5. 成功
Octobre 1182 - Février 1183
Sur le terrain, tous se firent immobiles à l'ordre du chef, enfin tous, ceux qu'il restait car Makoto put constater que c'était peu.
- Toi, là. Quel est ton nom ? Reprit Ryuk en s'adressant à elle.
- Makoto Uso. Monsieur Shimura.
- Bien, Makoto, tu es renvoyé, retournes dans ta famille. Prononça t'il froidement.
- Comment ça ? Vous plaisantez j'espère ? S'indigna t'elle.
- Je te demande pardon ?
- Vous me renvoyez parce que ma tête ne vous revient pas ? Je viens de porter assistance à un camarade et de gagner un combat ! Elle jeta son arme et s'approcha de lui, furieuse.
- Un combat qui n'était pas le tiens. Tu viens de désobéir à mes consignes, je n'ai pas besoin de rébellion dans mes rangs. Tu est renvoyé. La prit-il de haut.
- Alors vous avez peur de moi ? Quand on se bat il n'y a pas de consignes qui tiennent. Qui sait, un jour c'est votre peau que j'aurais pu sauver en vous désobéissant.
Sans un mot de plus, elle quitta les lieux, bouillonnante de colère et rejoint l'écurie pour préparer son cheval tandis que les pré-sélections avaient repris. Ce qu'elle allait faire maintenant ? Une bonne question. Peut-être tenter sa chance dans l'autre camps même si ça lui était en théorie interdit. Après quelques temps de réflexion elle remonta en scelle et se dirigea vers la porte jusqu'à ce que...
- Monsieur Uso ! Monsieur Uso ! L'interpella un garde qui arrivait en courant. Maître Shimura à changé d'avis vous concernant, il n'a pas assez de pré-sélectionnés, alors il vous offre une place.
Cette nouvelle était pour le moins inattendue, mais la chance lui souriait. Alors elle quitta son cheval et regagna le campement. On présenta aux nouvelles recrues le dortoir commun qu'ils allaient partager ainsi que la vie et l'entraînement qu'ils allaient subir. Réveil au champ du coq, marche et course dans les rizières, encas, cours de combat, maîtrise des armes, encas, prière et méditation, couché. Et ça tous les jours jusqu'à ce qu'ils soient prêts. La guerre était sur le point de reprendre. Ryuk avait insisté sur le fait qu'il n'avait que quelques mois pour les former et qu'il n'hésiterais pas à renvoyer ceux qui ralentissaient le groupe.
C'est ainsi que les jours et les entraînements s'enchaînèrent. Sans aucune surprise Makoto était dans les moins bons et frôlait le renvoi, de plus que son instructeur ne semblait pas l'apprécier. Sachant qu'il saisirait probablement la moindre occasion, elle redoublait d'efforts, travaillait plus que les autres.
"Tu n'as jamais tenu une épée ou quoi Makoto ?"
"Allez un peu de nerf, les autres ont déjà fini l'exercice."
"Sois plus rapide, met plus de force mais bon sang à quoi tu joues ?"
Même tout ça ne la décourageait plus. Le soir elle sortait en cachette pour s'exercer encore, elle se rajoutait de la difficulté partout où elle le pouvait. Tant et si bien qu'en quelques mois ses progrès suffirent à rattraper le groupe, même à surpasser quelques camarades. Les phrases de désespoir de Ryuk se mutèrent bientôt en
"Pas mal, pas mal du tout, on y est presque."
"Très bien ça, prenez exemple sur Makoto vous autres."
"On a vu pire, c'est déjà mieux qu'en Octobre."
Cette avancée n'avait pas de prix aux yeux de la jeune infiltrée. Entre temps elle avait aussi appris à connaître ses compagnons d'armes et, même si parfois l'humour masculin lui échappait, elle s'était parfaitement intégrée dans le groupe. Aussi avait elle appris bon nombre de rumeurs sur Ryuk qu'on appelle Kage (L'ombre). Comme quoi il aurait assisté à des massacres et causé des massacres, du haut de sa trentaine bien passée, il s'était créé une réputation de pur danger, d'homme impitoyable, froid et sanglant. Ce qui se comprenait franchement quand on l'observait. Son rasage négligé, son visage fermé... rien ne laissait présager qu'il puisse être autre chose que glacial.
Assez vite l'année passa, Nous voici donc en 1183, le mois de février était déjà bien installé, l'hiver aussi. Tout cela arrangeait bien les affaires de Makoto qui pouvait maintenant sortir le soir avec beaucoup moins de chance d'être dérangée par quiconque. La nuit le brouillard avait tendance à prendre place, et au vu des températures il y avait moins de courageux.
Ce soir elle pensait alors pouvoir s'entraîner tranquillement, elle sortit du dortoir et se rendit au terrain pour s'exercer avec un mannequin de bois au corps à corps. Dans ses coups elle mettait toute sa frustration, sa colère et sa rancoeur, avec les autres elle se retenait toujours un peu, mais là, pas besoin. Dans ses pensées, elle n'avait pas entendu une silhouette menaçante approcher.
- Makoto.
Un sursaut et elle se retourna, en garde. Garde qu'elle baissa vite en découvrant son supérieur derrière elle.
- Monsieur Shimura, Bonsoir.
- Pourquoi ne te bats-tu pas ainsi lors de nos entraînements de groupes ? Tu me rendrais très fier et tu terrasserais une bonne partie du groupe.
- Mes camarades ne sont pas de vulgaires mannequins de bois général.
- Hm. Tu te soucies trop des autres. Il croisa les bras et lui fit signe de poursuivre sa démonstration.
- Si vous saviez... Murmura t-elle d'une voix à peine audible.
Les coups dans le mannequin reprirent, toujours sans sa réserve habituelle, son esquive était bonne, sa rapidité d'exécution aussi, son temps de réaction court, ses enchaînements étaient bien pensés et la force dosée avec une certaine précision qui laissait Ryuk observateur. Le mannequin prenait les coups sans pour autant se rompre, bien que s'il lui en venait l'envie, Makoto le pourrait sans problème. Une fois essoufflée, elle se stoppa pour reprendre son souffle et se tourna vers Kage.
- C'est bien. Il fronça pourtant les sourcils. Qui t'as appris à te battre ?
- Vous, monsieur.
- Alors ce n'est pas ton père ? Remarque il est vrai qu'il est commerçant de profession.
- Mon père ? Ses pupilles se rétractèrent. Vous connaissez mes parents ? Demanda t'elle avec une teinte de peur.
- Pas exactement. Il se trouve seulement que Honoki revient d'une visite dans sa famille, il est originaire du même village que toi et il m'a informé à son retour que la famille Uso avait perdu leur fille. Bien triste nouvelle. Je me demandais si tu étais au courant pour ta soeur.
Les points se relièrent vite dans la tête de Makoto. Cette fois son prénom mixte allait poser problème. Si ce Honoki faisait le lien aussi, ou s'il entendait son prénom dans son village, tout allait devenir très compliqué. Le plus simple parut évident, il fallait faire semblant d'apprendre le décès de sa "soeur". Mais elle ne comptait pas oublier que ses parents la racontait morte.
- Non... non je n'étais pas au courant... Elle s'assit au sol un instant en semblant désorientée.
- Je vois, excuses moi d'aborder le sujet de façon si abrupte.
- Ce n'est rien. Je n'étais pas très proche d'elle. Mais je n'imaginais quand même pas la perdre... Elle baissa la tête, ses mèches foncées couvrant son visage.
- Tu devrais rentrer te reposer. Demain encore l'entraînement sera rude. Je te laisserais un jour de permission pour rentrer dans ta famille si tu le désires.
A ces mots, il partit. Et Makoto sut qu'elle devait éliminer Honoki à tout prix.
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