CHAPITRE SEPT


FF TEWKSBURY ET ENOLA HOLMES

minuit est largement passé lorsque léon wilson et enola holmes quittent enfin le bar qu'ils occupaient. lors du chemin du retour, malgré toutes les interdictions qu'elle s'était fixée, enola ne peut s'empêcher d'attraper le bras de son compagnon, tout en évoquant le sourire charmant du beau vicomte tewksbury. 

( - en vérité léon, je crois que j'ai beaucoup aimé la sensation de ses lèvres sur les miennes. lâche-t-elle, hoquetant presqu'à chaque mot. )

le cœur du marquis de salisbury se rétracte. elle a aimé avoir ce contact avec lui, et même si au fond de lui il le savait pertinemment, il ne peut s'empêcher de ressentir une certaine peine. enola sautille gentiment en continuant son chemin sans pour autant lâcher le bras de son ancien petit ami. la phrase qu'elle a lâché plane encore au dessus d'eux, laissant ce silence angoissant les envahir.

( - tu devrais aller le voir, tu ne crois pas ? la questionne-t-il au bout d'un certain temps. )

elle se tourne vers lui, plongeant ses iris noisettes dans les siennes.

( - je t'ai dit que j'avais aimé, mais je pense tout de même qu'il aurait dû demander mon consentement, avant d'agir de la sorte. ajoute enola, haussant un peu la voix. )

léon ne sait plus vraiment quoi lui dire, elle ne s'en rend peut être pas compte mais ce qu'il a fait était très courageux, et surtout un important signe d'affection. le marquis le plus convoité de ce siècle s'était affiché publiquement avec elle, et qui plus est, il l'avait embrassé. cette nouvelle avait de quoi faire jalouser bon nombre de ladies de londres. mais enola s'obstinait à s'imaginer qu'il avait fait ça sans le vouloir, simplement pour rembarrer une foutue comtesse à laquelle il ne prêtait même pas attention en vérité.

( - je crois qu'il t'aime.

( - je crois que tu te trompes, léon.

( - il ne t'a pas embrassé sans raison, voyons !

elle écarquille les yeux face au ton qu'emploie son ami de toujours. 

( - ah non, pas sans raison. il souhaitait simplement se payer la tête de cette femme idiote qui ne cesse de se pavaner. et pour ça, il a cru que j'étais la bonne personne. mais je ne suis pas ce genre de femme, et je pensais qu'il était au courant. souffle-t-elle, un brin de déception dans la voix. )

le marquis de salisbury hoche la tête, mimant d'avoir compris ce qu'elle disait.

( - en vérité, tu lui en veux de t'avoir volé ce premier baiser, n'est ce pas ? demande-t-il )

en voyant la mine surprise d'enola, léon comprend qu'il a tapé dans le mille. 

( - c'était le premier... même toi et moi nous ne nous étions jamais embrassés. je voulais le garder pour une relation durable, un homme envers qui j'éprouve de puissants sentiments. et lui, il me l'a volé, comme ça, sans un mot, sans un quelconque sentiment. )

tu pourrais être surprise, pense le marquis silencieusement. mais enola semble véritablement tourmentée, alors  léon l'arrête, pose lentement se mains sur ses hanches et plonge une nouvelle fois son regard dans le sien. 

( - et si l'on s'embrassait, dans ce cas là ? en mémoire de nos anciens sentiments, histoire que cette soirée ne t'ait pas non plus achevé le moral.

elle le fixe, entrouvrant sa bouche. intérieurement elle pèse le pour et le contre, réfléchit à ce que penserait tewksbury s'il était là, puis se rappelle qu'elle ne lui doit rien. léon se gratte nerveusement la nuque suite à la proposition qu'il vient de lancer, mais enola finit par se décider. 

lentement, elle vient glisser ses doigts autour du cou de son compagnon et rapproche dangereusement son corps du sien. leurs visages sont à quelques centimètres, le souffle chaud d'enola s'étale sur le visage du marquis de salisbury. leurs regards dévient vers la bouche de l'autre. entreprenant, léon finit par venir sceller leurs lèvres. enola réfléchit, analyse. ses lèvres sont moins sucrées que celles de tewksbury mais pas non plus désagréables. elles sont fines, pas trop imposantes. elle savoure ce baiser comme ci s'était son premier. elle se met à jouer avec une mèche des cheveux de léon pendant que ce dernier resserre son emprise sur ses hanches. elle sourit véritablement contre ses lèvres, heureuse de découvrir pour la première fois - si l'on fait abstraction du baiser non consenti - cette sensation exquise. elle sent son ventre se nouer, elle ressent quelque chose de nouveau. ce n'est pas de l'amour, c'est différent. mais en tout cas, elle l'apprécie grandement. ils finissent par se détacher, tous deux à bout de souffle. léon ne détache pas son regard de celui d'enola, il cherche à deviner ce qu'elle en pense. 

( - c'était... magique. finit elle par lancer. )

il sourit, tellement heureux de savoir qu'il ne l'a pas déçu. il lui propose son bras une nouvelle fois, et reprennent leur route en direction de la demeure des holmes. le cœur d'enola plane, insouciant et délicieusement content d'avoir dit oui au marquis de salisbury. ils quittent le parc silencieusement, tous deux affichant ce sourire discret, ce sourire sincère qui démontrait l'intensité de ce qu'ils venaient de ressentir. 

lorsque le grand manoir des holmes se dresse devant eux, enola et léon se détachent, s'accordant un dernier aurevoir. ils n'ont pas parlé, depuis le baiser. ils ont simplement savouré ce moment partagé. 

( - merci, pour ce soir. tu n'étais pas obligé de rester avec moi comme cela.

il sourit.

( - je ne pouvais pas laisser mon ancienne petite amie aussi triste d'avoir échangé son premier baiser.

les yeux d'enola scintillent en se rappelant leur baiser partagé, puis celui échangé avec tewks. est-ce qu'elle le regrettait véritablement ? elle avait tout de même accordé beaucoup d'importance au gout de ses lèvres contre les siennes. voyant enola retourner dans ses pensées, léon lui attrape la main avant d'y déposer un doux baiser et de repartir dans le sens inverse. 

( - bonne nuit, eno ! lance-t-il après s'être légèrement éloigné. )

le cœur d'enola se serre en entendant ce surnom qui date de leur enfance. toujours le sourire aux lèvres, elle rejoint la porte d'entrée avant de s'engouffrer à l'intérieur de sa maison. elle dévale rapidement les escaliers pour aller s'enfermer dans sa chambre et s'écrouler sur son lit. elle défait lentement sa coiffure avant de changer de tenue et d'enfiler sa nuisette. alors qu'enola s'apprête à éteindre la bougie  de sa chambre, elle entend taper aux carreaux de sa fenêtre. surprise, elle rejoint cette dernière pour observer l'extérieur. ne voyant rien elle décide de l'ouvrir et de jeter un rapide coup d'œil. 

( - pssst ! ici ! chuchote quelqu'un en contrebas, des cailloux entre les doigts. ) 

enola descend son regard afin de croiser le regard de l'inconnu. tewksbury. ses cheveux en bataille se soulèvent au rythme du vent et son regard appuie celui de son amie. elle souffle, elle ne veut pas le revoir tout de suite, où alors elle risque de s'emballer.

( - voulez-vous bien me rejoindre, je vous prie, enola ?

elle rougit dans la nuit. 

( - je suis en nuisette, tewksbury ! je ne peux pas. chuchote-t-elle à son tour. ) 

il affiche une mine déçue puis ajoute : 

( - ce n'est pas grave ! j'ai à vous parler, et c'est important.

était il fou ? une dame ne pouvait point se présenter devant un homme dans une tenue aussi... légère.

( - enola, enfilez je ne sais pas moi, quelque chose par dessus, et rejoignez moi ! lance-t-il en voyant le silence malaisant qu'il a crée. ) 

elle s'exaspère, referme sa fenêtre et enroule son corps dans la couverture qui se trouve sur le bord de son lit. elle redescend les escaliers et ouvre la porte. il est là, un bouquet de pensées dans la main droite. 

( - ces fleurs veulent dire pardon... lâche-t-il dans un murmure. )

elle attrape le bouquet et le toise d'un regard glacial.

( - je m'en veux enola, je n'aurais pas du me comporter ainsi. vous embrasser sans vous demander la permission était une atteinte à votre intimité, et je regrette véritablement. je sais que vous êtes une femme singulière, quelque peu rancunière et je refuse de vous perdre pour un futile baiser.

enola s'assoit lentement sur les quelques marches du perron, toujours emmitouflée dans sa couverture. 

( - il n'était pas futile, à mes yeux. lui explique-t-elle. ) 

il s'assoit à ses côtés avant de fixer la lune. puis, sans dévier son regard, il lance : 

( - en vérité, je crois que je vous aime. je crois que je vous aime vraiment, au point de ne plus réussir à agir normalement. )

cata.lys

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