CHAPITRE SIX


FF TEWKSBURY ET ENOLA HOLMES

ils se fixent, à côté de cette table où enola ne cessait de manger. tewksbury ouvre la bouche mais aucun son ne sort, et enola ne sait pas si c'est parce qu'il regrette ou qu'il n'ose plus l'aimer, subitement. des murmures fracassent son cœur : les invités les ont vu, ont entendu le vicomte rembarrer la comtesse. elle tremble de honte et de peur.  lui, reste immobile presque comme si il était indifférent à ce qu'il venait de se passer. au milieu de tous ces regards, holmes découvre léon. sa bouche entrouverte et ses yeux écarquillés montrent son étonnement.  elle s'approche de lui, hésite à lui expliquer mais se souvient qu'elle ne lui doit rien. alors elle se retient de crier au visage du vicomte qu'elle regrette ce qu'il vient de faire. elle sait que c'est un mensonge : elle meurt d'envie de recommencer. indéfiniment, jusqu'à ce qu'ils aient du mal à respirer. et le tic qu'il a de toujours mordiller sa lèvre inférieure n'aide en rien à ce qu'enola détourne la tête. elle tourne sur elle-même, continue de voir les regards braqués sur elle et dans la plus grande des hontes s'engage vers la porte d'entrée avant d'échapper de cette maison à problèmes. elle traverse le jardin à la va-vite et plonge dans les rues sombres de londres. 

( - enola, attendez ! lui crie tewksbury. )

elle ne peut pas se retourner, ou plutôt elle ne le veut pas. elle entend ses pas qui se rapprochent, il est tout près et elle le sait. son souffle embrumé de fumée vient frôler ses oreilles. elle se tourne, malgré toutes les interdictions qu'elle s'était posée.

( - tewksbury... arrêtons nous là, s'il vous plait. )

il ferme son poing, regrette-il ?

( - je ne peux pas, enola. pardonnez mon manque de tact mais je ne suis pas disposé à m'arrêter là. )

( - ne comprenez vous pas ! hausse-t-elle le ton. )

il se rapproche encore.

( - non ! je ne comprends pas pourquoi vous vous obstinez à renier ce qu'il vient de se passer. )

elle ouvre de grands yeux.

( - moi ? renier ce qu'il s'est passé ? ne vous fatiguez pas à conter d'aussi vulgaires sottises ! c'est vous qui ignorez tout ce que j'ai pu ressentir à la minute où vos lèvres ont touché les miennes. )

il lâche un soufflement exaspéré et vient déposer sa main sur son épaule. enola frissonne sous le contact de sa peau contre sa fine veste.

( - pourquoi êtes vous si compliquée à cerner, enola holmes ? )

( - et vous, pourquoi votre bonté conquière autant de cœurs ? vous êtes un homme accompli, et je crois regretter de ne pas réussir à m'échapper de ces sentiments incestueux, très cher marquis de basilwether. vous m'invitez à un bal où je n'ai que faire ! je vous rappelle que vous n'y aviez été convié seulement parce que la comtesse rêve de vous chaque soir. je ne connaissais personne, ou presque. pourtant je n'ai pas démérité, je n'ai pas fui. du moins, pas avant que vous ne veniez briser les distances qui nous ont toujours séparé. )

il ne sait quoi répondre. son corps imposant recule, il renonce. il lui lance un dernier regard attristé avant de disparaitre dans la demeure de la comtesse haringston. enola se retrouve seule, dans le froid intense qui recouvre londres, au milieu de ces rues silencieuses. elle regrette un peu de lui avoir lancé tout ça au visage. mais le temps ne lui laisse pas un moment de repis puisque quand elle s'assoit sur le banc d'à côté, le marquis de salisbury vient la rejoindre. il ne dit rien, au début. puis une montée de courage l'envahit et il se tourne vers son ancienne petite amie en lançant :

( - tu étais très belle, aujourd'hui. fin comme tous les jours mais tu vois c'est que ce soir, enfin voilà quoi... )

elle sourit.

( - toi aussi, les costumes te vont toujours à ravir. )

elle le revoit, sa taille divisé par deux entrain de croquer dans une pomme. ce jour là, le jus avait jailli en retombant sur son tout nouveau costume. il s'était empressé d'aller le nettoyer et s'était juré de ne plus remanger de pommes. voilà une des raisons pour laquelle enola lui avait offert, à l'anniversaire de ses huit ans, une belle pomme rouge que léon avait lancé dans le jardin, jusqu'à ce que les oiseaux la dévorent. 

( - tu fais toujours la tête aux pommes ? continue-t-elle. )

ses yeux rieurs réapparaissent.

( - figures toi que les oranges se sont aussi mises à m'attaquer ! il faut véritablement que j'évite les fruits à jus, ils me portent malheur... )

elle se met à rire, et léon se rassure de savoir qu'elle ne pense pas à tewksbury actuellement. il se lève d'un bond et lui tend son bras.

( - il faut absolument que tu me présentes londres ! je suis tout nouveau dans cette lointaine contrée, souviens toi, explique-t-il. )

elle se lève aussi mais renie le bras qu'il lui a tendu. peut-être est-ce parce que tewksbury le lui proposait toujours. mais enola s'empresse tout de même d'entrainer léon dans le parc qui fait fasse à la chambre des lords. elle explique à la va-vite les quelques plantes qu'elle connait grâce au marquis de basilwether, et continue sa visite. ils passent devant la plus célèbres fabrique d'allumettes, contournent quelques avenues et finissent par déboucher dans la grande baker street. 

( - ta mère va bien ? demande subitement son compagnon. )

( - rassures toi, elle est toujours fidèle à elle même. une véritable holmes. )

elle lui propose d'aller boire quelques verres dans le meilleur recoin de londres, mais léon affirme que c'est une mauvaise idée et qu'elle désire cela seulement pour fuir son vicomte.

( - que s'est-il passé, pour qu'il te laisse ainsi en plan ? )

elle baisse la tête.

( - nous n'aurions jamais du nous embrasser. il s'agit la d'une erreur, mais je compte rectifier ceci. dans quelques jours toute cette histoire ne sera que mémoires du passé. )

le marquis de salisbury hausse les épaules, pas vraiment convaincu par le discours d'enola. comme si son envie irrésistible de détruire cette tournure que leur relation vient de prendre n'était pas vraiment ce qu'elle désirait. 

( - puis, même si tu ne me crois pas, j'aimerais qu'on ne parle plus du vicomte tewksbury, juste pour cette soirée. )

léon hoche la tête et commence à lui conter la beauté de new york, où enola a toujours rêvé d'aller. 

tewksbury s'est un peu fait oublier cette fois-ci, mais le marquis est persuadé qu'elle ne pourra pas l'éviter bien longtemps. un peu comme si c'était sa destinée...

cata.lys 

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