Chapitre 8

[Alice en multimédia]

Je sursaute violemment et regarde autour de moi, les gens sortent, la sonnerie a dû me réveiller. Je souffle et prends mon sac pour me lever afin de sortir de mon cours. Sur le chemin pour aller jusqu'à la porte, la professeure m'interpelle :

- Kelly ? Merci de ne pas dormir dans mon cours

- Madame ? Merci de m'indiquer si vous nous vouvoyer, si vous nous appelez par nos prénoms ou nos noms, et peut être que je pourrais arrêter de dormir dans votre cours, lui répondais-je avant de sortir

Je baille un peu, encore endormie, et ouvre mon casier que j'ai rejoins involontairement, je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, enfin, je crois.

- Kelly ? m'appelle une voix

Je lève les yeux, qu'est ce qu'ils ont tous ? Je prends un petit sourire à l'air faux et me retourne vers cette voix, Alice.

- Oui ? dis-je

- Je voulais, commence-t-elle un peu nerveuse

- Alice et Kelly ! Mes deux adorables petites égocentriques ! la coupe Jen' d'un air supérieur

Je souffle et me retourne vers mon casier. Je range mes affaires, l'ignorant complètement, je ne veux pas me battre, et je veux qu'elle le sache.

- J'ai appris que tu avais fui ? Et que tu avais invité mon petit ami à manger chez toi ? m'informe-t-elle

Je lève une fois de plus les yeux au ciel, non, ce n'est pas moi qui l'ai invité, mais si ça l'amuse de le croire.

- Tu as envie de te le taper ? Tu veux l'embrasser dans une belle histoire d'amour pour adolescent ? me demande-t-elle

Je lève encore les yeux au ciel, non, toujours pas, tu es à côté de la plaque, à nouveau. Je vois que les élèves se rapprochent, comme à chaque fois que Jennifer et moi on est en train de parler, et je repère Zack, Adrien et Malo dans la foule.

- Je te le dis, pas touche. Tes petites envies de vierges sainte-ni-touche tu les gardes pour toi, c'est mon mec. Si tu as envie de le baiser, va faire les trottoirs, comme ta petite maman, sourit-elle, fière d'elle

Je soupire longuement, je ne veux pas me battre, pas aujourd'hui, pas maintenant, pour je ne sais quelle raison d'ailleurs, alors il vaut mieux qu'elle évite de me chercher.

- Si ça peut te faire fantasmer de croire ça, lachais-je en fermant la porte de mon casier.

Je commence à marcher pour m'éloigner d'elle, et je crois que ça surprends les autres, d'habitude j'aurai riposté, mais pas cette fois.

- Tu fuis ? Tu as peur ? Où est passé celle qui n'a pas peur et qui prends du plaisir à me "démonter" Comme tu dis si bien ? Aurais-tu eu une petite fessée par ta mère ? Aurais-tu enfin décidé de rentrer dans le troupeau, petit mouton ? ria-t-elle

Je m'arrête, fermant longuement les yeux, je ne veux pas m'énerver. Je respire fortement pendant quelques minutes, prenant de grandes inspirations, je ne suis pas un mouton ! Et je ne le serais jamais !

- Oui, c'est ça ! Tu as cru t'élever au rang de loup, mais tu n'es qu'un petit mouton qui se décourage facilement, renchérit-elle

Je ferme fortement les yeux, Jen' ne m'énerve pas, je t'en prie, ne rajoute rien. Je déglutis bruyamment, il faut que je reste zen. Je ne serai pas un mouton !

- Aller petit mouton, rentre chez toi. N'oublie pas, le dernier de ta famille à avoir voulu s'élever dort actuellement dans une cellule, tu veux le rejoindre ? Comme c'est ton destin d'y finir ! Tel frère tel soeur non ? rajoute-t-elle avec un sourire narquois

A ces mots, je fais volte-face, elle a dit le mot de trop. Je ne suis pas comme mon frère et ne le serai jamais ! Face à mon regard de mort, les autres se taisent, sauf Jen', avec son sourire ridicule. Je sert les poings et m'approche d'elle, très énervée. Par un excès de colère, je prends son col et la plaque violemment contre les casiers, son sourire se couvre de peur, et elle perd de son assurance face à mes mains qui serrent de plus en plus fort son beau chemisier.

- Écoute moi bien pétasse, la prochaine fois que tu me menaces, ou que tu parles de ma famille de cette façon, même la chirurgie esthétique ne pourra pas te sauver, la menaçais-je d'un regard meurtrier

On ne touche pas à ma famille, et je ne finirai pas comme mon frère. Il a joué et il a perdu, moi je ne joue pas, pour être sûre de ne pas perdre à ma propre partie.

- Mademoiselle Silverton ! Dans mon bureau ! Immédiatement ! ordonna le proviseur

Je le regarde du coin de l'oeil en lâchant Jennifer, puis continue mon chemin en balançant à mon supérieur :

- Allez voir ailleurs si j'y suis !

Je soupire pour faire sortir cette colère et regarde l'heure, il est temps de partir manger. Je pars donc du lycée, allant dans le Burger King de l'autre jour, le fast food canalise toujours mes excès de colère. Je prends ma commande puis pars m'installer à une table assez éloignée, je ne veux pas que l'on me dérange. Je met mon téléphone en mode avion, pour ne pas que l'on m'appelle et commence à manger calmement.

- Kelly ? Ça va ? me demande une voix à mes côtés.

Je ferme longuement les yeux puis les rouvrent pour voir qui me parle, Malo, accompagné d'Adrien et de Zack. Je souffle tandis qu'ils s'installent, ils ne peuvent pas aller ailleurs ? Je lève les yeux au ciel, Zack est en face de moi, à côté de Malo, et Adrien est juste à mes côtés.

- Tu avais l'air énervée, me dit Adrien.

- Très énervée même, ajoute Malo

- C'est à cause de ce qu'elle a dit ? m'interroge Zack

- Elle a tort, comme souvent d'ailleurs, me dit Malo

- Pas vraiment, pour une fois. Les proches de détenus finissent quasiment tous par, commence Adrien

Je ne le laisse pas le temps de finir que je lui met un coup de poing sans même le regarder, prenant une frite. Arrêtez de me parler de ça bordel ! Je ne finirais pas comme mon frère ! Il n'en ai pas question ! Je vois du coin de l'oeil que les poings d'Adrien se serrent, il s'énerve. Malo soupire et prend le bras de ce dernier pour l'emmener dehors, sûrement pour qu'il se calme. Zack vient se mettre à côté de moi tout doucement.

- Ne me frappes pas d'accord ? Je ne pense pas comme lui, m'explique-t-il, les mains en l'air

Je le regarde avant de hocher légèrement la tête, me reconcentrant sur ma nourriture.

- Est ce que ça va ? Tu n'as pas l'air bien aujourd'hui, déclare-t-il

- Ça ne te regarde pas, d'accord ? Et je te préviens, si jamais ta copine s'avise de me manquer de respect à ce point une nouvelle fois, je t'assure que je la détruit, elle ferait mieux de se tenir à carreau, répondais-je sur un ton sec.

- D'accord, d'accord. Je vais lui en parler, c'est promis, elle ne fera plus rien. Je peux te prendre quelques frites sans me faire taper ? demande-t-il en feignant la crainte

Je souris un peu, il me fait rire, il se fiche de moi, et c'est assez amusant.

- Si tu veux, exclamais-je en poussant le plateau vers lui

Il sourit aussi et mange quelques frites. Il en prends certaines et fait comme si c'était un vampire, pour me faire peur, mais ça me fait juste rire un peu, et il continue de faire des choses stupides dans ce style la. Malo et Adrien ne tardent pas à revenir, ils sont calmes, c'est plutôt sympa à voir.

- Tu as un bon crochet, je dois le reconnaître, avoue Adrien

- Si tu veux, tu peux tester le poing droit, il a plus de force, souriais-je

Il me regarde longuement avant de rire, me faisant rire aussi. Nous continuons de rire comme ça pendant plusieurs heures, nous avons loupé quelques cours je pense, mais personne n'ira se plaindre. Je souris grandement, je suis toujours énervée, mais beaucoup moins.

Je souris et attrape mon téléphone alors qu'ils ressassent d'anciens souvenirs sûrement amusants, mais je n'en fais pas parti. Je ne suis pas jalouse, je ne veux pas faire partie de leur vie, mais mes anciens amis me manquent, nos petits moments me manquent beaucoup, j'aimerai leur parler, les revoir.

Je soupire un peu en enlevant le mode avion de mon téléphone, un léger air triste sur mon visage. Mon fond d'écran ne tarde pas à l'aggraver, c'est une photo de nous tous, avant que je ne parte, pour ne pas les oublier.

Je remarque que mon téléphone ne tarde pas à être submergé d'appels manqués, de ma mère, de Jordan, d'Alice, de Naomi, et d'un numéro inconnu. Qu'est ce qu'ils ont tous ? Je lève les yeux au ciel tandis que Naomi me rappelle. Je souffle et décroche.

- Allo ?
- Ah bah enfin tu décroches ! Ramène ton cul au lycée ! Et tout de suite !
- C'est ça oui, vas y essaye pour voir, je n'irai pas aujourd'hui !
- Oh mais si, tu vas venir ici !
- Ou sinon quoi ?
- Bon, j'ai pas envie de me battre avec toi, alors tu vas ramener ton cul ici.
- Si tu ne veux pas te battre, ne me donne pas d'ordre
- Oh mais c'est pas un ordre, je t'assure que tu vas venir ici
- Non. Pour quelle raison j'aurai envie d'aller au lycée ?
- Jennifer
- Qu'est ce qu'elle a fait ?
- Elle est en train de mettre des affiches partout, dans lesquels il y a des détails sur l'arrestation de ton frère, tous les détails
- Quoi ?! criais-je presque, choquant les autres J'arrive.

Je raccroche et pousse Zack qui ne tarde pas à se lever pour que je puisse passer.

- Qui c'était ? m'interroge Adrien, les sourcils froncés

- Naomi, dis-je énervée

- Qu'est ce qu'elle t'a dit ? s'enquit Malo de demander

- Ce que Jennifer a fait, balançais-je en partant

Je marche vite, les poings serrés, et ne tarde pas à arriver au lycée, suivie des trois garçons qui ne m'ont pas lâchés. Sur le chemin, je vois une affiche et m'arrête devant. On voit mon frère se faire arrêter, puis en dessous de la photo, il y a écrit tous les détails du pourquoi il a été arrêté, la garce, je vais la frapper.

Par un violent coup de rage, j'arrache l'affiche, et continue ma route, arrachant au passage toutes les autres que je vois. Sur le chemin, je vois Naomi, Alexis, Mike et Alice, assez inquiet, et ils me rejoignent.

- Kelly, qu'est ce que tu vas faire ? demande Alice

Je ne réponds rien, j'hésite encore, je ne sais pas, la triple mort ? Donc étranglement, égorgement et traumatisme crânien. Ou alors une longue torture lente et douloureuse ? Je n'en ai aucune idée. Je vois le rassemblement d'élèves, Jen' est sûrement au milieu, et j'avais raison, elle est bien la.

Aussitôt, dès que je la vois, je fonce sur elle et lui met un coup de poing violent, la faisant tomber au sol. Puis, je me met au dessus d'elle et l'enchaine d'autres coups, deux, trois, quatre, je ne compte plus.

- Tu n'avais aucun droit ! Je vais te tuer ! Je vais te faire mourir lentement ! Je vais t'étriper et te faire bouffer tes intestins ! criais-je en la frappant

Je sens des bras m'entourer, plusieurs d'ailleurs, et ils m'écartent d'elle, malgré le fait que je me débatte.

- Je vais te tuer ! Je vais massacrer ta vie ! Je vais en faire un enfer ! Lâchez moi bande d'abrutis ! Laissez moi la détruire ! m'égosillais-je

Je la regarde, continuant d'hurler et de me débattre pour aller continuer mon oeuvre, je l'ai bien amochée, elle est couverte de sang, je ne vois plus très bien son visage, et je crois qu'elle s'est évanouie.

Je ne comprends pas, ça ne devrait pas me toucher, ça ne devrait pas. Mais, je me sens concernée, pour la première fois, le cas de mon frère m'importe, ils pensent que je vais finir comme lui, et c'est peut être ce qui m'attends, je me comporte comme si j'étais la prochaine cible.

Au bout de plusieurs minutes, ils emmènent Jennifer, sûrement à l'infirmerie, elle ne mérite même pas de se faire soigner, c'est ce que j'ai dit en la voyant partir. Les autres ont fait s'éparpiller les élèves autour, et Malo et Adrien continuent de me tenir pendant quelques temps avant de finalement me lâcher avec prudence, prêts à jaillir m'empêcher de faire un meurtre.

Je les regarde longuement, puis cherche mon téléphone, je ne le trouve pas. Je fronce les sourcils puis quelqu'un me le tends, Malo. Je le prends immédiatement puis me dirige vers l'infirmerie, mais on se remet à me tenir, ils ne veulent pas que j'y aille, ils bloquent ma route.

- Laissez moi passer ! grognais-je

- Non Kelly, il faut que tu te calmes ! réponds Adrien

- Ou sinon quoi ? ralais-je

- Sinon tu vas finir comme ton frère, annonce Alice

Je m'arrête et me tourne rapidement vers elle, elle a osé. Je m'approche d'elle, encore plus énervée, prête à la frapper.

- Kelly Amélia Silverton ! Si tu fais ça, alors elle a raison, tu vas finir comme ton frère, raille une voix masculine

Je fronce les sourcils en me figeant immédiatement sur place, je connais cette voix, c'est celle de Jordan ! Mais il n'est pas la, ce n'est pas réel, quelque chose ne va pas. Je deviens folle.

- Si tu fais ça, tu vas pourrir dans le même trou à rat que lui, tu vas le rejoindre, tu vas perdre, continue cette voix

Je serre les poings et me tourne vers cette voix, elle est réelle, je l'ai encore entendue ! Je regarde devant moi, il est la, juste ici, devant mes yeux, le visage dur, les poings serrés, dans le même état que moi. Une larme perle sur ma joue et je me met à courir dans sa direction avant se sauter dans ses bras, plongeant ma tête dans son cou, mes jambes autour de son bassin, et ses bras autour de ma taille. Il commence doucement à caresser mes cheveux

- Je suis la, calme toi, c'est fini, me susurre-t-il

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