13. 感情
19 Février 1184
Le général taciturne reçu une missive à laquelle il n'était pas convié. Comme si les supérieurs avaient voulu le tenir au courant par respect mais le maintenir à distance en attendant de prendre une décision quand à la femme samourai.
Il apprit à travers cette missive qu'eut lieu le siège de Hojujidono durant lequel le général Yoshinaka no Minamoto prit le pouvoir et le contrôle de l'armée à son cousin Yoritomo no Minamoto. Une querelle familiale existait entre eux depuis que Yoritomo avait humilié son cousin. Suite aux évènements le palais de l'empereur fut mis à feu et à sang.
Quelques lignes plus loin, Yoritomo annonce que son cousin a prit en otage l'ex-empereur Go-Shirakawa et a fuit vers Uji malgré la tentative de ses troupes pour l'arrêter. Son cousin est entrain d'anéantir Kyoto, il doit être stoppé.
De colère, Ryuk froissa le parchemin et le balança à travers la pièce, envoyant ensuite un coup de pied dans la table basse.
- UNE QUERELLE FAMILIALE EST LA DERNIERE CHOSE DONT NOUS AVONS BESOIN ! Hurla t-il.
Makoto, agenouillée face à lui le regarda perdre le contrôle de lui même sans agir. Puis elle ramassa le papier qui avait roulé à ses pieds et le lu, comprenant alors la gravité de la situation. Depuis le début de la guerre, le clan Minamoto s'était rangé du côté de l'empereur. Qu'un général mette la vie de Go-Shirakawa en péril et réduise la ville en miettes en plus de tourner le dos à son clan... mettait en péril le pays entier. Car une brèche venait de s'ouvrir dans le clan et la victoire qui paraissait assurée jusqu'ici était menacée à cause d'une bête querelle interne.
- C'est mauvais... très mauvais. Murmura t'elle en repliant soigneusement le papier.
- Mauvais ? C'est le début de la fin Makoto. Rétorqua t'il en se pinçant l'arrête du nez, soupirant.
- Peut-être pas encore. Il faut qu'on pince Yoshinaka à Uji.
- D'accord, ça doit être prévu. Mais je parle de moi, toi, de nous, du clan entier. Si c'est instable ici et instable là bas, ça ne peut pas bien se passer. La tension va leur faire prendre des décision stupides comme t'exécuter et m'exiler. Celui qui est supposé me remplacer est pourri jusqu'à la moelle, plein de mauvaises intentions. Je ne peux pas le liquider pour le moment, j'ai besoin de plus de temps. S'ils m'exilent le clan Minamoto va s'effondrer de l'intérieur.
- Je peux le liquider moi.
- C'est trop dangereux.
- Périr de la main de ton successeur ou périr de la main d'un chef Minamoto c'est vraiment pareil pour moi, tu sais ?
- Il est hors de question que tu périsses Makoto. Il vint s'agenouiller face à elle. Je l'empêcherais quoi qu'il m'en coûte.
- Ryuk. Elle arqua un sourcil. Pourquoi tiens tu autant à ma vie ?
- J'ai perdu trop d'êtres chers, j'ai cherché si longtemps quelqu'un à qui me raccrocher. Je viens de te trouver, je ne compte pas te laisser partir.
Cette confession était rudement sentimentale venant de quelqu'un si fermé que lui. Elle lui sourit alors doucement, vint passer ses bras dans son dos et poser sa tête contre son épaule.
- Je ne pars pas, fais moi confiance, je saurais me tirer des situations périlleuses.
Ryuk ne réagit d'abord pas, avant de soupirer et lui rendre son étreinte, la serrant doucement mais fermement contre lui, enfouissant son visage contre le siens, humant son odeur. Il redoutait ce moment depuis son retour. Le moment où ils allaient s'attacher. Un nouveau lien c'est une nouvelle faiblesse et il s'était juré de ne plus jamais être faible.
Mais une toute dernière fois ne peut pas faire de mal n'est-ce pas ?
Plus tard dans la journée, les troupes se préparèrent à partir pour Uji, ils n'avaient pas été invités mais viendraient quand même. Il faut stopper Yoshinaka à tout prix.
En quelques heures à peine ils avaient rejoint la ville de Kyoto qu'ils traversèrent, épouvantés par les ruines encore fumantes du dernier incendie et les cadavres amassés dans les ruelles. A l'extérieur de la ville on tombait sur Uji, et les troupes Minamoto étaient déjà disposées tout autour, aucune issue possible. Ryuk s'approcha alors d'un général pour prendre des nouvelles de la situation. Yoshinaka s'est auto-proclamé shogun et avait détruit le pont reliant Kyoto à Uji, les plus vaillants avaient traversé à cheval pour le poursuivre mais ils avaient réussir à construire en peu de temps un pont de substitution.
Comme Ryuk s'y attendait, il fut pris à part par les généraux et ils interdirent l'accès au champ de bataille à l'équipe samouraï. La discussion ne fut pas très longue, il avait bien compris qu'ils étaient trop occupés à gérer la situation interne pour s'occuper d'une femme quelconque. Globalement si elle pouvait se rendre utile, il la gardait, et dès qu'elle devenait le moindre problème, il devrait l'éliminer. Il acquiesça et retrouva ses subordonnés qui purent enfin accéder aux combats.
On avait rarement vu si chaotique. L'armée qui affronte ses alliés, la partie de Yoshinaka contre la partie de Yoritomo. Beaucoup de manipulation, beaucoup de morts. Une nouvelle fois les cris de désespoirs et les plaintes de douleurs résonnaient dans le village tandis que l'air s'emplissait de l'odeur du feu et du sang. Fort heureusement les pertes du côté des samouraïs furent maigres, moindres si on osait le dire. La seconde bataille d'Uji avait fait rage plusieurs jours et s'était brutalement interrompue le 21 Février quand Yoshitsune no Awazu fit tomber la tête de Yoshinaka. Sa femme, Tomoe Gozen, fière combattante, disparu, les rumeurs le disant morte ou en fuite vers un temple bouddhiste caché dans les montagnes.
Lorsque Ryuk retrouva Makoto après plusieurs jours de séparation, il s'approcha et glissa une main sur sa joue pour tourner sa tête et s'assurer qu'elle n'était pas blessée, geste qu'elle repoussa assez vite en le dévisageant.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je m'assure que tu as été utile. Dit il presque sèchement.
- Tu en doutes ? En haussant un sourcil d'un air interrogateur.
- Je n'oserais pas. Il finit par laisser paraître un rictus.
En un signe il regroupa ses troupes et ils rentrèrent au campement, pour la plus grande partie à pied, beaucoup de montures avaient péri.
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