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ACHLYS | CHAPITRE 19


























































Royaume de Chô-Seon,

ancienne Corée réunifiée,

Jeong-Guk.



































- E -


On frappa.

Les coups résonnèrent ; j'émergeai difficilement, avec une grande peine. Des voix portantes, ensuite et il me fallut un temps avant de prendre connaissance du lieu où je me trouvais. À ce désormais, les bras de mon brun m'enserraient à la tendresse ; il restait ensommeillé tout-plein tandis que je croquai doucement dans sa lèvre subalterne. Sa bouche s'entrouvrit dès lors mais pas une plainte n'en réchappa.

On frappait à nouveau. De l'autre côté des battant, Chul se fit ouïr à héler le titre honorifique de mon amant assoupi qui ne cillait pas. Le régulier de son souffle me parvenait et me renvoyait à la nuit passée où il échappait à son contrôle. Je glissai les phalanges sur sa pommette bombée et je fus pris d'une euphorie silencieuse à sa contemplation.

- Votre Majesté... rauquai-je à son lobe.

Nos jambes s'enlacèrent ; mon nez s'égara dans le creux de sa nuque où je humai l'odeur enivrante du sexe.

- Votre Majesté, vous êtes réveillé ? poursuivit le joufflu. Pouvons-nous entrer ?

Mon chef se dressa, volé d'une soudaine panique. L'interpellé se mût en resserrant notre étreinte aimante et me pria de ne pas bouger dans un chuchot guttural. Je dessinai un contentement sur mon visage marqué par les heures dernières et la fatigue de nos rabiboches. Nous étions nus, recouverts de jus : il n'existait rien de plus univoque et lascif que nos chairs presque emboîtées.

- Votre Majesté ? Il faut impérativement que vous vous prépariez à voir les hauts dignitaires ce matin. J'entre.

Chul, ce serviteur trop serviable. Un souffle, un second et je m'abaissai afin de me dissimuler entièrement sous le duvet, témoin de nos touchers amourachés. J'écrasai mon corps contre cette ferveur de son corps étouffant. Les portes s'ouvrirent sitôt et des pas empressés comblèrent l'accalmie de la pièce. Ma posture n'était pas de confort mais il en valait de trop de choses pour les chiffrer : personne ne devait me trouver là, surtout pas l'eunuque dont la langue ne saurait se taire. Alors je me vautrai encore au désir de me fondre en lui pour qu'à leurs yeux rapaces ne resterait qu'une silhouette généreuse.

- Qu'y a-t-il, Chul ? s'agaça mon roi dont, je l'imaginai, ses orbes s'ouvrirent.

- Je suis navré, Votre Majesté... Vous êtes attendus dans la salle du trône.

Il s'agissait de ses ministres. Il serait contrariant qu'il les fasse patienter pour sa première assemblée de sa qualité souveraine. Cependant, il ne rétorqua rien, soucieux de ses nouvelles responsabilités et de l'eunuque qui, d'embarras, pensait interrompre un moment entre la Majesté et l'Altesse reine. Cette possibilité m'irrita. Au-devant de son membre de genre, le mien tyranisant sa prostate revint à ma mémoire lors de minutes qui durèrent la nuit. Mon abdomen s'embrasa et j'embrassai son pénis encore qui, taquiné, finit sous la torture incessante de ma langue et ma bouche gourmande. Tae-Hyung se tendit comme un arc à l'émission de son jappement animal. À travers les draps, je perçus les soucis des domestiques à ce couinement désarticulé. Il riota, passablement nerveux. Je l'agaçai, je le titillai, je le tiraillai, et je savourai chacune de ses rétorques. Ses doigts, sous couverture, tirèrent les mèches qui peuplaient mon crâne, ils me supplièrent de cesser le supplice, semblant omettre que j'étais Jeong-Guk, loin d'être un saint.

- Chul, laisse-moi... Juste un quart d'heure, le temps que je me prépare seul, fit-il en énonçant ses syllabes outrageusement. C'est compris ?

- Très bien, Votre Majesté... Nous ne serons pas loin si besoin.

Cela dit, ils quittèrent les lieux. Je délogeai la tête de ma cachette et ne pus réprimer un rire alors qu'une contrariété justifiée ne le quittait pas, lui. Grimaçant, sa main se pressa contre mon front en retour comme une tape amusée et méritée.

- Bordel, Jeong-Guk... Tu veux me tuer ou quoi ?

Je haussai les rotules, je raclai ma gorge douloureusement et je cueillis un baiser sur le bout de ses lèvres.

- "Bordel" ? Tu es grossier, Tae-Hyung.

- Tu m'appelles par mon nom, maintenant ?

- On vient de s'envoyer en l'air, ça paraît évident.

- Là, c'est toi qui es grossier...

Nous rîmes tous deux et un terrible mutisme s'abattit sans qu'aucun ne le brisât. Inutile alors que nos prunelles effervescentes s'accrochaient si longuement ; la veille nous revint. Et parmi elle, les bons moments autant que les plus criants. Et je ne saurais le certifier véritablement mais je vis maints tourments traverser son regard lionceau. Tae-Hyung me bascula tendrement sur le côté, échangeant ainsi nos positions respectives. Son tout-entier me surplombait ; ma main le palpait, le considérait et réalisait que tout ceci était une insoumise réalité.

- Je n'ai aucun regret, déclara-t-il. Et j'ai envie que l'on recommence...

- Mais ?

- Pardonne-moi, je... Le roi est attendu.

- Il n'y a pas de mal.

Il n'y avait que cela de mal puisque je le voulais tout à moi. Je devenais vert à l'idée qu'il puisse retourner auprès d'eux, de tout ce monde qui n'était pas moi.

- Et je suis navré à propos de ce que je t'ai dit au sujet d'Ae-Cha. C'était malvenu de ma part et je regrette que tu aies pu te sentir blessé. À vrai dire, je le pensais mais ne te méprends pas... Je ne vous considère pas, elle et toi, comme des courtisans. Ta mère était une femme pour qui j'avais beaucoup de respect mais qui ne se respectait pas beaucoup en retour et si tu savais comme je lui en ai voulu pour cela...

Son récit me touchait ; il me mouchait et dans de telles conditions, il me devenait difficile de conserver rancune. J'avais été affecté, certes mais rien ne valait plus ses mots d'à présent. J'amenai une caresse à ses lèvres ; je buvai ses paroles car c'était tout ce que j'avais toujours désiré.

- Mon père était violent et malgré tout, elle revenait auprès de lui. C'est quelque chose que je ne saisissais pas, à l'époque... Désormais, Jeong-Guk, je crois que je comprends enfin.

Mon palpitant pulsa ; ma main se figea et soudain, c'était comme si notre destinée se liait à tout jamais. Ae-Cha était folle de Yeonsan-Gun et revenait à lui ; voilà une chose que j'estimais assez. Je serais revenu pour une pareille raison et la tendresse dont témoignait Tae-Hyung me montrait qu'il en serait de même pour lui. Son baiser trouva vivement le mien avant qu'il ne se tira, agile, de notre étoffe partagée. Je le contemplai déambulant dans son plus simple appareil et me surpris à sourire, béat, en constatant sa trique hallucinante et si tôt.

- Ça va aller ? je me moquai.

- J'ai l'érection d'un poney et tu me demandes si ça va aller ?

Je m'esclaffai, et je priai à la fois de ne pas être entendu.

- Ne te moque pas... maugréa mon royal.

Le plaisir ne fut que de courte lorsqu'il se revêtit de ses habits. J'émis un râle mécontent et me levai de ma couche pour aller à sa croisée. En chemin, je récupérai mes quelques tissus qui jonchaient un coin de la pièce et les enfilai avec une lenteur pénible. Mon amant grimaçait malgré mes satisfactions au renflement de ses bas qui ne trompait pas : Kim Tae-Hyung était d'une sensibilité rare.

- La nuit a été courte... Quand pourrais-je me retrouver de nouveau seul avec toi ?

- J'imagine qu'il y a de nombreuses occasions pour qu'un garde se retrouve seul avec celui qu'il protège.

Ma rétorque lui plut ; il opina. Cet homme gardait un mystère pour lui : pourquoi se faire vêtir par ses dames alors que ses mains expertes lui permettaient de le faire seul ? De plus près, je confirmais ainsi ce que tous savaient déjà : il n'y avait rien de plus fainéante qu'une personne sur le trône. Il approcha et je m'approchai. À une telle distance, le Kim m'enlaça et dès lors que son front toucha le mien, j'eus le sentiment que l'on me brûlait tout-entier, je m'en écartai doucement.

- Tu as de la fièvre, Jeong-Guk.

- Un peu, je répondis. C'est souvent ce qui arrive aux gens qui n'ont pas d'argent, ils tombent malades.

- Reste là, je vais faire appeler un médecin... Et pitié, ne rigole pas, je suis inquiet.

S'il était si divertissant, c'était simplement parce que Tae-Hyung ne me connaissait pas encore bien. Je le pensais adorable à se causer tant de problèmes pour peu de choses. S'il en existait une qu'il fallait sauver, A-Ra restait la meilleure des idées.

- Si tu parles de la gisaeng qui est venue pour ma soeur alors je crois que je préfèrerais me laisser mourir tant elle est inutile.

- Pourquoi as-tu toujours besoin d'aller dans les extrêmes ? Je vais me vexer.

Et pour palier à cela, je baisai ses lèvres, sans la crainte de lui transmettre le venin de la maladie.

- À plus tard, Votre majestueuse Majesté.

Je l'abandonnai sur ça avec l'ambition, encore là, de voir mon frère. Cela n'enchanterait pas mon Kim mais il le fallait alors je rencontrai, pour une dernière, l'oeil fascinant de celui-ci et le laissai terminer ses préparations. Je ne gardais de torts à me reprocher bien que l'amoureux me rappelerait la futilité de la démarche : chose était faite déjà alors qu'importait les explications.

Au sortir des appartements, je hâlai les quelques serviteurs dont j'eus cru reconnaître le timbre plus tôt. Tous s'étonnaient de me découvrir déserter le palais de leur roi ; une fierté dûe et certaine me gagna mais je me rembrunis sitôt que l'ombre de la douairière, mère de l'amant, se fit à l'apparition. Mon ivresse s'envola alors, emportée par l'orbe brun et glacial apposé sur moi.

- Votre Altesse ?

Je m'inclinai.

- Suivez-moi, j'ai à vous parler.

La reine Soo-Ah ne permit guère d'objections en me tournant l'échine. Son étrange attitude me poussa à l'obéissance, à la suivre. Sans le doute pourrait-elle m'offrir réponses à mes questionnements. Ses antécédents importaient, eux ; sa relation avec ma mère et son époux, davantage. Pour A-Ra qui méritait de savoir pourquoi elle avait grandi sans cette première, je le devais. Je redressai le fourreau de ma rapière à ma taille et la talonnai jusqu'à son palais, reclu contrairement aux quatre autres. Telle était la fatalité de sa nouvelle condition depuis le décès de son monarque. J'entrai sur ses pas, et attendis posément qu'elle s'asseye avant de la mimer dans son geste.

- À chaque fois que je vous croise, ce n'est jamais pour le mieux... Et à chaque fois, votre visage ne me revient pas.

- Jeon Jeong-Guk, dix-neuf ans, habitant de la capitale depuis ma naissance, frère cadet d'une grande fratrie, fin collectionneur d'amants, et récemment employé à la cour de Sa Majesté pour assurer sa protection. C'est un honneur, Votre Altesse.

- Ça alors, rit-elle. Vous avez l'esprit fin, mon cher !

Mes épaules roulèrent fébrilement. Je considérai la délicatesse de l'Altesse qui me servit le thé amené par sa dame de la cour ; le narcisse chatouilla mon odorat.

- Il était temps que nous soyons présentés. Sa Majesté semble vous accorder une importance particulière, cela m'a rendue curieuse.

- Ne vous a-t-on jamais dit que la curiosité était un vilain défaut ?

- Il n'y a que les imbéciles qui pensent ainsi, mon cher. Prenez donc une tasse.

Ah, sa répartie me cingla. Or, je ne pouvais qu'admettre que cela ne rendait notre échange que plus excitant. J'acquiesçai à sa proposition, du thé... Je la sondai ; son indéchiffrable me troublait grandement.

- Jeon Jeong-Guk... Ce nom n'est pas commun, vos parents devaient être atypiques.

Elle s'en doutait.

- Certainement. Ils m'ont abandonné et en sont morts.

- Vous m'en voyez désolée.

Bien entendu qu'elle le savait qui diable j'étais.

- Comment l'avez-vous appris ? l'interrogeai-je sans me défaire de mon ennui.

- Que voulez-vous dire ?

Et la voilà qui continuait de se payer ma poire. Je portai ma coupe à ma bouche mais je m'arrêtai à mi-parcours. L'expérience m'aurait enseigné la méfiance et toutes les subtilités pour empoisonner un quelconque : je reposai ainsi le contenant.

- Je peine à vous cerner, Votre Altesse.

- Laissez-moi vous aider. Il y a près de quinze ans, j'ai été témoin de l'exécution d'une amie et je n'ai rien fait alors que j'étais responsable.

Nos deux faciès s'assombrirent. Je lorgnai ses aveux et devins furibond.

Une amie.

Elle savait tout.

La reine douairière avait la connaissance de ma filiation avec Ae-Cha, cette même amie ayant été abattue par les royaux.

- Je vous ai reconnu, Jeon Jeong-Guk et je sais que des excuses ne suffiront jamais.

- Ah, Votre Altesse, vous m'ôtez les mots de la bouche.

- Vous lui ressemblez tellement et malgré son désir de vous cacher, Ae-Cha m'a déjà fait part que vous existiez.

Des pincements, et la volonté de vomir.

- Je vous mets en garde, elle reprit. Il y a bien plus de personnes impliquées que vous ne le croyez.

- Ce que je crois c'est que vous cherchez désespérément à justifier vos actes alors que j'aimerais seulement savoir de quoi ma mère s'est rendue coupable.

- Vous ne voulez pas le savoir, Jeong-Guk... Je vous assure qu'il ne vaut mieux pas.

Je ne masquai plus mon irritation tandis que tout se mêlait en mon tout-sein.

- Je pense être le plus à même de décider de ce que j'ai envie de savoir ou non.

- L'un de mes prisonniers s'est révélé très loquace. C'est grâce à lui que j'en sais bien plus que je ne devrais. Comprenez-moi, j'avais besoin de savoir qui est l'homme qui attire tant l'attention de mon fils aîné. Malheureusement, je ne peux rien vous dire de plus.

Un prisonnier. Quelqu'un qui me connaîtrait.

- Vous ne pouvez pas ou vous ne le voulez pas ?

- Malgré le décès de mon époux, il a trouvé le moyen de garder emprise sur son monde. Or, la seule chose que je peux vous confirmer est que votre mère était mon amie... Une amie pour qui j'ai éprouvé tant de jalousie que cela a causé sa perte.

Une invraisemblance remarquable. Ae-Cha était d'une bonté racinée mais elle n'aurait pu être si complice avec la femme cocu, je ne l'en savais pas capable.

- J'ai... J'ai appris qu'elle était très malade durant ses derniers jours. Qu'avait-elle ?

Elle ne répondit rien. J'insistai et cela l'agaçait.

- Je l'ignore.

- Non, vous mentez.

- N'est-ce pas la même chose ?

- N'y aurait-il pas que les imbéciles pour penser ainsi ?

- Surveillez vos paroles, je suis toujours reine.

Une mauvaise grâce s'échappa du fond de ma gorge. Je me redressai sans avoir goûté à sa décoction, je m'inclinai et tournai le talon.

- J'espère que nous aurons rapidement une autre occasion d'échanger ainsi, Votre Altesse...

- Bien entendu, récrimina mon interpellée. Et à l'avenir, songez à rester au plus loin de mon fils si vous ne voulez pas finir comme Ae-Cha.

- C'est une menace ?

Je m'orientai un brin vers la cinquantenaire tirée à mille épingles. Je craignais qu'elle ne perde ses cheveux de bonne heure en les attachant si sévèrement.

- Seulement un avertissement en toute amitié.

Eh bien son amitié, elle pouvait se la mettre là où je pensais. Peu convaincu de ses dires, je me retirai. Aussitôt, je fus frappé par le tapant soleil automnal. Les feuilles jaunies s'élevèrent à mon passage et alors que je me rendis vers les portes centrales de la cour, j'aperçus mon châtain au loin qui se pavanait sous l'ombre d'un préau ; ses ministres l'accompagnaient. Ses billes ambres tombèrent dans mes assombries alors que du bout de ma langue, je lui annonçai que je reviendrais vite ; il m'adressa une oeillade entendue. Notre échange n'échappa guère aux vautours qui, comme à l'accoutumé, se lancèrent dans une joute de messes basses insupportables.

Le cœur comblé d'amour pour l'homme qui ne rata rien de mes pas foulant les dalles, je me décidai à obtenir des explications quant à cette éminente nuit des tueries. Un brouhaha caverneux animait le sous-sol du quartier général. Les hommes buvaient, les femmes dansaient, les enfants jouaient. Dans un angle de là, Ga-Ram demeurait à l'appui contre un mur et jouissait de cet instant de sa glorieuse gloire. Une suffisance redressa ses lèvres plates et je fus pris d'un dégoût éructant.

- Regardez donc qui vient rendre visite à sa famille ! Jeong-Guk, tu nous manquais, s'exclama-t-il en me discernant à travers la masse de manants.

- Ne te fiche pas de moi, j'ai besoin de te parler.

Les festivités improvisées battaient leur tout tandis que je m'installai devant mon aîné. Ce dernier reprit son sérieux en faisant état de la gravité dont je témoignais.

- Tu m'as trahi, lancai-je en écho. Tu nous as tous trahis. On était d'accord pour se débarrasser uniquement de Yeonsan-Gun, pas de la moitié de la cour. Des nobles innocents ont été assassinés, t'en es conscient ?

- Et alors, quoi ? Tu veux me parler de trahison alors que tu protèges l'ennemi ?

- Ne mélange pas tout, Ga-Ram ; je travaille à la cour parce que tu me l'as demandé mais je n'ai jamais consenti à ce que l'on s'en prenne à des innocents. Si je l'avais su...

- Si tu l'avais su, quoi ? Tu ne nous aurais pas ouvert les portes, ce soir-là ? Laisse-moi rire ! Depuis le début, c'est ça le pari. On se débarrasse de ces chiens de royaux. Tous. Sans exception. Et on instaure un système où le peuple a la souveraineté. Tu as déjà oublié ?

Je ne le reconnaissais pas, la violence de ses mots m'opprima la poitrine.

- Toi, tu sembles oublier tes valeurs qui t'étaient si chères. Où est passé ton sens de la justice ?

- L'aristocratie nous vole et nous laisse crever dans la misère. Tu trouves ça juste, toi ?

Ça ne l'était pas. Néanmoins, je ne m'abaisserais à cette folie meurtrière et à ce conflit de classes interminable. Tous deux étions dans nos droits ; aucun n'était dans le tort.

- Ga-Ram, penses-y. Il est possible de nous défaire de la famille royale sans en venir au meurtre.

- Si le nouveau roi accepte d'abdiquer de sa propre volonté alors je saurais me montrer clément.

Je le dévisageai, l'enflure. Il approxima et apposa fermement ses deux mains sur chacune de mes épaules.

- Ne l'oublie pas, Jeong-Guk. Ces monstres t'ont pris ta mère et ton père. Et c'est à cause d'eux si A-Ra est si malade. N'oublie pas ta vengeance, ils doivent payer pour la vie qu'ils t'ont volée.

La confusion m'enlaça ; je me murai peu à peu. Il se trompait : jamais, je ne pourrais omettre ce que ces gens-là m'avaient fait. Et quand bien même je le voudrais...

- Chef, c'est quoi la prochaine étape ? questionna un homme affalé sur son siège.

Ga-Ram gloussa, réclamant la patience. Il me bouscula, ensuite, et répliqua à son assemblée.

- Sa nouvelle Majesté doit apprendre à nous craindre, mes amis. On ne lâchera rien jusqu'à temps que le trône soit vacant.

Et quand bien même je le voudrais, j'en serais tout bonnement incapable... Tae-Hyung, j'espérais tant que tu saurais me pardonner.






























































ACHLYS | CHAPITRE 19

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