Vengeance - Partie 4
Quelque part à l'ouest des Murs, 28 mars 853
L'aube se levait tout juste sur le village délabré dans lequel les américains s'étaient réfugiés. Sa lumière rose filtrait au travers de l'œil de bœuf de la pièce où se trouvaient un bon quart des effectifs ayant foncé vers le Mur Maria... à la recherche de Gaby.
Peak posa un regard sombre sur celle-ci. Elle était étalée dans ses couvertures, à même les dalles inégales. Ses cheveux bruns étaient en bazar, et son visage rond, encore marqué par sa longue transformation. Elle s'était enfuie de la base telle une tornade quelques jours plus tôt.
Il y avait trois mois de cela, après l'assaut ennemi de la base ouest, Reiner avait été déclaré mort. Cela avait été un choc considérable pour Peak, le capitaine Magath, et Porco même... et une horreur sans nom pour Gaby. Cette horreur en question l'avait d'abord éreintée, pour réveiller la haine de l'adolescente au bout de trois bonnes semaines. Là où elle avait été amorphe partout, à tenter d'avaler le décès du seul membre restant de sa famille, elle s'était métamorphosée en une tempête de hargne et de soif de vengeance. Propos hurlés, fielleux, plus violents encore que cette guerre qu'ils subissaient.
Elle les avait hâtés de répliquer, sans penser une seule fois aux conséquences. Et chaque refus avait attisé sa furie. Furie ayant décru progressivement. Il y avait trois jours de cela, ils avaient joliment découverts que la brune leur avait offerts une façade digne de ce nom. Lors d'un entraînement, elle s'était isolée dans les bois, à cheval... Et à l'instant où les gardes l'avaient vu galoper à plein régime au-delà de leurs frontières, elle s'était transformée, et avait sprinté droit vers le territoire adverse.
Une fugue minutieusement préparée, suivis par des combats dénués de toute stratégie. Eux autres lui avaient purement et simplement couru après pour la rattraper ; cependant, il y avait une différence d'intensité, entre l'aversion profonde de l'une et la précipitation des autres. Ils avaient couru tout leur saoul, et étaient parvenus à la rattraper trop tard.
Quarante-huit heures sans pause. Quarante-huit heures sans une once de répit. Et, au bout, des assauts décousus de bout en bout, tous plus hachés les uns que les autres. Peut-être était-ce grâce à leur rapidité, et un effet de surprise non-voulu, qu'ils étaient parvenus à survivre à cette esquisse de bataille. Hannah Steel et Peak avait également tiré une stratégie à la hâte...
Mais toujours est-il que, si les choses continuent ainsi, Gaby va répandre une vraie discorde à elle seule. Reiner n'est pas mort : alors, maintenant qu'elle ne peut plus blâmer les Murs pour son décès, elle les hait pour avoir tenté de le tuer, et poussé à déserter...
La noiraude avait été tant soulagée qu'angoissée par cette dernière nouvelle. À la fin de l'affrontement du 22 décembre 852, après s'être remise de ses esprits, elle avait trouvé la fin de leur ancien camarade étrange : pas de cadavre reconnaissable sous son titan, seulement des corps en bouillie ; des rumeurs parlant d'un américain baraqué et blessé remonter la pente en courant... Phénomène d'abord potentiellement expliqué par un soldat ayant voulu poursuivre les ennemis, mais après avoir fait le décompte des morts et des vivants, ça n'avait pas collé.
Là avait-elle conseillé à sa supérieure d'analyser en détail les images enregistrée de l'abattage du blond. Ils avaient passé et repassé l'instant où cet américain baraqué et blessé avait remonté la pente en courant. Il avait surgi derrière l'intense vapeur du cadavre du Cuirassé, juste durant la retraite du Bataillon et autres.
Inspections après inspections, ils en avaient conclu que oui, il s'était enfui. Ce, après avoir sauvé Gaby et redonné Armin aux Murs. Pour quelle raison ? Il était certes plus que démoralisé. On ne sait pas ce qu'il a subi, durant son emprisonnement chez les Murs. Des traumatismes ? Peut-être n'était-il plus assez solide pour continuer. Mais de là à le pousser jusqu'à abandonner Gaby...
La jeune femme noua de nouveau son épais chignon corbeau, le regard bas. Elle était la moins fatiguée du groupe. Elle avait été entraînée à être plus endurante que les autres, afin d'exploiter au maximum les spécialités de son titan. Si tous avaient repoussé leurs limites pour récupérer la cadette – Porco compris, pour avoir réussi à s'enfuir des griffes d'Antoine Chaillot –, le chemin de retour s'avérait épuisant.
Mais au moins a-t-on gagné quelques choses, durant cet assaut improvisé... Elle s'étala sur le sol, pour étudier le plafond aux poutres poussiéreuses et envahies de toiles d'araignée. Là-dehors, les pas des gardes manquaient de la bercer. Elle résista à l'appel du sommeil du mieux qu'elle le put.
Capitaine Steel a rapporté que Livaï était probablement mort. On a pu constater l'évolution de nos ennemis. Et Annie manquait, ainsi que cet officier contre lequel moi et le capitaine Wilson nous étions battus : ils gardaient probablement Marion. Kenny n'a pas montré le bout de son nez... Historia Reiss et la sergente Stewart non plus... En bref, ils mettraient Livaï, Antoine, Eren, cette escouade de la Garnison, et Ymir au front ; Annie et ce chef d'équipe à l'arrière, pour garder Marion ; Kenny, dès qu'il y a besoin de tirer ; la sergente Stewart et Historia, en sécurité... Non, il manquait beaucoup d'effectifs du Bataillon. Ils cachent quelque chose, à Shiganshina. Peak s'étira avec labeur, les muscles douloureux et le regard vague. Et ça, c'est encore à débattre...
S'ils avaient déjà discuté de la fuite de Reiner, que Porco avait fini par traiter de lâche, le bilan des épreuves qu'ils venaient de passer allait être plus long encore. Porco. En parlant du loup, il se redressa de ses draps plus loin. Sa coiffure paille, usuellement ramenée en arrière, était plus en bazar que jamais. Il posa deux prunelles dorées et agacées sur elle.
« Le bilan, on le fera à la base », lâcha-t-il. Elle le gratifia d'un faible sourire.
« Ravie de voir que tu t'en fais pour moi, Gradub, le moqua-t-elle dans toute sa fatigue.
— Je vais te le faire avaler, ce surnom, siffla-t-il.
— Surtout pas ! Sois rassuré, j'ai assez bien dormi cette nuit pour me permettre de me remuer les méninges. Et puis... »
Elle retrouva une expression sérieuse ; le blond suivit. « Nous n'avons pas de temps à perdre. C'est la course contre la montre... Si on a la possibilité de commencer de rapides brainstormings dans nos coins, il vaut mieux s'y mettre. » Il exhala un coup.
« Ce foutu Antoine est toujours aussi tenace. Dès que j'arrivais avec une nouvelle approche, il s'y adaptait. Un cerveau pareil, mêlé à une puissance comme la sienne... C'est mortel. Si on avait un énergumène pareil...
— C'est le cas. »
L'expression de l'adolescent tourna au surpris. « Le capitaine Sieg », développa-t-elle. « Il est puissant, et malin. Je pense que s'ils s'affrontaient humain contre titan, ça serait très serré. Et de ce qu'on en a vu, ils vont devoir s'occuper de chacun de nous seuls. Ils sont à court d'effectifs, face à nous... » Peak baissa le menton. « Même en ayant perdu Grisha, le capitaine Wilson, et Reiner. »
Et un beau silence de suivre. Le visage rectangulaire du blond tourna au sombre. « Sieg, en effet. » Sieg, dit-il, pour ne pas aborder le sujet de Reiner. Cela se voyait comme un pif au milieu de la figure : il ne savait toujours pas quoi penser, quoi ressentir, lorsqu'on faisait face à la fuite de leur ancien camarade. Tous se posaient la même question : pourquoi ?
La capitaine Steel devait certainement en avoir la réponse, mais il était peu probable qu'elle la leur confie un jour. Ainsi ce beau silence reprit-il, et dura-t-il encore. La noiraude avait envie de le briser ; néanmoins, elle avait l'impression que cela serait de trop.
Alors, elle se tut également, en tailleur face à une Gaby vidée de toute énergie. Ses paupières ne frémissaient pas même. Elle était dans cet état comateux depuis sa cristallisation. Elle avait dû se battre de toutes ses forces contre Eren Jäger, là où elle aurait pour sûr voulu trouver Annie. Et elle... Pourquoi s'être détournée de nous ? Bertolt est mort. Reiner a déserté. Annie a changé de camp. Que Diable ont-ils vécu, pour qu'ils finissent ainsi... ? Dans ces Murs...
« Je ne les comprends pas », laissa alors tomber Porco.
La jeune femme releva le menton sous la surprise. Il avait brisé ce mutisme ayant tourné au pesant. « Annie... Elle avait l'air détachée de cette guerre, c'est vrai. Mais, justement... Quitte à se barrer de notre camp, autant déserter. » Il posa une main devant sa bouche. « Nos supérieurs sont si effrayants que ça ? Au point de se retourner contre eux... ? » Mots tout juste murmurés.
« Je ne pense pas que Reiner soit parti pour les mêmes raisons, soupira doucement Peak.
— Bien sûr que non. Je me demande simplement... Qu'est-ce qu'il s'est passé, dans les Murs, pour que ce trio éclate de cette façon ? Il n'en reste presque plus rien. Un mort, un vagabond, et une nouvelle ennemie. »
Durant un court instant, elle vit une pure tristesse passer dans ses prunelles. Mais elle partit bien vite. De leur promotion à eux, il ne restait plus qu'eux deux. L'ambiance avait de quoi être morose. Et Gaby, elle, n'avait eu d'autre proches que Reiner pour partager ses aventures de semi-géante, puisque Falco avait échoué à gérer son titan. La situation paraissait psychologiquement désastreuse.
Porco et Peak allaient devoir se soutenir d'autant plus dans cette guerre, et franchir une génération afin de ne jamais perdre de nouveau la jeune fille.
« Ce qu'il s'est passé »... L'immersion, pour sûr. Ils ont vu que, de l'autre côté, ce n'était pas des barbares. Ils se sont peut-être même attachés à certains. Non, c'est certain. Alors, se retourner contre eux ou contre nous a dû être un choix abominable. Reiner est revenu instable ; Bertolt, nous ne l'avons pas même vu. Annie, elle, paraît déterminée à se battre contre les États-Unis. Des expériences similaires, pour des réactions presque opposées.
Elle tenta de ne pas se focaliser sur le premier. Elle essaya tout autant de cesser de se remuer les ménages pour la troisième. Mais rien n'y fit : ces jours d'entraînement et de camaraderie la nécrosaient de nouveau. Soit. Annie était irrécupérable. Mais, Reiner... Si des escouades te trouvent, est-ce que tu reviendras ?
***
Quelque part au nord de l'Europe, au même instant
Reiner éternua subitement, le nez dans le coude : durant un court instant, la pile de bois que lui et Billy avaient ramené des forêts se brouilla. Avait-il attrapé un rhume, alors que le temps était si doux ?
Le brun, qui empilait d'autres bûches contre le mur de vieilles pierres de la petite réserve – très – locale, posa sur lui deux yeux au bleu surpris. « Un rhume, par ce temps ? C'est la poussière qui te fait ça ? » L'intéressé étudia brièvement la pièce aux nombreuses ombres, dont le sol était tout juste éclairé par la lumière rosée du petit matin. De la poussière voletait certes, dans ses rayons ; mais non, ses narines ne coulaient pas, sa gorge allait parfaitement bien.
« Peut-être pas. Dans tous les cas, je ne suis pas malade. » Et il retourna à l'extérieur, au bord d'un espace de terre battue encadré de petites bâtisses rustiques. Des villageois y traînaient des brouettes, amenaient leurs moutons et leurs vaches aux champs, ou se réveillaient tout juste. Lily, la nièce de Billy, surgit du coin d'une ruelle tarabiscotée : un grand sourire s'étala sur sa face hâlée et enfantine. « Reiner ! Bonjour ! » s'exclama-t-elle. Il lui fit un petit signe de la main, pour retourner à sa besogne.
Et il s'avança vers leur charrette sortie ce matin même de l'abri de Billy. Et il ramassa d'autres rondins rêches. Et il fit volte-face, et il croisa le grand jeune homme, et il se figea de pied en cap. Grand. Jeune. Courts cheveux sombres.
Bertolt.
Son hôte le ramassa juste avant qu'il ne flanche ; les branchages roulèrent au sol avec fracas. Non, pas Bertolt. Billy avait des prunelles bleues. Et pourtant, sa respiration s'essouffla de plus en plus, son coffre se contracta sous la douleur, ses paupières s'écarquillèrent d'un coup.
Il revoyait Mike Zacharias et Livaï Ackerman, il ressentit leurs lames plantées dans son épaule pour le faire parler, il manqua de vomir sous le souvenir dévorant de la famine et de la soif sèche qu'ils lui avaient fait subir. Il crut même être encore enchaîné et bâillonné ; sans cesse gardé par des Historia et Sasha plus mal à l'aise que jamais ; Jean, il égorgeait Jean, il le laissait tomber à terre, Marion se jetait sur lui, Marion le défigurait, le corps de Gaby déchiqueté...
« Reiner ! »
La ferme exclamation du brun le tira avec violence de ses hantises. Il retourna sur le côté du passage, appuyé contre un mur frais. Non, assis contre un mur frais, celui de la réserve du village. Sous lui, de l'herbe vive. Sur sa peau, une bise fraîche. Autour, des bavardages pâteux ou enjoués. Et le soleil naissant inondait le tout. L'américain porta une main tremblante à son front. Il avait encore déliré.
Billy, accroupi en face de lui, lui tendit une gourde : il s'en saisit avec labeur, pour avaler deux longues gorgées d'eau froide. Elle le réveillèrent pour de bon. « Nous sommes au village », lui rappela son ami. « En train de transférer les bûches de ma maison au bâtiment collectif. Respire profondément. »
Son ton eut beau être posé, Reiner décelait de l'inquiétude dans son regard. Il s'appliqua cependant à appliquer ses conseils. Comme souvent, et bien qu'avec difficulté, il parvint à se calmer. Mais le souvenir des pupilles brillantes et de la voix enjouée de Gaby ne le quittaient pas. Ni ceux des entraînements et des soirs passés avec Peak et Porco. Plus loin encore, il effleura ses deux services militaires... et les balaya bien vite. Ça, c'était était trop douloureux, il ne pouvait pas s'en rappeler.
Il ne s'accorda qu'une question, la plus imposante de toutes : devait-il retourner à la base ?
Il était conscient qu'il était une arme de taille, pour les États-Unis. Il savait tout autant que déserter impliquait de mettre sa famille en danger. Néanmoins, s'ils faisaient du mal à sa sœur, ils allaient avoir un autre semi-géant de moins. Mais si j'y retourne... Ils savent que je suis plus fort qu'elle... il n'est pas exclu que le commandant Reiss... Non, Rhys Reiss, ne la condamne. Alors, si je reste ici, elle est d'autant plus en sécurité, non... ?
« Ça va mieux ? » demanda Billy, soucieux. L'intéressé expira longuement, et laissa retomber son bras le long de son torse.
« Oui, répondit-il d'une voix rauque.
— Tu devrais vraiment aller voir le médecin du village...
— Je ne peux pas, trancha-t-il illico. »
Son colocataire fronça les sourcils, il ignora son éternelle fermeté. Même à lui, il n'avait rien confié sur ses pouvoirs de titan et son implication dans cette guerre. On pouvait le jeter dehors, voire l'exécuter, s'il ne le mentionnait ne serait-ce qu'une fois. Tous ses efforts pour empêcher la résurrection de ses coupures ou égratignures de travail ; tous ces moment où il avait feint une amnésie, jusqu'à s'y perdre... Tout serait réduit en fumée.
Non. C'est peut-être pour le mieux, réalisa-t-il, la bouche entrouverte. Car si les américains me trouvent, ils vont raser le village. Il faut que je m'enfuie d'ici. Il faut absolument que je parte ou que je meure, je dois disparaître. Non... S'ils trouvent ce village, ils le raseront dans tous les cas... Je serais capable de les protéger de ça... ? Est-ce que je suis un poids mortel, ici ?
Billy lui mit alors un coup dans l'épaule, pour de bon irrité. « Bon sang de bois », gronda-t-il tout bas, « tu es plus bouché que jamais. » L'ancien guerrier béa face à l'expression décidée du brun.
« Je n'ai dit à personne que tu avais des armes sur toi. Quand je t'ai amené chez l'ancêtre, là, je lui ai juste demandé de traiter ta grippe. Et j'ai vu que t'étais guéri en très peu de temps. Mieux, je t'ai accompagné dans ton cirque pendant que tu faisais mine d'être toujours malade. Pas besoin d'être un génie pour savoir ce qu'il t'est arrivé – mieux, tu m'en as même raconté la moitié ! » siffla-t-il. « T'as fait la guerre, aux Murs ; tu es un ennemi ; tu as déserté. Tu m'as dit, pendant ta fièvre, que tu étais un semi-géant. Tu as aussi mentionné Gaby et Armin. »
Le cœur de l'ex-ennemi rata un battement. « Merde, je t'héberge, mon grand... et je suis pas une balance non plus ! Je te nourris pas pour rien ! Tu sais ce que ça coûte, du blé et de l'avoine ? Maintenant, sois honnête, ou je... » Le bûcheron serra les dents. « Je sais pas, t'auras pas de dessert », finit-il entre ses incisives.
Et Reiner de rester béat.
Il a tout vu. Ses entrailles se contractèrent avec force. Il a tout deviné. Je lui ai tout dit. Ma couverture... il l'a percée aussi facilement. Je l'ai ruinée avant même de la construire. Alors, les autres... l'ancêtre... Mais la peur ayant fleuri chez lui laissa place à une profonde fatigue. Oui. Fatigué, il était fatigué. Fatigué de lui-même. À ne plus savoir quoi faire. Et ce, même sans considérer le bien ou le mal ; car ce concept lui passait désormais au-dessus. Bouh, il avait fui... Et alors... ? Si ça peut mettre des personnes en sécurité, et nous débarrasser d'une enclume comme moi...
Cependant, pour ce qui était de raconter son parcours à Billy, il en était hors de question. Le peu de paix qu'on lui offrait, il ne voulait pas la mettre à la poubelle. S'il en était capable, il se serait bien mis un plomb dans le crâne, mais... Mais je ne sais pas.
« Toi », énonça-t-il avec difficulté. « Tu es médecin ? » Le brun le dévisagea avec stupeur. « Bien sûr que non. Tu veux dire que tu veux m'utiliser, moi, comme psy ? » Reiner releva lentement le menton.
« Psy... ?
— Oui. Je ne suis personne, pour régler l'entièreté de tes problèmes.
— Non... Comment je peux me rendre utile... ? »
L'autre soupira avec exaspération. « En te soignant, bon sang. Oh, j'ai une idée. Un mois en ermite dans une montagne. » Le blond lui servit un air stupéfait : déjà son interlocuteur se relevait-il avec énergie, le prenant par la main au passage. « On reviendra avec plein de bois, tu auras tout le temps de réfléchir sur ta situation... Et on arrivera à une conclusion, naturellement. »
Ses paroles marmonnées retrouvèrent leur sûreté usuelle. Après trois mois à loger chez lui, Reiner y était plus ou moins habitué. Il n'avait plus qu'à encaisser le choc de lui avoir dit tout ça – et d'avoir mentionné Armin et Gaby mêmes. Comment avait-il pu oublier une telle chose ? Non... Ça ne m'étonne pas de moi, pensa-t-il, épuisé.
La seule action à sa portée fut d'acquiescer. Quoi d'autre ? Dans un état aussi pitoyable que le sien, alors qu'il était au fond du trou, il n'y avait plus que deux fins pour lui.
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