| ᴇᴅᴇɴ'ꜱ ɢᴀᴛᴇ |

https://youtu.be/hcGjc_bmjEM


"Le Montana..."


Une vidéo se lance, une voix féminine et mélancolique se fait entendre en arrière plan, alors que la caméra, tournée vers le bas au niveau des champs de blés aux reflets dorés par le soleil se relève, afin de découvrir un superbe paysage.


"Son grand ciel bleu..."


Un superbe paysage digne d'une peinture de paysagiste anglais apparait, découvrant un ciel bleu azur avec quelques nuages translucides, des arbres qui ont l'air de s'étendre jusqu'à l'autre bout du monde, magnifiquement décorés de leurs couleurs, passant du vert au orange automnale, formant une forêt épaisse et classique des paysages de campagne américaine. Une colline débute sur le côté gauche du cadre, une prairie s'étend sur la droite, et quelques uns des épis de blés face à la caméra dissimulent un petit point d'eau, sans doute une minuscule rivière qui disparaît entre les troncs d'arbres de la forêt.


"Tout ces trésors..."


La caméra se dirige vers la droite, alors que le soleil laisse apparaître un puissant faisceau lumineux presque à en éclairer le chemin d'un aveugle . La prairie devient plus grande, jusqu'à donner naissance à de petites montagnes bien timides et modestes. Au milieu de cette étendue d'herbe verte et fraîche, bercée par le son des oiseaux, se dresse une bâtisse, à l'apparence d'une église, blanche, au toit vert pâle.


"C'est pas une région comme les autres !"


La caméra effectue un zoom rapide et déstabilisant sur ladite bâtisse, dévoilant par la suite deux véhicules garés près de l'église, un Van rouge et un 4x4 bleu grisé, et quelques personnes se trouvant au pas de la porte, entrouverte. Une croix étrange est fièrement affichée au dessus de la porte.


"Et..."


La superbe étendue baignée de soleil disparaît, laissant place à une nouvelle caméra, fixée sur une jeune femme aux cheveux blonds détachés, portant un t-shirt gris avec un logo vert et jaune, en honneur à une marque de bière. Son avant-bras droit est posé sur ce qui ressemble au comptoir d'un bar. Ce qui se trouve derrière n'est pas assez net pour être identifié, mais il s'agit probablement de reflets sur des bouteilles d'alcool entreposées sur des étagères.


"C'est ma maison !"


Dit-elle en releva la tête, comme elle fixait un point hors caméra depuis quelques secondes. Elle semblait fixer quelqu'un non loin de là, ne regardant pas l'objectif de la caméra à proprement parler, comme si elle n'existait pas, comme si nous étions de simples spectateurs fantômes.


"J'ai toujours vécu là !"


Annonce une nouvelle voix, un nouveau visage, à travers un nouveau plan de caméra. Un afro-américain, aux cheveux et à la barbe noirs bien taillés, portant une paire de lunettes et un vêtement noir corbeau, munit d'un col romain, typique chez la plupart des prêtres et des pasteurs. L'homme est assis dans ce qui ressemble à une église, sur un banc, avec quelques lumières flous au fond, sans doute des bougies, et un faisceau lumineux à sa droite, éclairant une partie de son visage d'une lumière douce quoique plutôt acide.


"Je reste émerveillé par cette beauté !"


Ajoute-t-il d'un sourire rempli de souvenirs et de sincérité. Un autre plan débarque, un autre homme. Barbu lui aussi, des cheveux légèrement longs, bruns, une casquette avec un logo en son centre sur la tête. Il portait un t-shirt avec ce même logo, une veste sans manche à motif écossais rouge, et était assis sur un épais canapé de cuir brun presque noir. Son bras droit était posé sur l'accoudoir de façon à être à l'aise, tandis qu'un morceau d'un avion jaune avec un sourire menaçant remplis de dents pointues comme celles d'un requin était peint aux alentours de la casserole d'hélice.


"C'est peut-être pour ça qu'on a pas vu la situation dégénérer..."


Le ton de cet homme semblait bien différent, comme plus grave, en proie à la colère ou à la déception et au regret. La vidéo passe du coq à l'âne sans la moindre transition, une vidéo, tournée sur téléphone à la verticale sans doute, ou avec une caméra plus petite, prend suite à celle bien tournée, bien cadrée, bien illuminée. L'appareil a l'air bien bas, et vacille dans tout les sens, à la façon d'une caméra cachée. Elle montre des gens qui entre en file indienne dans un bâtiment, passant au travers d'une lourde porte blanche et sous le regard d'un homme tout de noir vêtu, tenant un fusil d'assaut dans ses mains de façon menaçante. Une voix semble retentir à l'intérieur, comme un discours religieux, qui résonne jusqu'à l'entrée de ce bâtiment, qui devait sûrement être une église, comme celle au milieu de la prairie. Le garde armé pose sa main sur l'homme devant le caméraman, et dit d'une voix solennelle.


"Bonjour à toi, mon frère..."


L'homme à la caméra passe à son tour, en filmant au passage ce personnage mystérieux et armé qui garde l'entrée d'une église. La voix du pasteur revient à la charge un bref instant, avant de revenir sur son visage.


"Vous ne comprenez pas ! On ne les prenait pas au sérieux !" 

"Ils étaient différents..."


Reprends l'homme dans son divan devant son avion, illustrant ses paroles par un doigt pointé vers les journalistes, sûrement ?


"Religieux. Militants. C'était une putain de secte !"


Alors que ses paroles se terminent, l'homme à la caméra cachée refait surface, filmant le garde armé qui referme la porte derrière lui, plongeant l'endroit presque dans le noir, loin de la lumière du soleil éclatant.


"L'Effondrement approche mes enfants..."


Et revoici cette voix que l'on pouvait entendre depuis l'entrée, maintenant plus proche, plus vivante, plus concrète. Alors que l'homme avance, les gens sur les bancs de bois se lèvent, tournés vers l'autel.


"Ils ont commencé par racheter toutes les fermes..."


Disait la jeune femme blonde, sans que son visage ne soit visible, seuls ces gens qui se levaient tel des machines ou des chiens bien dociles continuaient à faire leur apparition au court de la vidéo.


"Ensuite, la station de radio..."


Des silhouettes d'hommes aux longs cheveux et aux longues barbes apparaissent en contre jour face à la lumière terne à travers les vitres qui avaient l'air opaques ou sales, et qui possédaient près de leur pieds, des armes, des fusils, des mitraillettes... C'était déroutant de voir une chose pareille dans un lieu si saint.


"Et puis très rapidement, ces connards de flics ont rejoins leur cause !"


La jeune blonde réapparait, tout de suite moins souriante, moins mélancolique, moins douce, le regard crispé par la haine. La caméra change, le pasteur réapparaît, les yeux fermés, le menton légèrement levé.


"Un véritable état religieux... Installé là, sous notre nez !"


Ses mains sont ouvertes, montrant un espace devant lui, illustrant ses propos. L'homme à la casquette sur son canapé revient, un peu plus agité, alors qu'il se penchait vers la personne avec qui il parlait, sans fixer la caméra toujours.


"Personne viendra nous aider ! L-Le gouvernement fera rien !... Bordel, on est tout seul !"


Sa voix est vite dominée par celle de l'église, qui refait surface sans crier gare. Elle montre un homme, un peu plus loin, entre deux personnes assises sur le rang devant le caméraman caché. Un homme habillé d'un beau costume gris sombre, d'une paire de lunettes jaunes, d'une barbe et de cheveux longs attachés en arrière de couleur brun clair et terne. Cet homme mystérieux, qui tient son audience en halène, reprend son discours religieux avec détermination, en pointant du doigt des points vides en parlant du divin.


"Dieu exige que nous sauvions ces âmes perdues ! Qu'elles le veuillent ou non !"

"Les gens refusent de croire que ce genre de groupe existe !"


Surenchérit la blonde, le bout de son index posé sur le comptoir du bar derrière elle alors que ses lèvres qui se mouvaient au rythme de ses paroles étaient en proie à un rictus qui la faisait presque grogner, avant que son image ne soit remplacée par l'homme à la casquette, penché en avant, le visage dans la pénombre sous son couvre-chef.


"Les gens ont peur putain..."

"Certains s'en prendront à nous... Certains voudront détruire tout ce que nous avons construit ensemble !"


Reprend l'homme d'église au travers de la caméra mal positionnée, qui effectua un puissant zoom sur la tête de cet homme, qui avait un visage des plus troublants, intriguant, sachant capter son auditoire.


"Et d'autres... Nous trahirons."


Tandis qu'il achève ses mots, son regard se tourne lentement, et se posa sur l'objectif de la caméra, transperçant directement le regard des potentiels spectateurs. Un regard froid, et rude. Des bruits de pas retentissent sur le plancher de l'église, et la caméra dérive, plongeant l'image dans le flou. Des sons étranges, faisant penser à ceux d'un équipement lourd, comme des armes qui s'entrechoquent, retentissent. Le caméraman se fait attraper par d'autres de ces hommes. aux fusils.


"On ne sait pas de quoi il est capable..."


Le pasteur n'apparaît pas, mais sa voix est amplement perceptible, et l'homme au costume apparaît de nouveau à l'écran. La caméra est tombée au sol, et permet de découvrir le sort de son propriétaire. L'homme se fait emporter, et jeter aux pieds de ce personnage étrange, baigné dans la lumière, alors que des bougies trônent à ses côtés, ainsi qu'un drapeau américain tourné à la verticale juste derrière lui. Un autre homme le tient en joue, le visage du pasteur est à nouveau dans le cadrage, filmé de près, l'air grave.


"Qui ?... Leur Leader."

"Joseph Seed."


L'aviateur achève le suspens, lui aussi avec la caméra fixé sur son visage remplis de haine à la simple prononciation de son nom. La barmaid avait maintenant une étincelle étrange et indescriptible dans le regard.


"Ils l'appellent... "Le Père"."

"Et contrairement à nous, les gens ne voient rien..."


L'image penchée et brouillée montre que le caméraman s'est fait ligoté les mains dans le dos, il tremble, et semble sentir qu'il ne sortira pas de cette église vivant... Ironique. Le dénommé Joseph Seed s'approche, lentement, d'une attente insupportable, en fixant son regard inquisiteur sur cet homme à genoux devant lui, à sa merci.


"Ils ne croient pas. Ils n'ont pas la foi."


Le jeune homme ligoté détourne la tête, mais le Père lui prend le menton, avant de lui prendre délicatement la tête au niveau des joues, alors qu'il le supplie. Joseph lui demande le silence d'un simple son, et pose ses doigts sur ses paupières.


"Mais je leur ouvrirais les yeux."


Sur ses mots, quelques secondes de silence s'en suivent... Avant que le jeune homme ne se crispe et ne gémisse, un étrange bruit, comme un craquement et un bruit de chair surviennent. Il cri, encore plus fort, Joseph lui crève les yeux à mains nues, lui enfonçant ses pouces dans ses orbites face à la foule de fidèles sur les bancs qui ne bronchent pas pour aider le jeune homme, comme s'ils donnaient raison à son bourreau, comme s'il s'agissait d'un spectacle divin et religieux habituel.

Un dernier cri, un dernier son atroce, Joseph vient de probablement enfoncer la moitié de ses pouces à l'intérieur, peut-être a-t-il même touché le cerveau. Il retire promptement ses doigts, et laisse le corps à moitié sans vie s'écrouler au sol, les mains recouvertes de sang frais, alors que ses bras sont levés à l'horizontal. Il lève les mains vers le ciel, tout comme son regard, comme s'il s'en remettait à Dieu d'une façon très ritualisée

L'image se brouille, parsemée par les bugs lors de la perte de signal. L'écran noir est remplacé par un écran enneigé, et le message "Service Lost" apparaît en plein centre.

Son regard se détache, la batterie de son téléphone est encore au tiers, et il est 2 heures 37 du matin.


"Hey, petit(e) !"


Une voix retentit dans son casque, en plein vol sur un hélicoptère.


"Petit(e) !"


A force d'insister, l'homme reçoit l'attention de l'Officier, qui relève la tête de son téléphone afin de fixer un homme, de la cinquantaine, avec une moustache pimpante, des cheveux sur les côtés et le crâne dégarnis. Il porte des lunettes d'aviateur teintées en jaune, un casque munit d'un micro, et un uniforme de sheriff kaki, avec son nom et son écusson de sheriff sur son épaule droite.

Il s'agissait du sheriff Earl Whitehorse. L'Officier (Y/N) (L/N) travaillait sous les ordres de ce dernier depuis un petit moment déjà, même s'il n'avait pas encore la totale expérience qu'avait les autres, le sheriff était toujours très patient.


"Tu perds ton temps, y a pas de réseau ici..."


L'Officier dévie doucement le regard vers l'homme assis juste en face de son siège. Un autre homme, dégarnis, au teint mate, avec une barbe goatee, le même casque que le sheriff sur les oreilles, et un uniforme noir, avec marqué en gros et en jaune sur toute la largeur de son torse "U.S. MARSHALL". Lui en revanche, c'était encore autre chose. L'Officier (L/N) n'avait jamais travaillé avec ce dernier, c'était la première fois, et ce, pour des raisons tout à fait exceptionnelles. Contrairement à l'Officier Joey Hudson, qui pilotait l'hélicoptère, cachée par le Marshall, de son vrai nom Cameron Burke, et enfin l'Officier Staci Pratt, assis derrière le sheriff, qui étaient eux aussi sous l'autorité du sheriff, mais depuis plus longtemps. Ca en faisait du petit monde, mais l'ambiance de fête n'était pas au rendez-vous.

Le Marshall fixait une feuille de papier, sûrement le mandat d'arrêt, alors que Pratt annonçait dans son micro.


"Je franchis la rivière Henbane !"


L'Officier tourne la tête vers sa gauche, observant le paysage sombre et baigné d'une teinture bleu de la nuit. Un brouillard épais semble faire office de tapis sur le sol, et sous ses yeux apparaît soudain une statue monumentale, dont l'Officier (L/N) reconnaît aisément la figure. La statue devait avoisiner les cents ou cents cinquante mètres de haut ! Encore plus grande que les statues des dieux grecques dans leurs temples. L'hélicoptère avait beau voler à basse altitude, il ne lui arrivait qu'au niveau des épaules.

La statue représentait ce même homme que sur la vidéo, celui qui se faisait appeler le Père. Il portait un livre ouvert dans sa main droite, alors que d'ici, il était possible de voir sur la page gauche la croix qui se trouvait sur le dessus de l'église précédemment aperçue. Son autre main était levée, dirigée vers le ciel, à la manière d'un Saint, et il avait l'air d'être habillé d'un manteau très long, allant plus bas que ses genoux.


"Oh merde... Le voilà ! annonce l'Officier Hudson après avoir soupiré.

-Quel espèce de malade..."


Ajouta Pratt alors qu'ils passaient non loin de son visage au regard de pierre afin de reprendre leur route, tandis que la pleine lune trônait derrière lui, et l'éclairait de sa lumière blanchâtre et pure. C'est comme si son regard leur annonçait leur dernier voyage. Un voyage probablement sans retour.

L'Officier (L/N) secoue doucement la tête, alors qu'un mauvais sentiment semble l'envahir. Ca n'avait rien de rassurant tout ça.


"Au moins... Ils ont un certain sens artistique !"


Dit-il/elle d'ailleurs avec une pointe de sarcasme et d'ironie, même si cette statue lui foutait plus la chair de poule qu'autre chose...

Son regard se dirigeait de nouveau vers le sheriff et le Marshall, qui tout deux semblaient aussi appréhender ce qui allait suivre lors de l'atterrissage.


"C'est encore loin ? demanda le Marshall en tournant la tête vers Whitehorse, alors que celui-ci lui répondit presque instantanément.

-Juste assez pour que vous puissiez changer d'avis... Et qu'on fasse enfin demi-tour !"


Les deux se lancèrent un regard, et le Marshall baissa à nouveau les yeux vers le mandat un bref instant, pour finalement se tourner de plus belle vers son collègue.


"Vous voulez que j'ignore un mandat fédéral, sheriff ? le Marshall lui avait posé la question de façon presque ironique, mais l'homme à la moustache répondit immédiatement comme pour se défendre.

-Nan, nan... Je veux juste que vous compreniez bien la réalité de la situation ! Joseph Seed... Faut éviter de déconner avec lui... On a déjà croisé sa route, et ça s'est rarement bien terminé ! alors qu'il annonçait ces mots, il regarda Hudson par dessus son épaule, qui elle même le regarda brièvement en quittant le tableau de bord des yeux un instant. Je dis juste que... Parfois, on peut aussi détourner le regard. Marshall acquiesce, fixant son mandat.

-Ouais bah... Ici, y a des lois à respecter, sheriff. ce dernier hoche de la tête en accord. Et Joseph Seed va devoir s'en rendre compte."


A ses dernières paroles, il lève légèrement le mandat qui symbolise la loi que Joseph a transgressé. Il range le papier en fixant l'extérieur gauche, la discussion semble ainsi s'achever. Même si un mandat fédéral est supposé être un bon argument contre tout, les paroles du sheriff ne laissait pas l'Officier (L/N) indifférent. Ce Joseph avait l'air tout à fait dangereux, et l'image de cet homme qui crevait les yeux d'un autre au sein d'une église lui revint en tête. C'était bien le genre d'homme à tuer des fédéraux si jamais ils tentaient de l'arrêter.


"Pratt, mon grand. Tu veux bien appeler la centrale s'il te plaît ? demanda le sheriff.

-C'est fait ! Earl abaisse son micron, alors que le Marshall pose une main sur son casque pour être sûr de bien entendre malgré le vacarme de l'engin.

-Whitehorse à Centrale. A vous !

-J'écoute Earl ! répondit une voix que même l'Officier (L/N) pouvait entendre dans son casque, celle d'une femme, qui apparemment connaissait le sheriff.

-On approche de l'objectif, Nancy. A vous !

-Compris, sheriff ! Vous n'avez toujours pas changé d'avis ? A vous !

-J'aurais bien aimé... avait dit l'Officier (L/N) de son côté.

-On a... Malheureusement pas réussi à résonner notre ami le Marshall ! A vous !

-Ok, il a de la chance que je sois pas là ! Si vous avez des ennuis, prévenez-moi. A vous !

-Compris. Terminé !"


La conversation par radio s'achève, alors qu'un court silence s'était installé. Un silence remplis de tension, qui secouait un peu l'estomac de l'Officier (L/N). Et pour ne rien arranger, Pratt s'exprima en pointant son pouce vers l'arrière depuis son poste de co-pilote.


"On aurait peut-être dû emmener Nancy avec nous plutôt que le nouveau/la nouvelle... Ces tarés la feraient jamais chier !

-Pratt ! l'Officier Hudson le coupe à la fin de sa phrase comme pour le sommer de se taire.

-Hey, je t'emmerde Pratty-Prattou' ! s'esclaffa (Y/N) en lançant un charmant doigt d'honneur à ce dernier, alors que le Marshall se retourna, et demanda, l'air curieux.

-"Les tarés", c'est une trouvaille à vous ?

-C'est parce qu'ils sont rien d'autres, des tarés... Franchement ils méritent pas qu'on les appelle autrement ! ajoute le sheriff, quittant le côté droit du regard pour se tourner vers le Marshall. En gros, ils ont débarqué gentiment il y a quelques années, mais là ils sont armés jusqu'aux dents ! Et ils sont prêts à se battre ! un autre silence, les deux se fixent, et d'un ton presque à le provoquer, le Marshall demande.

-Vous avez peur, sheriff ? leurs regards ne se lâchaient pas, et pile au bon moment, Pratt déclara dans son micro.

-On y est ! C'est juste en dessous de nous !"


L'Officier (L/N) tourne ainsi la tête afin d'admirer le nouveau paysage qui s'offrait à ses yeux, et très honnêtement, ce n'est pas le genre de tableau qu'on s'attend à voir en venant dans le Montana. Normalement, on admire des lacs scintillants, des forêts denses, des montagnes majestueuses. Pas  un village paumé en pleine forêt et plongé dans la fumée, les flammes  et la boue.

Une église, similaire à celle que l'Officier avait vu dans sa vidéo, se tenait juste sous son regard, entouré par des maisonnettes qui n'étaient même pas plus grande que l'église, qui déjà était minuscule. Une odeur de souffre et de bois brûlé monta jusqu'ici, ce pauvre village avait vraiment un air inquiétant et morbide, même vue d'ici.

Le Marshall soupira, Pratt jura de nouveau, personne n'avait l'air ravi de venir ici. C'était la première fois que (Y/N) avait à faire avec cette espèce de secte, et franchement, le regret commençait franchement à lui foutre un sacré poids dans l'estomac. 


"Nom de Dieu... Pratt soupira, alors qu'Hudson avait l'air aussi dépitée que lui.

-Ouais, c'est vraiment pas une bonne idée...

-Dernière chance, Marshall... déclara le sheriff. Le Marshall soupira, impossible de savoir s'il hésitait ou s'il était simplement ennuyé par ces demandes répétitives de faire demi-tour.

-Allez, c'est parti ! finit-il par annoncer, en fixant l'Officier (L/N) droit dans les yeux, dans lesquels le doute et la crainte pouvaient déjà se lire.

-Pose-nous ! Hudson se tourne pour fixer le sheriff, mais ne fait ren. Ce dernier tourne la tête, et ajoute d'un ton autoritaire. Pratt.

-Bien compris..."


L'hélicoptère finit par descendre, peu à peu. Il approche des petites habitations, et à plusieurs dizaines de mètres de là se trouve une grande porte en fer peint tout de blanc, formant un chemin vers l'église, tandis qu'au dessus de la porte était écrit "Church of Eden's Gate".

Eden's Gate. Voilà une appellation que (Y/N) n'avait fait qu'entendre encore et encore. Jusqu'ici, il/elle n'avait pas vraiment posé de question, ou ne s'était presque jamais manifesté(e), à vrai dire, un étrange pressentiment l'habitait. Pratt avait peut-être raison, peut-être que Nancy aurait été un peu plus qualifiée pour cette mission, mais maintenant que l'Officier était sur place, impossible de faire machine arrière ou de proposer de garder l'hélicoptère...


"Centrale, toujours là ? demande le sheriff pendant que l'Officier (L/N) continue de regarder la porte en fer gardée par des hommes armés jusqu'aux dents.

-Oui sheriff, je vous écoute !

-Si je donne pas de nouvelles d'ici quinze minutes envoyez du monde, appelez même la Garde Nationale s'il le faut. A vous !

-Ok, sheriff. Je vais prier pour vous..."


Prier ? Avec les coutumes des environs, prier ne ferait peut-être pas grand chose.

Le sheriff fait un bref debrief des choses à faire et à ne pas faire, mais surtout des choses à ne pas faire ! Il fallait faire profil bas, ne pas jouer les têtes brûlées ou les gâchettes faciles, apparemment, jouer les cow-boys n'allait pas les impressionner, surtout quand on voyait leurs armes. Heureusement, l'Officier (L/N) n'avait pas l'intention de se laisser emporter par la panique, même si l'ambiance était plus que déplaisante.

Toute l'équipe sortit de l'engin, à l'exception de Pratt, qui restait pour garder un oeil sur ce dernier, il ne manquerait plus que ces gens ne le volent pendant leur absence ou ne le sabotent !

Une marche débute afin d'aller jusqu'à l'église qui était déjà visible depuis l'hélicoptère quelques minutes plus tôt, et dès leur approche, plusieurs hommes et femmes, portant des armes, des manteaux lourds, et une croix sur leurs vêtements, se levaient et s'exclamaient, visiblement dérangés par leur venue. Les voitures, même les maisons étaient ornées de cette étrange croix si caractéristique. (Y/N) était un peu en retrait derrière le reste de l'équipe, et observa ces gens qui semblaient venir d'une autre époque, mais possédant bel et bien des armes modernes. Certains avaient l'air fous, et donc d'autant plus dangereux.

Le Marshall, le sheriff et l'Officier Hudson ont de nouveau une discussion assez mouvementée, et à mesure qu'ils approchent, les aboiements des chiens derrière le grillage se mêlent aux chants qui proviennent de l'église. Les bottes de l'Officier (L/N) pataugent dans la gadoue, et son adrénaline grimpe en flèche à l'entente du chant. Un chant doux, mais pourtant à l'allure si sombre dans ces circonstances, que ça avait l'allure d'un chant de rituel.

Enfin arrivés à la porte, le Marshall entrouvre la porte, mais se fait happer par le sheriff qui le retient soudainement.


"Hey Marshall ! Si on fait ça, je veux que soit à ma manière : calmement. Sans heurts ! C'est compris ? le Marshall retire sa main de son revolver contre son gilet pare-balles, et lève ses paumes de mains vers le ciel en signe de capitulation.

-C'est compris !

-Hudson. A la porte, tu nous couvre. Tu laisses entrer aucun de ces illuminés. dit le sheriff en regardant Hudson, avant de se tourner vers (Y/N). Petit(e) ? Avec moi. Et vous Marshall, essayez... Essayez simplement de pas faire de connerie !

-Du calme, sheriff... réplique ce dernier en posant sa main droite sur son épaule. Vous êtes sur le point de faire la Une des journaux !"


Pas sûr que ce soit une bonne chose. Si c'était pour avoir arrêté un gourou et sauver des dizaines de gens, alors pourquoi pas. Si c'était pour être retrouvé mort cloué sur un poteau en bois avec les tripes étalées tout autour, non merci.

(Y/N) n'aimait vraiment pas ça, et pour le/la rassurer, Hudson lui assura que tout se passerait bien, et bizarrement, ça n'aida en rien l'Officier, au contraire, ça avait l'air de présager encore plus de malheur.

La porte s'ouvrit, lentement, grâce au sheriff qui prit l'initiative de s'en charger pour eux. Les bancs de l'église étaient bondés, si bien que certains restaient debout. La pièce était baignée d'une lumière qui passait au travers d'une croix dans le mur du fond, comme si le soleil se trouvait juste derrière, alors que dehors, la pénombre régnait en maître. A peine la porte fut ouverte, avant même qu'ils ne posent un pied à l'intérieur, qu'une voix résonna entre les murs de la bâtisse sacrée.

La voix était reconnaissable entre milles, comme si l'Officier (L/N) l'avait connu toute sa vie. Un frisson étrange lui parcourut l'échine, alors que l'homme aux mains souillées par le sang et qui prêchait la bonne parole dit, d'une voix claire et limpide, mais sombre et dont l'écho semblait venir des profondeurs des ténèbres.


"Quelque chose approche... 

Vous le sentez. 

N'est-ce pas ?"

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