Chapitre 9
[Jordan en multimédia]
Il continue de caresser mes cheveux tendrement, pivotant légèrement afin de me bercer, et ça marche, je me calme, je suis calme dorénavant. Je reste longtemps dans ses bras, du moins, c'est l'impression que cela me donne. Au bout de quelques instants, un raclement de gorge se fait entendre.
- On vous dérange pas ? dit cette voix
Je soupire longuement avant de descendre de lui, me retournant vers eux, ils sont neutres, avec quand même quelques sourcils froncés. Alice a les bras croisés, Malo aussi, l'air agacé, Naomie est curieuse, Mike neutre, aucune émotion, Alexis sourit, gêné, il m'a l'air sous le charme, Adrien s'en fiche, il ne regarde pas, et Zack a les sourcils froncés, les bras croisés, il a l'air froid.
Je souffle une deuxième fois, reprends mon sac et m'étire.
- J'ai des choses à faire, sortais-je
Zack rit légèrement et secoue la tête.
- Tu vas nul part, me contredit-il, tu restes ici, tu as des choses à nous expliquer.
J'arque un sourcil et secoue la tête, pas question, ils en savent déjà trop.
- Tu nous présente ? Ou tu décide de faire celle qui s'en fiche de tout et de tout le monde, comme toujours ? lâche Alice
- Commence pas Alice, soufflais-je, Voici un pote, Voici des gens qui me suivent. Pas besoin d'en savoir plus. Je me casse.
- J'y crois pas, quand je pense que j'allais m'excuser auprès de toi pour avoir réagit de cette façon avec toi ces derniers temps, mais je me rends compte qu'en fait, c'est pas à moi d'essayer de m'excuser, raille-t-elle, désespérée. Tu n'arrêtes pas de dire à Jennifer qu'elle passe son temps à nous insulter pour ce qu'elle n'accepte pas chez elle, mais en vérité, tu ne vaut pas mieux qu'elle
- Je te permet pas, ripostais-je
- Je me permet toute seule, je me passerai bien de ta foutue autorisation, grogne-t-elle. Que tu le veuilles ou non, tu lui ressembles plus que tu ne le crois. Tu sais, les gens comme toi on les connait !
- De quoi tu parles ? demandais-je les sourcils froncés, camouflant ma crainte de ce qu'elle va dire
- Tu te fiches de tout, tu te sers des gens pour pouvoir faire ce que tu veux, tu cherches les personnes qui pourront t'aider à t'intégrer, et ensuite tu les lâches parce que t'as trouvé des personnes qui t'offrent bien plus de choses que celles avec qui tu trainais. Tu ne t'identifie pas là ? C'est simple, nous, Naomi, Mike, Alexis et moi, on est les premiers, t'es nouvelle, tu nous vois, tu traines avec nous, puis tu remarques qu'on est pas assez bien alors tu te rapproches des trois abrutis parce qu'ils sont plus côtés, et donc t'offrent plus de choses, explique-t-elle. Tu ne veux même pas t'excuser pour tes erreurs, et tu nous manipules pour qu'au final, ce soit nous qui nous excusons pour tes erreurs !
Je ne dis rien, absolument rien, j'aimerai tellement que ce soit vrai, que je sois vraiment cette personne, une peste comme tout le monde, qui manipule les autres, qui en veut aux autres pour ses propres erreurs. Mais c'est faux, totalement faux, je ne suis pas comme ça, et même si c'est étrange, j'aimerai être une personne comme ceci, mais je le suis pas, à mon plus grand regret. Je baisse la tête pendant plusieurs secondes, laissant une larme couler sur ma joue, ne disant rien du tout, avant de remonter la tête pour regarder droit dans les yeux Alice, avec ce qui me semble être de la colère, mais pas contre elle, contre moi.
-Tu sais quoi Alice ? C'est pas parce que tu as l'air d'une petite intello fayotte qu'au fond tu ne laisse pas la pétasse qui sommeille en toi prendre le dessus, soupirais-je. Tu penses tout savoir, tu penses être plus maline que les autres, tu penses pouvoir insulter gratuitement les autres, parce que tu te sens plus supérieur que tous ceux ici, et surtout tu penses ressembler à une fille gentille et différente, mais tu veux que je te dise ? En fait t'es comme toutes les autres. Tu peux dire ce que tu veux de moi, mais avant de critiquer les autres apprends à te regarder dans un miroir.
- Pour voir quoi ? Vas-y, explique moi ! Éclaire moi ! Montre moi à quel point ma théorie est incorrecte ! houspille-t-elle en croisant un peu plus les bras
- Tu crois tout savoir mais tu ne sais rien, tu penses que tout le monde te manipule, mais c'est faux, tu tires toutes les ficelles, parce que c'est comme ça qu'on t'a éduqué, depuis toujours. Tu ne sais pas faire la différence entre une pétasse horrible comme Jennifer, et une fille qui est en train de creuser sa tombe à chaque mot qui sort de sa bouche. Et tu forces les autres à changer, au lieu de ne pas être hypocrite, si quelque chose ne va pas, tu devrais tout simplement le dire, et ne pas forcer les autres à changer pour corriger cette petite chose. Tu m'apprécies pas ? Rien ne te force à rester avec moi, et pourtant tu continues, partout où je me trouve tu es là, et j'ignore pourquoi, mais je vais le découvrir, et à ce moment là, je t'en ferai baver, la menaçais-je
- Tu vois, tu me menaces, c'est de ça dont je te parlais, râle-t-elle
- Non, non pas du tout, je te menace pas, je t'assure que tu vas en baver, continuais-je. T'as cru que tu pouvais m'insulter, me détester, m'en vouloir, et bien je vais te dire, tu vas en baver, tu vas ramper parterre pour me supplier d'arrêter. Je ne suis pas une pétasse de première ma belle, je suis une énorme connasse qui ne demande qu'à ce qu'on la laisse tranquille, et qui écrase le moindre petit insecte qui essaierai ne serait-ce que tenter de lui arracher une aile.
Je continue de la regarde, droit dans les yeux, les poings serrés, j'ai vraiment dis ça, je n'en reviens pas. On se regarde dans les yeux, continuellement, je vois un peu de crainte les traverser, elle a peur, peur de moi, je lui ai fait peur, je n'en revient pas, j'ai fait peur à quelqu'un.
- Wow, j'en revient pas, tu as vraiment dit ... commence Jordan
- Ouais, je crois, je sais plus, avouais-je en secouant la tête
Je soupire et m'écarte d'elle avant de passer à côté d'elle, bousculant son épaule, il faut que j'aille parler à Jennifer, sans la frapper, j'ai vraiment besoin de lui expliquer les limites à ne pas franchir, je ne veux pas lui faire plus de mal que ça. Je continue à partir vers l'infirmerie et entre l'intérieur rapidement.
- Elle est où Jen' ? interrogeais-je l'infirmière
- Elle est à l'hôpital, tu peux y aller si tu veux, me répond-elle
Je hoche la tête et ressort. Une fois la porte fermée, je souffle un long moment, puis ferme les yeux, je l'ai envoyé à l'hôpital, j'aurais pu la tuer, si personne n'était intervenu, je l'aurais envoyé directement au cimetière, je suis mon frère, je suis vraiment mon frère. Je serre les poings et commence à marcher vers la sortie, la tête basse, j'augmente la vitesse lentement au fur et à mesure que les larmes me montent aux yeux, jusqu'à finir par courir à toute vitesse pour sortir de là, les larmes dégoulinantes sur mes joues. Je suis un monstre, je ne sais pas m'arrêter, j'aurai pu la tuer de mes propres mains, j'aurai pu, et je l'aurai fait s'ils ne m'avaient pas arrêter.
Je remarque des silhouettes à mes côtés, je les dépasse rapidement, mais j'ai reconnu Zack, son odeur, je l'ai senti, je suis passée à côté d'eux, je les ai dépassé depuis je ne sais combien de temps, plusieurs secondes, plusieurs minutes, ou même plusieurs heures. Je finis par m'arrêter, et sèche mes larmes en reprenant mon souffle, je suis devant un grand bâtiment, un hôpital, le Legacy Good Samaritan Hospital, je pense que Jennifer est ici.
Je rentre donc après avoir remis mes cheveux en place et m'approche de la réceptionniste, l'air faussement paniquée.
- Bonjour, une Jennifer a été transmise ici en urgence, c'est le bon hôpital ? demandais-je
- Oui, une Jennifer a été admise il y a une demie heure. Êtes-vous de la famille ? m'interroge-t-elle
- Oui, oui je suis de sa famille, répondais-je
- Bien, elle est à la chambre 217, au 5e étage, m'annonce-t-elle
Je hoche la tête et me dirige vers l'ascenseur en la remerciant. Je marche rapidement, sans forcément courir, enlevant cet air affolé de mon visage, je ne veux effrayé personne. Je finis par arriver devant sa chambre, je vois sa famille, visiblement inquiets, elle est bien, dans sa vie. Tout le monde s'inquiète pour elle, il y a plusieurs personnes en larme devant sa chambre, elle doit être endormie.
Je prends une grande inspiration pour me donner un peu de courage et frappe doucement à sa porte, je ne veux pas manquer de politesse. Un homme ouvre doucement la porte et fronce les sourcils en me voyant.
- Bonjour monsieur, veuillez m'excuser, je suis une amie de Jennifer, je voulais lui parler, si cela ne vous dérange pas, déclarais-je poliment
Il me regarde longuement avant de hocher la tête et d'ouvrir la porte en plus grand pour me laisser passer, puis il sort après avoir prévenu sa femme qui ne tarde pas à le rejoindre. Je soupire longuement et m'assoit sur le côté de son lit, elle ne me regarde pas, elle regarde dehors.
- Maman, descends de commence-t-elle a grogner en tournant sa tête vers moi avant de se stopper.
Elle écarquille les yeux et commence à prendre peur, je vois la crainte dans ses yeux, elle est effrayée, par moi, je la terrifie...Je baisse les yeux quelques instants avant de les relever vers elle.
- Tu es venue ici pour me tuer ? Pour me finir ? m'interroge-t-elle sans enlever sa stupeur de son visage
- Non, je ne suis pas venue ici pour te tuer, soupirais-je. Pour dire vrai, je suis la pour te dire quelles sont les limites à ne pas franchir. Je ne sais pas pourquoi, mais tu me détestes, et tu as le droit. Je ne veux pas te tuer, ni même te frapper encore une fois jusqu'à ce que tu en ressorte à l'hôpital, tu peux me charier, m'insulter, mais ne t'attaque jamais à ma famille, c'est clair ?
Elle me regarde longuement avant de sourire et de secouer la tête.
- Tu peux dire ce que tu veux, tu aimes frapper, et tu aurai pris plaisir à me tuer si personne ne t'en avait empêcher, et tu recommenceras dès que l'occasion se représentera, rit-elle
- Accepte ça, c'est mieux pour toi. Tu veux que je te dise, je ne prendrai pas de plaisir à te tuer, je ne prends pas de plaisir à exterminer les petits cafards, au contraire ça me dégoûte, alors essaye d'accepter ça, exclamais-je sous le ton de la menace
Elle me regarde longuement et secoue la tête en soupirant lourdement.
- J'accepte, me répond-elle.
Je hoche lentement la tête, avant de me relever. Je lui souris une dernière fois et sort de la chambre, puis de l'hôpital sans un regard en arrière. Je lui ai vraiment dit ça, j'ai vraiment dit que j'aimais tuer certaines personnes, je suis vraiment un monstre. Un jour, je tuerai quelqu'un.
Je commence à errer dans les rues, à vrai dire, je ne sais pas du tout quoi faire d'autres. Après quelques temps, je ne sais combien d'ailleurs, je finis par entendre quelques cris, et je me dirige rapidement vers ces derniers, alertée. Les sourcils froncés et la marche rapide, je finis par m'arrêter en voyant des gens se battre, plus précisément, mes amis.
Je soupire longuement et croise les bras, Jordan et Zack se battent, Jordan a le dessus, évidemment, Malo et Adrien attendent patiemment, je ne sais pas pourquoi, Mike et Alexis aussi d'ailleurs. Naomi cri, sûrement pour les arrêter, et Alice essaye de la convaincre d'arrêter. Je souffle et m'étire quelques instants puis m'avance lentement.
Je sers les poings, je sais comment arrêter Jordan, je sais comment le maîtriser en quelques coups, mais je n'ai pas forcément envie de faire, s'ils veulent se battre, qu'ils le fassent, je n'ai aucun droit de les arrêter, et aucune envie d'ailleurs.
Sereinement, je passe à côté d'eux, passant entre Alice et Naomi, Malo et Adrien, ils ne tardent à me remarquer, et je m'en fiche. Je continue mon chemin, sans rien dire.
- c'est ça que tu comptes faire ? Passer ton chemin pendant que tes amis se battent ? s'égosille-t-elle.
- S'ils veulent se battre c'est leur problème, je n'ai pas à les arrêter, dis-je
- Que Zack ne soit pas ton ami, ok, mais Jordan, c'est bien ton ami non ? Ou tu te sers aussi de lui ? raille-t-elle
Je sers les poings en m'arrêtant quelques instants, elle a tort, je ne me sers pas de Jordan, et je vais le prouver. Je souffle et me retourne, envoyant un regard noir à Naomi qui sourit.
Je souffle et donne un coup de pied dans le bas du dos de Jordan, il grogne et se stoppe, je le pousse sur le côté et lui assène un coup de poing. Il grogne mais finit par se relever, il me regarde longuement avant de soupirer.
- Va te faire voir Kelly, annonce-t-il avant de partir
Je soupire et baisse un peu la tête avant de m'étirer. Je lui avais promis de ne jamais refaire ça, et j'ai pas su tenir ma promesse, comme beaucoup d'autres, je ne suis pas la meilleure des amies. Je ferme longuement les yeux et continue mon chemin en bousculant Naomie.
- c'est quoi son problème au juste ? grogne Zack, ce qui me fait m'arrêter. Il est amoureux de toi ? Et comme tu lui as foutu un râteau, il dit si je ne l'ai pas personne ne l'aura ? Et personne n'a le droit de lui parler ?
- Et le tien c'est quoi ? pourquoi tu lui a dit ça ? Tu peux nous expliquer ? l'interroge Malo, me faisant me retourner, les sourcils froncés.
- J'ai rien dit, absolument rien, souffle-t-il en essuyant son nez.
- Ah oui ? Tu lui as dit qu'il devrait repartir parce que tout le monde se sentirait mieux, y compris Kelly. Qu'est ce qui t'as pris ? raille Adrien.
Je sers les poings en envoyant un regard noir à Zack, et m'avance lentement vers lui.
- Pour qui tu te prends ? Tu penses avoir le droit de dire ce qui est bien pour moi ou non ? Sans même connaître les autres ? Tu n'es pas bien placé pour parler. La prochaine fois que tu essayes de faire quelque chose comme ça je te jure que commençais je avant de me faire couper par la sonnerie de mon téléphone.
Je grogne et répond rapidement. Sans même savoir qui c'est.
- Tu as décidé de faire une fête sans me prévenir ?
J'ecarquille les yeux et m'écarte un peu, c'est Jordan, il a déjà décidé de me reparler.
- Jordan ?
- Oui. Tu fais des fêtes sans nous ?
Quoi ? Une fête ? Chez moi ? Je n'ai pas organisé de fête. Qu'est ce que ?
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