Chapitre 6

Je n'ai que très peu dormi cette nuit et dans ces moments-là soit le sommeil m'emmorte soit je me mets à rêvasser, encore une fois. Aujourd'hui, je porte mon attention sur Hyeok Jae qui se trouve à ma droite trois places devant moi. C'est à cause de ce genre de personne que je me demande si l'homme naît mauvais. J'ai toujours cru que ce sont certaines circonstances qui l'ont rendu ainsi : affamé de vengeance. Peut-être cela est le cas et que personne ne l'avait deviné. Si nous n'étions pas engouffrés dans ces institutions et qu'il ne me détruisait pas, sans doute nous aurions pu être amis au lycée. Quand il étudie son sérieux le transforme. Sa rage se tait et laisse place à un calme inattendu. Selon mon impression, il connait un besoin de combler cette nervosité constante. Il verse en quelque sorte son désarroi sur moi. Néanmoins,  je le déteste car il a fait me détester.
De notre groupe d'amis de cinq, je l'ai rencontré le premier la deuxième semaine de ma première année de collège. Dans ce collège, les élèves avaient tous déjà commencé à parler de moi depuis mon arrivée. L'école presque entière s'attardait devant la porte de ma classe pour apercevoir ne serait-ce qu'un bout de ma chevelure. Hyeok Jae se présenta lui aussi à cette fameuse porte mais non pas par curiosité mais par une sorte d'amertume qui m'était impossible à déchiffrer. Et avec ce regard, les premiers mots qu'il m'adressa furent :
"Tu as l'air dégoûtante"
Sur ces paroles, je compris qu'il allait faire de ces années un enfer. Je n'avais d'ailleurs pas tort.
Chaque matin, il s'amusait à prendre les goûters que j'emportais dans mon sac. Ainsi chaque matin, avant de partir de chez moi, je savais que je devais apporter un goûter non pas pour moi mais pour lui. Au déjeuner, parfois, il s'empressait de voler ma portion de riz ou bien de me faire un croche pied et,quelque fois, je me rétamais devant tous les élèves. Il perpetuait ces supplices jusqu'à ce que nous entrâmes au lycée. Quand bien même il resta le même, ses agissements avaient changé. Il ne tentait plus de m'importuner. Avait-il grandi et s'était-il assagi ? Je le croyais jusqu'à l'accident.
En effet, s'il fallait que quelqu'un paye, ce serait lui.

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