des yeux avant de venir s'installer entre sa sœur et son mari, jean 'holmes'. elle se sent serrée, au milieu de ces deux adulateurs de la vie pleine de richesse qu'ils mènent. alors, au milieu de ce silence, la jeune fille se jure de ne jamais devenir aussi ennuyeuse qu'eux deux réunis. on toque à la porte, enola sursaute tant elle ne veut voir les visages des invités. léonore se lève pour rejoindre le hall d'entrée. au même moment, la dame de chambres vient déposer le plateau rempli de tasses de thé et de biscuits sucrés. dommage, enola est plutôt café et amuse-bouche... elle remercie la nouvelle venue d'un signe de tête auquel jean nie. la porte s'ouvre enfin, le cœur d'enola se serre, et elle retient son souffle.
( - quel plaisir de vous voir ! s'exclame sa sœur en les invitant à entrer. )
ils s'engouffrent à l'intérieur du manoir et enola peut enfin discerner les personnes conviées. elle balaye la lady des yeux, cheveux blonds, regard perçant et une longue robe habillée de fleurs bleues qui s'accorde parfaitement à ses yeux. à ses côtés, un garçon coiffé d'un chapeau haut de forme qu'il ne tarde pas à enlever. enola cligne des yeux, pour vérifier de qui il s'agit. puis elle se lève et s'approche de lui. ils se fixent, leurs regards accrochés l'un à l'autre. il passe sa main sur sa joue, et s'approche de son oreille pour lui murmurer d'une voix douce :
( - tu m'as manqué, eno. )
son cœur rate un battement. cette voix, qu'elle n'a pas entendu depuis si longtemps. elle le laisse glisser ses doigts dans ses cheveux. lentement, il se met à les démêler. elle sent la chaleur de sa main qui quitte sa joue. et alors qu'elle baisse enfin la tête, il vient la serrer dans ses bras. elle ne bouge pas. enola est figée, figée de se rappeler de cette époque où elle n'était pas cette fille 'alone'.
ici, dans ce hall d'entrée qu'elle a toujours détesté, elle a un peu l'impression d'être joséphine dans les bras de léopold. et elle ne sait pas vraiment, si c'est une bonne chose ou non, au final...
cata.lys
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