— Bonté divine Stefan ! Où diable penses-tu m'emmener exactement ? se plaignit l'hôte du système, feignant son mécontentement alors même qu'elle se penchait inconsciemment plus près du torse de son âme sœur vampire.

Stefan sourit simplement à cela, caressant ses cheveux bouclés avec adoration tout en poursuivant sa petite course vers sa voiture garée non loin du feu de camp.

Son sourire s'agrandit un peu plus en pensant à la surprise qu'il lui avait concocté.

Bien que cela ait été trop tôt dans leur relation, enfin, si relation il y'avait, il n'avait pas pu s'empêcher de commencer à tout préparer dès que Caroline lui avait promis de l'emmener à la fête du feu de camp.

Il prévoyait de la gâter, elle était sa campagne après tout.

Et absolument rien n'était trop beau pour sa petite sorcière.

«— Je t'emmène quelque part.
— Oh merci, je ne l'aurais jamais deviné, dit Naija sur un ton sarcastique. Mais sérieusement, où tu m'emmènes ?»

Stefan la regarda, son sourire toujours présent sur son visage s'élargissant à sa curiosité, puis lui fit un petit clin d'œil.

«— Tu le sauras bien assez tôt.
— Wow, tu ressembles à un tueur en série Stef, se moqua la sorcière Bennett.
— Peut-être que j'en suis un.
— Je n'en doutes pas, Edward Cullen.
— Qui ça ?»

Elle lui lança un regard espiègle.

— Quelqu'un.

Le vampire centenaire ne put que la regarder avec confusion, curiosité et une bonne dose de possessivité.

Qui que soit cet Edward Cullen, il n'appréciait pas que son âme sœur le compare à lui.

Il valait mieux pour ce garçon que leur relation soit strictement amicale ou il n'hésiterait pas à lui arracher sa colonne vertébrale et le frapper avec.

«— Non, sérieusement, qui est-il ?
— Tu le sauras bien assez tôt, le cita-t-elle joyeusement.»

Il lui lança un regard vide auquel elle répondît par un large sourire moqueur.

— C'est chiant quand on te le fait hein ?

Il roula simplement des yeux à ses mots, masquant son affection pour son côté malicieux.

— Peut importe.

Naija rigola à l'agacement palpable dans son ton.

Son rire résonna dans les oreilles de Stefan et il pensa instantanément ne jamais avoir entendu un son aussi céleste que celui là, quoique son timbre de voix rivalisait grandement.

Il ne put que se prélasser dans l'écoute du son aussi longtemps qu'il dura et hésita vraiment à y mettre un terme lorsqu'il fut en face de sa voiture.

En plus, il ne voulait pas la laisser marcher. Il aimait la chaleur qui rayonnait de son corps et espérait pouvoir la ressentir pour toujours.

— Stefan, est-ce ta voiture ? demanda curieusement Naija en sautant de ses bras au grand damne du vampire centenaire.

Elle regarda la belle voiture rouge un instant avant de poser ses yeux sur lui, un sourcil levé dans sa direction.

« — Donc ce n'était pas une blague, tu comptes vraiment me faire faire un tour avec toi ?
— Ouais, dit joyeusement le vampire à son expression vide avant de la diriger vers la portière côté passager préalablement ouverte par ses soins. Maintenant si vous voulez bien monter.»

Naija leva les yeux aux ciels, amusée, mais rentra tout de même dans la voiture, ignorant les papillons dans son ventre à l'attitude galante de Stefan.

— Et bien, qui a dit que la chevalerie est morte, rit-elle légèrement.

Il lui fit un clin d'œil avant de fermer la portière et de faire rapidement le tour de la voiture pour monter du côté conducteur.

Il pénétra dans son véhicule et fut instantanément agréablement submergé par le parfum de son compagnon qui était très concentré maintenant qu'il était dans un espace clos et imprégnait déjà tous les recoins et la voiture.

C'était absolument enivrant.

Il avait l'impression de se sentir revivre.

Son odeur était ce qui semblait le plus proche au paradis pour lui.

« — Tu ne vas vraiment pas le dire ou on va, n'est-ce pas, demanda la beauté éthérée à sa droite en le sortant de son étourdissement.
— Non. »

Elle roula des yeux à son ton joyeux et cacha un sourire lorsque son rire induit par l'agacement qu'elle avait affiché résonna comme des cloches à côté d'elle.

«— Eh bien, allons y alors.
— Oui Madame, plaisanta Stefan avec un sourire sur le visage.»

Obéissant à ses ordres, il mit le contact et commença à les conduire à leur lieu de rendez-vous.

—

Elena poursuivait Matt alors même qu'il se dirigeait vers les bois.

— Matt, attends moi ! cria-t-elle du haut de sa voix aiguë.

Le garçon blond eut une grimace au son avant de se retourner pour lui faire face avec une expression agacée et trahie sur le visage.

« — Qu'est-ce qu'il y'a Elena ? Je suis de nouveau assez important pour que tu t'intéresses à moi après que Stefan ne t'ai pas accordé l'attention que tu voulais ?
— Oh Matt, s'exclama-t-elle avec un faux air contrit avant de poser sa main valide sur le visage du garçon. »

En interne, elle roulait violemment des yeux.

Quel droit pensait-il avoir sur elle ?

Ils n'étaient même plus en couple et de toute façon, même si c'était encore le cas, il ne devrait pas se fâcher contre elle comme ça !

Ne voyait-il pas à quel point elle et Stefan faisaient un beau couple ? Ne voyait-il pas qu'il la rendait heureuse tout comme elle le rendait heureux ?

« Enfin », se rectifia amèrement Elena. « Ça c'était avant que cette salope de Willow ne le monte contre moi. Mais je sais que son amour pour moi est plus fort que son emprise sur lui, il essayait de lutter ce soir, je l'ai ressentit ! Je le sauverais et je me vengerais de cette chienne.»

Évidemment avec le masque d'innocence et de compassion absolu qu'elle avait fermement revêtu, Matt fut incapable de savoir ce qui lui passait actuellement derrière la tête et restait donc en haleine, désireux de savoir ce qu'elle comptait lui dire.

L'espoir montait doucement en lui.

Était-il possible qu'elle veuille finalement se remettre avec lui ?

— Matt, je suis désolé d'avoir été si négligente avec toi tout à l'heure, c'était juste que... pleura Elena, se donnant un air vulnérable. Willow et Bonnie ont dit tellement de mauvaises choses à mon sujet et maintenant je n'ai plus personne. Ce n'est pas juste !

Matt la regarda sangloter et sentit son cœur se briser à la vue alors il prit doucement ses mains dans les siennes, en faisant attention à ses doigts brisés, voulant plus que tout lui donner un peu de réconfort. Il fut récompensé par un sourire larmoyant de la brune.

Enfin, un faux sourire et des fausses larmes, mais pas qu'il le sache vraiment.

«C'est trop facile, il est si crédule», se moqua intérieurement la fille Gilbert.

— E-Et, tout à l'heure, j'ai voulu les empêcher d'emmener Stefan de leur côté parce que je ne voulais pas qu'il ait une mauvaise opinion de moi, mais ça a été un échec, grogna méchamment Elena à travers ses faux sanglots.

Ce fut une douche froide immédiate pour Matt.

« Stefan, Stefan, Stefan ! Toujours Stefan !» pensa-t-il, amère. « Il est arrivé aujourd'hui mais tout est toujours à propos de lui. Est-ce que ce sera toujours Stefan ? Est-ce qu'Elena est venue me parler pour que je l'aide à avoir Stefan ?»

La dernière pensée fut une sorte d'électrochoc pour le footballeur blond qui retira instantanément ses mains de celles de la brune gémissante comme si elles l'avaient brûlé et recula d'un pas.

Elena Gilbert, réalisant son erreur, avança vivement en avant et posa sa main non fracturée sur la poitrine du blond aux yeux bleus.

« Putain ! J'ai vraiment merdé ! Je ne peux pas le perdre, j'ai besoin de lui pour le plan ! »

Avant même que le lycéen ne puisse s'éloigner pour l'accuser de quoique ce soit, elle le saisit par le col de son haut et le tira dans un baiser.

Et juste comme ça, il perdit toute capacité de pensées.

Tous ces soupçons s'effacèrent.

Il retomba une fois de plus dans l'attrait du Doppleganger après y avoir échappé l'espace de quelques secondes.

Il ne le savait pas encore mais il n'en ressortira une nouvelle fois que lorsque ce sera trop tard et qu'il ne pourra plus rattraper les pêchées qu'il avait commis au nom du bonheur de la fille aux yeux de biches qui capturaient ses lèvres.

Mais là, la version présente de lui ne pouvait que profiter de l'instant et se complaire dans les affections de son premier amour.

Elena, sachant par la façon dont les bras du garçon avait entourée sa taille et pressé son postérieur avec hâte qu'elle s'était lavé de tout soupçon, se retira.

« Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour obtenir ce qu'on veut. » pensa-t-elle en forçant un sourire timide sur ses lèvres.

Elle battit des cils dans la direction du jeune garçon et le fixa du regard tout en faisant une caresse calculée sur sa joue.

— Matt, tu es le seul qui est actuellement de mon côté et j'ai tellement de chance que tu ne m'aie pas tourné le dos après ce que Willow et Bonnie t'ont raconté. Tu es incroyable, Matt.

Le grand sourire qui orna les lèvres de Matt à cela lui donna envie de rouler des yeux mais elle se retînt et se prépara à donner le coup de grâce.

Une fois de plus, elle força des larmes à couler de ses joues afin d'attendrir le cœur trop sensible du jeune garçon.

— Pourtant, j'aimerais tellement pouvoir récupérer les gens que j'ai perdu à cause d'elles, sanglota Elena. Elles leur ont tellement retourné le cerveau que personne à part toi n'a essayé de me défendre. Personne ! Pas même Caroline ! Encore moins Stefan !

En entendant sa détresse, le jeune Donovan la pria dans ses bras en espérant la consoler un peu.

Maintenant qu'il savait qu'elle le voulait lui et non Stefan, il ne ressentit aucune inquiétude à l'entendre parler de lui.

Il pensa instantanément que la relation entre elle et Stefan était purement amicale au même titre que son amitié avec Caroline et qu'elle avait simplement voulu revenir dans ses bonnes grâces histoire de ne pas perdre cette amitié naissante.

Après un certain temps à l'écouter pleurer, il sentit beaucoup de colère monter en lui.

Comment Willow et Bonnie avaient elles osés faire ça ? Comment ont-elles pu mentir sur Elena et lui arracher les liens qu'elle avait tissé ?

Il était impossible, inconcevable même, pour lui que Elena est réellement dit toutes ses choses sur la mère des sœurs Bennett. Elle était beaucoup trop douce et sensible pour faire quelque chose comme ça.

C'était parfaitement injuste ce qu'elles lui faisaient vivre.

« Je vais y mettre un terme » pensa Matt, complètement déterminé.

Sa détermination acquise, il retira Elena de ses bras afin de la regarder dans les yeux.

La lycéenne manipulatrice, en voyant la lueur intense dans ses yeux, comprit instantanément qu'elle avait réussit et qu'il allait l'aider à exécuter son plan.

— Elena, tu ne mérites pas ça, alors je vais t'aider à réparer tout ce que Willow et Bonnie ont fait. J'irais même jusqu'à voir Caroline, Stefan ou qui tu veux que je vois pour les amener à voir à ta façon.

Et là il condamna son destin.

Mais n'était-ce pas ainsi lorsqu'on se laissait avoir par le piège d'un doppleganger ?

« Que Dieu bénisse les imbéciles en mal d'amour dans son genre » se moqua intérieurement Elena Gilbert en veillant à ne rien laisser transparaître de ses pensées à l'extérieur.

— Merci beaucoup Matt, lui dit-elle avec un faux sourire sincère qu'il lui rendit, mais avec un vrai, avant de l'embrasser une fois de plus.

—

Jeremy a regardé Vicki et Tyler toute la nuit alors qu'ils parlaient et s'embrassaient près du feu.

La seule chose qui l'avait fait se détourner d'eux et de ses émotions négatives à leur sujet était la petite scène entre Bonnie, Elena, Matt et Willow.

Cela l'avait amusé sans fin de la voir être remise à sa place et il n'avait ressenti absolument aucune envie d'aider sa sœur dans son malheur, même lorsque Willow cassa ses doigts il ne put que ressentir rien d'autre hormis la joie. 

Si vous lui demandiez, il ne dirait que ce n'était que justice. Après tout, sa sœur n'en avait jamais été une pour lui. Elle se faisait passer pour une bonne personne mais les actions qu'elle faisait en coulisse était loin de son attitude de sainte.

Il n'avait jamais compris pourquoi elle avait tout les habitants de cette foutue ville à ses pieds. Il s'était longtemps demandé s'il était le seul à la voir comme elle était vraiment, une petite fille égocentrique avec un complexe de supériorité.

Pourtant, personne n'avait jamais réalisé qui elle était, même pas leur parent qui l'avaient négligés au profit d'Elena plus de fois qu'il ne pouvait en compter.

Il avait d'abord pensé que c'était parce qu'elle était une fille et que du coup ils allaient lui donner un peu plus d'attention que lui pendant un certain temps et que ça passerait.

Pourtant, à chacun de ses anniversaires qu'ils avaient oubliés, à chacun de ses concours d'art qu'ils avaient manqués et tout cela parce qu'Elena nécessitait leur affection à tout instant, son espoir était petit à petit réduit à néant.

La seule qui avait prêté attention à sa sœur et lui de manière égale avait été Jenna mais pourtant quand elle n'était pas là, son sentiment de solitude était plus présent que jamais.

Quand il pensait à son jeune lui, âgé de douze ans, complètement seul dans l'obscurité de sa chambre le jour de son anniversaire, des cicatrices de mutilation fraîches sur les bras tandis que les rires de ses parents et de sa pseudo sœur résonnaient depuis le salon, il avait encore plus envie de boire.

Même le jour de leur fête familiale ils l'avaient abandonné dès qu'Elena les avait appelés pour qu'ils viennent la chercher.

Résultat, ils n'étaient plus de ce monde.

« Finalement, ils m'auront mis en dernier jusqu'à leur mort », se moqua intérieurement Jeremy en prenant une autre gorgée de sa bière.

Ils étaient morts inutilement parce que leur petite princesse chérie ne pouvait pas simplement demander à l'un de ses amies de la ramener chez elle ou prendre sur elle et marcher jusqu'à la maison au lieu de perturber leur soirée familiale.

C'était entièrement de sa faute s'ils étaient morts, parce qu'elle était sorti sans autorisation en premier lieu, mais, encore une fois, tout le monde parlait de combien la petite Elena devait souffrir d'avoir perdu ses parents.

Et pendant ce temps qui pensait à Jeremy et à la souffrance qu'il endurait ?

Personne.

Ou même encore à Jenna Sommers qui avait perdu sa sœur et son beau-frère au profit de sa nièce ?

Toujours personne.

Tout avait toujours été à propos d'Elena Gilbert.

Même lorsque tout le monde avait découvert qu'il consommait de la drogue, chose qu'il faisait depuis des années déjà, ils lui avaient demandé d'arrêter, non pas pour sa propre santé mais parce qu'il faisait, apparemment, du mal à Elena en faisant cela.

« Comme si elle s'en souciait réellement » se moqua le jeune drogué.

Elena avait été constamment sur son dos depuis qu'elle avait appris qu'il se droguait.

La vraie raison de cela ? Elle ne voulait pas qu'il ternisse sa réputation.

Elle lui avait même ordonné de s'éloigner de Vicki Donovan en disant qu'elle savait ce qui était le mieux pour lui et qu'elle voulait le protéger avec un air supérieur sur le visage.

Elle ne l'avait jamais protégé jusqu'ici pourtant elle se donnait maintenant pour mission de lui pourrir l'existence en le suivant partout où il allait pour le contrôler.

Elle était absolument insupportable.

« J'aurais vraiment aimé aider Willow à lui casser d'autres doigts » pensa-t-il avec un petit sourire sur le visage en se remémorant la scène.

Il allait devoir remercier Willow à un moment donner, et Bonnie aussi pour l'avoir frapper.

Il avait été vraiment agréablement surpris que les deux filles qui idolâtraient le plus Elena se soient retournés contre elle comme ça.

Avaient-elles enfin vu qui était la vraie Elena ? Vu au delà de son masque ?

Il ne savait pas vraiment mais il était vraiment heureux que les filles aient pu se sortir de l'influence toxique de sa sœur. Elle les avait littéralement traités comme des laquais et avait fait tout son possible pour les amener à agir selon ses propres désirs en rejetant les leurs.

Jeremy avait toujours détesté voir les deux filles se faire manipuler de la sorte, surtout parce que même si elles avaient placés Elena sur un pied d'escale, elles n'avaient néanmoins pas oublié son existence et avaient toujours été très gentilles avec lui.

Elles avaient été un grand soutien émotionnel pour lui lorsque leur parent sont morts.

Malgré qu'elles soient les amies d'Elena, elles étaient venus chez eux à de nombreuses reprises uniquement pour le voir lui.

Cela avait été un choc pour lui que quelqu'un d'autre que Jenna prête réellement attention à ses sentiments.

Pourtant elles étaient venus, généralement trois fois par semaines pour l'occuper afin qu'il ne laisse pas tomber dans le chagrin. Parfois ils dessinaient, d'autre fois ils jouaient à des jeux vidéos ou même parlaient de tout et de rien, et le plus souvent elles l'écoutaient pleurer et attendaient patiemment qu'ils se sentent mieux avant de lui préparer à manger parce qu'il était « un homme en pleine croissance ».

Elles réussirent à apporter de la lumière dans son monde constamment sombre.

Mais, bien évidemment, comme toujours à chaque fois que quelque chose allait bien dans sa vie, il fallait qu'Elena vienne tout ruiner.

Elle s'était donné pour pour mission de concentrer leur attention uniquement sur elle-même après avoir remarqué qu'elles se souciaient de lui et de ses sentiments autant que les siens.

Résultat : ils n'avaient pas eu de réels conversations depuis des semaines déjà.

Et bon sang ce qu'elles lui manquaient.

« C'est elles que j'aurais dû avoir comme sœurs aînés, pas Elena » pensa amèrement Jeremy en prenant une autre profonde gorgé de sa bière avant que les éclats de rire de Vicky n'attire son attention.

Il regretta presque d'avoir poser les yeux sur elle lorsqu'il l'a regarda s'éloigner du feu de camp main dans la main avec Tyler.

Il commença à les suivre mais après un moment il hésita à continuer.

Combien même il aimait Vicky, il ne pouvait pas simplement l'espionner quand l'envie lui prenait, c'était une attitude effrayante à avoir.

Il était sur le point de se retourner et de partir bouder dans son coin lorsqu'il entendit un « J'ai dis non, aïe tu me fais mal ! » ainsi que de faibles bruits de lutte.

Il reconnut instantanément la voix de Vicky.

Vicky Donovan.

La fille qu'il aimait.

Elle était en détresse.

La source de sa détresse ? Tyler Lockwood.

Il essayait d'abuser d'elle.

De sa Vicky. Celle qui avait pu boucher le trou dans son cœur après qu'il n'ait plus eu la chance de bénéficier de l'attention de ses deux sœurs de cœur.

Celle qui l'avait repêché avec ses rires et ses sourires avant qu'il ne puisse tomber si bas que plus personne ne puisse le ramener.

Cette Vicky.

Et là, pour la première fois de son existence, l'esprit de Jeremy se cassa. Toute once de morale avait été oublié et semblait avoir été remplacé par une rage meurtrière.

Son corps réclamait du sang.

Le sang de Tyler Lockwood.

Et il allait l'obtenir.

Serrant les poings, il courut instantanément vers eux sans aucune hésitation avant de repousser Tyler d'elle.

— C'est comme ça que tu traites les femmes, connard, s'exclama-t-il d'une voix froide en s'approchant lentement mais férocement du garçon plus âgé.

Tyler se moqua et ouvrit la bouche pour lui lancer une de ses répliques sanglantes mais s'arrêta immédiatement lorsqu'il regarda les yeux du jeune Gilbert.

La colère qui était au fond d'eux était forte, intense, folle et dévastatrice.

Il recula d'un pas pour faire disparaître la peur qui résonnait dans tout son corps, mais en vain. Le simple fait d'être le destinataire d'une telle haine lui faisait oublier de respirer et, la pression dans l'air, semblant soudainement plus forte, le força à poser un genou à terre.

Même son père ne lui avait jamais inspirer tant de terreur et de malaise et pourtant il l'avait déjà presque laissé pour mort après un recadrage trop violent.

Pourtant là, devant cet adolescent de deux ans son cadet, la seule chose qu'il pouvait faire était de regarder dans ses yeux, ses yeux si froids et si enragées.

Il ne savait pas si c'était la peur qui le faisait halluciner ou si c'était réel mais il aurait jurée que les yeux du garçon Gilbert était passé de leur marron habituel à un bleu froid l'espace d'une seconde.

Jeremy bouillonnait. Il voulait le déchirer en morceaux pour ce qu'il avait tenté de faire à Vicky.

Comment Tyler osait-il essayer de la forcer à avoir des relations sexuelles avec lui ?

Quel genre d'animal était ce type ?

Tyler déglutit et, sa bêtise encouragée par le surplus d'alcool dans son sang, il tenta de se défendre.

— Eh Jeremy, vieux, tu sais comment c'est non ? Je voulais pas vraiment le faire mais tu la connais, t'es déjà passé par elle toi aussi. Elle le voulait vraiment, je te jure. Pas la peine d'en faire tout un plat, dit Tyler avec un sourire tendu vers le garçon.

À ces mots, l'esprit de Jeremy devient vide.

Il ne pensait plus.

Il n'était plus mettre de ses mouvements.

C'était comme si quelqu'un d'autre avait pris le contrôle de son corps.

Sa main se leva vers Tyler et, sans mot, d'un geste fluide il fit décoller le corps du jeune Lockwood dans les airs et le maintînt ainsi en ignorant ses cris de protestations.

— Sais-tu ce que je fais des agresseurs, Tyler ?

Lentement, sans attendre de réponse du garçon, il leva son bras gauche, main tendu vers la source de sa haine, puis, fixa son regard dans de sien avant de lui sourire.

Son sourire était sinistre et remplit de promesses de souffrance.

— Je les brise, dit-il en serrant sa main gauche dans un poing, ne s'arrêtant même pas lorsqu'il entendit les bruits des os du corps garçon Lockwood.

Le son eut néanmoins le mérite de sortir l'aîné Donovan de sa stupeur, elle qui était resté silencieuse tout le temps après que Jeremy ne soit venu la sauver de son agression.

Elle avait été soulagé par son aide bienvenue mais était encore complètement terrifiée par ce qui aurait pu se passer si le jeune Gilbert n'était pas intervenu.

Sa colère en entendait les mots sortir de la vile bouche du connard qu'elle avait un jour aimé avait été sans précédent, mais elle avait gardé le silence à cause de la pression suffocante de l'aura autour de Jeremy.

Et maintenant, combien même elle voulait laisser ce dernier briser tous les os du corps de Tyler, elle savait qu'il aurait des problèmes pour l'avoir fait, puisqu'il s'agissait du fils du maire, et elle ne voulait pas qu'il ait des ennuis à cause d'elle.

— Arrête Jeremy, cria-t-elle. Il n'en vaut pas la peine.

Le son de sa voix réussit à sortir Jeremy de sa phase meurtrière, et, tandis qu'il regardait le corps meurtrit de Tyler, il perdit le contrôle et lança le garçon dans un arbre, l'assommant.

« Qu'est-ce qui vient de se passer ? C'est moi qui ait fait ça ? » pensa le brun, incrédule.

— Jeremy... Comment est-ce que tu as fait ça ?

L'interpelée se tourna vers sa bien-aimé, l'air tout aussi confus qu'elle.

Il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras en la voyant trembler pour essayer de la réconforter et de se réconforter également par la même occasion.

Il embrassa doucement son front avant de s'éloigner un peu pour la regarder dans les yeux, ses mains de chaque côté de son visage.

— Je ne sais pas, Vic... mais, je crois qu'il vaudrait mieux qu'on oublie tous les deux ce qui s'est passé ici, d'accord ?

Il ne remarqua pas les yeux vitreux de la brune alors qu'elle hochait la tête en fixant ses yeux devenus bleu électrique comme si elle était hypnotisé.

Il s'éloigna d'elle, et finalement, la panique de ce qu'il avait accompli saisissant tout son corps, il s'éloigna en direction de la fête en passant ses mains dans son crâne.

Il ne remarqua pas que Vicky était resté dans la même position, ses yeux toujours vitreux.

Il était déjà partie quand un vampire aux cheveux couleur corbeau arriva de nulle part, attiré sur les lieux par l'odeur du sang du garçon Lockwood.

La fille Donovan surgit finalement de la brume dont laquelle elle était, et regardant autour d'elle, elle se demanda ce qu'elle faisait là.

Lorsqu'elle vit le corps du jeune Lockwood ensanglanté et celui-ci apparement inconscient, elle ne put s'empêcher de paniquer mais pourtant elle ne ressentit aucune envie de lui porter secours, ce qu'elle ne comprit pas.

Quand le brouillard apparut autour d'elle, elle fut aussitôt alarmée. C'était toujours ainsi que les gens se faisaient tuer dans les films d'horreurs.

Mais avant même qu'elle ne puisse faire quoique ce soit, une silhouette indistincte apparut devant elle et se précipita dans sa direction, crocs dehors.

Plus tard, la fille Gilbert et le garçon Donovan qui passèrent par là les trouvèrent, elle et Tyler.

Ainsi, lorsque Jeremy qui était partit dans son coin pour s'enivrer histoire d'oublier ce qui s'était passé, vit sa sœur et le frère de la fille qu'il aimait revenir avec le corps de cette dernière et de Tyler, tout deux recouvert de sang, il regretta d'être partit.

— Appelez une ambulance ! cria Matt, au bord de la crise de nerf après avoir trouvé sa sœur et son meilleur ami complètement, laissé pour morts dans les bois.

Les gens regardèrent avec des expressions choqués sur le visage.

Tout le monde essaya de se précipiter vers les blessés, mais Jeremy y arriva plus vite qu'eux,
l'adrénaline se précipitant dans son corps en supprimant les effets de l'alcool couplé à la peur de perdre celle qu'il aimait.

— Laissez les respirer, cria-t-il en faisant de grands gestes pour écarter la foule.

Il regarda ensuite le visage de la brune, complètement paniquée alors qu'il se penchait sur elle en essayant de presser se t-shirt sur sa plaie qu'il avait enlevé dans un moment de panique.

— Jeremy, laisse-moi faire ! Je sais que je peux l'aider, se plaignit Elena à côté de lui.

Il se tourna vers elle en maintenant la même pression du le cou de Vicky et lui jeta un regard si froid qu'elle recula, les yeux grands ouverts.

— Ferme ta putain de gueule pour une fois dans ta vie Elena !

La fille haleta et commença instantanément à pleurer en se tournant vers Matt pour chercher son attention, mais elle fronça les sourcils de mécontentement quand ce dernier ne l'a regarda même pas, trop inquiet pour sa sœur.

Elle se leva et, piétinant le sol comme un enfant de cinq ans, s'éloigna de la scène.

Matt leva la tête un instant en regardant vers les bois et vit un homme magnifique dans la vingtaine aux cheveux corbeaux et aux yeux bleus vêtus d'une veste en cuir, qui fixait la scène.

Remarquant le regard du lycéen sur lui, il lui sourit et agita ses doigts dans sa direction avant de disparaître dans les bois, laissant Matt perplexe.