Chapitre 1

Busan,
De nos jours

Il n'était que dix heures du matin et les sirènes de police hurlaient déjà à travers les rues de Haeundae. Sur les grands axes de circulation, deux voitures se suivaient à grande vitesse.

Jungkook, ralentis, tu vas finir par nous faire tuer ! ordonna Taehyung en se tenant fermement à la poignée suspendue de son véhicule.

Je gère Tae, fais-moi confiance, ricana l'homme aux cheveux d'ébène.

C'est justement ça qui me fait peur, marmonna le châtain.

Le dit Jungkook se mit à rire de bon cœur et appuya davantage sur la pédale d'accélérateur. L'Audi RS5 rouge flamboyante slalomait entre les véhicules avec pour seul objectif, rattraper le 4×4 noir qu'ils avaient pris en filature quelques minutes plus tôt.

Ce genre de situation était devenue une habitude pour ces deux policiers. Les suspects fuyaient toujours lorsqu'ils les voyaient arriver et ça, c'était pour le plus grand plaisir du commandant Jeon Jungkook qui raffolait de ce genre de moment. À l'inverse, son coéquipier et meilleur ami, lui, préférait éviter ce genre de situation, il tenait beaucoup trop à la vie. Malheureusement pour le lieutenant Kim Taehyung, être le partenaire de travail de Jungkook voulait dire que sa vie risquait de se terminer plus tôt que prévu.

Après une course poursuite des plus palpitantes, le 4×4 s'immobilisa et les deux hommes sortirent du véhicule. Arrivant à toute allure vers eux, Jungkook tira fermement son frein à main et braqua le volant, faisant crisser ses pneus sur le bitume. Par cette manœuvre digne d'un pilote de courses, le brun parvint à barrer la route à l'un des deux hommes. Il détacha rapidement la ceinture et sortit de la voiture, suivi par Taehyung qui sortit immédiatement son arme.

À genoux et les mains bien en évidence ! ordonna l'agent Kim.

Jungkook chercha le deuxième homme et le vit entrer dans un immeuble. Un petit rictus prit place sur ses lèvres et il commença à avancer d'un pas tranquille vers le bâtiment.

Jungkook, qu'est-ce que tu fais ? demanda Taehyung en tenant en joue le criminel qui était à genou.

L'autre abruti est rentré là-dedans. Je vais le chercher, répondit simplement l'agent en ouvrant la porte.

Attends les renforts !

Pourquoi faire, il est tout seul, indiqua le commandant.

Mets au moins un gilet pare-balles !

C'est bon Tae, occupe-toi de celui-là, je gère l'autre, lança Jungkook en entrant dans le bâtiment.

Taehyung jura dans sa barbe et passa les menottes à l'homme qui se trouvait à genoux devant lui. Il le força à se lever et le mit dans la voiture, puis ferma cette dernière à clef. Il fallait qu'il appelle des renforts et une ambulance.

Ici le lieutenant Kim Taehyung, numéro de plaque V130613. Je demande une patrouille de renfort sur ma position ainsi qu'une ambulance.

Combien y a-t-il de blessés ? demanda la femme au téléphone.

Pour le moment, aucun, mais ça ne saurait tarder, répondit Taehyung d'un ton las.

Il savait parfaitement que Jungkook était un bourrin. Le pauvre homme qu'il avait pris en chasse n'allait pas s'en sortir indemne, surtout s'il attaquait en premier.

La patrouille de renfort sera là dans cinq minutes.

Parfait, dites-leur que le prisonnier est dans notre voiture, indiqua Taehyung avant de raccrocher.

Il rangea son téléphone dans sa poche et s'apprêtait à rejoindre son véhicule pour enfiler un gilet pare-balles lorsque quelque chose tomba à ses pieds. Il regarda l'objet en question et lorsqu'il réalisa de quoi il s'agissait, il leva les yeux vers le sommet du bâtiment. Son cœur loupa un battement quand il vit un homme suspendu dans le vide.

Putain, je ne peux pas le laisser seul deux secondes ! pesta l'agent en se précipitant vers le bâtiment dans lequel son partenaire était entré quelques minutes plus tôt.

Pendant ce temps, sur le toit de l'immeuble, Jungkook interrogeait le criminel qu'il avait pris en chasse. Comme il n'avait pas voulu répondre à sa première question, le policier l'avait gentiment poussé dans le vide avant d'attraper ses jambes et se placer entre elles. À présent, le suspect dans son affaire de trafic de drogue, était suspendu dans les airs et il le tenait uniquement par la force de ses bras.

Alors ? Dis-moi où je peux trouver San-joon, demanda de nouveau Jungkook. Plus vite, tu me diras ce que je veux savoir, plus vite, je pourrai aller dormir.

J-je ne sais pas ! P-pitié, remontez-moi !

Te fous pas de ma gueule, je sais que tu vends sa drogue devant les lycées.

Je-

JUNGKOOK ! s'exclama Taehyung qui venait de passer la porte.

Oh Tae ! le salua le commandant Jeon. Ça va ?

Tu es complètement malade ? Remonte-le ! ordonna l'agent Kim en se précipitant vers eux.

Roh, ne fais pas ton rabat-joie, tout va bien. Pas vrai euh... quel est ton nom déjà ?

Kang Jung-hyun

Oui, c'est ça ! se rappela Jungkook en lâchant l'une de ses jambes pour claquer des doigts.

Non, pitié ! Ne me lâchez pas ! hurla le criminel lorsqu'il sentit son corps glisser.

Rassure-moi Jungkook, tu sais que si tu le laisses tomber, il va mourir ?

Oui, à cette hauteur, c'est logique, répondit le brun, ne voyant pas où son coéquipier voulait en venir.

Et tu sais aussi que les morts ne parlent pas ?

Oui Tae, mais je ne vois pas trop le rapport là.

Ah vraiment ? Tu ne vois pas ?

Jungkook hocha négativement la tête et en temps normal, cela aurait sûrement fait rire le châtain, mais pas aujourd'hui.

Le rapport, c'est que si tu le laisses tomber, il crève et s'il crève, il ne pourra plus répondre à tes questions ! lâcha Taehyung un peu plus fort.

Ah, mais ça je sais, ricana Jungkook. C'est juste une méthode de persuasion. Tu vois, il était sur le point de tout avouer avant que tu arrives.

Le lieutenant passa une main sur son visage et vint masser ses tempes. Son meilleur ami était en train d'user le peu de patience qu'il lui restait.

Il est suspendu dans le vide, bien-sûr qu'il te dira tout ce que tu veux entendre !

Serais-tu en train de remettre en question mes méthodes d'interrogatoire ? s'offusqua Jungkook.

Évidemment ! cria Taehyung. Jungkook, tu as poussé notre suspect dans le vide et tu le tiens seulement par les jambes ! Ce ne sont pas des méthodes d'interrogatoire dignes de la police.

Tu as raison, concéda l'agent. Les miennes sont beaucoup plus cool.

Taehyung soupira, exaspéré. Aujourd'hui, son coéquipier était en roue libre. Ils venaient tous les deux d'enchainer un service de trente-deux heures et à ce stade-là, le châtain n'avait plus la force de combattre la folie de son meilleur ami.

Tu sais quoi ? Je laisse tomber, vas-y balance le dans le vide, céda Taehyung en se laissant tomber sur le sol.

C'est tout ? Tu vas juste me laisser faire ? s'étonna l'agent Jeon.

Oui, tu ne m'écoutes jamais alors fais-toi plaisir.

Jungkook regarda longuement son meilleur ami puis lâcha un soupir en remontant l'homme. Lorsque le suspect fut de nouveau sur ses pieds, le policier lui donna un coup de pied à l'arrière du genou et l'obligea à se mettre à terre. Il sortit ses menottes et les passa à ses poignets.

Merci seigneur, merci, pleurnicha le criminel.

Cesse de chialer comme un gamin ou je te balance réellement, pesta Jungkook.

Alors, tu as changé d'avis ? demanda Taehyung.

Ferme là, ce n'est pas drôle quand tu es d'accord avec moi.

Le châtain fut pris d'un rire en voyant la mine boudeuse de son meilleur ami. Voilà comment était Jeon Jungkook, il était la définition même de l'esprit de contradiction. Si Taehyung lui disait de faire une chose, il pouvait être sûr que son coéquipier en ferait une autre. Il savait très bien que s'il continuait d'essayer de le convaincre de remonter ce pauvre homme, il ne céderait pas, alors il avait simplement laissé tomber et voilà le résultat. Ils étaient maintenant en route vers la voiture de patrouille qui venait d'arriver et l'ambulance.

On se retrouve au poste, je n'en ai pas fini avec toi, lança Jungkook tandis que son suspect était embarqué par ses collègues en uniforme.

Non, pitié, tout sauf lui ! Je vous en supplie, c'est un malade ! implora le criminel alors qu'il était enfermé à l'arrière de la voiture de police.

Ces supplications firent rire Taehyung qui était en train de retirer son gilet pare-balles. Il le rangea dans le coffre avant de se tourner vers son meilleur ami qui avançait vers lui.

Mon lit m'appelle, lança Jungkook.

Le mien aussi, allons-y.

Les deux policiers montèrent dans la voiture et cette fois, ce fut le châtain qui prit le volant. Il était à trente bonnes minutes de leur appartement.

Lors de son retour de l'armée, Jungkook avait emménagé chez Taehyung mais son ancien appartement était trop petit pour les deux hommes. Ils avaient donc trouvé un endroit plus grand qui pourrait les accueillir tous les deux. Ils avaient trouvé leur bonheur dans une résidence face à la mer.

Après trente minutes de route dans le silence, Taehyung se gara sur la place de parking face à leur domicile. Sans rien dire, les deux hommes quittèrent le véhicule et Jungkook alla récupérer son sac de sport dans le coffre.

On se revoit dans quarante-huit heures, lança le brun en entrant dans l'appartement suivi de son meilleur ami.

C'est ça, mange quelque chose au moins.

Oui papa, soupira Jungkook en allant directement dans sa chambre.

Taehyung laissa échapper un petit rire et alla dans sa propre chambre. Il posa son badge et son arme sur sa table de chevet et sortit son portable. Il put lire le message de sa petite amie et lui répondit avant d'aller prendre une douche chaude.

Après un si long service, les deux hommes ne désiraient qu'une chose, prendre une bonne douche et dormir durant de longues heures sans être dérangé.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Asile Mémorium Hospital,
Deux jours plus tard

Les rayons de soleil passaient à travers les barreaux de sa fenêtre alors que Jimin était assis en tailleur sur son lit. Il fixait un point invisible devant lui, attendant que l'infirmier vienne ouvrir sa porte comme tous les matins à sept heures tapante.

L'adolescent de quinze ans qui avait été interné en avait maintenant vingt-deux. Il avait passé sept années enfermé dans cet enfer, emprisonné pour quelque chose qu'il n'était pas, un schizophrène.

Monsieur muscles est en retard aujourd'hui.

Yoongi, pas maintenant s'il te plait, soupira Jimin en tentant d'ignorer la tête verte qui se tenait près de lui.

Voilà la raison pour laquelle il avait été enfermé, il entendait des voix, enfin, sa voix. Il le voyait aussi, comme maintenant.

Il est en retard, il est sept heures deux.

Ferme là ! lança de nouveau le brun. S'il te plaît, j'ai mal à la tête.

Je te rappelle que je suis celui qui a un trou à l'arrière de la tête.

Tu es mort, tu ne ressens pas la douleur, lui rappela Jimin. Contrairement à moi, alors pour une fois Yoongi, tais-toi, laisse-moi tranquille juste cinq minutes.

Il tourna enfin la tête vers le fantôme. Il n'avait pas changé. Il était toujours ce jeune homme de dix-huit ans qui avait été sauvagement assassiné un soir en plein hiver. Il avait toujours ses cheveux vert menthe qui lui donnaient ces airs de rebelle, ses yeux de chat noir et même s'il était mort, il souriait toujours. Il avait été sa seule compagnie, et ce même s'il était la raison de sa présence ici.

Comme tu voudras.

Puis il disparut, laissant Jimin totalement seul. Même si c'était ce qu'il voulait, cela lui faisait mal qu'il soit parti. Il savait qu'il reviendrait dans la journée, mais il n'aimait pas lorsqu'il partait fâché.

Bonjour Jimin, intervint une voix grave qui ouvrit la porte de sa chambre.

Bonjour Ethan, répondit le brun.

Voilà ton petit déjeuner et tes médicaments.

Merci, gratifia le jeune homme.

Il ne bougea pas de son lit, attendant que l'infirmier s'en aille, mais ce dernier restait statique. Lorsqu'il comprit qu'Ethan ne partirait pas, il laissa échapper un soupir las et se leva. Il prit le petit gobelet qui contenait ses médicaments et un verre d'eau puis jeta les gélules dans sa bouche. Il les avala et se tourna vers l'infirmier, puis ouvrit grand la bouche et leva sa langue pour lui montrer qu'il avait bien pris les cachets.

Satisfait ? demanda Jimin en retournant s'asseoir sur son lit.

Désolé Jimin, tu connais les règles. Quand tu auras fini de manger, tu pourras aller dans la salle commune.

Merci.

Ethan lui sourit et quitta sa chambre. Lorsqu'il fut certain d'être seul, Jimin se précipita vers le lavabo et enfonça ses doigts au fond de sa gorge. Ses réflexes nauséeux apparurent immédiatement et il se mit à vomir les médicaments qu'il venait d'avaler.

Voilà ce qu'était son quotidien depuis sept ans. Se lever à six heures trente, attendre que l'infirmier vienne lui apporter son premier repas, prendre ses médicaments, se faire vomir, prendre son petit déjeuner et passer la journée à ignorer le fantôme de son meilleur ami.

Lorsqu'il était hors de sa chambre, il ne pouvait pas répondre à son ami. S'il le faisait, la directrice et le personnel soignant comprendraient qu'il le voyait toujours et ses chances de quitter un jour cet endroit disparaîtraient pour toujours.

Après avoir mangé son petit déjeuner, Jimin quitta enfin sa chambre, mais lorsqu'il arriva dans le couloir, une sensation inexpliquée le traversa et le fit frissonner. Il observa les autres patients quitter leur chambre et passer devant lui pour rejoindre la salle commune. Comme tous les matins, il regarda leurs visages pâles, dénués d'expressions, totalement ramollis par la tonne de médicaments qu'on leur administrait. Ils n'étaient que des morceaux de viande sur pattes, certains étaient même incapables de se souvenir de leur propre prénom.

Pendant son moment d'observation, quelque chose attira son attention, une longue chevelure rousse qu'il connaissait bien maintenant. Il leva timidement sa main et salua Bianca en marchant vers elle. Cette femme était sa seule amie ici, la seule personne qui ne le prenait pas pour un fou.

Que fais-tu ici ? demanda Jimin en venant se poster devant elle. Si Ethan te voit ici, tu finiras en isolement.

La jeune femme le regardait d'un air absent, comme si son esprit était ailleurs. Le brun l'examina rapidement et remarqua que son teint était plus pâle que d'ordinaire et elle était pied nu. Pourquoi était-elle pied nu ? Et surtout, pourquoi portait-elle sa chemise de nuit encore ? Lorsque ses yeux se posèrent sur son cou et qu'il vit la marque violette, il comprit et son cœur se comprima violemment dans sa poitrine. Il sentit des bouffées de chaleur traverser son corps, suivis de sueurs froides avant qu'il ne perde l'équilibre et ne s'écroule sur le sol. Il sentait son cœur pulser dans ses tempes et son corps tremblait d'effroi. À l'aide de ses coudes, il se recula pour mettre le plus de distance possible entre lui et cette vision qui se présentait à lui.

Terrorisé, il bougeait frénétiquement la tête de gauche à droite, se répétant sans cesse les mêmes paroles et priant pour que ce ne soit qu'un cauchemar.

Non, non, non, non. Ce n'est... ce n'est pas possible. Je... non, pas encore. Je... je deviens fou, bafouilla ce dernier affolé.

Jimin est-ce que tout va bien ? lui demanda une voix féminine derrière lui.

Il sentit une main s'enrouler autour de son bras pour l'aider à se relever. Lorsqu'il reprit le contrôle de ses jambes, il se mit à courir en direction de l'aile Est où se trouvait le dortoir des femmes en ignorant les appels de l'infirmière derrière lui.

Non pas toi, je t'en supplie, pas toi, sanglota Jimin en arrivant près des portes battantes.

Derrière ces portes se trouvait la vérité. Bianca était-elle réellement morte où Jimin avait-il perdu la raison ? Sans attendre, il poussa les portes qui n'étaient normalement jamais fermées et se retrouva devant une vague d'hommes en uniforme de police.

Monsieur Park, vous n'avez pas le droit d'être ici ! lança une voix qu'il connaissait bien.

Est-ce que Bianca va bien ? Pitié Madame Choi dites moi qu'elle va bien ! implora le garçon en pleurant à chaudes larmes.

Je suis désolée Jimin, commença tendrement la directrice en l'entraînant loin de la scène. Elle s'est suicidée.

Les oreilles de Jimin se bouchèrent un instant. Autour de lui, tout devint silencieux, il n'entendait plus ce que Madame Choi était en train de lui dire. Bianca s'était suicidée. Non, impossible, elle n'aurait jamais fait ça.

Non, elle n'aurait jamais fait ça, murmura Jimin en levant ses yeux larmoyants vers la doyenne.

Je suis désolé, elle-

Police de Busan, intervint une voix au loin. Je suis le commandant Jeon et voici le lieutenant Kim, où est la scène de crime ?

Jimin tourna la tête vers la voix et un autre frisson parcourut son corps. Cette voix avait fait pulser son cœur sans qu'il comprenne pourquoi. Son regard se posa sur deux hommes. Le premier, celui qui avait parlé et qui s'était présenté comme étant le commandant Jeon, était grand, les cheveux noirs avec une coupe undercut et plaqué en arrière. Il détailla un peu son visage et ses yeux se promenèrent sur sa mâchoire puissante, ses orbes noirs regardaient avec autorité l'agent de police qui était posté un peu plus loin. Ses oreilles ornées de plusieurs anneaux de tailles différentes, sa veste en cuir noir, son jean déchiré et ses rangers contrastaient totalement avec le métier qu'il exerçait. C'était bien la première fois que Jimin voyait un agent de police comme ça.

Il détailla ensuite le deuxième homme. Il avait les cheveux châtains un peu plus longs et bouclés que celui de son coéquipier et il n'avait aucun artifice. Son visage était plus doux et il semblait plus sympathique que son voisin. Son accoutrement ressemblait déjà plus à celui d'un policier. Il portait une chemise blanche avec un jean noir et des mocassins en cuir noir.

Jimin détourna les yeux lorsque les deux policiers posèrent leur regard sur lui. Le policier à la veste en cuir remercia l'agent en uniforme et avança dans leur direction. Plus ils approchaient, plus le cœur du brun s'accéléra.

Bonjour, lança le châtain en sortant sa plaque.

Bonjour messieurs, que faites-vous ici ? demanda la directrice de l'asile.

Nous avons été appelés concernant le décès de Madame...

Le commandant Jeon s'interrompit en regardant son camarade.

Le décès de Madame Jones, termina le lieutenant Kim.

C'est un suicide, pourquoi la police de Busan envoie la criminelle ? demanda la doyenne.

Sauf votre respect Madame, ça, c'est à nous d'en juger, répliqua le commandant Jeon d'un ton sec.

Son regard se posa ensuite sur Jimin qui déglutit en reculant d'un pas.

Et vous êtes ? demanda Jeon avec un rictus.

J-jimin, bégaya ce dernier.

Restez dans les parages Jimin, nous aurons quelques questions à vous poser.

Le brun ne put que hocher la tête. Satisfait de cette réponse, l'homme s'inclina légèrement devant la doyenne et prit la direction de ce qui était en réalité une scène de crime.

Excusez les manières de mon collègue, il n'a pas encore bu son café, plaisanta le deuxième policier. Je suis le lieutenant Kim Taehyung, je pense que ce jeune homme ne devrait pas voir ce qui passe ici.

Bien-sûr, vous avez raison, accepta la femme. Jimin, va dans la salle commune et ne bouge pas. Je suis sincèrement désolée pour Bianca et nous pourrons en parler plus tard.

De nouveau, Jimin hocha simplement la tête et partit dans la direction que la directrice lui avait ordonnée. Il se retourna une dernière fois et son regard croisa celui du commandant qui le regardait depuis l'autre bout du couloir. Il détourna immédiatement les yeux et accéléra le pas jusqu'à totalement disparaître du champ de vision des policiers.

Pendant que Jungkook était allé voir leur collègue, Taehyung posa quelques questions à Madame Choi avant d'aller rejoindre son partenaire qui était déjà dans la chambre de la victime. Il prit une paire de gants en latex noir que la scientifique lui donna en entrant dans la pièce.

Qu'est-ce qu'on a ? demanda le châtain.

Bianca Jones, vingt-quatre ans, morte par asphyxie, répondit le légiste.

Le corps était dans cette position lorsqu'on l'a découvert ? questionna Jungkook en venant s'accroupir près du corps.

Non, l'infirmier l'a trouvé pendu au ventilateur du plafond. Il l'a détaché en espérant qu'elle soit toujours en vie, mais c'était trop tard,

Imbécile. Il a dû détruire des preuves cet abruti, grogna le brun en se redressant.

Jungkook, un peu de compassion s'il te plaît ! le réprimanda Taehyung. On sait à quand remonte l'heure du décès ?

Si j'en crois la température du corps et la rigidité cadavérique, elle est morte entre deux et quatre heures du matin.

À première vue, tout porte à croire qu'il s'agit d'un suicide, déclara le lieutenant.

En même temps, si j'étais enfermé ici, même moi, je me serais pendu, murmura Jungkook en examinant les effets personnels de Bianca.

Personne à part Taehyung n'avait entendu les paroles du commandant et ce dernier eut une soudaine envie de gifler son meilleur ami. Pourquoi se comportait-il toujours comme un connard ?

Est-ce qu'on a trouvé une lettre de suicide ? Une note ? Quelques chose qui expliquerait son geste ? demanda Taehyung.

Pour le moment, nous n'avons rien trouvé, répondit un agent de la scientifique.

Qui est l'infirmier qui l'a découvert ? questionna à son tour Jungkook.

Son nom est Jang He-ja, informa l'un des officiers en regardant ses notes.

D'accord, je veux l'interroger, exigea le brun.

Le lieutenant ne rajouta rien, il observa la victime quelques secondes. Son regard se posa sur ses mains et il s'accroupit pour les regarder de plus près. Il prit la main gauche et la tourna, malgré la rigidité qui s'était déjà bien installée, paume vers le haut. Un détail tilta et il fit signe à son partenaire de venir voir.

Il n'y a rien qui t'interpelle ? demanda le châtain.

Tae, il n'est pas même huit heures et je n'ai toujours pas bu mon café alors s'il te plaît, ne joue pas aux devinettes.

Ses paumes présentent des marques défensives, tu connais beaucoup de suicidé qui ont du sang sous les ongles ? murmura le lieutenant pour que seul son coéquipier entende.

Fait chier, pourquoi les choses ne peuvent jamais être simples, pesta le brun en passant une main dans ses cheveux. Ok, où est Fong ?

Renji Fong était le médecin légiste en chef, le seul médecin en qui Jungkook avait confiance. Les deux hommes avaient servi ensemble à l'armée et étaient donc de bons amis.

Il est en congé paternité, déclara un des hommes en uniforme dont Jungkook ignorait le nom.

Ah oui, c'est vrai, se rappela le brun. Très bien, vous pouvez embarquer le corps, je veux que la scientifique analyse cette chambre du sol au plafond sans rien oublier.

Il se tourna ensuite vers Taehyung qui observait toujours le cadavre.

Je vais commencer à interroger les soignants, occupe-toi des patients, ils me donnent la chair de poule ces malades, annonça le commandant en quittant la chambre d'un pas décidé.

Le châtain soupira et reposa délicatement la main de Bianca.

Repose en paix, murmura ce dernier avant de quitter à son tour la pièce.

Jungkook était vraiment un enfoiré, il n'avait pas hésité à lui laisser la tâche la plus délicate pour aller interroger les infirmières et les personnes saines d'esprit. Voilà qu'à cause de lui, Taehyung se retrouvait à devoir interroger des personnes qui n'allaient sûrement même pas comprendre ce qu'il disait. Il avança le long des couloirs pour rejoindre le bureau de la directrice. Avant de pouvoir commencer un interrogatoire, il devait prendre connaissance des dossiers des patients avant d'établir une liste.

L'ambiance de ce lieu était étrange, Taehyung ressentait sans cesse un feeling qui lui glaçait le sang. Certes, il était dans un hôpital psychiatrique, mais il avait déjà visité des lieux plus glauques et il ne s'était jamais senti aussi oppressé.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Cela devait bien faire deux heures que Taehyung examinait les dossiers des patients. Madame Choi l'avait installé dans une pièce entièrement blanche, contenant seulement deux chaises en métal et une table. Il terminait ses notes sur un dossier quand la porte s'ouvrit sur Jungkook.

Tu en es où ? demanda ce dernier en lui donnant un gobelet en carton qu'il tenait dans sa main.

J'établis une liste des patients qui pourraient répondre à nos questions et qui auraient pu tuer notre victime, répondit Taehyung en prenant le café. Merci.

C'est un suicide Tae, souffla Jungkook en posant une fesse sur la table.

On n'en est pas sûr.

Je pense que si.

Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda le châtain, les yeux légèrement plissés.

J'ai parlé à tout le personnel soignant et en plus du numéro de trois des infirmières, j'ai appris que Bianca Jones avait été admise pour une dépression sévère. Elle avait déjà fait trois tentatives de suicide avant que ses parents ne décident de l'interner ici.

Ça ne veut rien dire, déclara le lieutenant.

Putain Tae pourquoi tu compliques tout ? s'énerva le commandant. Tous les indices pointent dans cette direction ! Cette fille était malade, elle n'en pouvait plus de cette vie et a décidé d'y mettre fin, affaire bouclée, on rentre à la maison !

Elle avait des marques de lutte et du sang sous les ongles.

Elle a pu se gratter ? supposa le brun en imitant le geste sur ses avant-bras. Je ne sais pas, les gens dépressifs font souvent ce genre de geste répétitif, c'est peut-être son cas.

Non, elle n'avait aucune blessure sur son corps et elle n'a pas laissé de lettre de suicide. Les gens qui mettent fin à leur vie laissent toujours un message, une note pour ceux qui restent.

Putain, tu fais chier, grogna Jungkook en se rendant à l'évidence. Je déteste quand tu as raison. Alors, on a un meurtre sur les bras ?

Je n'en sais rien. Pour le moment, on va attendre le rapport du légiste et interroger les patients. Ils trouveront peut-être quelque chose à l'autopsie.

Ok, on commence par quoi ?

Tu as interrogé l'homme qui l'a trouvée ?

Oui. Il dit l'avoir trouvée à six heures quarante-cinq, quand il venait lui ramener son petit déjeuner. Il l'a détachée et a immédiatement appelé la police.

Et les autres, rien de suspect ?

Non, étonnamment, ces soignants semblent vraiment aimer leur travail et prennent à cœur le bien de ces malades.

Tu sais ce que ça veut dire, soupira Taehyung.

Oui, ça veut dire qu'ils mentent.

C'est ça. À nous de découvrir ce qu'ils nous cachent.

Le ton du lieutenant Kim mit fin à la conversation. Dans un silence pesant, il commença à examiner un nouveau dossier. Jungkook pendant ce temps, le regardait faire en buvant enfin son café. La nuit avait été très courte pour lui. Il l'avait passée en compagnie de cette serveuse très canon et n'avait dormi qu'une heure avant qu'ils ne soient appelés sur cette affaire.

Alors qu'il observait les dossiers posés en ligne sur la table, son regard se posa sur l'un d'eux. La photo sur la couverture attira son attention et il tendit la main pour le prendre.

Park Jimin, murmura ce dernier. C'est le gamin qui était avec la directrice non ?

Oui, répondit Taehyung en regardant les feuilles de papier. Il a été interné de force à ses quinze ans après avoir été diagnostiqué schizophrène.

C'est un Schizo ? Je me demande combien ils sont dans sa tête.

Jungkook, il faudrait vraiment que tu apprennes à fermer ta bouche parfois, soupira le châtain exaspéré par l'attitude de son coéquipier. En plus, ce que tu viens de dire, ça n'a rien avoir avec la schizophrénie.

Pourquoi ?

Parce que quand tu parles comme ça, on dirait que tu n'as pas de cœur.

Qui te dit que j'en ai un, ricana ce dernier.

Le lieutenant Kim roula des yeux ce qui fit disparaître le sourire de son ami.

Excuse-moi, je plaisantais.

Je ne trouve pas ça drôle. Aie un peu de respect.

À vos ordres monsieur, répliqua Jungkook en réalisant le salut militaire. On commence par qui ?

On commence par lui, déclara Taehyung en désignant le dossier que Jungkook tenait encore entre ses mains.

Pourquoi lui ?

Park Jimin et la victime se connaissaient.

Ok, je vais le chercher, avisa le commandant en se levant.

Hors de question, le stoppa son coéquipier. J'y vais.

Quoi ? Mais pourquoi ?

Parce que tu lui fais peur.

Quoi ? N'importe quoi ! s'offusqua le brun.

Si, j'ai bien vu comment il a réagi quand tu lui as parlé tout à l'heure. Alors, j'y vais.

Sans laisser de place à la négociation, Taehyung se leva, offrit un grand sourire vainqueur à son ami et quitta la pièce. Sur le chemin de la salle commune, il termina son café et jeta le gobelet dans une des poubelles. En arrivant dans la grande pièce où étaient rassemblés tous les patients, son regard chercha le jeune Park, mais il était introuvable. À la place, il trouva une infirmière et avança vers elle en sortant son badge.

Bonjour, je suis le lieutenant Kim de la police de Busan, je cherche Park Jimin.

Oh, monsieur Park est dans le bureau de la directrice.

Est-ce qu'il va bien ? s'inquiéta le châtain.

Je ne sais pas monsieur, il y est depuis plus d'une heure.

Merci.

Le policier se dépêcha de rejoindre le bureau de Madame Choi et toqua à la porte. Il entendit la voix de la doyenne et ouvrit la porte. Son regard tomba immédiatement sur le jeune homme qu'il cherchait. Ce dernier était assis sur l'un des fauteuils, le regard rivé sur ses genoux, et était très silencieux.

Excusez-moi, je viens chercher Monsieur Park.

Le concerné leva immédiatement la tête et son regard croisa enfin celui du lieutenant.

Monsieur Park n'a rien vu, il était dans sa chambre toute la nuit, lança Madame Choi.

Peut-être, mais il était ami avec la victime. Nous devons donc l'interroger.

Est-ce qu'il est suspecté de quelque chose ?

Taehyung trouva la question très bizarre, pourquoi penser directement qu'il le soupçonnait alors que tout laissait croire qu'il s'agissait d'un suicide.

Non Madame Choi, mais c'est la procédure.

Très bien alors, je viens avec lui.

Non, parla pour la première fois Jimin. Je veux y aller seul.

Jimin tu-

Ça va aller Madame Choi, le rassura ce dernier en se levant.

Il avança vers le policier et ce dernier lui offrit un sourire. Jimin était enfermé dans ce bureau depuis plus d'une heure avec la directrice. Depuis qu'il avait découvert sa mort, le fantôme de Bianca était réapparu, malheureusement, Jimin n'avait pas pu lui parler, surtout pas devant la directrice, mais il voulait lui parler, savoir ce qui lui était arrivé. Il savait qu'elle ne s'était pas suicidée, elle n'aurait jamais fait ça, il devait maintenant convaincre les policiers.

Est-ce que ça va ? demanda Taehyung alors qu'ils marchaient côte à côte. Je sais que c'est une question stupide, mais tu tiens le coup ?

Je... je ne sais pas, avoua Jimin.

Ne t'en fais pas, nous allons seulement te poser quelques questions et tu pourras retourner auprès des autres.

D'accord, murmura le brun.

En réalité, il ne voulait pas y aller. Il voulait partir d'ici et plus les années passaient, plus il se disait que le seul moyen d'y parvenir, était de partir allongé dans un sac mortuaire. Lorsqu'ils passèrent devant une des anciennes salles d'examen, Taehyung se stoppa et Jimin l'imita. Le policier ouvrit la porte et invita le brun à entrer. Le jeune homme hocha la tête et entra dans la pièce, mais lorsque son regard se posa sur l'autre policier, il se stoppa immédiatement. De nouveau, ce sentiment négatif l'envahit et il sentit son rythme cardiaque s'accélérer.

Sans savoir pourquoi, Jimin ressentait une peur étrange lorsqu'il était en compagnie de cet homme. Il ne lui avait rien fait et il ne le connaissait pas, mais son instinct lui disait qu'il n'était pas quelqu'un de gentil et son instinct, s'était rarement trompé.

Le commandant Jeon n'avait pas encore quitté le dossier qu'il avait entre les mains des yeux, mais lorsqu'il le regarda enfin, Jimin déglutit et détourna le regard.

Installe-toi Jimin, l'invita Taehyung.

Il hocha la tête et vint s'asseoir sur la chaise qu'il lui avait été désignée.

Je te présente le commandant Jeon Jungkook, commença le châtain en désignant son coéquipier. Si tu veux bien, nous allons te poser quelques questions au sujet de Bianca Jones.

D-d'accord, répondit Jimin en évitant le regard du dénommé Jungkook.

Son manque d'assurance semblait amuser le commandant qui laissa échapper un petit rire en venant poser une fesse sur la table, tandis que Taehyung vint s'asseoir devant Jimin.

Alors, pour commencer, depuis combien de temps connaissais-tu la victime ? demanda le lieutenant.

Depuis son arrivée il y a trois ans.

Madame Jones savait que tu étais schizophrène ? questionna subitement Jungkook.

Taehyung lui lança un regard réprobateur, mais le brun l'ignora et se tourna de nouveau vers l'homme qui l'interrogeait. Jimin leva subitement la tête et sans se contrôler, il lança un regard noir à Jungkook.

Oui, elle le savait, mais ce diagnostic est faux ! proclama le garçon d'un ton glacial.

Vraiment ? Alors, tu n'as pas été interné ici parce que tu disais voir et entendre ton meilleur ami décédé ? s'étonna Jungkook avec un rictus.

Si, cela ne veut pas dire que je suis fou.

Qu'est-ce que ça veut dire alors ?

Jimin avait compris à la minute où ce policier avait ouvert la bouche qu'il ne croirait pas un seul mot à ce qu'il allait lui raconter. Il décida alors de ne pas répondre.

Jungkook, tu t'égares, lui rappela froidement Taehyung. Jimin, est-ce que ton amie te semblait déprimée ces derniers jours ?

Non.

Est-ce qu'elle t'a laissé entendre qu'elle allait mettre fin à ses jours ?

Non.

Ok, commença le commandant agacé. Peux-tu répondre par autre chose que non ?

Non, rétorqua Jimin en lançant un regard noir au policier.

Ne joue pas au con, grogna Jungkook.

Et si tu allais prendre l'air, lui conseilla Taehyung.

Non, je suis très bien ici.

Alors ferme là, marmonna le châtain.

Le policier aux allures de rebelle roula des yeux, mais se tut pour laisser son coéquipier mener l'interrogatoire.

Est-ce qu'elle avait des raisons de passer à l'acte ? continua de l'interroger le lieutenant.

Non, Bianca ne se serait jamais suicidée.

Pourquoi ça ? intervint de nouveau Jungkook. Elle avait déjà tenté de le faire trois fois avant de finir.

Parce qu'elle avait trouvé la paix dans la religion.

Et alors ? Ce n'est pas une raison.

Pour elle, ça l'était, le contredit Jimin. Le suicide est un péché.

D'accord, fit simplement Taehyung pour tenter d'apaiser la tension entre les deux bruns. Y a-t-il autre chose ?

Elle devait quitter cet endroit dans quelques semaines. En plus de la religion, elle n'aurait pas gâché sa chance de partir d'ici en tentant de se suicider.

Comment ça se fait que l'on n'ait pas été mis au courant de ça ? s'étonna Jungkook en regardant son coéquipier.

Je n'en sais rien, ce n'est même pas inscrit sur son dossier.

Comment peux-tu être au courant de ça et que ce ne soit pas inscrit là-dedans ? demanda Jungkook en désignant le dossier de la victime.

Je n'en sais rien, c'est Bianca qui me l'avait dit il y a quelques jours.

Qu'est-ce qu'elle t'a dit précisément ? voulut savoir Taehyung.

Elle m'a dit que lors de sa dernière évaluation psychologique, le docteur Sander lui avait dit qu'elle allait mieux et qu'elle pourrait bientôt s'en aller.

Les deux policiers se regardèrent quelques secondes sans rien dire. Après tant d'années d'amitié, ils n'avaient plus besoin de se parler pour se comprendre.

Bon, nous allons devoir vérifier ces informations auprès du docteur, expliqua Taehyung.

Jimin s'apprêtait à répondre, mais ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il entendit une voix lointaine appeler son nom, avant de voir l'esprit de son amie décédée apparaître derrière Jungkook. Cette dernière le regardait droit dans les yeux et lorsqu'elle ouvrit la bouche, Jimin entendit plus distinctement sa voix, comme si elle n'était jamais partie, il l'entendait comme si elle était assise à côté de lui.

Aide-moi.

Qui t'a fait ça ? demanda Jimin d'une voix tremblante.

Les deux policiers regardèrent derrière eux, suivant la même trajectoire que les orbes noirs de leur témoin, mais ils ne virent rien d'autre que la fenêtre et le mur dénué de couleur.

Jimin ? l'appela Taehyung inquiet par l'expression terrifiée du jeune homme. Jimin est-ce que tout va bien ?

Elle... elle est là, murmura le brun de façon absente sans quitter le point invisible derrière le commandant. Je l'entends.

Qui est là ? Qu'est-ce que tu entends ? le questionna Jungkook, les sourcils froncés.

Les voix, je les entends. Répondit Jimin avant de plonger ses yeux noirs dans ceux du commandant. J'entends sa voix.

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