Naija soupira aussi fort que possible, très désireuse de faire part de son profond mécontentement à la blonde pétillante qui l'avait tiré au cœur de la fête autour du feu de camp.

« — Rooh, allez Wiwi, arrête de râler ! Ce qui est fait est fait, dit la jeune Forbes en roulant des yeux.
— Facile à dire pour toi, tu n'as pas été traîné à une fête contre ta volonté.
— C'est pas bien de s'attarder sur le passé tu sais. »

Naija fit simplement la moue et fusilla son amie du regard.

— Mon Dieu Care ! Laisse moi simplement rentrer chez moi.

L'interpelée tira sa lèvre inférieure et lui lança un regard remplit de fausse pitié.

— Pauvre chou, dit-elle moqueusement provoquant le roulement des yeux de l'hôte du système. J'aurais bien voulu t'aider mais je ne peux pas, j'ai promis à Stefan que tu serais ici.

Naija haleta dramatiquement à cela.

« — Donc tu m'as emmené ici pour me jeter dans les bras d'un adolescent hormonal grincheux, sans saveur mais diablement sexy ?
— Totalement.
— Comment as-tu pu ?
— Quoi ? C'était ma BA de la journée. Tu t'en remettras.»

L'hôte secoua la tête affectueusement avant de prendre une grande gorgée de sa bière. Elle n'en aurait jamais assez des singeries de sa nouvelle amie.

Naija, s'ennuyant légèrement après que Caroline ait mis leur conversation en pause en faveur de parler à un footballeur au hasard, se mit à regarder autour d'elle.

Elle scruta la foule, cherchant sa sœur qui était partit une dizaine de minutes avant que Caroline ne vienne la chercher.

Finalement, après quelques secondes, elle repéra Bonnie l'air très agacée, vêtu d'une robe moulante décolleté rouge, identique à la sienne, qui fuyait Elena Gilbert.

La brune criait son prénom et tentait de la rattraper, des larmes de crocodiles coulant de ses yeux.

Bonnie s'arrêta soudainement, regardant autour d'elle, avant de fixer ses yeux sur un brun assez grand près du feu qui discutait avec d'autres gars.

Elle commença à marcher vers lui, essayant de faire disparaître la grimace de colère qu'elle savait était visible sur son visage.

Qui aurait pensée que c'était aussi difficile d'avoir un visage stoïque avec une colère aussi grande que la sienne ?

« Comment Willow fait-elle ? » se dit Bonnie, en repensant à leur discussion dans la voiture où Willow l'avait regardé avec si peu d'émotions sur son visage malgré la colère qu'elle savait bouillonnait dans ses veines.

La même colère qui traversait les siennes aujourd'hui.

Tout cela à cause d'Elena Gilbert.

Cette chienne était venue l'emmerder dès qu'elle est arrivée à la fête, en lui reprochant d'être en retard et en essayant de lui parler de Stefan pendant que Bonnie essayait ardemment de la fuir.

Lorsqu'Elena avait remarqué que Bonnie ne lui répondait pas et ne la regardait même pas, elle fit quelque chose qu'elle n'aurait pas dû faire.

Elle parla de la mère de Bonnie.

Bonnie se souvint encore de ce qu'elle avait dit sur un ton condescendant « Bonnie, c'est peut-être parce que tu ne réponds jamais quand on te parle que ta mère est partie tu sais. »

Et là elle avait vu rouge.

Sans même une pensée ou une seconde d'hésitation elle asséna à la salope Gilbert une énorme claque qui fit se retourner toutes les personnes autour d'elles.

Tout le monde avait été abasourdie devant la scène.

Bonnie Bennett avait giflé Elena Gilbert.

Ou encore « le chien a défié son maître » comme s'était moqué un connard à proximité qui reçut immédiatement une bouteille de bière dans les couilles ainsi qu'un coup de poing au visage de la part de la jeune afro-américaine.

N'en ayant pas finit avec la brune qui jouait la victime, elle avait alors commencer à lui dire ses quatre vérités, dans un calme froid mais avec ses yeux bouillonnant de colère tandis qu'elle se délectait de la peur dans les yeux de la pute devant elle, avant de s'en aller dramatiquement.

Bonnie ne pouvait pas décrire le sentiment de liberté qui l'avait enveloppé au fur et à mesure qu'elle s'éloignait de la salope brune.

Mais c'était sans compter le côté autoritaire d'Elena putain de Gilbert qui commença à la poursuivre, pleurant et lui ordonnant de revenir pour qu'elles s'expliquent.

Et c'est comme ça qu'elle s'était retrouvé à la recherche d'un gars dont elle ne connaissait point le nom uniquement pour échapper aux cris de la banshee à sa poursuite.

Mais maintenant qu'elle était là, derrière lui, elle hésita un moment, ne se sentant pas assez confiante pour faire ce qu'elle s'apprêtait à fai-

— Bonnie, revient ! Je sais que tu ne voulais pas vraiment me faire ça ! Reviens t'excuser, cria Elena tandis que le bruit de ses pas se rapprochèrent.

Et là, sa décision fut vite prise.

Elle fit un doigt d'honneur à Elena avant de tapoter sur l'épaule du gars le faisant se retourner.

Il était assez mignon avec ses yeux en amandes verts brillants, son nez aquilin, ses lèvres dodues et sa mâchoire ferme, mais elle ne s'y attarda pas vraiment et passa à l'action.

D'un geste rapide, elle attrapa le col de la chemise du lycéen confus et l'attira dans un baiser, ignorant les sifflements des gens autour d'eux.

Naija, voyant la scène comique au loin, ne put empêcher l'éclat de rire qui s'échappa de ses lèvres.

« Putain, enfin de quoi rendre ma soirée meilleure. »

Elle rigola si fort qu'elle attira l'attention de Caroline qui lui lança un regard interrogateur.

Les larmes aux yeux, elle ne put que pointer la scène du doigt en se tenant au poteau le plus proche pour s'empêcher de tomber dans son hilarité.

Caroline, confus, regarda ce que son amie lui montrait et qu'elle fut sa surprise lorsqu'elle vit Bonnie embrasser un garçon et Elena la regarder avec choc et colère.

La jeune Forbes eut un mouvement de recule, fière de son amie, ne sachant pas qu'elle avait assez de feu en elle pour juste embrasser un gars au hasard dans une fête.

Elle continua de regarder la scène avec un sourire sur le visage en voyant Elena piétiner le sol comme une gamine de cinq ans.

— Et bien Bonnie, je savais que tu étais une salope, comme ta mère, mais même pour toi c'est hors limite, hurla Elena, faisant se figer Bonnie, le garçon qu'elle embrassait ainsi que toutes les autres personnes autour.

Instantanément, la blonde se mit à grogner, voulant plus que tout se jeter sur la brune imbu d'elle-même et l'étrangler mais elle fut arrêter par une main douce mais ferme sur son épaule qui la fit se retourner.

C'était Willow.

Du moins, cette personne avait le visage de Willow mais l'expression vide et sinistre sur son visage ainsi que l'aura sombre qui émanait d'elle au lieu de son sourire éclatant habituelle lui fit se demander qui était vraiment la personne près d'elle.

Elle fixait la scène avec une fureur sourde, ses yeux ne brillant d'aucune sorte de lueur si ce n'est la rage dévastatrice qu'elle projetait.

Elle dégageait une sorte d'aura démoniaque, la Mort rayonnant d'elle et la rendant absolument méconnaissable.

Caroline sentit un frisson parcourir l'ensemble de sa colonne vertébrale comme toutes les personnes à proximité. Ces derniers ressentirent instantanément le besoin de s'éloigner de la jeune Bennett en colère, leur instinct de survie les prévenant du danger à proximité.

— Laisse la faire Caroline, dit-elle, d'un ton froid et vide qui leur glaça tous le sang.

À peine eut-elle finit sa phrase que Bonnie s'approcha d'Elena, d'une démarche prédatrice presque sensuelle. Elle lui fit un sourire sadique avant de faire passer sa main derrière la salope qui tremblait maintenant de peur.

Brusquement, le sourire de Bonnie disparut, remplacer par un visage vide alors qu'elle empoigna ses cheveux raides et les tira en arrière faisant tomber la brune par terre qui cria tout le long du processus.

Bonnie, insensible à ses cris, la ramena, toujours par les cheveux, de façon à ce qu'elle soit assise et pencha sa tête sur le côté avant de commencer à chuchoter des mots audibles uniquement par la fille Gilbert.

Tout le monde regardait la scène avec une fascination morbide, incapable de détourner le regard.

Ils continuèrent de regarder, sans intervenir lorsque Bonnie relâcha Elena, la laissant tomber par terre, avant de taper ses mains entre elles, faisant disparaître une sorte de poussière imaginaire.

Personne n'osait bouger.

Enfin, si ce n'était la plus jeune de la fratrie Bennett qui s'avançait maintenant d'une démarche fluide et pécheresse vers sa sœur, son expression ne changeant toujours pas.

Elle s'arrêta pile devant une Bonnie vengeresse, ignorant la fille gémissante par terre.

Elle fixa les yeux de sa sœur et sa sœur fixa ses yeux. Cela dura un moment avant qu'un rire froid et sadique n'éclate de Naija suivit aussitôt par le rire presque fou de Bonnie.

Cela ne fit rien pour détendre l'atmosphère tendue, au contraire, personne ne voulait bouger, parler, cligner des yeux ou même respirer.

Ils étaient tous aspirés par l'image diabolique que leur offrait les sœurs Bennett. Elles les tenaient en allène et la pression suffocante qui émanaient d'elles était trop forte pour qu'ils tentent de s'échapper.

« — Eh bien, frangine, je ne savais pas que tu l'avais en toi, dit-elle avec un sourire fière mais sans aucune chaleur en raison de la colère résiduelle.
— Que puis-je dire ? La Bennett attitude semble s'être emparée de moi. »

Naija rit une fois de plus mais son rire mourût rapidement dans sa gorge lorsque son regard tomba finalement sur Elena Gilbert qui n'avait pas osé bouger.

Et bon sang, le regard que Naija lui lança fut si intense que tout ceux qui regardaient remerciaient silencieusement Dieu de ne pas les avoir mis à la place de la brune qui avait royalement merdé.

— Je te trouves très hypocrite tu sais, dit Naija d'une voix calme empreinte de moqueries et de colère.

Elle avança vers Elena et s'accroupît à côté d'elle, en veillant à ce que personne ne puisse apercevoir ce qui se cachait en dessous de sa robe.

Pas que qui que ce soit voulait s'y risquer en ce moment de peur de s'attirer les foudres de la beauté éthérée actuellement en quête de violence.

Naija, souriant, tira sans aucune douceur le bras de la fille au sol et retroussa la manche du haut de cette dernière jusqu'au coude.

— Traiter ma sœur de salope devant tout le monde ? Tututut, tu as vraiment mal fais sur ce coup là.

A peine eut-elle prononcer ces mots que deux craquements écœurants ainsi qu'un cri de pur agonie se firent entendre.

Oui, Naija venait de casser deux doigts d'Elena.

— Vraiment, vraiment hypocrite de la part de quelqu'un qui s'est tapé la moitié des mecs de ce lycée.

Un autre craquement.

Un autre cri.

— Et tout cela pendant que tu sortais avec Matt en plus ! Méchante Elena, pas gentille, se moqua Naija, en secouant la tête d'un faux air contrit.

Un autre craquement.

Un autre cri.

De bruyants sanglots.

— Mais malgré cela tu te permets de juger ma sœur avec ton faux air de sainte sur le visage, booouh, devines quoi ? Tu ne trompes personne.

Un autre craquement.

Un hurlement.

Des supplications ignorées.

— Pourtant j'aurais juré que les saintes utilisaient leur jambe pour s'agenouiller et prier, pas pour les écarter et se faire défoncer, dit Naija, faisant mine de réfléchir avant de secouer la tête. C'est fâcheux, j'ai dû me tromper. Faut croire que tu as inventé un nouveau concept.

Sur ces dernières paroles, Naija cassa d'un geste fluide le dernier doigt intact de sa main droite et brisa son poignet.

Satisfaite de son travail, elle se releva et observa la fille Gilbert de rouler sur le sol de douleur, le visage striée de larmes et complètement rouge d'avoir tant crier et pleurer.

« Bon sang, j'aime cette vue. » soupira joyeusement Naija en interne. « J'ai toujours voulu faire ça, surtout depuis la saison trois de Vampires Diaries. Si je venais à mourir bientôt je n'aurais aucun regret, enfin, si ce n'est de faire de sa vie un enfer vivant. »

[Attention, la nature sadique de l'hôte commence à se manifester.]

« Vraiment ? C'est maintenant que tu me dis ça ? Après que je lui ai cassé cinq doigts et un poignet ? »

[C'était un cas d'urgence, l'hôte n'avait d'autres choix que de le faire.]

Cela confondu Naija. Même si elle détestait Elena, elle n'était pas si aveuglée par sa haine pour penser que lui faire du mal était un cas d'urgence.

Alors pourquoi le Système pensait-il que c'était le cas ?

Puis, après quelques minutes de réflexion, elle haleta intérieurement après avoir trouver la réponse.

« Système ? »

[Oui, hôte ?]

« Détestes-tu Elena ? »

[Oui.]

Naija malgré qu'elle l'avait supposé fut quand même reprise par sa réponse. Elle avait été dite sur un ton de haine si pur qui contrastait grandement avec la voix monotone habituelle du système.

« Okay, alors je comprends que quelqu'un puisse la détester, bon sang, moi-même je lui souhaite mort et douleur, mais pourquoi est-ce que tu la détestes ? Après tout tu viens de la rencontrer. »

[L'hôte est encore dans l'erreur.]

« Quoi ? »

[Après avoir aidé mon hôte précédent à accomplir de grandes choses dans un univers différent de celui-ci, j'ai été assigné dans cette univers, en tant que système errant et invisible, afin d'analyser les caractères et les petits détails de tout en chacun pour créer une base de données.]

S'ensuivit un petit silence durant lesquels le système laissa Naija absorber les nouvelles informations qu'il lui fournissait.

La jeune Bennett, compte à elle, assez hébétée, cligna des yeux à cela.

Elle n'était pas aussi naïve pour croire qu'elle avait été sa première hôte, mais il était vrai qu'elle avait longtemps ignoré ce détail, ne se souciant pas de le savoir.

Elle brisa ses propres pensées lorsque la voix monotone se remit à parler.

[A l'inverse de l'hôte qui a simplement suivit la série, le système a eu un aperçu complet de tout ce qui se passait et de tout ce que les personnages pensaient et ressentaient y compris la protagoniste, Elena Gilbert. Le système a même vu au-delà de toute la série, au-delà de la saison 8.]

« Et donc ? Tu peux développer. »

[L'hôte peut-elle utiliser son cerveau pour une fois ?]

« Eh ! »

[Quoiqu'il en soit, le système, ayant accès à absolument tout, a fait sa propre analyse du personnage d'Elena Gilbert de sa naissance jusqu'à la fin de la série.]

« Et qu'est-ce que tu en as conclu ? »

[Elena Marie Gilbert est un personnage égocentrique qui a à la fois un complexe de supériorité et d'infériorité. Elle se sent unique et au dessus de tout le monde, une caractéristique qui a été encouragée par le surplus d'attention de ses parents durant son enfance, mais lorsque quelqu'un parvient à être meilleure qu'elle dans un quelconque domaine, elle se sent automatiquement complexée et fait alors tout ce qui est en son pouvoir est pour ne pas perdre la première place qu'elle croit mériter.]

«...Wow... C'est... étonnamment bien détaillé. Je n'ai jamais réellement entendu un avis si bien construit sur Elena sans que la personne ne se mette à l'insulter. » rit intérieurement Naija. «Mais je ne comprends pas, qu'est-ce qu'elle a fait exactement pour attirer tes foudres ? »

[À bien des moments elle a souhaité la mort à ses amis d'enfance, surtout Caroline lorsqu'elle a commencé à flirter avec Stefan.
Elle a été extrêmement joyeuse lorsqu'elle a appris ce que Damon avait fait de Caroline Forbes lorsqu'il l'a utilisé comme un sac de sang et la traité de la pire des façons, mais, pour ne pas perdre les faveurs des autres et conserver son masque de jeune fille innocente, elle a fait semblant de désapprouver. Depuis qu'elle a appris l'existence des vampires, elle a joué le rôle de la fille apeurée en clamant qu'elle ne voulait pas devenir comme eux, mais c'était en fait son but ultime. Sa nature profonde s'est révélée lorsqu'elle est devenu un vampire parce qu'elle ne pouvait plus garder son masque en place. L'une des nombreuses choses qui ont révélé sa vraie personnalité après sa transformation en vampire est la mort de Kol. Elle avait voulu sa mort non pas pour trouver le remède, mais parce qu'elle avait été frustrée de ne pas pouvoir tuer Niklaus au risque de mourir avec lui.]

« Eh bien » se moqua Naija, bouillonnante d'une rage nouvelle. La mort de Kol l'avait réellement affecté lorsqu'elle suivait la série après tout et c'était l'une des nombreuses raisons pour lesquelles elle avait détesté Elena. « Quand je penses qu'elle ne peut pas aller plus bas, elle me prouve exactement le contraire. »

Sur cette pensée, elle fut doucement secouée par Bonnie sur qui elle concentra finalement son regard.

Cette dernière lui faisait maintenant un petit signe en direction d'Elena, qui leur criait dessus tout en étant entouré des était bras d'un Matt Donovan en colère qui les regardait avec dégoût et peur.

Naija cligna des yeux, sa tête penchée sur le côté en réalisant qu'elle avait dû zoné pendant un bon bout de temps.

Maintenant qu'elle n'était plus plongée dans sa conversation avec le système elle était consciente des hurlements de colère qui sortaient de la bouche de la banshee brune.

— Elena, chérie, ferme ta gueule, dit-elle agacé en se frottant les tempes au mal de tête qui le bruit lui causait.

Cela lui valut un reniflement incrédule de la part de Matt qu'elle regarda instantanément.

« — Oui ? Quelque chose à ajouter Donovan ?
— Comment peux-tu lui faire ça ? C'est de l'intimidation Willow ! »

Naija leva simplement un sourcil à ses mots, pas du tout impressionné par ses actions.

« — C'est curieux que tu m'accuses d'intimidation quand la personne que tu es entrain de défendre à fait exactement de même juste avant.
— Ce n'est pas la même chose ! cria-t-il rouge de colère. Elle a perdu ses parents Willow ! Comment peux-tu être si insensible ! »

À ces paroles, la foule autour d'eux, qui avait finalement repris vis, émis divers sons d'incrédulités ainsi que des phrases comme « en quoi est-ce une excuse » et « mec t'es con ou quoi » à un moment donné.

« — Eh bien, il me semble que pas mal de personne ici ont des parents en moins n'est-ce pas, toi y compris Matt, pourtant tu ne nous vois pas agir comme des salopes pour rien non ?
— Oui mais-
— Non, non tu fermes ta gueule d'accord ? dit froidement Bonnie, en ayant assez de toute cette merde. Arrête de lui trouver des excuses putain ! Tout à l'heure elle a osé me dire que ma mère était partit à cause de moi. Ne fais pas comme si la mort de ses parents lui donnait le droit de dire ce genre de trucs à qui que ce soit en toute impunité.
— Oui et alors ?! C'est peut-être de ta faute si elle est partit ! Mais ça ne veut pas dire que tu dois rejeter ta frustration sur Elena ! hurla Matt. »

Tout le monde se figea un instant à ces mots, ne pouvant pas y croire, avant qu'une profonde colère éclatèrent en chacun d'entre eux.

Ils se mirent instantanément à lui crier dessus. Certains, dont les parents avaient également disparus du jour au lendemain, durent même être retenus pour ne pas qu'ils aillent le frapper eux-mêmes.

Naija, quant à elle, sentit son œil frémir de colère, et, sans l'ombre d'une hésitation elle s'avança vers Matt avant de lui asséner une droite avec toute la puissance qu'elle pouvait rassembler.

La puissance derrière le coup parvînt à les faire tomber, lui et Elena qui demeurait toujours dans ses bras.

— C'est de notre faute hein ? ricana Naija, un sourire sadique sur le visage qui cachait à peine la rage qu'elle ressentait. D'accord, si tu le dis. Mais sinon, dis moi, elle est où Kelly en ce moment ? Vegas ? Peut importe, je suis sûre que t'auras de ses nouvelles lorsqu'elle aura à nouveau besoin que tu lui envoies de l'argent pour elle et son dernier petit ami.

Des « oh putain », « damn » et « cheh, pour qui il se prend ?» résonnèrent tout autour d'eux après cela.

Matt, furieux et indigné par ses paroles, se releva si vite qu'il en semblait posséder et marcha jusqu'à Bonnie et Naija, lâchant Elena dans le processus.

Peut importe ce qu'il avait prévu de faire, il fut immédiatement arrêtée par la silhouette élancée et musclée de Stefan qui sortit de nulle part et s'arrêta devant lui, lui bloquant le chemin vers les deux Bennett.

Matt tenta de le contourner mais fut bloquer une fois de plus par la main de Stefan qui agrippa violemment son épaule gauche.

— Je crois que tu as besoin de te calmer, lui dit froidement le vampire centenaire en broyant un peu l'épaule de Matt le faisant grimacer.

Matt finit par reculer, écoutant finalement son instinct de survie, uniquement pour se faire pousser par Elena qui avait semblait avoir doublé le débit de larmes qui coulaient de ses yeux d'une façon ou d'une autre.

— Oh Stefan, merci d'être venue ! hurla-t-elle avant d'essayer de se jeter sur lui.

Naija rit légèrement lorsque Stefan esquiva son étreinte puis se positionna entre elle et sa sœur.

Son hilarité s'intensifia lorsqu'elle posa son regard sur Matt qui était sur le côté et regardait maintenant Elena avec incrédulité.

— Si tu avais pris la peine de sortir ta tête du cul de cette chienne, tu aurais compris qu'elle n'en avait rien à foutre de toi, dit-elle au footballeur blond, ses yeux moqueurs.

Il ne fit qu'une grimace bizarre en réponse, trop chagriné par le désintérêt d'Elena pour lui avant de s'enfuir assez rapidement vers la forêt.

— La marche de la honte, chuchota Bonnie.

Son commentaire, malgré qu'il se soit voulu inaudible, eut le mérite de faire rire les deux âmes-sœurs à côté d'elle.

Elena, en ayant marre de la dynamique entre les trois, ne put s'empêcher de faire connaître sa frustration.

— Stefan ! Tu ne vas quand même pas laisser ses deux salopes me parler comme ça !

L'attention de Stefan, qui était jusqu'alors posé sur Naija et la façon dont son rire la rendait éthérée, fut sur elle pour la première fois depuis le début de la soirée.

— Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, Elena. La seule salope que je vois ici, c'est toi.

La brune se figea, sidérée.

Elle tenta de lui dire quelque chose mais il ne lui prêta aucune attention, préférant soulever la jeune Bennett dans ses bras et courir vers les bois.

Bonnie secoua la tête affectueusement en entendant les protestations sans conviction de sa sœur envers Stefan avant de se diriger vers Caroline, non sans lancer un regard froid à Elena.

La blonde Forbes regarda bizarrement la brune qui lui lançait maintenant un regard suppliant et plein d'espoir, en se disant qu'elle allait prendre sa défense.

— Caroline, je sais que tu es jalouse de moi mais tu ne vas quand même pas les laisser dire tout ça sur moi, n'est-ce pas ?

Caroline haussa un sourcil dans sa direction.

— C'est comme ça que tu me demandes mon aide ? se moqua la capitaine des cheerleaders. Eh bien ça ne change rien, même si tu me l'avais demandé gentiment je ne te l'aurais pas accordé.

La brune écarquilla les yeux à ces mots.

— Mais Caroline ! Ce n'est pas juste ! Pourquoi tu me fais ça à moi ? Tu cherches à me punir c'est ça ? Ce n'est pas toi !

La blonde marcha vers elle d'une démarche prédatrice, son masque de salope froide placée sur son visage.

Elle arriva devant elle et remis une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Le geste semblait doux de l'extérieur mais Elena ressentait la menace non dite de la blonde très clairement alors que ses ongles passèrent douloureusement sur sa jugulaire.

— Tu n'as jamais su qui j'étais Elena, je ne vois pas pourquoi tu mets ça sur le tapis maintenant. On n'a jamais été amies tu sais, je te supportais juste parce que Bonnie et Naija t'aimaient bien, mais maintenant que c'est fini, je n'ai plus à le faire.

La blonde lui lança un faux sourire et se retourna pour s'éloigner.

— Caroline ce n'est pas juste ! Pourquoi tu les mets avant moi ? Je devrais être ta priorité !

Caroline se retourna complètement vers la brune gémissante, incrédule. S'interrogeant sur sa santé mentale.

« — Tu penses vraiment ce que tu dis ? demanda Caroline, perplexe.
— Oui ! »

La pompom girl blonde posa une main sur sa hanche, mettant consciemment en valeur les courbes prononcés de son corps dans une posture séductrice, alors qu'un rictus moqueur prenait place sur son visage.

— Quoi ? Tu pensais vraiment que j'allais tourner le dos à mes meilleurs amis, mes sœurs, pour toi ? Chérie, redescends sur Terre.

Sur ces mots, la blonde fit demi-tour sur ses escarpins noirs vernis de neuf centimètres et balança ses longues jambes en direction d'une Bonnie souriante qui la prit dans ses bras dès qu'elle arriva vers elle.

Le reste de leur public retournèrent à leurs discussions précédentes, ignorant complètement la brune aux doigts brisés maintenant seule.

Si quelqu'un avait pris la peine de regarder le visage de la brune, il aurait vu qu'il était déformé par un paquet d'émotions négatives dont les principales étaient la jalousie et la colère.

Elle était tellement furieuse de ce qui venait de se passer que son masque de fausse innocence s'était complètement fissuré, laissant voir son vrai visage.

Pourquoi Stefan lui avait-il parlé comme ça ?

Pourquoi Caroline la laissait-ème tomber ? Elle devrait pourtant embrasser le sol sur lequel elle marchait en essayant d'agir comme elle, comme elle l'a toujours fait jusqu'ici.

Elle devrait la défendre de Bonnie et Willow !

Stefan et elle ne voyaient-ils pas qu'elle était la victime ici ?

Ce n'était pas juste !

Elle repensa à Stefan, à ce qu'il lui avait dit et à comment il avait physiquement défendu les chiennes Bennett avec beaucoup de frustration.

C'était impossible que Stefan veuille réellement lui faire ça, il ne voulait pas agir comme ça, c'était impossible ! C'était sûrement Willow qui lui faisait faire tout ça !

Elle jouait avec son esprit tout comme elle avait joué avec l'esprit de Caroline !

Il ne pouvait pas voir que Willow le retournait contre elle, qu'elle se mettait au milieu de leur amour !

Elena voulait agir mais elle savait que ce n'était ni le bon moment, ni le bon endroit.

De plus, il lui fallait un allié pour faire quoique ce soit, ce qu'elle ne pensait pas avoir en ce moment, se dit-elle en regardant tout tout les gens qui n'avaient rien fais lorsqu'elle avait été agressé sans raison par les deux sœurs Bennett.

Elle voulut serrer ses poings mais l'immense douleur que lui procurèrent ses doigts cassées la firent siffler d'agonie.

Cela ne fit qu'alimenter sa colère déjà grandissante au souvenir de la peur qu'elle ressentait lorsque Willow s'était mise à lui fracturer les doigts en proférant des mensonges sur elle.

Elle n'était ni une hypocrite ni une salope !

C'était Willow et Bonnie qui l'étaient !

Et non, elle n'avait pas trompé Matt ! C'était simplement sa compassion pour les sentiments des autres gars qui ne pouvaient pas l'avoir qui l'avait poussé à coucher avec eux, rien de plus !

Elle leur avait rendu service c'est tout, et même si Matt n'avait été au courant de rien à l'époque il avait bien profité des nouvelles techniques qu'elle avait apprises durant son temps avec les autres gars.

Même s'il avait fini par l'apprendre, il ne s'était pas été fâchée contre elle puisqu'il l'avait défendu contre les deux Bennett, mais après l'avoir vu partir il y'a quelques secondes elle devait s'assurer qu'il était toujours de son côté et voir s'il pouvait l'aider à récupérer Stefan.

Elle savait qu'il avait encore des sentiments pour elle, ce qui pourrait s'avérer mauvais pour obtenir son aide dans un premier temps, mais elle lui ferait voir les choses à sa façon.

Et peut-être même qu'elle le récompenserait une fois qu'ils auront fait reprendre ses esprits à Stefan.

« Ensemble on se vengera de ses deux putes et je récupérerai Stefan. Nous sommes censés être ensemble », pensa Elena avant de se retourner et de se mettre à la poursuite de Matt.