CHAPITRE DEUX
FF TEWKSBURY ET ENOLA HOLMES
léon wilson, marquis de salisbury, finit par quitter le manoir des holmes. après une bonne heure où enola n'a cessé d'éviter le sujet 'enfance et passé', le futur lord a accepté sa défaite et s'est finalement enfui. enola, assise autour de la table du salon débute le dîner. léonore et jean ne parlent pas, ils la fixent dans un silence, tentant de démasquer la discussion qu'ils ont eu. mais la jeune fille reste muette et avale monotonement sa soupe. une fois le souper terminé, elle s'échappe de la table, salue sa sœur et jean puis emprunte les escaliers. en grimpant les marches, enola entend la voix de sa sœur léonore lui crier :
( - tu achèteras des fleurs demain, la comtesse de salisbury va revenir pour le déjeuner et j'aimerais apporter des couleurs dans ce salon. )
enola soupire, informe sa sœur qu'elle le fera et part s'enfermer dans sa chambre. elle balaye son lit des livres qui sont posés dessus avant de se jeter sur le matelas. elle ferme les yeux, revoit léon wilson dans son esprit et se fatigue de ne réussir à penser à autre chose. alors d'un pas nonchalant, elle se défait de sa longue robe rouge et de son corset infiniment serré avant d'enfiler une nuisette et de retourner se glisser à l'intérieur de son lit joliment décoré. quand morphée l'a rattrapé, enola n'avait toujours pas réussi à se sortir léon wilson, marquis de salisbury de la tête.
- enola et tewksbury -
les nuages ont encombré le ciel quand la jeune holmes se décide enfin à sortir dehors pour accomplir sa tâche. la nuit mouvementée qu'elle a passé lui donne des envies de tout casser, et elle voit en cette mission une occasion indéniable de fuir léonore et jean. elle a enfilé une robe verte, pour cette journée très peu ensoleillée. en marchant dans la direction du marché, une ombre s'accroche brusquement à son bras, la bousculant et enola manque de tomber. elle peste auprès de la personne qui la tire dans les rues de londres. elle est entrainée dans une course et se forme à suivre le rythme. ses chaussures tapent sur le sol et s'accordent avec les cris qu'elle perçoit derrière elle.
( - il faut que vous m'aidiez ! l'informe son 'kidnappeur'. )
elle le cherche du regard, mais il court dos à elle. ses cheveux bruns sont cachés sous un chapeau, et sa veste vole dans le vent. elle tente de le freiner pour l'arrêter.
( - non. mais calmez vous, monsieur, je vous prie ! s'impose-t-elle, que vous prend-il ? )
l'homme se retourne et le sourire mi-figé qu'il tient sur son visage ensoleillé vient réconforter le cœur d'enola. elle le reconnait, le revoit son bouquet de fleurs entre les doigts. son interlocuteur s'engouffre dans une petite impasse cachée par du linge étendu et finit enfin par s'arrêter. coincés entre deux maisons très serrées, leurs corps se frôlent et leurs mains touchent toutes deux les pierres grises derrière eux. il positionne un doigt sur sa bouche pour lui faire signe de garder le silence. enola sourit face au visage rouge flamboyant qu'il affiche. ses cheveux se sont emmêlés pendant sa course, et ses joues ont cramé. sa cage thoracique se soulève sur un rythme irrégulier et sa bouche entrouverte laisse sortir un souffle chaud qui vient s'étaler sur le visage d'enola.
( - tewksbury, que faites-vous donc ici ? )
ses épaules se relâchent enfin, le laissant reprendre sa respiration. il ressort de l'impasse invitant la jeune fille à faire de même. les personnes qui poursuivaient le lord ont disparu mais le marquis de basilwether ne peut s'empêcher de jeter des coups d'œil dans tous les recoins pour vérifier. il se rapproche d'elle, remet une mèche de ses cheveux en pagaille derrière son oreille et s'éloigne de nouveau d'elle.
( - comment vont les chrysanthèmes ? )
enola roule des yeux avant de lâcher d'une voix enjouée :
( - ils se portent bien, ils ne sont pas déçus de ne plus vous voir tous les jours. )
lord tewksbury soupire sans se détacher du regard d'enola. il commence à marcher en lui proposant son bras qu'elle accepte volontiers. ils se dirigent calmement vers le marché du samedi qui a lieu au centre de londres quand la plus jeune des holmes se rappelle qu'elle n'a pas acheté les fleurs que léonore lui avait demandé.
( - et vous, êtes-vous déçue de ne plus me voir à longueur de journée ? reprend tewksbury. )
elle laisse un rire franchir la barrière de ses lèvres et tewks affiche une mine dégoûtée.
( - non pas vraiment, du moins l'assemblée de la chambre des lords ne me manque pas. )
elle ne répond pas véritablement à sa question et le marquis voit cela comme un signe. alors il continue son chemin, avec enola à son bras.
arrivés au premier poissonnier du marché, enola se détache de lui avant de s'enfuir entre les avenues du centre de londres. tewksbury la poursuit, encore surpris de ses réactions imprévues. il la pourchasse, sans la trouver au milieu de ces rues bondées d'une foule pressée. puis l'odeur des fleurs l'attire, il se délaisse alors de son objectif pour suivre cette enivrante passion qui le consume depuis sa jeunesse. il rejoint le stand du fleuriste et trouve, installée devant d'une façon désespérée, une enola toute retournée par les différentes odeurs des plantes. le lord attrape une fleur ( un aster aux pétales d'un rose éclatant ) et la lui tend.
( - je crois comprendre que vous nécessitez, encore une fois, de mes talents de botaniste, où je me trompe ? )
elle saisit la plante, vient humer son parfum avant de hocher la tête. tewks forme un bouquet avec plus d'une dizaine d'asters avant de l'offrir à enola en déversant l'argent entre les mains du fleuriste. ceci fait, il lui tire une révérence à laquelle elle répond en lui tendant sa main. le lord dépose un chaste baiser sur la peau douce de la main d'enola avant de se relever.
( - passez une bonne journée, enola holmes dont les talents pour les fleurs n'existent pas. )
( - vous aussi, lord tewksbury marquis de basilwether dont le cœur ne peut déjà plus se passer de moi. )
un sourire narquois s'affiche sur les lèvres d'enola quand elle prend la route du manoir, son bouquet à la main. c'est seulement à la moitié du chemin, qu'elle se rend compte de la carte qu'il a osé glisser entre les pétales. elle la saisit et peut voit inscrit dessus, ces quelques mots joliment calligraphiés :
oseriez-vous m'accompagner au bal, enola holmes ?
cata.lys
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