Chapitre 79
Jungkook n'avait pas eu besoin d'expliquer la situation à Lilith lors de son arrivée au poste. En bon fiancé, Taehyung s'était chargé de la mettre au courant alors, quand la brune avait fait face à son ami, elle s'était ruée dans ses bras, les yeux inondés de larmes.
Après avoir promis à son amie qu'il ramènerait Jimin auprès d'eux, Jungkook donna l'adresse pour l'échange à Namjoon qui avait immédiatement lancé quelques recherches sur le lieu. Le commandant et Taehyung quittèrent ensuite le commissariat à la hâte pour rejoindre l'hôtel où Woong logeait depuis plus d'un mois. En arrivant sur place, les deux hommes réalisèrent que l'établissement n'était qu'à quelques minutes de leur appartement et cela ne fit qu'augmenter la colère du brun.
Une fois stationnés, les deux policiers sortirent du véhicule et partirent en direction de l'accueil où une jeune femme à la chevelure dorée les accueillit.
— Bonjour messieurs, bienvenue au Haeundae Plaza Hôtel. Vous avez une réservation ?
— Non madame, répondit Taehyung en sortant sa plaque. Police de Busan. Je suis le lieutenant Kim et voici mon coéquipier, le commandant Jeon.
— Nous cherchons monsieur Myong Woong. Nous savons qu'il réside ici depuis plus d'un mois. Pouvez-vous nous donner le numéro de sa chambre ? intervint Jungkook d'un ton bien plus implacable que son meilleur ami.
— Vous avez un mandat ? demanda la jeune femme.
Le commandant soupira profondément, attirant l'attention de son coéquipier qui lui fit signe de se calmer. Frustré, le brun tourna le dos à l'accueil, passant une main dans ses cheveux avant de les poser sur sa taille, fixant un point devant lui, à bout de patience.
— Non, nous n'avons pas de mandat, mais nous voulons simplement lui poser quelques questions. Un jeune homme a été enlevé et monsieur Myong pourrait nous aider à le retrouver, expliqua Taehyung avec un sourire poli.
— Je suis désolée, je ne peux pas vous donner cette information. Nous sommes tenus de conserver la vie privée de nos clients. Sans mandat, je ne peux rien pour vous, répondit l'hôtesse.
À quelques pas de là, Jungkook sentit le peu de calme qui lui restait partir en fumée. D'un mouvement rapide, il se tourna et s'approcha du comptoir avant de prendre la parole d'un ton dur et surtout débordant d'agressivité.
— Écoutez-moi bien, mon petit ami a été enlevé, et cet enfoiré sait où il est et qui a fait ça, alors soit vous nous donnez le numéro de cette putain de chambre, soit je vous arrête pour obstruction à la justice.
La jeune femme à la chevelure dorée écarquilla les yeux, surprise par le ton employé par le policier et recula d'un pas, visiblement intimidée par celui-ci.
— Je n'ai pas envie de m'énerver, alors ne jouez pas avec le peu de patience qu'il me reste.
— Jungkook, fit Taehyung d'une voix calme.
— On n'a pas le temps pour ça Tae, dans douze heures, si on ne leur donne pas ce qu'ils veulent, Jimin est mort.
— D'accord, lança finalement l'hôtesse. Il... il est dans la chambre sept cent trois.
Sans attendre son reste, le tatoué partit en direction de l'ascenseur, suivi par son frère qui prit le temps de remercier la jeune femme avant de le rattraper en trottinant. L'ambiance dans la cage de métal était électrique et de la pire des façons. L'anxiété et la nervosité qu'émettait Jungkook faisaient vibrer l'air autour d'eux. Il était au bord de l'explosion et Taehyung savait pourquoi. Il se doutait bien que son meilleur ami angoissait à l'idée de se retrouver devant cet homme qui lui avait brisé le cœur, mais aussi, qui avait détruit son couple. Il pouvait sentir à quel point il était rongé par la culpabilité et la peur de perdre la seule personne qui l'avait jamais véritablement aimé.
— Kook, fit prudemment le plus vieux.
— Quoi ?
— Promets-moi de ne pas le tuer, demanda le lieutenant.
— Je te le promets, mais je ne peux pas te garantir qu'il sortira de là-dedans en un seul morceau.
— Je sais, mais essaie de te contenir. Il cherche à t'atteindre, alors ne lui donne pas ce qu'il veut.
— À partir du moment où il s'est approché de Jimin, il m'a atteint, répondit Jungkook, regardant droit devant lui.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent enfin et les deux occupants en descendirent. Sans perdre de temps, ils se précipitèrent vers la chambre qu'ils cherchaient et Taehyung toqua à la porte.
— Police de Busan, ouvrez s'il vous plaît.
De longues secondes s'écoulèrent dans le silence le plus total, puis le commandant entendit du mouvement derrière la porte. Exaspéré, il se recula et sans un avertissement, frappa la porte de son pied avec un telle force que la serrure céda sur le coup. Le battant en bois s'ouvrit dans un vacarme, dévoilant un homme à la chevelure ébène que les deux policiers connaissaient. Surpris par cette intrusion soudaine, ce dernier sursauta, son visage devenant bien plus blâme.
— Tiens, Jungkook, lança Woong en reculant pour mettre le plus de distance entre eux.
Les poings serrés, le tatoué pénétra dans la chambre et se rua sur le journaliste. Possédé par la rage qui le consumait, il vint saisir sa gorge et le plaqua si violemment contre le mur que le tableau qui y était suspendu se décrocha et tomba sur le sol.
— Où est-ce qu'ils l'ont emmené ? demanda Jungkook, la mâchoire serrée.
— D-de quoi t-tu parles ? articula difficilement le journaliste, son œsophage comprimé par la paume du brun.
— Ne joue pas les innocents ! Je sais ce que tu es derrière tout ça, alors dis-moi où il est ! cria presque le commandant.
Le regard noir, il décolla le journaliste du mur avant de le plaquer de nouveau contre celui-ci avec plus de force.
— Jungkook, si tu veux qu'il parle, il faudrait peut-être que tu lâches un peu la prise autour de sa gorge, intervint Taehyung, adossé contre la fenêtre.
Le concerné obéit et relâcha Woong sans pour autant le quitter du regard ni même reculer.
— Pour qui tu travailles ? Qui t'a engagé pour me surveiller ? cracha le tatoué.
— Te surveiller ? pouffa Woong en toussant pour soulager sa trachée. Tu penses être le centre du monde, Kookie ?
En entendant ce surnom qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs, le poing du commandant vint brusquement s'abattre sur la joue de son vis-à-vis. Surpris par la force du coup, l'arrière de sa tête heurta violemment le mur, lui arrachant un gémissement de douleur tandis qu'il recouvrait son nez à présent ensanglanté.
— Putain, tu m'as pété le nez ! beugla Woong.
— Et si tu ne me dis pas ce que je veux savoir, je vais te briser les os un par un ! ALORS RÉPONDS À LA QUESTION !
Encore une fois, la haine de Jungkook agissait pour lui, et saisissant le col de son ex-petit ami, il le jeta sur le parquet sans ménagement, lui arrachant un sifflement de souffrance. La panique grandissant en lui, le journaliste posa son regard sur Taehyung, lui demandant silencieusement son aide, mais ce dernier ne bougea pas.
— V-vous êtes flic putain. Vous n'avez pas le droit de faire ça ! Je vais-
— Kook, donne-moi ta plaque, l'interrompit Taehyung sans quitter Woong du regard.
Confus par sa demande, Jungkook fronça les sourcils un instant, puis il comprit. Un sourire en coin, il donna l'objet argenté à son frère qui se leva et marcha vers la porte. Même si la serrure était en morceau, le châtain referma le battant et la bloqua avec une des chaises, rendant une quelconque fuite impossible.
— Maintenant, fais lui cracher le morceau.
Rassuré que son frère soit de son côté, le brun s'avança vers sa cible qui reculait à l'aide de ses coudes pour tenter de rester loin de lui. Quand il arriva à sa hauteur, le tatoué le souleva d'une main et vint de nouveau le cogner contre le mur.
— Si ce n'est pas moi que tu surveillais, alors qui c'était ? Jimin ?
— O-oui, bafouilla Woong, le nez et la bouche recouverts de sang.
— Pourquoi ? Qui te paye pour ça ?
— Je ne peux pas parler. Si je le fais, je suis mort, pleurnicha le journaliste.
— Crois-moi, si tu ne parles pas, il te fera bien pire, lança Taehyung d'un ton nonchalant alors qu'il venait de prendre place sur l'une des chaises.
— Dis-moi ce que je veux savoir, ordonna Jungkook.
— Je... ne le connais pas.
— Si tu ne le connais pas, comment tu t'es retrouvé mêlé à cette histoire ? Pourquoi es-tu venu à Busan ?
— C'est... c'est un ami qui m'a dit qu'un gars cherchait quelqu'un pour un job de filature. J'avais besoin de fric alors, j'ai accepté.
— Et ce gars, il a un prénom ? Ou un nom ? demanda Taehyung en triturant distraitement ses ongles.
L'indifférence dont il faisait preuve n'était qu'une façade. Au fond de lui, caché derrière ce masque, le lieutenant bouillonnait et avait peur pour la suite. Son frère était dans une telle rage, qu'il ne craignait que ce pauvre Woong ne passe par la fenêtre et ne s'écrase sept étages plus bas. Oui, Jungkook était un homme bien. Il était généreux, bienveillant, loyal, mais ce qu'il était surtout, c'était prêt à tout pour sauver celui qu'il aimait. On disait souvent que les héros étaient prêts à sacrifier l'être aimé pour sauver le monde, mais Jeon Jungkook, lui, sacrifierait le monde entier pour sauver Jimin, et il le ferait sans hésiter une seule seconde. Comment Taehyung le savait ? Eh bien parce qu'il ferait la même chose pour Lilith. L'amour qu'il ressentait pour elle était si fort, qu'il était prêt à tout mettre à feu et à sang s'il lui arrivait malheur.
— Crache le morceau Woong, je perds patience, le menaça le commandant, la mâchoire serrée.
— Je ne peux pas v-
Un craquement résonna dans la pièce, suivi d'un hurlement de douleur. Sans prévenir, Jungkook venait de lui déboiter l'épaule, le faisant s'écrouler à genoux. Il saisit ensuite son poignet et le retourna dans le sens contraire de ses articulations.
— Parle. Donne-moi un nom, somma le brun d'une voix grave et profonde.
— Je ne peux pas ! Il me tuera comme il a tué tous les autres, sanglota Woong, surplombé par la carrure imposante de son vis-à-vis.
— PARLE !
Un autre craquement se fit entendre et le journaliste cria de nouveau avant de tourner l'entièreté de son corps, cherchant un angle qui soulagerait la pression que le commandant exerçait sur ses os et ses tendons.
— Je vais te péter le bras en morceau si tu ne me dis pas ce que je veux savoir !
— Je ne le connais pas ! Il... j'ai toujours eu affaire à son homme de main. Il... il se fait appeler Jo, confessa finalement Woong, les yeux fermés.
— Jo ? C'est le nom que le ravisseur a donné, non ? lança Taehyung, les sourcils froncés.
— Oui, c'est ça, confirma le tatoué avant de porter son attention sur son prisonnier. Le patron, tu le connais ? Tu lui as déjà parlé ?
— U-une fois, au téléphone.
Woong n'avait plus rien de l'homme insolent qu'il était à l'arrivée des policiers. À présent, il était comme une poupée désarticulée entre les mains de Jungkook qui rêvait de le mettre en morceau.
— Donne-moi un nom !
— Je... il se fait appeler Mister D, mais je te jure sur ma vie que je ne l'ai jamais vu.
— Où ont-ils emmené Jimin ?
— Je...
Le journaliste prit une pause, réfléchissant à ce qu'il allait répondre. Il savait bien que le moindre mot de travers lui vaudrait sûrement un autre os brisé et il ne voulait pas cela. Il connaissait Jungkook depuis des années, mais jamais, il n'avait vu une telle rage, une telle rancœur dans son regard. Même le soir de leur rupture, le brun n'avait pas réagi aussi violemment.
À bout de nerf et en manque de patience, le tatoué fit une nouvelle pression sur le poignet de son vis-à-vis qui se hissa vers le haut en gémissant de douleur.
— Je ne sais pas où ils l'ont emmené. Je... je devais juste me lier d'amitié avec lui pour qu'ils puissent le chopper ! déblatéra rapidement le prisonnier lorsqu'il sentit Jungkook exercer une pression plus intense sur son poignet.
Agacé, le brun relâcha sa prise et bouscula son ancien amant qui tomba sur ses fesses, son bras meurtri posé contre son buste.
Le souffle court, Jungkook se mit à faire les cents pas sous le regard de son frère qui priait pour qu'il se contienne encore un peu.
— C'est toi qui as fait ce montage vidéo de Jimin et qui l'as envoyé à Jungkook, pas vrai ? supposa Taehyung qui posa enfin son regard sur le brun à la silhouette bien plus svelte que son meilleur ami.
Woong qui s'était adossé au mur derrière lui, tourna la tête vers le châtain et un sourire arrogant prit place sur son visage. Il semblait fier de son coup, ce qui ne fit qu'augmenter l'agacement du lieutenant qui était déjà à son summum.
— C'était si évident que ça ? répliqua-t-il, avec un rictus narquois.
— Depuis combien de temps tu le suis ? questionna le lieutenant.
— Depuis que ce petit con a commencé à poser des questions sur le meurtre de son meilleur ami.
En entendant l'insulte envers son cadet, Jungkook parcourut la distance qui le séparait de l'homme assis par terre, mais Taehyung le stoppa d'un signe de la main.
— C'est vous qui avez tué ce flic chez lui ?
— Moi non, je n'ai tué personne, mais Mister D l'a fait exécuter. Tout comme Ramez qui a foiré son coup ou Seok-min qui a fait l'erreur de vous donner ce carnet, répondit Woong en passant sa main valide sur le filet de sang qui s'échappait de son arcade sourcilière déchirée. Tous ceux qui le déçoivent finissent pareil, au fond d'un baril d'acide ou avec une balle à l'arrière de la tête.
Comme Yoongi. Ce fut la première pensée de Jungkook qui écoutait attentivement les paroles du plus vieux de la pièce. Malgré toute l'animosité qu'il avait contre lui, il tentait de rester le plus calme possible pour obtenir un maximum de réponses. Ce qu'il retint ensuite fut la mort de Ramez et il comprit pourquoi ce dernier avait disparu, mais aussi la mort de Seok-min. Comment avait-il su ?
— Comment as-tu su que nous étions allés voir Seok-min à Séoul ? demanda-t-il.
— J'étais au courant de tout ce que ton petit ami faisait. J'étais toujours là, tapi dans l'ombre et Dieu sait combien de fois, j'aurais pu lui faire la peau si je le voulais. J'étais là à chacune de ses sorties. À chaque fois que tu l'as emmené dîner, quand tu l'as emmené au festival, quand vous êtes allés au ciné. J'ai même vu comment tu l'avais baisé ce soir-là dans ta voiture. J'entendais ses gémissements pendant que tu-
Sa phrase fut interrompue par une main qui vint s'enrouler autour de son col avant que Jungkook ne le soulève et le jette à travers la pièce. Sans parvenir à se contenir plus longtemps et aveuglé par sa colère, le brun se précipita sur le responsable de tous ses maux. Il s'apprêtait à le frapper, mais il sentit une main entourer son poignet pour le stopper.
— Ne fais pas ça, fit Taehyung sans élever la voix. C'est exactement ce qu'il veut, alors ne le laisse pas gagner.
Essoufflé et le cœur tambourinant dans ses tempes, le commandant se redressa et recula pour mettre une bonne distance entre lui et le corps de Woong qui gisait sur le sol. Une bonne partie de son visage recouvert du sang qui s'écoulait de ses blessures, le journaliste se mit à rire, attirant l'attention des deux policiers.
— Au début, je voulais juste me lier d'amitié avec Jimin. Je l'avais presque trouvé mignon, puis je vous ai vu ce matin-là, devant la boulangerie et tout a changé. Je t'ai vu si heureux et j'ai ressenti le besoin de me venger de ce que tu m'avais fait.
— Ce que je t'avais fait ? répéta Jungkook, confus.
— Oui, tu as détruit ma vie ! Quand tu es parti, j'ai perdu toutes mes occasions d'écrire cet article ! C'était ma dernière chance de garder mon job et tu l'as foutue en l'air ! Je me suis retrouvé sans travail, sans logement et après ça mon petit ami m'a quitté. Tout ça, c'est ta faute ! Tu es le seul responsable de ma vie de merde !
Le brun était abasourdi par les paroles que son ex-petit ami crachait. Woong avait été celui qui l'avait détruit. Il l'avait blessé si profondément qu'encore aujourd'hui les cicatrices étaient toujours à vif. Comment pouvait-il inverser les rôles ?
— Ton petit ami ? ricana amèrement le tatoué, son regard meurtrier sur l'homme qui se relevait difficilement. J'étais ton petit ami ! Je t'ai donné deux ans de ma vie ! Deux putains d'années durant lesquelles tu as été le centre de mon univers, mais toi, tu te servais de moi ! Tu m'as utilisé comme un vulgaire objet pour un putain d'article ! Tu m'as fait croire que j'étais aimé et j'y ai cru. J'étais trop naïf pour ne pas voir les signes qui étaient pourtant évidents puis tu m'as jeté de la pire des façons ! Même après toutes ces années, je me souviens encore des paroles que tu as dites cette nuit-là ! Tu t'es posé en victime, faisant de moi un monstre qui abusait de toi ! Tu as été celui qui m'a détruit ! Tu as brisé ce qu'il y avait de plus pur en moi et encore aujourd'hui ces cicatrices n'ont pas guéri alors n'inverse pas les rôles !
Pendant qu'il avait crié sa peine, le brun avait dû réunir toutes ses forces pour ne pas craquer. Il était hors de question que cet individu le croit faible, qu'il voit à quel point le simple fait de le revoir avait tout chamboulé en lui. Il ne l'aimait plus, cela, il en avait la certitude. La seule personne qu'il avait jamais véritablement aimée d'un amour profond était Jimin et il savait que cela serait le cas jusqu'à la fin de sa vie, mais Woong lui rappelait toutes ses blessures passées.
Alors que l'un était rongé par la peine et les souvenirs douloureux, l'autre semblait se délecter des ravages qu'il avait faits. Un sourire satisfait sur les lèvres, le journaliste toisa l'homme qu'il avait utilisé pendant longtemps puis prit la parole, crachant encore une fois tout le venin qu'il avait.
— Pauvre petit Kookie. Tu as beau avoir presque trente ans, tu n'es qu'un petit garçon qui souffre encore de l'abandon de ses parents. Tu sais, je me délecte de ma vengeance depuis que j'ai vu ce joli minois quitter ton appartement en pleurant comme un bébé après que tu l'aies jeté comme une merde. Ça ne te rappelle rien ? ricana-t-il, ses dents maculées par son propre sang. Et oui, tu as agi exactement comme moi.
— Ferme ta gueule, ordonna Taehyung en se levant.
D'un pas colérique, il s'approcha du journaliste, mais Jungkook lui barra la route avec son avant-bras.
— Laisse-le finir, fit-il.
— Et oui Kookie, c'était si facile de briser la soi-disant confiance que tu avais en ton amoureux. Il n'a suffi que d'une photo prise sous le bon angle et une vidéo retouchée pour que tu te recroquevilles dans ton coin en pleurnichant. Tu es si pathétique.
Le rire enroué de Woong résonna dans la pièce, provoquant un frisson désagréable aux deux hommes.
— Mais je te remercie. Grâce à toi, Jimin s'est enfin retrouvé seul. Il nous a suffi de le suivre et quand il s'y attendait le moins, je l'ai simplement poussé dans le fourgon et j'ai laissé les deux autres s'occuper de lui. Qui sait, peut-être que, eux aussi, ils l'ont fait crier. Peut-être même qu'il a aimé ça.
Le temps sembla s'arrêter dans cette chambre d'hôtel.Taehyung était à la fois sidéré et écœuré par le manque d'empathie de cet homme qu'il ne connaissait que de nom. Il se demandait comment un garçon aussi bienveillant et gentil que son frère avait pu tomber amoureux de lui, puis il se rappela que Woong avait joué un rôle tout au long de leur relation. Il comprenait maintenant pourquoi Jungkook avait été si anéanti par cette liaison.
De son côté, le commandant n'entendait plus rien. Son esprit ne cessait de repasser en boucle les dernières paroles qu'il avait entendues. Est-ce que ces deux hommes avaient abusé de Jimin ? Non. Non, il ne voulait pas penser à ça maintenant et pourtant, encore une fois, sa rancœur fut plus forte que lui.
Sans rien dire, le regard dénué d'émotion, Jungkook sortit son arme de son holster et s'approcha à grands pas de Woong qui le regardait. Lorsqu'il vit le Beretta dans sa main droite, ses yeux s'écarquillèrent et un cri de supplication quitta ses lèvres pendant qu'il levait sa seule main valide devant lui.
— Non ! Non, je t'en supplie, je te dirai tout ce que tu veux savoir !
— Je n'ai plus besoin de toi, répondit simplement le tatoué, le regard vide de toute étincelle.
— Non ! Je... je sais comment s'appelle l'un des gars qui l'a enlevé !
Impatient, le policier baissa le cran de sûreté de son arme et pressa le canon avec plus de force contre son front.
— Seo Yeosang ! Il... Il s'appelle Seo Yeosang ! C-c'est le petit toutou de Jo, il le suit partout alors, si tu le trouves, il saura te dire où est Jimin !
Un nouveau silence les entoura. Il était tel, que même la chute d'une plume aurait pu être audible. Jungkook avait ce qu'il voulait, il avait un nom, pourtant son envie d'appuyer sur la détente était encore présente, pire, elle le consumait. Il voulait lui faire mal autant qu'il avait souffert, néanmoins il savait que ce n'était pas la solution.
Tandis que son regard s'était perdu dans les prunelles suppliantes de Woong, le tatoué pensa à Jimin et à tous les moments de bonheur qu'ils avaient partagés. Il se remémora toutes les fois où son amant lui avait dit qu'il était un homme bon et il se rendit compte que s'il assouvissait ce besoin, il serait enfermé loin de lui pour le restant de ses jours.
— Tae, tu as tout enregistré ? demanda-t-il d'une voix calme.
— Oui, assura le concerné.
— Parfait, souffla Jungkook.
Sans lui accorder un seul regard, le tatoué enclencha le cran de sûreté de son arme et tourna les talons pour quitter la pièce.
— Boucle-moi ce tas de merde, ordonna-t-il d'une voix blanche avant de disparaître.
Maintenant que toute l'adrénaline était redescendue, il avait besoin de prendre l'air, mais surtout, il avait besoin de solitude pour évacuer tout ce qui le dévorait à petit feu.
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Commissariat Haeundae
Unité Criminelle
H-11:30
Durant le trajet retour, Jungkook n'avait pas dit un mot. Quand il avait quitté la chambre d'hôtel, il s'était précipité hors du bâtiment, ressentant un besoin vital d'oxygène. Il avait laissé Taehyung appeler leurs collègues qui étaient venus chercher Woong pour l'emmener à l'hôpital où il serait soigné avant d'être conduit en cellule.
Pour une fois, ce fut le lieutenant qui prit le volant et même s'il voulait discuter de ce qui s'était passé avec son frère, il savait que ce dernier ne dirait rien. Il décida alors de garder le silence, le consolant par sa présence.
Une fois au poste de police, les deux hommes montèrent directement jusqu'à leur bureau. En voyant le compte à rebours qui était affiché sur les trois écrans, Jungkook sentit son cœur se comprimer dans sa poitrine. Plus de trois heures étaient déjà passées depuis le coup de téléphone fatidique. Trois longues heures durant lesquelles il avait l'impression que sa poitrine était broyée par le manque de son amant et la culpabilité.
— Tu as du nouveau ? demanda le commandant à l'attention de Namjoon qui n'avait pas bougé.
— Oui, l'adresse que tu m'as donnée est bien celle d'un vieil entrepôt abandonné à quelques kilomètres des quais. L'entreprise qui y siégeait a fait faillite il y a plus de quinze ans, depuis, le terrain appartient à la ville. J'ai piraté les caméras de sécurité de la ville pour avoir un visuel, mais bien évidemment, comme on a beaucoup de chance, les caméras sont hors service.
— Génial, soupira Taehyung.
— Peut-être qu'on pourrait envoyer des agents en civil ? proposa Rose.
— Non, ce serait trop suspect et j'ai peur que l'endroit soit surveillé. S'ils remarquent quelque chose d'inhabituel, ils pourraient s'en prendre à Jimin, fit Jungkook en mordant nerveusement l'intérieur de sa joue. Ok, autre chose ?
— J'ai retrouvé la trace de Jimin sur les vidéos surveillances de ton quartier, déclara le hacker
— Montre-moi, somma-t-il en venant se poster près de lui.
Le grisé pianota rapidement sur son clavier et plusieurs éléments s'affichèrent sur son écran. Il ouvrit le premier fichier et lança une vidéo tirée d'une caméra de surveillance. Sans mal, le policier reconnut une des rues de leur quartier.
— Tiens, le voilà, désigna Namjoon.
Jungkook posa son regard sur l'écran et vit Jimin apparaître dans le champ de division. C'était lui, il en était certain. Malgré la qualité médiocre de l'image, il pouvait reconnaître sa chevelure blonde ainsi que la veste de Yoongi qu'il ne quittait plus depuis qu'il l'avait récupéré.
— On peut le suivre sur deux blocs et d'après moi, il partait en direction de la gare, expliqua le hacker.
— À pied ? fit Taehyung. Ça fait un sacré chemin.
— Il y a un arrêt de bus pas loin. Je pense que c'est là qu'il se rendait, affirma le commandant. Montre-moi les dernières images.
Namjoon hocha la tête et ouvrit le dernier fichier. Jungkook pouvait y voir Jimin, marcher sur le bas-côté, son sac en cuir à bout de bras. Quand il passa devant une nouvelle caméra, le policier vit deux halos lumineux apparaître derrière son petit ami. Le véhicule diminua la vitesse en arrivant près du médium qui tourna la tête vers la portière passager.
Sans pouvoir lire sur ses lèvres, le commandant vit son amant hocher négativement la tête, avant que la porte latérale arrière du van ne s'ouvre et qu'un homme en sorte. Le cœur au bord des lèvres, Jungkook vit un individu masqué par sa capuche noire descendre du véhicule et il comprit qu'il s'agissait de Woong, ce dernier l'avait avoué quelques minutes plus tôt. Celui-ci se plaça derrière Jimin et plaqua ce que le policier pensait être un morceau de tissu imbibé de chloroforme contre sa bouche. Le médium parvint à frapper son assaillant, mais malgré toute sa volonté pour se délivrer de cet homme, la drogue prit rapidement le dessus. En une fraction de seconde, Jimin s'écroula dans les bras de Woong et fut traîné jusqu'au van qui disparut aussi vite qu'il était arrivé.
— Repasse là, ordonna Jungkook.
Namjoon acquiesça encore une fois et rembobina la vidéo. En silence, le brun et son coéquipier examinèrent de nouveau les images.
— Est-ce que tu peux améliorer la qualité ? demanda Taehyung.
— Non. J'ai déjà essayé, mais ces caméras sont trop anciennes.
— Impossible d'avoir la plaque, soupira le commandant. Toutes les rues de notre quartier sont équipées de caméras de surveillance, il n'y a que cette rue-là qui a encore les anciens modèles. Voilà pourquoi ils ont décidé de l'enlever là. Ils étaient confiants sur le fait qu'on ne pourrait pas retrouver leurs traces.
En voyant la tristesse et l'inquiétude que transmettait le regard du tatoué, aucun des deux hommes présents ne répondit. Dans un soupir, Jungkook s'apprêtait à partir en direction de la sortie lorsqu'il vit Lian et Rose venir vers eux.
— Vous l'avez trouvé ? demanda l'inspecteur.
— Oui. Il est à l'hôpital, répondit Taehyung.
— Il a eu un accident ? questionna Rose.
— Non, je lui ai pété le nez, lança le tatoué d'un ton nonchalant.
— Sans compter la mâchoire qui en a prit un coup, l'épaule que tu lui as déboitée et le poignet qui doit aussi être fracturé, énuméra le lieutenant.
— Oh, souffla Lian sans pouvoir retenir un sourire amusé. Bien joué commandant.
— Est-ce qu'il a parlé au moins ? intervint de nouveau la rouquine.
— Oui. Il... il a fait ça par vengeance.
La voix de Jungkook était basse, prudente. Même si Woong avait été embauché sans même savoir qu'il faisait partie de l'équation, le brun ne pouvait pas s'empêcher de se sentir honteux. Ses démons étaient revenus le hanter et s'il ne les avait pas laissés gagner, Jimin serait avec lui actuellement. Ils seraient tous les deux heureux, mais il avait tout gâché.
— Pourquoi se venger ? Quel rapport avec Jimin et toute cette histoire. Je ne comprends pas, fit Rose.
Jungkook prit une grande inspiration en baissant les yeux sur ses doigts qu'il triturait nerveusement. Il n'avait jamais raconté à quiconque ce que Woong lui avait fait. Il avait bien trop honte d'avoir été aussi stupide et de s'être laissé berner. Pourtant, aujourd'hui, ses collègues et sa famille avaient le droit de savoir la vérité, surtout en sachant que c'était à cause de lui, si l'intimité de ses deux amis avait été violée. Il commença alors son récit, expliquant tout ce qui le reliait à Woong et surtout, il les mit au courant de l'enquête qu'il menait avec Jimin.
Le petit groupe l'écoutait sans interruption et quand il eut fini, personne ne savait quoi dire. Il avait bien conscience que malgré tout ce qu'il pouvait dire, leur commandant n'était en rien responsable de tout ce qui était arrivé.
— Maintenant, vous savez tout, soupira le brun en se mettant debout.
Le silence qui l'entourait le mit mal à l'aise, alors il décida de changer de sujet, portant l'attention de tout le monde sur autre chose.
— J'ai quand même eu un nom, Seo Yeosang. D'après Woong, c'est le bras droit de Jo, ce qui veut dire qu'en lui mettant la main dessus, on a de grandes chances de trouver Jimin.
— Je peux le chercher si vous voulez ? intervint Namjoon, attirant l'attention de tous les policiers.
— Oui, fais ça, acquiesça le tatoué.
Le hacker se mit à pianoter rapidement sur son clavier puis ses sourcils se froncèrent.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Jungkook en s'approchant de lui.
— Eh bien, le gars que tu cherches est mort il y a quatre ans.
— Q-quoi ? Non, c'est impossible, on... on l'a vu sur le live, bafouilla le tatoué.
— Woong a peut-être menti ? intervint Taehyung en voyant le visage blême de son frère.
— Il avait mon flingue collé contre son front, tu crois vraiment qu'il aurait menti ?
— Je n'en sais rien, mais j'ai un certificat de décès pour Seo Yeosang qui date de deux mille dix-neuf. Apparemment, il est mort dans une fusillade qui impliquait la mafia, expliqua Namjoon en lisant le rapport qu'il avait sous les yeux.
Taehyung pouvait lire l'incompréhension et la déception sur le visage de son coéquipier. Il avait mis de grands espoirs dans ce nom que Woong leur avait donné, mais comme il le craignait, le journaliste avait menti.
— Est-ce que vous avez pu tirer quelque chose du live ? demanda le lieutenant à l'attention de Lian.
— Non, pas vraiment, souffla l'inspecteur avant que sa coéquipière ne continue son explication.
— On a regardé en boucle, mais ils sont malins. L'image est en noir et blanc ce qui rend l'identification de certains éléments plus compliquée. On sait qu'il était dans une pièce où la résonance est importante. Les murs semblaient être en métal ou en acier, donc je pencherais peut-être pour un hangar ou un entrepôt.
— Et l'homme qu'on voit sur la vidéo ? Vous avez pu avoir des infos sur lui ? questionna Jungkook.
— Hum, oui. Quand Jimin l'a blessé, il s'est recouvert le visage avec sa main et j'ai pu voir un tatouage sur la partie extérieur de son poignet. Par contre, la photo est de très mauvaise qualité, déclara Lian.
— Fais voir.
L'inspecteur obéit et tendit deux photos à son supérieur qui les examina quelques minutes. Quand Jungkook comprit ce que représentait le tatouage, ses yeux écarquillèrent.
— J'hallucine, murmura-t-il.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Taehyung en s'approchant pour voir les clichés. Tu arrives à comprendre quelque chose à ce tatouage ? Pour moi, c'est juste un amas d'encre pixelisé.
— C'est une colombe.
— Une colombe ? répéta le lieutenant en penchant faiblement la tête sur le côté, son nez légèrement plissé. Si tu le dis. Et alors ?
— Je sais exactement qui va pouvoir m'aider à retrouver cet enfoiré.
Sans attendre une quelconque réponse, Jungkook partit en courant vers son bureau, suivi de près par son frère.
— Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il en voyant son coéquipier ranger sa plaque dans son tiroir.
— Je dois aller voir quelqu'un, mais ce n'est pas en tant que flic que j'y vais.
— Quoi ? Je viens avec toi.
— Non ! Je dois y aller tout seul.
— Tu délires si tu penses que je vais rester ici pendant que tu vas jouer les cow-boys.
— Tae, soupira le brun.
— Je viens avec toi et je ne te laisse pas le choix ! Jimin... il était sous ma responsabilité, mais j'ai foiré mon coup. Je l'ai abandonné pour me concentrer sur ma petite vie alors que je lui avais promis de toujours veiller sur lui et j'ai échoué. Tu te sens coupable à cause de cette vidéo ? Eh bien moi, je me sens coupable parce que je n'ai pas été attentif !
Jungkook écoutait attentivement les paroles de son frère et réalisa que lui aussi était dans le même état que lui. Ils tenaient tous les deux à Jimin, peut-être de manière différente, mais ils l'aimaient tous les deux d'un amour sincère et profond.
— Alors, on a merdé tous les deux, lança le commandant avec un sourire compatissant.
— Oui et en beauté, mais on va se rattraper en chopant les enfoirés qui ont osé s'en prendre à notre famille.
Le tatoué hocha la tête, ému par ces mots. Oui, une famille. C'était ce qu'ils étaient. Jimin était l'amour de sa vie, son futur, son monde, s'il lui en donnait la chance, il passerait le restant de ses jours avec lui. Pour Taehyung, ce jeune homme à la chevelure dorée était un petit frère que le destin avait mis sur son chemin, un garçon qui avait chamboulé son quotidien de la meilleure des façons.
— Oui, ils vont regretter de s'en être pris à nous.
Les deux hommes hochèrent la tête, se faisant silencieusement la promesse de ramener leur ami parmi eux. Sans rien ajouter, Taehyung posa lui aussi sa plaque dans son bureau et ensemble, ils quittèrent la pièce.
— Namjoon, continue de chercher Yeosang. Pirate toutes les bases de données du pays s'il le faut, mais il n'est pas mort. Lian et Rose, continuez de bosser sur le transfert de données de l'ordinateur de Jimin et scannez tous les documents relatifs au meurtre de Yoongi. Scannez aussi chaque page du carnet.
— À vos ordres commandant, lancèrent les deux policiers, tandis que le hacker hocha simplement la tête.
— Où est-ce que vous allez ? demanda Rose.
— Chercher des réponses, répondit Jungkook.
— Ok, mais soyez prudents.
Les deux frères lui offrirent un sourire et partirent en direction de la sortie. Avant de passer le seuil de la porte, le plus vieux se stoppa et pivota sur lui-même.
— Dites à Lilith qu'on revient, mais qu'elle ne s'inquiète pas, fit Taehyung avant de porter son regard sur la rouquine. Veille à ce qu'elle mange, s'il te plaît.
— Je m'en occupe, pars tranquille.
Le châtain hocha la tête et alla rejoindre son frère qui était déjà en route vers le parking.
Une fois dans la voiture, le commandant mit le contact et quitta le commissariat. Il savait que le trajet serait long, mais c'était là-bas qu'il trouverait l'aide dont il avait besoin.
Après de longues minutes à rouler dans le silence le plus total, l'attention de Taehyung se porta sur l'un des panneaux de signalisation de l'autoroute sur laquelle il se trouvait.
— Yeongdo ? Qu'est-ce qu'on va faire là-bas ?
— Mon contact y vit.
— Ton contact ? répéta le lieutenant confus.
— Oui.
— Tu es au courant que c'est là que vit le chef de la mafia ? Enfin, son fils qui gère la filiale de Busan.
— Oui Tae, je suis au courant, soupira le tatoué.
— Si t'es au courant, alors pourquoi on va se jeter dans la gueule du loup ? demanda Taehyung, confus. Si nos patrouilles n'ont pas le droit d'y mettre les pieds, c'est pour une bonne raison. Je te rappelle que les derniers flics qui y sont allés se sont fait descendre.
— Oui, c'était il y a cinq ans, depuis, les choses ont changé.
Le lieutenant regarda son frère, les yeux légèrement plissés. Ce dernier n'avait l'air nullement préoccupé par ce qui les attendait. Il y avait forcément une raison à ce calme olympien.
— Ok, qu'est-ce que tu me caches ?
— Moi ? Rien. Je t'avais dit de rester au poste. Si tu as peur, tu pourras rentrer avec la voiture, je me débrouillerai.
— Je n'ai pas peur, mais je sais que tu me caches quelque chose. Donc crache le morceau.
Jungkook soupira de nouveau, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il savait qu'en disant la vérité à son frère, ce dernier serait forcément contre son plan, peut-être qu'il lui passerait un savon et ce n'était vraiment pas le moment.
— Jungkook, qui est-ce qu'on va voir ? questionna Taehyung.
Le commandant mordit sa lèvre inférieure avant de tourner la tête vers son passager.
— Jung Hoseok.
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