Chapitre 10

[Naomi en multimédia]

Je finis par m'arrêter devant ma maison, y'a une énorme fête, des lumières de partout.

- c'est quoi ce bordel ?! raillais-je

Je sers les poings et entre dans ma maison avec rapidité, suivie des autres étrangement, j'avoue que je ne comprends pas pourquoi ils restent avec moi, je les ai pourtant insulté de tous les noms, je suis pas la meilleure des amies. Automatiquement, je me dirige vers le DJ, me faufilant entre les corps en sueur et dégoûtant, ça me donne envie de vomir. Je me fait arrêter sur le chemin par un homme plutôt musclé, on dirai un videur.

- Cette zone est interdite.

- Va te faire voir espèce de nigaud, c'est ma maison ici, je fais ce que je veux, grognais-je

Je le contourne sans mal, et m'approche de cet homme en haut. Je le bouscule violemment, coupe la musique sous les cris accusateurs des autres et prends le micro.

- Écoutez moi bien bande de petits abrutis sans cervelle. Si dans 10 seconde vous êtes encore là, j'appelle les flics et je vous fais jeter en prison, menaçais-je, et si y'a des malins qui pensent que j'en suis pas capable, j'ai qu'un bouton sur lequel appuyé. Maintenant, je vous souhaite à tous de crever en enfer.

Je les regarde longuement tous avant qu'ils ne commencent à partir. Agacée, je descends de cet endroit légèrement surélevé et souffle longuement. Je regarde l'étendue des dégâts, y'en a partout génial.

Après plusieurs minutes de silence, des clapements se font entendre, un applaudissement a vrai dire, puis une voix retentit dans la pièce vide:

- Bravo, t'as fait fort cette fois. Les jeter en prison ? Tu commences à manquer d'imagination ! Avant, tu étais plus créative tête de piaf.

Je grogne et me tourne vers cette voix, c'est une fille, ma meilleure amie, celle sur qui je peux compter, Allison, elle est magnifique. Elle a les cheveux blonds, des yeux bleus, des taches de rousseur, une vraie bombe atomique, et elle ne se cache pas. D'ailleurs, elle est accompagné d'un ado qui se rhabille, elle est à peu près habillée, elle est pas totalement nue, c'est déjà ça.

- Je t'emmerde. Non mais tu peux me dire à quoi tu pensais ? T'es chez moi je te rappelle ! râlais-je

- Oh c'est bon, arrête de dramatiser, c'est pas comme si tu voulais pas que tes parents rentrent ! rit elle.

Elle fait un geste pour dire au garçon à côté d'elle de partir, ce qu'il ne tarde pas à faire. Ensuite, elle se tourne vers mes amis qui la dévisagent tous, de haut en bas, certains plus que d'autres, et elle s'avance vers eux. Adrien rit et s'approche d'elle d'un air dragueur, mais se fait vite recaler par le fait qu'elle l'ignore complètement.

- Alors c'est vous les nouveaux amis de Kelly ? Ceux a cause de qui on a plus de nouvelles ? houspille-t-elle

- C'est pas commençais-je

- c'est pas mes amis, c'est ça que tu allais dire ? Ouais, de toute façon on connait tous la suite, me coupe Alice

Je ferme longuement les yeux, génial, j'aurai tout gagné.

- Est ce que c'est vrai ? Kelly ? Tu leur dis vraiment ça ? soupire-t-elle avant de se retourner vers moi violemment puis de me foncer dessus, me cognant violemment la tête contre le mur. Je croyais avoir été clair, ne recommence pas.

Je grogne bruyamment de douleur, ça fait mal bordel de merde ! Je sers les poings puis la repousse aussi fort qu'elle. Je reviens directement devant elle, à quelques centimètres, prête à me battre avant d'abandonner et de m'écarter.

- pour information, j'allais dire que c'était pas à cause d'eux que je donnais plus de nouvelle, avouais-je avant de les contourner pour partir dans ma chambre. Et fait moi plaisir, range ce bordel Allison.

Je souffle une dernière fois et m'arrête sur mon balcon, m'accoudant à la rambarde. Je ferme longuement les yeux, la nuit est tombée, et l'air frais me fais du bien, cette brise est apaisante. Je lève lentement les yeux et observe la lune en train de se lever, ça me fait penser à tellement de choses.

Ce n'est pas la première fois que je déménage à vrai dire, ma première maison, je ne m'en souviens pas trop, je me souviens de mon ressenti, de mes émotions lorsque j'y étais, j'avais peur, j'étais même effrayée.

Mes parents, ils ont déménagés à cause de moi, et là c'était encore pire. J'avais peur, j'étais tétanisée, j'arrivais pas à me débarrasser de cette peur. Mais j'essayais de la camoufler au fur et à mesure qu'elle grandissait, et ça n'a jamais marché. J'ai tout essayé pour aller bien, absolument tout, j'ai fait souffrir des gens, j'étais vraiment horrible avec tout le monde, parce que j'avais peur.

Et quand on est venu s'installer ici, après l'arrestation de mon frère, ma peur s'est intensifiée, et j'arrive pas à contrôler mes actes, je n'y arriverai jamais. Dans cette maison, j'ai toujours cette peur, ça ne change pas, elle ne me laisse pas tranquille, et ma mère en est parfaitement consciente.

Je ferme les yeux quelques instants, laissant une larme s'échapper, glisser sur ma joue, la dévaler sans remord. Après plusieurs secondes, je me retourne et attrape une cigarette dans mon sac, pour la fumer sur le balcon. Je l'allume et inspire profondément puis extirpe la fumée de mes poumons, c'est encore plus apaisant.

- Tu fumes ? Je savais pas. Ça peut te tuer ce genre de choses tu sais ? soupire une voix derrière moi, Zack, je l'ai reconnu.

Je lève les yeux au ciel et secoue la tête.

- Tu veux quoi ? Me faire la moral ? Je t'en prie, va t'en ! soufflais-je

J'entends son rire et il vient lentement se mettre à côté de moi, s'accoudant à la rambarde, un petit sourire aux lèvres.

- pourquoi tu fumes ? Depuis quand ? demande-t-il

- Je sais pas en fait, j'ai juste commencé et j'ai jamais voulu arrêter, avouais-je en baissant les yeux

- pourquoi ? Ça te fait du bien de te tuer à chaque inspiration ? c'est quoi ? A chaque respiration tu oublie tout ? m'interroge-t-il

- En fait, c'est pas ça que l'on ressent quand on fume, on se concentre uniquement sur la cigarette, le temps passe au ralenti et tes problèmes aussi, tu penses à tout, mais rien ne s'ajoute ou ne s'enlève, tu peux juste résoudre tes problèmes le temps d'une cigarette, décrivais-je, la tête dans les nuages.

- Profond dis donc, rit-il

- Ouais, je sais. soupirais-je

Je ferme longuement les yeux et reprends une bouffée, ce qui ne dure pas parce qu'on me l'enlève rapidement, m'arrachant un grognement plaintif, me faisant le regarder d'un il accusateur alors qu'il jette ma cigarette après l'avoir écrasé.

- Tu fous quoi sérieux ? ralais-je

- Je te laisserai pas mourir sans rien faire, avoue-t-il

J'arque un sourcil avant de sourire, un vrai sourire, ça faisait longtemps je dois dire, très longtemps.

-  pourquoi ça ? En quoi ma vie peut bien te concerner ? demandais-je sans enlever ce sourire, faisant un peu vers lui

- je sais pas, ça m'intéresse c'est tout, c'est mal ? me répond-il

Je secoue négativement la tête en souriant un peu plus, on est assez proche, je sens son souffle s'écraser sur mon visage, ce n'est pas désagréable. Je sens sa main toucher timidement la mienne alors que sa tête se rapproche lentement, il va m'embrasser, enfin, je crois bien.

J'entends une porte claquer très fort en bas, et ça me fait revenir à la réalité. J'enlève rapidement ma main et m'écarte, enlevant mon sourire, je ne peux pas faire ça, pas du tout, il est déjà avec quelqu'un. Je secoue la tête et m'apprête à partir quand on me retient par le bras.

- Je suis désolé, me dit il

Je lui souris faiblement avant de descendre rapidement, et je remarque que Jordan et Allison se regardent droit dans les yeux, sans bouger, les autres passent leur mains entre eux leur visage mais rien, ils ne bougent pas, comme figés.

Je souris de toutes mes dents, et accélère mes pas, admirant les deux statues humaines devant moi avec délice, ils sont beau, magnifique même, ils se contemplent tous les deux, ils ne se sont pas vu depuis un moment je pense, peut-être court pour nous mais long pour eux.

- pourquoi ils ne bougent plus ? Qu'est ce qu'ils ont ? s'inquiète Alexis

- Ils se retrouvent, cela fait quelques heures qu'ils ne se sont pas vus, avouais-je, malicieuse

- Quelques heures seulement ? Ce n'est rien quelques heures sérieux, c'est pas la fin du monde, râle Alice

- ferme la Alice. Pour eux, une heure équivaut à un an, alors imagine tout une année entière sans se voir, expliquais-je

Je me pince les lèvres avant de sourire un peu plus, ils sont tellement beau comme ça, figés dans le temps, ils arrivent à se comprendre rien qu'en se regardant dans les yeux, c'est juste magnifique, et pourtant, ce qui m'étonne, c'est que, malgré les apparences, ils ne s'aiment pas, ce sont juste les meilleurs amis, comme des jumeaux.

- Et comment on les débloque madame ? Vas y, éclaire nous de ta super lanterne, sourit Alice

- Je vais avoir besoin de toi, Alice. déclarais-je avec mon sourire malicieux plus grand, et elle accepte tout de suite. Met ta main droite à l'arrière de la tête d'Allison, et ta main gauche derrière celle de Jordan, puis rapproche les deux.

Automatiquement, elle s'exécute, avec un petit sourire aux lèvres. Avant même que leurs lèvres ne se touchent, Allison envoie un coup de poing dans le figure d'Alice, la faisant s'arrêter. Alice grogne et tient son nez qui saigne alors que Allison essaye de se faire pardonner, moi je rigole très fort, ce qui alerte Alice, elle s'approche rapidement de moi, énervée

- Espèce de garce, avoue le, tu l'as fait exprès ! Tu savais ! Je vais te tuer ! grogne-t-elle

J'arque un sourcil puis sans perdre une seule seconde, je prends son col et la plaque contre le mur avec un regard meurtrier.

- Écoute moi bien ma belle, je t'interdis de me menacer de la sorte, c'est clair ? la menaçais-je

- Ou tu vas faire quoi Sherlock ? Tu vas la frapper ? La battre a mort ? Comme à chaque fois ? demande Allison

Je râle bruyamment et la lache avant de pousser violemment ma meilleure amie, les poings serrés. On reste la à se battre du regard, sans bouger, j'ai envie de la frapper, mais elle riposter automatiquement.

- ce n'est pas arriver, et ça n'arrivera jamais, est ce que c'est clair ? criais-je

On reste la sans bouger, a se défier, encore, se battre du regard, attendant que l'autre face un geste pour contre-attaquer. Jordan rit en nous voyant, je suppose, je reconnais son rire.

- Elles se sont retrouvées ! Ça c'est génial ! continue Jordan.

Après quelques secondes, je finis par soupirer et contourne Alison, marchant vers ma chambre.

- Rentrez chez vous et foutez moi la paix, Jordan et Allison, vous pouvez rester dormir ici, dans la seule chambre non personnalisée. A jeudi en cours ! leur dis-je

Je pars dans ma chambre en soupirant longuement et m'écroule sur mon lit, fatiguée.

On est jeudi, c'est bientôt les vacances. Je me lève rapidement ce matin, avec un mal de crane atroce et met un jean  ainsi qu'un gros pull. Je soupire, met mes chaussures, des lunettes de soleil et ma capuche, j'ai l'impression que ma tête va exploser, c'est pas possible. Je souffle et continue de marcher, mieux vaut ne pas prendre ma moto, ça va être pire.

Je m'arrête quelques instants devant le lycée, c'est une prison, et comme une abrutis, j'y retourne de mon plein gré, je dois vraiment être sadique. Je racle ma gorge et continue mon chemin, m'arrêtant à mon casier pour prendre une stylo. Je referme délicatement la porte de ce dernier pour faire le moins de bruit possible et sursaute en entendant la sonnerie, jurant bruyamment au passage, ça m'a fait très mal.

La matinée passe rapidement, je n'ai pas beaucoup écouté pendant les cours, mais j'ai quand même suivie, j'ai été calme pour l'instant, j'espère que ça va durer. Je sors de mon dernier cours quand Jennifer vient vers moi, elle m'a l'air d'aller mieux, c'est bien. Elle soupire et me tends une enveloppe.

- Tiens, je fais une petite fête, en petit comité pour apprendre à mieux se connaître ou à mieux se détester, m'explique-t-elle

Je souris et prends l'enveloppe, je la regarde partir aussitôt et plie l'objet pour le mettre dans ma poche. Je baille et marche lentement vers mon casier pour prendre mon argent.

- Kelly ! braille Mike en arrivant

Je grogne et grimace un peu avant de me retourner vers lui, vers eux, il y a toute la clic, même Zack et tout. Je soupire et leur sourit légèrement

- Tu nous as manqué ! continue-t-il

Je grimace encore avant de jurer une nouvelle fois, arrête de crier bordel ! Instinctivement, je fait chut pour qu'il parle moins fort.

-t'as la gueule de bois ? demande Alexis

J'hoche lentement la tête avant de m'adosser aux casiers, pour regarder devant moi, ils ont compris au moins

- pourquoi tu as bu en sachant que tu allais venir aujourd'hui ? s'enquit Malo de me questionner

- est ce que tout va bien ? poursuit Zack

Je souffle longuement, baille avant de hocher a nouveau la tête, tout va bien, pourquoi ça n'irait pas ?

- c'est parce que je venais que j'ai bu, avouais-je

- Je voulais savoir, est ce que vous avez été invité par Jennifer à une petite fête en petit comité vous aussi ? questionne Alice

Je fronce les sourcils et m'apprête à dire quelque chose quand je vois la fille en question arriver, avec ses grands airs, qui se font de moins en moins grands d'ailleurs. Elle s'arrête devant moi, elle me regarde entièrement, elle me dévisage.

- Toi t'as la gueule de bois, remarque-t-elle

- tu viens juste de le remarquer ? soupirais-je

- Oui, ça ne se voyait pas, t'as toujours cette tête là, ria-t-elle, ce qui me fait sourire. Enlève tes lunettes

Je souffle un peu avant de m'exécuter, elle est gentille avec moi, pourquoi je ne le serait pas avec elle après tout ? Elle me regarde et fronce les sourcils. Elle prend mon menton pour mieux m'observer, l'air un peu inquiète.

- Comment tu t'es fait cet il au beurre noir ? demande-t-elle

- Je sais pas, je m'en souviens pas, j'ai du trop forcé sur l'alcool, dis-je

Elle hoche la tête avant de me lâcher pour me donner deux autres enveloppes, que je prends en fronçant les sourcils.

- j'ai appris que deux de tes amis d'avant était de passage ici, ce serait bien s'ils pouvaient venir aussi non ? me propose-t-elle

Je la regarde longuement avant de sourire. Elle reprend ses airs supérieurs rapidement et tourne les talons pour partir. Je l'observe s'en aller en souriant encore plus puis remet mes lunettes, c'était étrange, elle n'a pas l'air d'avoir peur de moi, ni même de me détester, je me demande ce qui a pu changer.

- c'était quoi ça ? questionne Zack

Je hausse les épaules et efface mon sourire. Le reste de la journée passe rapidement aussi, rien d'étrange ne s'est produit, on était soudés, comme si rien ne pouvait nous séparer, on était des vrais amis, c'était assez bizarre mais j'ai bien-aimé. Je trouve quand même qu'il manque une personne avec nous, Jennifer, ça m'étonne de penser ça.

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